Le premier 4e, 5e et 6e dan français |
Fraîchement auréolé de sa victoire aux premiers championnats d’Europe de 1951, Jean de Herdt, déjà sextuple champion de France, se voit proposer par la Fédération japonaise un combat avec leur champion Toshiro Daïgo. "Il s'attendait à me donner une leçon... Il a été déçu", raconte Jean de Herdt. Dans un stade du Vel-d’Hiv' plein à craquer (17 000 personnes), le Français résiste pendant 22 minutes aux assauts de son adversaire. Le combat se terminera sur un match nul historique.
Ce résultat, face à judoka un non Japonais, qui plus est moins bien gradé - Jean de Herdt est alors 3e dan alors que Daïgo est 6e dan - constitue un double déshonneur pour le camp japonais, qui fera payer au Français cet affront. "Ce combat contre Toshiro Daïgo m'a coûté cher pour la suite de ma carrière, explique Jean de Herdt. Les Japonais ne voulaient pas me voir combattre sur la scène internationale, et l'ont fait savoir à la Fédération française de judo".
Il faut savoir que le Japon, à l'époque, a la main basse sur l'organisation de l'ensemble des compétitions intercontinentales, et ce malgré la création, en 1951, d'une fédération internationale - fortement influencée, du reste, par les Japonais. Et Jean de Herdt de poursuivre : "Les décideurs n'ont jamais eu le courage de se dresser contre leur volonté. Je n'ai donc jamais pu représenter la France en compétition Mondiale ou Olympique, ni en tant que sportif, ni en tant qu'entraîneur."
Interdit de compétition internationale, Jean de Herdt a continué de briller en Europe avec trois titres continentaux. Au terme de sa carrière sportive, il a pris part à la mise sur pied de la fédération belge de judo et à la restructuration de la fédération néerlandaise, où il a pu rencontrer un élève surdoué : un certain Anton Geesink.
"Les pionniers du judo Français" page 356
... les experts du Kodokan me proposèrent le 6e dan. En accord avec M. Kawaishi, je refusai ce grade.
... je reçu officiellement le grade de 4e dan, remis par Risei Kano fils du créateur du judo
... M. Kawaishi déclara alors que mes 5e et 6e dan ne donneraient lieu à aucun examen ultérieur
"Les pionniers du judo Français" page 360 et 361
Que s'est-il passé à propos des ces grades de 5e et 6e dan évoqués en 1951 par M. Kawaishi ?
Je passai le 5e dan tout naturellement en juin 1956 sous la direction de M. Kawaishi. Il m'appela un jour pour me dire que j'étais nommé. Je ne lui fit jamais signer mon 6e dan car il était déjà malade...