Citations :

- "Soyez le Maître que vous voudriez avoir !"
Victor HUGO

- "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement (Ghi, didactique). Ce qu'on mange avec goût se digère aisément (Shin, pédagogie)".
Georges COURTELINE

- "On ne peut pas vendre ce que l'on n'a pas. Il en va de même avec la discipline, la volonté, et l'enthousiasme".

- "Il est nul besoin de se sentir mauvais pour vouloir devenir meilleur"
Inconnu

- "La pédagogie ne consiste pas à gaver mais à donner faim".
Michel Tardy

- "La porte la mieux fermée est celle qu'on peut laisser ouverte."
(proverbe chinois)

- "Qui ne doute pas, acquiert peu".
Léonardo da Vinci

- "L'échec est le fondement de la réussite"
Lao-tseu (traduction littérale : vieux sage)

- "Le véritable pratiquant est celui qui conserve une mentalité d'élève et n'est jamais satisfait de ce qu'il a obtenu. Constamment à la recherche de connaissance, il ne se contente pas de regarder son nombril."
Inconnu

- "Le meilleur maître est celui qui apprend à son élève à se passer de lui."

- "Enseigner c'est avoir la sérénité d'accepter ce que l'on ne peut pas changer, le courage de changer ce qui peut l'être et assez de dicernement pour connaître la différence".

- "Il n' y a pas pire injustice que de traiter de manière égale des choses que l'on sait inégales"
Aristote

- "Le travail d'enseignant consiste moins à expliquer comment ça marche que pourquoi ça ne marche pas."

« Sans douleur, il n'y aurait pas de souffrance, et sans souffrance nous n'apprendrions pas de nos erreurs. »
- Angelina Jolie

LA CONSTRUCTION DE L'ESPACE INTERPERSONNEL EN JUDO CHEZ L'ENFANT
EN DIFFICULTÉ
A. RAUFAST – P. THERME
LABORATOIRE SPORT SANTÉ DÉVELOPPEMENT UFRSTAPS MONTPELLIER
LABORATOIRE CONDUITES PERTURBÉES . UFRSTAPS MARSEILLE

Les troubles psychopathologiques de l'enfant sont associés à des carences des capacités symboliques, qui se traduisent par des difficultés d'apprentissage et de communication sociale. Les problématiques de dysfonctionnement moteur des communications sociales ont rarement été interrogées à partir de l'activité sportive (jùdô). La première question est alors de savoir si les différentes structures psychopathologiques (psychose, pré-psychose, troubles du comportement) affectent les apprentissages moteurs de l'activité jùdô.
La construction de l'espace inter-personnel (CEI), concept utilisé en éthologie humaine, nous servira alors d'interface théorique pour articuler.
- le développement des capacités symboliques
- les structures psychopathologiques
- les apprentissages jùdô
Les populations d'étude sont des groupes d'enfants en difficulté et normaux, observés durant plusieurs années (approche longitudinale par coupes transversales).
Le recueil des observations est réalisé à partir d'une approche etho-clinique reliant les comportements interactifs dans les différents espaces de communication de la situation jùdô (espace corporel-espace du groupe-espace duel) aux verbalisations du sujet. Les observations recueillies pour chaque sujet de chaque groupe sont ensuite comparées à des niveaux de différenciation motrice de la CEI en jùdô.
Les premiers résultats montrent :
1) la CEI en jùdô est perturbée par les troubles psychopathologiques,
2) le niveau de complexité de la CEI en jùdô est proportionnelle au degré des troubles psychopathologiques,
3) les vitesses d'acquisition des différents espaces de la CEI en jùdô présentent un décalage de développement inter-groupe.
Enfin, ces premiers résultats permettent de s'interroger sur les liaisons entre le développement des capacités symboliques et le type de gestion spatio-motrice utilisé par chaque groupe d'enfants dans chaque espace de la CEI en jùdô.
Les recherches en cours s'orientent vers la modélisation de différentes typologies spatio-motrices :
- espace morcelé
- espace de surface
- espace de volume avec différenciation spatio-motrice
- espace de volume avec différenciation tactique.

