Automatisation du mouvement volontaire

Les quatre étapes de la compétence :
- l'incompétence inconsciente
- l'incompétence consciente
- la compétence consciente
- la compétence inconsciente (migatte)

Celui qui sait qu'il ne sait pas, éduque-le : incompétence consciente : l'élève
Celui qui sait qu'il sait, écoute le : compétence consciente : l'enseignant
Celui qui ne sait pas qu'il sait, éveille-le: compétence inconsciente : le champion
Celui qui ne sait pas qu'il ne sait pas, fuis-le : incompétence inconsciente : le point zéro

Un individu entraîné réagit plus vite et a une position beaucoup plus précise et appropriée. L'efficacité du mouvement est bien supérieure et plus rapide que pour l'individu non entraîné. On dit que le mouvement du sportif est devenu "automatique", mais reste "volontaire". Un mouvement est automatique s'il se déroule de lui même avec une régularité déterminée, une fois qu'il a été déclenché.

1) Recherche de la performance (seika)

L'entraînement sportif n'est en fait que la recherche du mouvement optimal, le plus perfectionné pour effectuer une action précise. Le cerveau, lors de l'entraînement, cherche a atteindre un but précis qui est celui de la recherche du mouvement le plus rapide, le plus simple et consommant le moins d'énergie qui soit, pour effectuer l'action souhaitée.

Pour atteindre ce mouvement optimal, le cerveau va tester au cours de la répétition du mouvement, toutes les possibilités d'action pour atteindre le but choisi. Au fur et à mesure, le cerveau conserve le mouvement le plus simple et inhibe les autres mouvements, jusqu'à atteindre le mouvement optimal. On dit que le cerveau a atteint son plateau de saturation dans ce mouvement, c'est à dire que l'individu ne peut effectuer le mouvement plus simplement, car il a trouvé son mouvement optimal.

Entre un mouvement qu'un sujet découvre et essaie d'apprendre et ce même mouvement considéré comme maîtrisé quelques temps plus tard, il existe une différence liée au processus d'automatisation.

2) Élaboration d'un programme moteur

Pour effectuer un mouvement, le cerveau active plusieurs zones du cerveau correspondant aux différents muscles utilisés pour effectuer l'action. Lors d'un mouvement encore à son initiation, plusieurs zones du cerveau sont en activité. Les muscles correspondant à des zones du cerveau sont activées à divers endroits, dans le cortex moteur et pré-moteur. L'ensemble de ces muscles mis en action pour effectuer le mouvement est le patron cortical.
Une fois que le cerveau trouve le mouvement optimal pour réaliser le geste, il va le conserver. Il existe donc une mémoire motrice. L'entraînement va permettre d'assembler toutes les zones du cerveau, jusqu'alors utilisées pour faire l'action, en une seule zone. De cette façon, l'activation de cette zone unique permet la réalisation du mouvement au complet. C'est le lissage du mouvement. Cette réunification correspond à la création d'un programme moteur qui permet l'économie de temps et d'énergie.
Par conséquent, la formation du programme moteur est directement en relation avec l'élaboration d'un patron optimal, qui simplifie donc le circuit neurologique emprunté par les messages nerveux.

L'automatisation du mouvement permet une moindre attention de la part du sportif. En effet, au fur et à mesure de l'apprentissage, les ressources attentionnelles seront de moins en moins sollicitées. Par conséquent ce qui distingue un mouvement condidéré comme automatisé d'un mouvement qui reste encore sous contrôle attentionnel est le degré de mobilisation de l'attention. Nos gestes les plus systématiques, ceux de la vie quotidienne n'échappent pas totalement à notre vigilance ; leur exécution est susceptible d'être ramenée au niveau de la conscience. Ce contrôle-ci fonctionne à bas régime lorsqu'il s'agit de gestes répétés quotidiennement. Il s'applique aux conduites qui dépendent totalement du niveau d'organisation cortical. Il n'y a pas de différence de nature entre mouvement contrôlé par l'attention et mouvement automatique, mais simplement une différence de degré de mobilisation des ressources attentionnelles. En revanche, l'attention du sportif est solicitée lorsque les conditions environnementales sont différentes de celles qu'il a connues lors de son entraînement, c'est pour cela que la performance (seika) du sportif est souvent moins bonne.
Donc le sportif devra veiller à ce que les conditions dans lesquelles il s'entraîne soient les plus proches possible de celles qu'il rencontrera en compétition. Il est donc pratiquement inutile d'effectuer des séances de répétition solitaire (tandoku renshu) sans partenaire. Lorsque qu'un entraîneur impose à ses joueurs une séance spécifique, c'est qu'il recherche une transformation motrice. Il va donc leur demander de fixer leur attention sur un point particulier de l'exécution. Celle-ci pourra être progressivement améliorée sous contrôle attentionnel.

