Projet des cent ceintures noires vers l'insertion |
I - Objectifs généraux partagés par les partenaires de l’opération :
A – Objectifs opération « 100 ceintures
noires vers l’insertion »
Les principaux objectifs de l’opération
« 100 ceintures noires vers l’insertion » sont les suivants
:
1 - S’appuyer sur l’activité
jùdô afin d’établir
un suivi personnalisé des enfants tout au long de l’année
scolaire.
Utilisant les réseaux existants d’acteurs de terrains, un comité
Technique se réunira permettant un suivi et une évaluation de
l’enfant qui associent les parents et les aident dans leur fonction parentale.
2 - Intégrer des garçons et des
filles en difficulté dans un club afin de recréer du lien social
auprès d’adultes référents et agir ainsi en faveur
de la prévention de la violence et des drogues mais aussi de promouvoir
des règles de conduite et d’hygiène et proposer des stages
professionnels au sein des entreprises partenaires
3 - Permettre aux jeunes de s’insérer
dans une nouvelle dynamique positive vers l’insertion
B - Objectifs de références de l’action menée par l’A.C.S.E dans le cadre de cette opération :
Objectifs généraux de la prévention
spécialisée :
Faciliter l’accès des jeunes aux équipements de formation,
de loisirs, au monde du travail…
Participer au renforcement de la fonction parentale
Favoriser l’expression individuelle et collective
Sensibiliser les partenaires à des problèmes qu’ils excluent
naturellement
Évaluation 2005/2006
Rappel : Démarrage, contexte du lancement de l’opération, premières évaluations, pratiques éducatives…
Initiée et expérimentée à Marseille, par la fédération française de Jùdô, puis étendue sur différents sites et notamment à Colomiers, l’opération a démarré en janvier 2005 sur la base d’un accord entre le Club local de jùdô et l’Association de prévention spécialisée.
Certaines caractéristiques affichées de l’opération reprennent à notre sens quelques buts et moyens du travail social (tableau ci-dessous : Références aux objectifs généraux de la Prévention Spécialisée, de la charte départementale 31 et à la culture de la non violence), à savoir :
- une action socio-éducative destinée à
un public rencontrant des difficultés
- un engagement dans la durée auprès des différents jeunes
(dominante 10-15 ans) et leurs familles avec un enjeu de coopération
entre les différents acteurs socio-éducatifs centré sur
la situation du jeune et son évolution
- une «entrée originale », non stigmatisante par le loisir
et l’enseignement d’un art martial
- le choix, pour les jeunes, d’une discipline qui favorise la transmission
des valeurs d’un véritable code moral que l’on peut mettre
en parallèle avec nos valeurs citoyennes. L’activité se
trouvant être particulièrement structurante, elle peut contribuer
à l’épanouissement du pratiquant
L’accompagnement éducatif, relation de confiance et « construction de soi » :
Les modalités choisies de présentation
de l’opération en janvier 2005 (réunions collectives sur
les différents sites) auprès des collèges et des travailleurs
sociaux, l’activité de repérage et d’accompagnement
des publics ciblés sur le dispositif ont généré
environ 40 entretiens (X essais) et au final 20 inscriptions.
L’expérience acquise met en évidence l’existence
d’un seuil de jeunes, dicté ou délimité par le temps
qu’il est souhaitable ou important de consacrer à chacun (famille
et jeune), la «prise de recul» par rapport aux différentes
situations, évènements (positifs comme négatifs) et la
définition d’interventions appropriées. Celles-ci prennent
différentes formes : concertation - médiation famille, médiation
acteurs collège, action collective à visée éducative,
action collective à visée communautaire (initiée cette
année), action pour favoriser l’expression du jeune, de sa famille…
Le dispositif permet, dans la plupart des cas, d’asseoir
une relation de confiance
suffisante avec les jeunes pour notamment développer cette activité
d’apprentissage autour de la parole.
Cette pratique éducative nous invite ici à livrer quelques
extraits tirés de l’ouvrage de Théodore Zeldin, qui dans
son essaie De la conversation ou Comment parler peut
changer notre vie met en évidence le caractère épanouissant
et pacificateur de la parole en précisant « la sorte de conversation
qui m’intéresse est celle dont-on est disposé à sortir
légèrement différent. C’est une expérience
unique dont les résultats ne sont jamais garantis, et qui implique un
risque. C’est une aventure dans laquelle, ensemble, nous tentons d’apprêter
le monde pour le rendre moins amer », ainsi quelques moments de conversation,
permettent de voir les situations différemment. Meilleure maîtrise,
attitude et réactions plus mesurées dans quelques situations de
vie courante.
Le travail sur l’expression par la parole a pris une place, non exclusive, mais considérable dans le projet d’accompagnement éducatif des jeunes (13-15 ans), ils acceptent de plus en plus ces temps individuels d’échange avec les éducateurs, temps de régulation parfois autour d’un évènement mais surtout temps exclusif et singulier.