Paradigme pédagogique :
Un jour le Vent défia le Soleil afin de déterminer quel était le plus fort. Pour se départager, le Vent proposa au Soleil d'essayer d'ôter le chapeau de la tête d'un homme qui passait non loin de là. Le vent se mit à souffler de toutes ses forces afin de faire tomber le chapeau. L'homme sentant le vent exercer sa puissance, plaça sa main sur le chapeau pour l'empêcher de s'envoler. Devant son échec, le Vent déclara que si lui n'arrivait pas à ôter le chapeau de l'homme, c'est que c'était impossible. Sans dire un mot, le Soleil se mit à briller de toutes ses forces tant et tant que l'homme eu tellement chaud qu'il décida d'ôter son chapeau afin de ventiller son visage.

Il en va de même avec la pédagogie. Obliger un élève-enfant à adopter un comportement (plier sa volonté) amène parfois celui-ci à adopter une attitude de résistance alors que amener l'élève-enfant à avoir envie d'avoir un comportement (changer sa représentation) amène celui-ci à adopter une attitude participative indispensable à l'apprentissage.
Ce principe est vrai qu'il s'agisse d'adulte ou d'enfant et dans toutes les situations.
La vie toute entière d'un jùdôka est emprunt du principe de l'adaptation. L'enseignant de jùdô se doit donc d'avoir une pédagogie adaptée à son public et non pas demander à son public de s'adapter à son enseignement.

Il faut distinguer les mots "inculquer" et "enseigner". L'étymologie latine d'inculquer est : forcer, enfoncer à coups de talons.
Inculquer, c'est imposer l'obéissance fût-ce au prix de larmes mêlées de sang.
Enseigner, c'est "faire" voir la désirabilité d'une aptitude à s'obéir à soi-même, qui est condition de survie et source d'un bonheur substitué aux larmes mêlées de sang et à un nombre illimité d'erreurs et d'horreurs sans nom.

Il va de soi, cependant, que les individus incapables de se contraindre eux-mêmes au respect des lois dont dépend la survie de tous doivent y être forcés coûte que coûte. Tant que, faute d'avoir appris comment s'y prendre, les sociétés humaines n'ont pu enseigner l'aptitude à s'obéir à soi-même, elles n'ont eu d'autre choix que la violence, dernière arme par défaut, preuve de leurs impuissances.

Adaptation de l'appproche pédagogique :

Tout apprentissage doit être significatif, c'est-à-dire qu'il doit s'insérer dans un réseau de choses connues et vécues par l'apprenant.

Style
Kami shiho gatame
Yoko shiho gatame
Tate shiho gatame
Campagne
Ville
Pierre
Feuille
Ciseaux

Définition :
Dans l'Antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l'enfant à l'école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs
Étymologiquement, c'est l'accompagnement des enfants. Enseigner un savoir ou une expérience par des méthodes adaptées à un individu ou un groupe d'individus. C'est créer le lien entre les savoirs, savoirs faire et les représentations de l'élève-enfant et les connaissances, compétences et représentations à acquérir. Elle constitue la théorie, la réflexions, la science de l'action éducative. Elle se constitue au carrefour d'une double réalité : la matière à enseigner et la relation des élève-enfants avec un maître (Shitei). Elle se propose d'adapter la matière aux élève-enfants, de la rendre assimilable. La pédagogie s'efforce de dégager la meilleure façon de dispenser un enseignement aux élève-enfants et d'atteindre les objectifs fixés. La pédagogie est donc l'outils utilisé pour enseigner. Il existe ainsi une pédagogie directive qui utilise des apprentissages automatiques et conditionnés pour inculquer une matière qui passe avant l'élève-enfant, et une pédagogie non directive ou de la découverte qui fait appel à une démarche plus réflexive pour développer les capacités d'analyse des élève-enfants. Dans cette dernière approche, il est nécessaire de baser l’entraînement sur le jeu. Le centre, le noyau c’est le plaisir d’appliquer la bonne solution, au bon moment, selon la situation problème. Tout doit venir renforcer, dynamiser cette logique : les analyses et consignes des entraîneurs, les situations d’entraînement proposées, la préparation de la volonté, de la technique et du physique. Si le système d’entraînement est bien centré autour de cette problématique « situations problèmes / recherche de solutions », alors les techniques "modernes" d’entraînement utilisées pour développer les différentes qualités devraient contribuer à tirer vers le haut le niveau de l'élève-enfant.