Prenons un autre exemple de la vie courante, lorsqu'un individu souhaite faire une signature, il ne mobilise pas toute son attention sur le mouvement qu'il exerce. En effet le geste qu'il effectue est quotidien et par conséquent répétitif. Le cerveau a donc déjà en mémoire le mouvement qu'il doit réaliser. Il n'active qu'une petite zone du cerveau correspondant à l'action et le degré d'attention qu'il mobilise est donc infime, mais pas inexistant.

http://tpe-commande-motrice.e-monsite.com/pages/menu-principal/ii-automatisation-du-mouvement-volontaire.html

Apprentissage moteur

« L'apprentissage moteur est un ensemble de processus cognitivo-moteurs associés à la pratique et l’expérience qui conduisent à des changements relativement permanents au niveau de la performance (seika) des habiletés motrices ».

Théorisation de l'apprentissage moteur

Théorie de l'apprentissage moteur

Les approches basées sur les théories de l’apprentissage moteur tiennent habituellement compte de quatre variables principales :
- les étapes d’apprentissage
- le type de tâche à réaliser
- la pratique
- le feedback.

Le processus d’apprentissage moteur comprend trois stades.
- le stade cognitif, c’est-à-dire que l’individu connaît chaque séquence de la tâche à réaliser, mais il ne sait pas exactement comment l’exécuter
- le stade associatif, qui correspond au raffinement des habiletés motrices et à la diminution d’erreurs. La performance (seika) à la tâche devient aussi plus consistante
- le stade automatique, le dernier stade, les habiletés motrices sont apprises et maîtrisées, peu d’effort cognitif est demandé.

La deuxième variable à considérer pour l’apprentissage moteur est le type de tâche. Il est nécessaire de varier la tâche et de modifier l’environnement dans lequel la tâche est exécutée. Les tâches sont classifiées selon deux types, soit ouverte c’est-à-dire qu’elle s’effectue dans un environnement en mouvement et les actes moteurs ne sont pas prévisibles (ex : football), soit fermée c’est-à-dire que l’environnement est stable et les mouvements sont prévisibles (ex : écrire).

La troisième variable est la pratique. En effet, afin d’acquérir les habiletés motrices désirées la personne doit pratiquer de façon répétitive la même tâche. La tâche peut être divisée en ses composantes, elle peut également être pratiquée de façon intensive ou alternée par des pauses. Idéalement, la tâche à pratiquer devrait être intégrée dans la routine quotidienne de la personne pour permettre un meilleur résultat.

La quatrième variable importante est la rétroaction (feedback). La rétroaction est la principale variable qui influence les apprentissages moteurs et il s’agit d’un facteur important pour permettre l’acquisition d’habiletés motrices. La rétroaction peut être apportée sous plusieurs formes, guidance verbale ou manuelle, mais le but reste d’aider la personne à évaluer ses performances (seika) et à ajuster ses actions2. La rétroaction peut être intrinsèque; information apportée par le système sensoriel (ex : vision, proprioception, perception tactile) de l’apprenant ou encore extrinsèque; information apportée par une source externe qui enrichi la rétroaction intrinsèque. Bref, il s’agit des quatre principes importants qui influencent le processus d’apprentissage moteur.

Afin d’acquérir les habiletés motrices, la quantité de pratique nécessaire est encore inconnue. Par contre, en se fiant sur les évidences de l’approche CO-OP, approche intégrant plusieurs principes de l’apprentissage moteur, environ dix sessions d’entraînement suffiraient à l’apprentissage des habiletés motrices nécessaires pour une tâche spécifique

Théorie de la rétroaction (J.A. Adams, 1971)

Cette théorie suppose l'existence de références internes d'adéquation. Ces références sont des buts à atteindre ou des trajectoires à suivre. C'est the internal reference of correctness. J.A. Adams, en 1971, a utilisé ce terme dans sa théorie sur l'apprentissage moteur. Il propose que l'apprentissage moteur soit le résultat de la congruence de plusieurs processus :

une mémoire motrice doit déclencher le mouvement ;
- le mouvement induit doit produire des retours sensoriels, qui laissent une trace perceptive dans une autre mémoire ;
- plus le mouvement est précis, plus cette trace qui est collectée et mémorisée est utile ;
- le système doit comparer le retour sensoriel produit par le mouvement actuel avec la trace perceptive accumulée ;
- le système doit finalement détecter toute erreur ou différence entre le vrai retour et le retour attendu et corriger le mouvement d'après cette erreur.

La théorie d'Adams implique un apprentissage en boucle fermée pour lequel la précision et la répétition sont importantes pour l'amélioration d'une habileté.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Apprentissage_moteur