Un professeur de jùdô écroué pour pédophilie

Publié le 29/07/2000 dans La Dépêche du Midi

Le directeur d'un centre pour handicapés, professeur de jùdô, a été mis en examen et écroué, jeudi, pour des attouchements sexuels sur mineurs. Il a été arrêté sur son lieu de vacances, au bord de la Méditerranée.

Si l'on en croit les premières plaintes, voilà près de vingt ans que les abus sexuels ont commencé. Vingt ans de silence, d'une douloureuse chape de plomb, qui vient tout juste de se soulever.

À la suite de témoignages concordants de jeunes gens aujourd'hui âgés d'une vingtaine d'années, le professeur, 45 ans, a été mis en examen, jeudi, pour violences sur mineurs de moins de 15 ans, avant d'être écroué à la maison d'arrêt Saint-Michel.

Le suspect, directeur depuis huit ans d'un centre d'accueil pour handicapés, dans la banlieue toulousaine, a été arrêté sur son lieu de vacances, au bord de la Méditerranée, par les policiers de la division criminelle de la police judiciaire de Toulouse.

Les faits qui lui sont reprochés n'ont, a priori, rien à voir avec ses activités professionnelles. C'est en tant que professeur de jùdô que le professeur aurait abusé de ses jeunes élèves.

Lors de sa garde à vue, le suspect aurait d'ailleurs reconnu les faits. Après les cours dispensés aux petits jùdôkas, il se livrait à des attouchements sexuels, pouvant aller jusqu'à la fellation.

Des ébats filmés
Ces séances très spéciales se déroulaient le plus souvent chez lui. Lors des perquisitions effectuées à son domicile, les policiers ont saisi des cassettes vidéo filmées par le professeur, qui avait enregistré certains de ses ébats avec ses victimes. Toujours des jeunes garçons.

Pour l'heure, trois ou quatre de ses élèves ont déjà porté plainte mais le nombre des adolescents concernés par les déviances sexuelles du professeur de jùdô, dans l'ouest toulousain, est encore partiel.

Il y a trois semaines, quand les premières informations ont couru au sein du centre d'accueil dont le professeur était le directeur, le foyer d'handicapés a décidé de se séparer de son responsable.

Les premières plaintes remonteraient au mois d'avril dernier pour des victimes encore très traumatisées, selon les enquêteurs. Les investigations du SRPJ (Service régional de police judiciaire) continuent dans le cadre d'une commission rogatoire délivré par le juge d'instruction. Pour identifier l'ensemble des victimes potentielles du prof de jùdô. Sur une période de 20 ans ?

G.-R. S.

Les terribles pratiques de l'ex-prof de jùdô

Publié le 15/05/2003 dans La Dépêche du Midi

HAUTE-GARONNE - ASSISES : Un homme de 51 ans poursuivis pour viols et agressions sexuelles
« Peut-on dire que vous étiez à l'écoute des autres? ». La question du président Jacques Richiardi se veut, a priori, anodine.

« Oui, je crois qu'on peut le dire », répond, sans atermoiement le professeur, 51 ans. Curieuse réponse pour un homme accusé de viols et agressions sexuelles sur plusieurs victimes, des garçons dont certains étaient encore mineurs lors des faits et dont le procès s'est ouvert hier matin. Un procès public comme l'ont demandé les victimes même si certains faits sont examinés à huis clos.

En reprenant le cours de sa vie, hier, devant les jurés de la cour d'assises de la Haute-Garonne, le professeur a donné les grandes lignes d'une réussite. Enfance au sein d'une famille aimante, études un peu poussives au départ, puis rapidement brillantes. « Quand j'ai su ce que je voulais faire, il n'y a plus eu de difficulté », dit l'intéressé titulaire d'un diplôme d'étude supérieur spécialisé en psychologie et d'une maîtrise de gestion.

PROFESSIONNEL BRILLANT
Sa vie professionnelle ressemble à cette fin de parcours universitaire. D'abord éducateur et psychologue pendant seize ans dans un centre spécialisé, ce spécialiste de l'autisme prend ensuite la direction d'un foyer pour adultes handicapés. Les accusations aujourd'hui portées contre le professeur ne concernent pas son activité professionnelle mais son autre grande passion, le jùdô.

Jusqu'à son incarcération en juillet 2000, il a été moniteur puis professeur. « Le meilleur de Midi-Pyrénées », indique même l'enquêtrice de personnalité. L'intéressé, modeste, préfère se décrire comme « bon » tout en égrenant titres et victoires de ses élèves sur les tatamis. Le palmarès que lui présente la justice n'a rien de glorieux. Fellations, sodomies, les victimes, tous ses élèves au jùdô, se succédent à la barre. Certaines n'ont pu se constituer partie civile, les faits étant trop anciens. Trois se trouvent ensemble sur le banc de la partie civile. Traumatisées, choquées mais claires dans leurs accusations même si des « détails », clochent. L'accusé, s'il reconnaît les agressions sexuelles, refuse en revanche d'admettre les actes de sodomie.

Les débats se poursuivent aujourd'hui notamment avec les dépositions des experts. Le verdict est attendu demain.

J. C.

Albi. Cinq viols et un assassinat jugés en 15 jours

Publié le 29/05/2008 à 14:04 dans La Dépêche du Midi


Assises. Nouvelle session d'assises à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 13 juin avec six affaires dont deux en appel.

[...]