Différence entre didacique et pédagogie :
La pédagogique réfère plus à l'enfant et la didactique plus à l'enseignement, en raison de leurs étymologies respectives d'une part. D'autre part, la pédagogie est généraliste, tandis que la didactique est spécifique, elle concerne telle ou telle discipline (didactique des mathématiques, didactique du français langue étrangère, etc.) : la didactique porte sur l'enseignement d'un contenu particulier. La didactique fait l'hypothèse que la spécificité des contenus est déterminante dans l'appropriation des connaissances, tandis que la pédagogie porte son attention sur les relations entre l'enseignant et les élèves, et entre les élèves eux-mêmes.
L'enseignement couvre donc deux champs de pratiques :
1. celui de la gestion de l'information, de la structuration du savoir par l'enseignant et de leur appropriation par l'apprenant, domaine de la didactique.
C'est comment découper et ordonner la connaissance pour arriver à une procédure d'apprentissage.
2. celui du traitement et de la transformation de l'information en savoir par la pratique relationnelle, par l'organisation de situations pédagogiques pour l'apprenant, c'est le domaine de la pédagogie.
C'est raconter ce qu'il faut pour que l'apprenant apprenne.

Si on prend l'image d'un enfant qui va à l'école :
- la didactique est l'art d'écrire la leçon sur le tableau de manière claire et cohérente
- la pédagogie est l'art d'aller chercher l'enfant là où il est, de le prendre par la main et de l'accompagner devant le tableau et de lui expliqué ce qu'il a voulu faire passé avec les mots de l'enfant

Si l'on prend l'image de quelqu'un qui doit vous faire traverser une rivière :
- la didactique c'est de créer le pond
- la pédagogie c'est de faire traverser le pont

Si l'on prend l'image du nourrissage d'un enfant :
- la didactique c'est de bien cuisiner les aliments et de dresser l'assiette selon une norme admise par la majorité (je sais, c'est un pléonasme)
- la pédagogie c'est de faire manger l'enfant en faisant l'avion avec la cuillère, en disant que c'est bon, de montrer que l'assiette est bien dressée, etc.

La didactique vise l'universalité d'un document unique alors que la pédagogie vise la particularité adaptée à un individu singulier.

Dire que quelque chose est didactique est donc objectif alors que dire que quelque chose est pédagogique est subjectif.

L'erreur fondamentale est de considérer que lire ou écrire un contenu claire et cohérent (didactique) c'est à dire travailler à fond en regardant son histoire, en s'interessant aux personnes qui l'on élaboré, en en voyant les techniques et les résultats qui en le constitue, en découvrant les implications philosophiques qu'il peut avoir et les question qu'il pose et en examinant ce qu'elle nous disent ou pas de la réalité) est suffisant.
Les caractères claires et cohérents (ainsi que le bon sens) dépendent des représentations, des savoirs et des centres d'intérêts des lecteurs ou des auditeurs.
La pédagogie est là pour adapter la clareté et la cohérence du contenu aux représentations, aux savoirs et aux centres d'intérêts des lecteurs ou des auditeurs afin de l'amener à cette claireté et cette cohérence du contenu de départ.

Le dictionnaire de l'éducation de Legendre, Larousse 1988 indique que l'enseignement est le processus de communication en vue de susciter l'apprentissage.

Dans cette perspective, enseigner devient un concept beaucoup plus extensif ; enseigner, n'est pas seulement transmettre une information mais c'est surtout provoquer ou encore organiser ou encore faciliter ou gérer un apprentissage qui englobe à la fois la facilitation (pédagogie) et l'organisation de l'apprentissage (didactique).

On peut dire qu'enseigner n'est pas seulement "parler", comme disent les anglo-saxons "teaching is not telling". On pourrait même dire qu'un enseignant peut être parfaitement silencieux et être en train d'enseigner dans la mesure où il organise une situation d'apprentissage. Rappelons-nous Celestin Freinet qui, revenu gazé de la première guerre mondiale (1914-1918), a tout à fait rénové la pédagogie de l'enseignement fondamental parce qu'il était incapable de tenir de longs discours.

