La lettre d'avertissement |
Face à certains comportements fautifs d’un salarié, l’employeur peut user de son pouvoir disciplinaire pour le sanctionner. À cet effet, il dispose d’un panel de sanctions allant du blâme au licenciement. L’utilisation de telles sanctions disciplinaires est encadrée par la loi afin de protéger les salariés contre tout abus de pouvoir. Un entretien préalable avec le salarié est donc parfois nécessaire, au vue de la gravité de la sanction prise. L’avertissement, en deuxième position sur l’échelle des sanctions disciplinaires, est considéré comme une sanction mineure et ne nécessite pas, a priori d’entretien.
I – Une telle sanction peut être infligée par l’employeur
quand le salarié ne respecte pas le règlement intérieur
ou la discipline de l’établissement.
Exemples : retards répétés sans motif, absentéisme
chronique, comportement agressif au travail, tenue vestimentaire non conforme,
pauses extensibles, etc…
Attention : La sanction doit être proportionnelle à la gravité
de la faute
: on ne peut donc se baser sur une faute
légère pour justifier un licenciement.
II - En principe, un avertissement doit être rédigé par
l’employeur et adressé soit par lettre recommandée avec
accusé de réception soit remis en mains propres avec décharge.
Il est possible de présenter un avertissement oral préalablement
pour informer le salarié.
Attention : Ne vous contentez pas d’avertissements oraux : en cas de prud’hommes
pour contestation du caractère réel et sérieux d’un
licenciement, les lettres d’avertissement pourront vous servir pour prouver
la répétition des manquements et donc le bien-fondé du
licenciement.
III – Tout d’abord, les faits reprochés au salarié
doivent être énoncés clairement en détaillant les
circonstances dans lesquelles ils se sont déroulés, les éventuels
témoins présents lors des faits. Enfin, il doit être précisé
d’une part, qu’il s’agit là d’une mise en garde
et d’autre part, les mesures qui doivent être prises par le salarié.
Attention : Même non qualifiée d’avertissement, la lettre
sera considérée comme telle si le contenu de l’écrit
reçu par le salarié met en évidence une faute
et une mise en garde.
Sachez toutefois, que le salarié dispose d’un droit de réponse
à la lettre d’avertissement si celui-ci estime que celle-ci n’est
pas justifiée.
IV - L’avertissement doit impérativement être prononcé après l’expiration d’un jour franc suivant la survenance des faits et pas plus de deux mois après avoir pris connaissance des faits fautifs. Il vous est cependant vivement conseillé d’agir vite.
V – Une même faute de la part du salarié ne peut justifier deux sanctions successives. Un avertissement ne peut donc en aucun cas justifier un licenciement sur les mêmes faits. Ce n’est que la succession d’avertissements qui peut éventuellement donner lieu à un licenciement, à charge pour l’employeur de prouver la répétition des fautes.
Pensez à consulter préalablement à l'entretien ou à
l'envoi d'une réponse à la lettre d'avertissement :
- vos délégués du personnel,
- éventuellement votre délégué syndical,
- prenez des renseignements auprès de l'inspection du travail dont vous
dépendez ou à la permanence syndicale la plus proche de votre
domicile (que vous trouverez sur les pages blanches ou sur internet à"CFDT"
suivie de l'indicatif de votre département)
À RETENIR
La lettre d’avertissement doit :
- Être un écrit rédigé par l’employeur ;
- Être adressée par lettre recommandée avec accusé
de reception ou remise en mains propres avec décharge jusqu’à
deux mois à compter de la survenance des faits fautifs ;
- Mettre en évidence une faute
et une mise en garde ;
Monsieur Prénom Nom Lieu,
Date Fonction Adresse Code Postal Ville Monsieur
Objet : avertissement Madame, Monsieur, À plusieurs reprises – le (précisez les dates) – je vous ai fait savoir que je n’approuvais pas certains de vos comportements. En effet, (précisez les faits). Ne constatant aucun changement dans votre attitude, je me vois dans l’obligation, par cette lettre, de vous adresser un avertissement. J’espère que cette démarche engendrera des changements dans votre comportement et votre travail. Dans le cas contraire, je serai dans l’obligation de prendre des mesures plus sévères à votre encontre. Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos respectueuses salutations. Signature |