L'ancien directeur fait appel

Le professeur, ancien directeur d'un foyer pour handicapés mentaux, accusé de viols et agressions sexuelles avait été reconnu coupable et condamné à 12 ans de réclusion criminelle. Soit 19 ans avec les confusions de peines. Il a fait appel et sera rejugé en juin par les jurés qui devront déterminer s'il a ou pas violé certains de ses patients. Il sera défendu par un avocat et les parties civiles.

[...]

ENQUETE FRANCE 2. "Pourquoi entraîne-t-il encore des mineurs ?" : un entraîneur de judo, condamné pour "agression sexuelle sur mineur", toujours sur les tatamis

En pleine affaire de violences sexuelles dans le patinage, "L'Oeil du 20 heures" a retrouvé un entraîneur de judo qui a continué d'accompagner des jeunes, malgré une condamnation pour "agression sexuelle sur mineur" en 2007.

La fédération de patinage n'est "pas la seule" concernée par les violences sexuelles en France, ne cesse de répéter Roxana Maracineanu, la ministre des Sports. La preuve, avec ce reportage de "L'Oeil du 20 heures", diffusé mercredi 5 février sur France 2, en collaboration avec le média Disclose. C'est l’histoire d'un entraîneur de judo, condamné en 2007 pour agression sexuelle sur mineur, et qui, après son passage en prison, a continué d'accompagner des jeunes… malgré une interdiction d’entrer en contact avec les enfants. Et sans que l’administration n’y voie le moindre problème pendant des années.

Tout commence dans l'ancien club de judo de Sundhoffen (Alsace). C'est ici, un soir de 2004, qu'un cours dérape : l'entraîneur commet des agressions sexuelles sur une jeune judokate de 13 ans. Reconnu coupable et condamné en 2007, l'homme a depuis interdiction d'entrer en contact avec des mineurs de moins de 15 ans, et il est inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

Pourtant, après sa sortie de prison, il a repris ses fonctions au club d'arts martiaux voisin de Colmar. Dans le reportage, on le voit posant tout sourire avec des enfants sur les réseaux sociaux du club, entre 2013 et 2019. Sa victime, dit ne pas comprendre. "Les blessures sont encore là, mais on vit avec. Comment ça se fait qu’aujourd’hui au bout de 15 ans, il soit toujours encore en train d’entraîner des mineurs alors qu’il est interdit d’entraîner des mineurs. Je pense que quelque part au niveau du système il y a quand même a un problème", explique la judokate aujourd'hui âgée de 29 ans.

"Cela arrive que je sois tout seul avec eux"

Dans le club où il enseigne depuis des années, l’ancien agresseur ne voit lui aucun problème. Devant notre caméra cachée, il estime prendre toutes les précautions nécessaires, en ne restant jamais seul avec des enfants. "J'ai repris les cours d’enfants, avec leurs profs. Ca arrive que je sois tout seul avec eux, mais les parents sont toujours autour, dit-il. Pour tout ce qui est bobos, tout ça, moi je ne touche personne. Je ne veux avoir aucun contact. Ca a été comme ça l’organisation chez nous : les gamins, je ne leur serre pas la main. On a adopté tout ça justement pour me protéger, déjà moi."

Selon lui, tout le monde au club connaît son passé. Pourtant les parents que nous avons rencontrés cet après-midi ignoraient tous sa condamnation. "Je suis assez surprise, même un peu bouleversée, j’ai quand même ma fille, elle a 7 ans. Vraiment, je l’aurais su avant, j’aurais jamais mis mes enfants au sport pour faire du judo. Oui, je trouve que c’est quand même un peu dangereux de le laisser retravailler dans ce domaine en tout cas", disent-ils.

Les autorités "ne pouvaient pas ignorer que cette personne a été condamnée"

Depuis 2008, la famille de la victime a alerté l'administration et les instances sportives à plusieurs reprises sur le cas de cet entraîneur, en contact avec des mineurs malgré sa condamnation… Une violation du Code du sport passible d’un an de prison et 15 000 euros d'amende. "Nous avons envoyé la copie du jugement à la Ligue d’Alsace, à Jeunesse et Sports, à la Fédération française de judo à Paris, donc ces gens-là ne pouvaient pas ignorer que cette personne a été condamnée", explique le père de la victime.

En 2011, le service Jeunesse et Sport de la Préfecture lui répond enfin : malgré l’inscription de l’entraîneur au Fichier des Auteurs d’infractions sexuelles, l’administration ne relève pas d'"incapacité à exercer la profession d'éducateur sportif."

Le prof de judo de Colmar n'est pas un cas isolé. C’est l'une des 77 affaires révélées par les journalistes de Disclose, dans 28 disciplines sportives. "Dans 80% des affaires, la personne est maintenue en poste. L’agresseur présumé ou confirmé est maintenu en poste qu’il ait déjà été condamné ou qu’il soit sous le coup d’une procédure judiciaire. C’est un risque parce qu’on a découvert une deuxième chose c’est que dans un cas sur deux, on a de la récidive", détaille Daphné Gastaldi, l'une des journalistes.

Ce n’est qu’en décembre, après les révélations de Disclose, que l’administration dit avoir découvert l’inscription de l’entraîneur au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, et lui a notifié son incapacité d’exercer. Soit douze ans après avoir été alertée par les parents de la victime.

https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/pourquoi-entraine-t-il-encore-des-mineurs-un-entraineur-de-judo-condamne-pour-agression-sexuelle-sur-mineur-toujours-sur-les-tatamis_3813777.html