Le Ippon |
Ippon est la contraction de ichi (un(e)) et hon (barre (objet long et mince)). Il est donc le fait de l'avoir emporter sur un adversaire, c'est à dire d'avoir survécu et donc de pouvoir passer au combattant suivant. Le ippon marque le fait que quoi qu'il arrive dans un combat, il y a toujours l'espoir de gagner. Historiquement le Ippon est la retranscription de la mort de l'adversaire de l'ancien Jùjutsu ("Si tu tombes c'est la chute, si tu chutes c'est la tombe"), elle marque en jùdô la maîtrise totale de l'adversaire. En combat de Jùjutsu, actuellement en France, il est nécessaire de marquer plusieurs ippon sur l'adversaire pour l'emporter avant la fin du temps de combat. Ceci est une dénaturaliation de l'essence même de la vie du combat en tant que confrontation avec la mort , de la possibilité de pouvoir, à tout moment, tout perdre d'un seul coup et donc finalement le fait de se concentrer sur le moment présent et d'en aprécier chaque instant comme s'il s'agissait des derniers. Le caractère irrévocable du ippon est là pour nous rappeler le caractère définitif des conséquences de certaines décisions que nous pouvons prendre.
Aux yeux d'un judoka spécialiste, on peut nuancer plusieurs types
de ippon :
- Ikioi : imposer sa technique par sa propre force (assimilation)
subdivisé en : imposer sa technique par la force à contre
courant de la position de force de l'adversaire
imposer
sa technique par la force en considérant les points faibles de la position
de l'adversaire
- Hazumi : adaptation aux mouvements ou la force de l'adversaire
pour "glisser" sa technique (accomodation)
Le grand public pense souvent, malheusement, que le seul Ippon
qui existe en jùdô est le Ikioi.
Naturellement, Hazumi est nettement plus aprécié que Ikioi par
les jùdôkas car elle respecte Jù no ri (le principe de l'adaptation).
On nous a éduqué à ne pas faire en compétition des choses qui nous fassent honte. Il s’agissait de ne pas ramasser une jambe, ou fixer la tête de nos adversaires, avec l’idée qu’on n’avait pas besoin de ça pour gagner et qu’une victoire de cette façon n’est pas satisfaisante.