Enseigner et apprendre sont deux concepts tout à fait indissociables tout comme vendre et acheter. Qu'est-ce que vendre ? C'est parler ou vouloir convaincre le client, mais plus fondamentalement vendre c'est provoquer l'achat, s'il n'y a pas d'achat, il n'y a pas de vente. De même, s'il n'y a pas d'apprentissage, il n'y a pas d'enseignement digne de ce nom.

Doit-on enseigner le jùdô ou former des jùdôkas ?
Réponse : former des jùdôkas !

Il y a deux écueils :
- penser que pour réussir il faut souffrir (X)
- penser que souffrir et non la réussite est la raison de la rémunération (flèche rouge)

En réalité :
- le moteur de la réussite et plus souvent le plaisir que la souffrance (X)
- la rémunération est liée à la réussite (flèche verte) et non à la souffrance
(flèche rouge)

Même si étymologiquement ce n'est pas vrai, l'expression "à peine" réussir à faire ceci ou cela peut être interprété différemment."À peine" ne veut pas seulement dire "tout juste" (ad pena) mais "avec de la peine" (poena) c'est à dire de la souffrance au lieu du plaisir qui aurait permis d'aller plus loin.

Voir aussi : le travail et ishinho

Un bon enseignant est donc un " organisateur de situations d'apprentissage ". En fait, un enseignant, c'est quelqu'un qui fait du management, c'est à dire qui coordonne les activités de certaines personnes en vue d'atteindre des objectifs dûment définis. L'enseignant est un manager et pas simplement un dispensateur d'informations.

L'enseignement technique :
Lors d'un combat basé sur le jùdô, on constate bien souvent que trois ou quatre techniques seulement sont utilisées. Pourtant, chacun des protagonistes sait en appliquer plus d'une cinquantaine sur un partenaire lors de l'entraînement. Cela montre que l'essentiel n'est pas de connaître un maximum de prises mais bien de savoir effectuer un travail de préparation indispensable au placement (tsukuri) de la technique. Cette aspect essentiel ne signifie pas qu'il ne faut pas apprendre un maximum de technique mais seulement précise ce que l'on entend par apprendre. En effet, passer en revue superficiellement un maximum de technique est inefficace. En revanche, connaître en profondeur une petit nombre de technique en sachant effectuer un travail de préparation indispensable au placement (tsukuri) est certes plus efficace mais n'empêche pas de connaître un maximum de technique tout en restant dans cette optique.

La maîtrise technique :
On peut décomposer la maîtrise technique en trois étapes :
- la non-maîtrise technique
- la technique non encore totalement maîtrisée (qui est la plus longue étape)
- la technique maîtrisée

Les Uchi-komis :
Les Uchi-komis ne se font que sur une seule technique non encore totalement maîtrisée. Il peut également se faire sur plusieurs (2 ou 3 ou plus selon le niveau) techniques maîtrisées. L'erreur consiste à effectuer en Uchi-Komi une technique non maîtrisée ou plusieurs techniques non encore totalement maîtrisées.

Fainéantisme, divertissement ou autonomisation :
Donner à l'élève une tâche que l'enseignant peut effectuer lui-même peut être vu comme de la fainéantisme si l'objectif pédagogique n'est pas perçu clairement par celui-ci ou par un tier. Le caractère pédagogique d'autonomisation doit donc être parfois explicité de la même manière que les jeux/exercices peuvent être vu comme une simple manière de faire passer le temps. L'utilisation de second degré comme l'ironie et les jeux de mots peuvent aussi être perçu comme un divertissement pour adultes néfaste aux enfants qui ne comprendraient pas. Expliquer que c'est un moyen de les tirer vers le haut quitte à expliquer à l'enfant la "pirouette" verbale peut être nécessaire aux adultes qui ne comprennent pas cette approche. Là encore attendre la question de l'enfant est une bonne chose pour l'enfant plutôt que de lui expliquer directement.

https://www.slate.fr/story/172272/humour-enfants-developpement-cognitif-apprentissage

Exercice ou jeux :
Selon les attentes de vos élèves, il faudra parler plutôt de jeu ou d'exercice. Si le mot jeu est employé alors il peut être parfois interressant d'explicité les objectifs pédagogiques pour ne pas être perçu comme une activité permettant de faire passer le temps.