L’expression par la parole et surtout les conditions propres à son émergence ne sont pas toujours valorisés dans notre société, nous constatons auprès de nombreux mineurs et jeunes adultes combien l’absence d’échanges parents jeunes, mais plus généralement adultes jeunes peut être pathogène, porteurs de stigmates difficilement réversibles. Dans l’enceinte scolaire, au sein des familles, en groupe ou bandes, cette activité est réduite, la communication prenant le pas sur la conversation or il s’agit de « promouvoir non pas la discussion, mais la conversation qui transforme les gens ». Pourtant, un caractère sacré est conféré à la parole, la plupart des cultures lui reconnaissent une existence et une importance sans égal comme réalité humaine. Le savoir populaire a lui aussi fait de la parole quelque chose d’important, comme le montrent les anciens proverbes qui s’articulent autour de ce thème : « je n’ai qu’une parole », ou encore, « je vous donne ma parole » dira celui, qui de se fait, se conduit comme un « homme de parole ». « On tient parole » ou encore « on manque à sa parole ». Ces proverbes populaires sur l’intérêt de faire émerger à tout âge les situations, pas seulement de communication mais d’échange, nous montrent un peu le sens des apprentissages à amener.
L’attention doit être portée à l’individu, sa famille mais également à la dynamique du groupe qui se constitue au fil des séances sportives, à l’intégration progressive ou pas dans les différentes formes de la vie du club… Des entretiens réguliers avec les familles permettent également d’envisager des choix importants liés à la scolarité, à la vie sociale du jeune…
Le dispositif s’adresse aux jeunes de 10 à 15 ans, le groupe est constitué de 9 garçons et 2 filles et présente une moyenne autour de 13 ans ; A l’aune de la 3e saison du dispositif « 100 ceintures noires vers l’insertion », nous proposerons à 4 familles de bénéficier de ce dispositif. Le repérage des bénéficiaires s’effectue de manière collégiale, responsables d’établissements et acteurs sociaux. Le dispositif est présenté au jeune et sa famille. À la recherche d’un équilibre dans le groupe, ces places s’adresseraient plutôt à des filles. Les éducateurs mènent un travail d’accompagnement éducatif en lien étroit avec les familles, le club de jùdô et l’établissement scolaire auprès des jeunes collégiens.
Évaluation quantitative 2005/2006
Nombre d’inscription au démarrage 09/05 —› 15
Arrêts (concertés) en cours d’année —›
3 ( )
Estimation réinscription rencontre été 2006 —›
12
Nombre d’inscription au démarrage 09/06 —› 12
Abandon concerté —› 1
Prévision effectif maximum 2006/2007 —› 16
II - Objectifs particuliers visés en 2006-2007 :
1- initier une ou plusieurs actions susceptibles de susciter auprès des jeunes et des familles une forme d’entraide, de contribution à l’activité des 100 ceintures (aide mutuelle), à l’activité du club de jùdô et (ou) de l’Association Columérine Socio-Educative
Mots clés ou références de l’objectif et des actions : Rompre l’isolement, favoriser les échanges sociaux et culturels, initier des actions collectives à caractère communautaire (parents, jeunes, acteurs associatifs…) tournées vers davantage de coopération, de réciprocité, valoriser l’initiative parentale, valoriser les jeunes impliqués dans le dispositif… Favoriser l’information vers les jeunes et les parents sur les activités générales du club, autant sur les activités revêtant un caractère de réflexion (éducation, non-violence…) que les activités bénévoles pour les diverses tâches d’organisation opérationnelles et matérielles. Références aux objectifs de la CHARTE DÉPARTEMENTALE DE LA PRÉVENTION SPÉCIALISÉE : « L’action auprès des familles et plus particulièrement auprès des parents fait partie intégrante de l’action de la prévention spécialisée…offrir aux jeunes des repères stables et durables, c’est avant tout dans la recherche d’une meilleure prise en charge de la co-responsabilité éducative de la communauté adulte auprès des jeunes que doit être conçu ce travail. Travail individuel auprès des parents d’un(e) jeune, travail collectif avec les parents, les familles… » P.5 Références aux objectifs du DÉVELOPPEMENT SOCIAL COMMUNAUTAIRE « L’organisation communautaire (…) est un processus grâce auquel une communauté identifie ses besoins ou ses objectifs, leur donne un ordre de priorité, accroît sa confiance en elle et sa volonté de travailler à satisfaire ces besoins ou ces objectifs, trouve les ressources internes et/ou externes nécessaires à leur accomplissement ou à leur satisfaction, agit en fonction de ces besoins ou de ces objectifs, manifeste des attitudes et des pratiques de coopération et de collaboration dans la communauté. » « Il y’a effort de développement communautaire lorsque la collectivité par une prise de conscience, spontanée ou suscitée, de ses besoins propres, prend l’initiative, même dans un secteur limité, d’un processus d’amélioration de ses conditions de vie soit en se servant des structures, institutions et activités existantes, soit en provoquant la création de nouvelles structures, institutions ou activités. » |