Le mot travail |
Le travail est souvent associé dans l'esprit des gens à la souffrance (étymologiquement, du latin tripalium, tension dirigée vers un but et qui rencontre une résistance, entraînant une souffrance ou du moins une peine comme le boulot qui est un arbre dont le bois est difficile à travailler). Ce mot recouvre d'ailleurs beaucoup sens différents :
- Application à une tâche, effort soutenu pour faire quelque chose,
en parlant de l’esprit comme
du corps.
- Activité professionnelle ; emploi.
- Manière dont on effectue sa fonction habituellement.
- Manipulation
de l'autre. Travailler quelqu'un au corps, essayer de le convaincre.
- Ouvrage même, de quelque nature qu’il
soit.
- Manière dont l’ouvrage est fait, disposition.
- Ouvrage qui est à faire ou auquel on se consacre présentement.
- Action des forces de la nature.
- Première période de l’accouchement caractérisée
par l’apparition de contractions douloureuses de l’utérus
et l’effacement du col de l’utérus.
- Produit d’une force appliquée sur une distance dont l’unité
système international est le joule.
- Productivité lié à l'humain
- Productivité lié à l'humain considéré sous
le rapport des conflits qu’il soulève et des règlements
qu’il y faut apporter.
- Ensemble des exercices que l’on fait faire à l'entraînement.
"Tout travail mérite salaire et tout salaire demande du travail"
"No pain, no gain"
L'idée est que la souffrance est liée à la rémunération.
Cette idée est probablement liée à la volonté de certains d'associer leur propre souffrance à un sens afin qu'elle soit plus supportable. La souffrance peut être aussi vu comme un dû sans laquelle on ne pourrait pas considérer la tâche accomplie comme du travail. Dans cette vision, travailler, c'est souffrir.
Cette idée est fausse. Le coût de production, le temps consacré, les compétences employées et encore moins la peine ressentie ne fixe pas le prix d'un ouvrage. C'est le rapport entre l'offre et la demande c'est à dire la rareté d'un objet ou d'un service qui fixe le prix d'un ouvrage.
Il y a deux écueils :
- penser que pour réussir il faut souffrir (X)
- penser que souffrir et non la réussite est la raison de la rémunération
(flèche rouge)
En réalité :
- le moteur de la réussite et plus souvent le plaisir
que la souffrance (X)
- la rémunération est liée à la réussite
(flèche verte) et non à la souffrance
(flèche rouge)
L'expression "à peine" réussir à faire ceci ou cela peut être interprété différemment."À peine" ne veut pas seulement dire "tout juste" (ad pena) mais "avec de la peine" (poena) c'est à dire de la souffrance au lieu du plaisir qui aurait permis d'aller plus loin.
Voir aussi : la pédagogie et ishinho
La meilleure façon d'obtenir un produit rare est le jeu et la passion c'est la dire le plaisir et non la souffrance.
Il serait bon de remplacer le mot "travail" par son sens plus précis lié au contexte afin de ne plus laisser entendre que la souffrance est liée à la rémunération.