Différence entre connaisance et savoir :
La connaissance est un ensemble d'informations regroupées sur un support afin de rendre compte de théories, de concepts, de systèmes ou de réalités.
Le savoir est l'ensemble des théories, des concepts, des systèmes ou des réalités assimiler d'une ou plusieurs personnes.
Transmettre une connaissance est à la porté de n'importe qui et même d'une machine. Transmettre un savoir c'est faire en sorte que la connaissance soit assimilée par une personne et de ce fait transformé en savoir.

La démarche de l'enseignant :
L'éducateur sportif doit se comporter comme un chercheur, poursuivant ainsi l’enrichissement de ses cadres de références (meilleure analyse de sa discipline et des facteurs de la performance (seika), meilleure utilisation de la méthodologie d’entraînement, etc.) Il a tout intérêt à beaucoup écouter et observer ces élève-enfants, à rencontrer d'autres collègues, à participer à des discussions et à des débats qui l’aideront à rester sur une dynamique de progrès et d’amélioration de ses compétences. L'important c'est de se donner à fond jusqu'au bout c'est à dire essayer, de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce que l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer (kaizen).

L'enseignement permet de passer de nombreuses heures à répéter les techniques de bases. Chaque erreur observée qui de surcroit est souvent le résultat d'un effet miroir amène l'enseignant à vérifier la qualité de sa propre technique par comparaison et à voir la nature des mouvements suivant un axe différent. De plus, l'enseignement permet de toucher du doigt quotidiennement les trous dans le savoir de l'enseignant. En fait, l'enseignement amène à analyser sa propre pratique.

La pédagogie de l'engagement :
Bien sûr, les élèves obéissent au début grace au statut de l'enseignant. Les élèves continuent à faire du jùdô même si parfois ils se lassent parce qu'ils ont l'impression de s'être engagé librement au départ. Cet effet est d'autant plus valable que l'individu s'investit et se rapproche du but : la ceinture noire : c'est l'effet d'escalade d’engagement. Pour que l'élèves décide en toute liberté de suivre un comportement coûteux on peut le préparer par une première conduite peu coûteuse voire anodine ou formuler une requête trop importante pour qu’elle soit refusée avant de formuler la requête qui porte sur le comportement attendu, une requête de moindre importance pour qu'elle soit acceptée.

Le pédagogisme :
Certaines techniques pédagogiques ne sont pas nécessaire avec la grande majorité du public. Ces techniques sont utilisées soit parce que :
- l'enseignant sous estime les limites de son public
- l'enseignant pense à tort que plus une technique est enseignée de manière décomposée et plus il accrochera d'élèves

S'il est vrai que les élèves les plus fragiles ont besoin que les techniques soient enseignées de manière très décomposée, les plus forts d'entre eux ont besoin d'avancer plus vite. La meilleure méthode consiste à enseigner de manière non décomposée à tous et de reprendre de manière plus décomposée aux plus fragiles.

NB : les marches ou les niveaux cités ne font pas référence à un résultats en compétition mais au GHI, le niveau technique, tactique et stratégique.

Voir aussi Aragon

La personnalité de l'enseignant :
Le cours de jùdô est un spectacle vivant, un "seul en scène" donné par un enseignant sur le tatamis. Le secret du succès tient à sa capacité à exprimer sa personnalité c'est à dire ce qui lui est personnel, original. En effet, pour être suivi, un enseignant a impérativement besoin d’exercer un impact émotionnel sur ses élèves. La capacité à « mettre ses tripes sur la table » est une qualité essentielle pour fédérer et entraîner. C'est ce qu'on appelle le charisme. Il ne consiste pas à avoir de la personnalité mais à la révéler.

La présentation de l'enseignant :
Se présenter en début d'année est important. Nous avons tous de multiples facettes ; se présenter ne consiste pas à essayer de montrer toutes ces facettes mais celle qui interresse son interlocuteur en fonction de la situation. Il convient de décliner :
- son diplôme en jùdô
- son expérience en jùdô
- son expérience professionelle en jùdô

La présentation des élèves :
Pour les élèves il convient de décliner :
- son prénom
- son âge
- son expérience en jùdô

Faire l'appel :
Le jeux "Les molécules" est un bon moyen de faire l'appel.

