Ceintures noires... de l'amitié
Publié le 02/08/2000 dans La Dépêche du Midi
CASTELNAUDARY (11) : Copains depuis la maternelle
Tarek Yilmaz et Mickaël
Gleizes, 18 ans tous les deux, sont amis depuis la maternelle. Ils partagent
aujourd'hui les mêmes études, à Toulouse. Et la même
passion pour le judo: ils ont passé leur ceinture noire le même
jour. Et ont fêté, ensemble, leur réussite.
Le point d'orgue de cette indéfectible amitié fut sans doute le 19 mai dernier, lorsque les deux jeunes Chauriens ont donc passée, ensemble, ce grade mythique: la ceinture noire de judo.
« Il ne s'agit pas d'un combat, mais d'une démonstration, expliquent-ils. On a ainsi le choix de l'adversaire. Nous étions opposés pour le passage de cette ceinture noire. Nous l'avons eu tous les deux. Et nous avons fêté ensemble notre réussite ». À l'évocation de cette formidable journée, Tarek Yilmaz et Mickaël Gleizes échangent un grand sourire complice.
Cette complicité remonte à la maternelle. Et si elle devait se doter d'un générique télé, ce serait inévitablement celui d'Amicalement Votre, avec, en vis-à-vis, les photos, à différentes époques de « Brett » Gleizes et de « Dany » Yilmaz.
Ces deux garçons ne se sont presque jamais quittés. Ils ont fait tous les deux leur scolarité à la maternelle du Petit-Prince, puis à l'école Alphonse Daudet, avant de rejoindre Blaise d'Auriol et Jean-Durand.
Des routes différentes
Au cours de ces années d'études, ils étaient dans la même
classe. Vers 6-7 ans, ils se sont mis tous les deux au judo, portant haut et
fort les couleurs de leur club, à la grande satisfaction de leur encadrement
chaurien qui suit l'évolution de leur carrière sportive avec fierté.
Aujourd'hui, Tarek et Mickaël partagent la même chambre à Toulouse, au Creps. Tous deux préparent un bac scientifique et... ce sera tout ! Au terme de ces années d'études, leurs routes vont finalement diverger: le premier envisage d'entrée à l'école de météorologie de Toulouse, le second une carrière d'ingénieur en informatique. Ils se retrouveront, par contre, sur les dojos, pour décrocher de nouveaux lauriers.
De nombreux lauriers
Tarek est champion de France (- de 81 kg, FSGT).
Mickaël, pour sa part, fait partie des dix meilleurs français en
moins de 73 kg, dans la fédération reine, la FFJDA. Mickaël
et Tarek partagent en effet une certitude: ne jamais
faire carrière dans le judo. Dans ce sport, il y a trop peu d'élus.
Licenciés tous deux au Stade Toulousain, ils partageront encore quelques années, les entraînements et l'angoisse des veilles de compétition. Et pour la suite, ils se sont promis une chose: ne jamais se perdre de vue: « Nous sommes comme deux frères »; conclut Tarek.
Laurent GAUTHEY
Tarek: «Mickaël est très combatif»
Portrait croisé.
Judo. - « Mickaël est quelqu'un de très vif, qui sait s'adapter à n'importe quelle situation. Il est très combatif.
Au quotidien. -C'est quelqu'un qui est toujours là pour vous aider. On peut lui parler. Il est très attentif.
Des défauts, quand même. -Un peu tête en l'air, et parfois bougon »!
Mickaël: «Tarek m'a beaucoup appris»
Portrait croisé.
Judo. - « Si j'ai progressé, c'est grâce à lui. Il m'a beaucoup apporté. S'il n'avait pas été là, je n'en serais pas arrivé où je suis. Il est indispensable.
Au quotidien. -C'est toujours à lui que je me confie. Pour moi, il est comme un frère.
Des défauts quand même. -Un peu bougon, et lunatique ».