Hommage à Jean-Claude Glorian

 

Mon père est né juste avant la 2de guerre mondiale. Il n’a pas connu son père et a été élevé dans un premier temps par sa grand-mère puis par sa mère et son beau père. N’ayant pas eu la chance de faire des études, il reçut cependant une formation d’ouvrier hautement qualifié sur tour automatique à l’âge de 14 ans en exerçant le métier de régleur sur tour automatique chez Timken. Il refusa l’offre qui lui avait été faite de rester près de chez lui et fit en sorte de faire l'armée loin de son foyer, en Algérie française, afin de ne pas être un poids financier pour sa mère. Lorsque la guerre d’Algérie éclata, il fut directement incorporé dans un régiment de parachutistes. Il restera à jamais marqué par cette période de sa vie. Il y rencontra notre mère à qui il fit la promesse, qu’il teint, de revenir pour l’épouser. Leur union fut célébrée le lendemain du putsch le 22 avril 1961 et dura 54 ans. De retour à Paris, ayant beaucoup de capacité d’adaptation et bricoleur, il exerça différents métiers tel que chauffeur/livreur chez Cinzano.

Arrivé à Saint-Jean en 1975 pour assurer à sa famille un cadre de vie plus agréable, il parvient après 17 ans de mariage à concevoir son premier enfant. Il débuta en mettant en place des adoucisseurs et en posant des piscines. Sa nature profondément honnête l’amena à démissionner après avoir refusé de mentir aux clients à des faims commerciales. Il recommença alors son métier de chauffeur/livreur chez Malissard jusqu’à l’âge de 55 ans date de la fermeture de l’entreprise. 5 ans auparavant, à la naissance de sa fille, sa volonté inflexible lui permit d’arrêter définitivement de fumer du jour au lendemain. Désespéré à l’idée d’être au chômage malgré cette même volonté ininterrompu de chercher du travail, son morale fut sauvé par son rôle de père au foyer pour sa fille et sa petite nièce.
À 60 ans, en retraite, il s’investit dans la FNACA, la fédération des anciens combattant où il exerça avec abnégation la fonction de porte drapeau. Pêcheur dans l’âme, il fit partager sa passion à ses enfants. Joueur de football dans sa jeunesse, il suivait inconditionnellement l’équipe France masculine et féminine. Séduit par les sports de combats, il transmit son penchant à son fils aîné qui en fit sa passion. Il pratiqua avec ce dernier le judo jusqu’à la ceinture jaune-orange et joua plusieurs fois le rôle du Père Noël pour les enfants. Très investit dans la vie de ses enfants et très patient il les suivit partout dans leurs activités sportives.

Il aimait également beaucoup les chats de la famille. Il passa les 7 dernières années de sa vie à suivre de rugby du Stade Toulousain. Il aimait bien aussi cultiver son jardin et faire pousser des légumes que nous mangions en famille. L’emménagement de sa belle sœur Monique, au village d’or, le fit également s’investir dans la vie quotidien de cette résidence. Il mettait l'ambiance en animant entre autres le loto ou en participant à un de ses plaisirs qu’était la danse. De nature, généreuse, il insistait pour laisser des pourboires et, ironie du sort, il donna son sang pendant de nombreuses années. Sensible, il s'attachait rapidement aux gens qu’il aimait faire rire. Courageux face à la maladie, il raconta des plaisanteries jusqu’à dans ses derniers jours aux infirmiers Anne et Marnick que nous souhaitons remercié publiquement pour leur investissement et leur humanité. Toujours souriant, il apportait de la joie et de la gentillesse à toutes les personnes qui l’entouraient.
Je pense parler pour tout le monde en disant que la tristesse de tous les gens rassemblée ici est équivalente au bonheur que tu nous as tous donné. Pour tous ça et bien plus encore, nous voudrions te remercier pour l'ensemble des choses que tu nous a apporté et qui font de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Tu peux être fier de toi car tu as assuré le relais autant qu’il était possible de le faire.

Merci papa

Mot des parents :

Mes condoléances pour la disparition de votre père. J’ai moi-même perdu le mien en février 2014 et votre hommage à votre père m’a beaucoup touché car j’ai pu écrire quelque chose de similaire au sujet du mien lors de ses obsèques. Le métier de père est une réalité qui nous dépasse, et s’il vous vient l’envie de réfléchir à ce sujet, je vous conseille la lecture passionnante du livre « Indomptable » de John Eldredge, un pasteur protestant, aux éditions Farel. On en avait peut-être parlé d’ailleurs. Je ne sais pas si tout est toujours parfaitement correct dans ce livre, mais ce dont je suis sûr, c’est que le livre porte une intuition absolument puissante et aide déjà de nombreux pères et de nombreux fils. Le livre a un point de vue chrétien, mais il s’adresse en réalité à tous les hommes de bonne volonté.