L'envie d'arrêter des élèves

Le nombre de personnes ayant arrêté la pratique du jùdô est de loin supérieur à celui de ceux qui ont continué. Chaque année il y a dans le jùdô un processus de tournus qui fait que 100 à 200 000 élèves (15 à 30%) arrêtent leur pratique mais qu'ils sont aussitôt remplacés par 100 à 200 000 autres. Quel éducateur sportif n’a pas imaginer un jour ce à quoi ressemblerait son club s’il était parvenu à garder 80% des adhérents qui ont porté le jùdôgi au moins pendant une saison. La fidélisation de nos pratiquants doit être au centre d’une réflexion intense, il faut inciter les éducateur sportifs, les dirigeants, les parents, les jùdôkas eux-mêmes, à faire chauffer leur matière grise, tout est bon à entendre sur ce sujet, toutes les pistes sont bonnes à explorer.

Jugement d'action et jugement d'une personne :
Il ne faut pas confondre "le mépris d'une action ou d'une non action" et "rabaisser une personne" ou même le reprocher à cette personne. Par exemple, "quelqu'un qui ment" est rabaissé personnellement si on le traite de menteur mais pas si on lui reproche d'avoir dit un mensonge. Reprocher une action ou une non-action à quelqu'un est différent de le confondre à cette action ou non-action. On peut également avoir le mépris d'une action ou d'une non action sans pour autant le reprocher à l'autre. Par exemple, ne pas aimer mentir mais considérer que l'autre a menti pour de bonne raison.

Les retards :
Le retard d'un élève n'est souvent pas la faute de celui-ci mais d'un évènement indépendant de sa volonté. Une explication est nécessaire mais suffisante.
Il en va de même avec l'enseignant. En cas de retard, il est préférable de passer du temps à se mettre en jùdôgi que de rentrer sur le tatami plus vite mais pas en tenue.

L'absentéisme :
On peut faire ce constat récurrent à tous les groupe d'âge : l'absentéisme est le fléau principal d'un club.
Ponctuellement, il n'est le plus souvent pas la faute de l'élève mais d'un évènement indépendant de sa volonté comme par exemple le tour de garde des parents d'un enfant. Durablement, la raison peut être l'ennui. Ils décrochent au fil des mois pour finir par ne plus venir. On peut perdre comme ça 40% de ces effectifs en une année. Chaque abandon d'élève est un crève-cœur pour l'enseignant, c'est une gifle pour le pédagogue qu'il est. Comme cela se reproduit tous les ans, on arrive toujours au même doute à savoir :
- si on sait pas s'y prendre
- si l'on est incompétent
- si l'on manque d'autorité
L'enseignant remets en question sa pédagogie, sa didactique ou son comportement durant le cours et se redemande comment il peut pallier l'absentéisme de ses élèves.
Cependant, aucun enseignant ne peut "passer" avec tout le monde. C'est tout simplement impossible. L'enseignant doit être à l'écoute des conseilles et des remarques qu'on lui fait quelque soit l'interlocuteur mais il doit garder à l'esprit que quelque soit l'interlocuteur il y a à en prendre et à en laisser ("Si les jeunes ont tort de croire que l’intelligence (intelligence discernante) peut remplacer l’expérience (intelligence expérimentale), les gens mûrs ont tort de croire que l’expérience peut remplacer l’intelligence !"). L'échange de tous est profitable pour tous et l'union fait la force.
Le paradoxe qui fait qu'un même enseignant peut-être à la fois critiqué ("Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet.") et félicité est dû à la variabilité de sa performance (seika) (condition humaine) mais aussi et surtout au fait que le desiderata et les représentation des élèves et ou des parents varient d'un individu à l'autre.
Un adhérent content n'ira que très rarement le faire savoir à la direction du club mais le plus souvent directement à l'enseignant. Inversement, un adhérent mécontent n'ira que très rarement le faire savoir à l'enseignant mais le plus souvent à la direction du club ('l'arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse"). Reste à la direction du club à évaluer le degré de confiance qu'elle a dans son enseignant. Un bon enseignant est celui qui connaît les faiblesses et les points forts de son enseignement et qui se sert de cette connaissance pour ne pas être pris en défaut en cours et pour orienter ses recherches afin de progresser. Une bonne direction est celle qui sait correctement évaluer l'enseignant qu'elle emploi (ce qui demande un minimum de suivi) et qui le soutiendra ou qui prendra les mesures qu'elle jugera utiles à son endroit ("le diamant ne se trouve jamais à l'état brut, il est rare et convoité. Il en devient ainsi précieux, comme beaucoup de choses dans votre vie. Sachez le voir, l'apprécier au delà d'un banal caillou, car d'autres, au regard plus averti, lui donneront une valeur et le mettront hors de votre portée"; "La règle d'or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu'une partie de la vérité et sous des angles différents"). L'important c'est de se donner à fond (ganbaru) jusqu'au bout c'est à dire essayer, de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce que l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer (seicho) (kaizen).
Même si l'élève gagne toutes les compétitions, passe le grade maximum de son âge avec les connaissances techniques qui l'accompagnent, il se peut très bien qu'un jour il vienne voir son enseignant pour lui dire qu'il n'est plus satisfait de son cours. L'élève ne se posera pas la question de savoir combien de week-end, l'enseignant a consacré pour lui au lieu de s'occuper de sa famille, il peut n'avoir aucune reconnaissance voir même le critiquer. L'enseignant doit savoir prendre sur lui et faire le deuil de cette relation. Il doit s'occuper de ceux qui restent et continuer à vivre sa passion.

La formation initiale des enseignants est très insuffisante. Encore actuellement, ce métier doit s'apprendre en grande partie sur le tas. En effet, l'essentiel de sa formation de base se borne à l'étude technique, la règlementation, une fiche de séance et en partie d'une méthode. Outre la regretable carence (qualitative et quantitative) de la littérature sur le sujet, deux causes peuvent expliquer cette état de fait :
- il y a un grand désaccord sur la manière d'enseigner et on ne peut pas aller plus loin sans accuser le formateur de trop prendre partie.
Solution —› exposer les grandes catégories de manière d'enseigner en détaillant au mieux selon le temps impartie à la formation à l'aide de cours prévues à cette effet bien sûr mais aussi à des polycopiées ou de conseils bibliographiques.
- il y a une volonté de cacher un fond de commerce (ce qui explique la regretable carence (qualitative et quantitative) de la littérature sur le sujet).
Solution —› se rappeler qu'avant d'être des professionnels, les enseignants sont avant tout des jùdôkas à savoir des personnes qui ont notamment choisi de vivre dans l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai kyoei).

L'autorité :
L'autorité peut s'établir de deux façons :
- soit de façon formelle en décrétant un titre (je suis le maître ou l'entraîneur) et en investissant cette personne de pouvoirs connus de tous comme cela se passe dans un mode de relations maître-élève-enfant de type autoritaire ;
- soit de façon informelle en répondant à l'attente et au besoin de chacun comme dans une relation type démocratique.
Le type autoritaire :
Jusqu'à la fin des années 70, la seule relation maître-élève-enfant couramment admise était de type autoritaire. Dans cette relation, le maître représente celui qui détient la connaissance et la dispense en dictant seul des directives, en choisissant lui-même les étapes du travail à fournir, en imposant des tâches à chacun. L'élève-enfant se cantonne dans un rôle passif, il exécute, apprend ce qu'on lui demande sans aucune possibilité de choisir ce qui lui convient ou non. L'échange se fait prioritairement dans la direction maître-élève-enfant, la direction inverse ayant pour seul objet de vérifier que la majorité des élèves-enfants suivent, que l'enseignement est adapté à l'ensemble (devoirs de contrôle, tests, questions aux élève-enfants, etc.). Ce mode de relation suppose une soumission des élève-enfants à l'autorité du chef (maître, entraîneur..). Seul un chef respecté et fort peut se faire entendre, car une attitude autoritaire suscite souvent des réactions de rébellion de la part de ceux qui ont à obéir, toujours en tous cas si le maître est faible. L'entraîneur qui prend une attitude autoritaire établit un rapport de force qu'il doit assumer jusqu'au bout s'il ne veut pas être désavoué par le groupe. Une attitude du maître peut devenir conflictuelle si elle est ressentie comme une agression par les élève-enfants, si le pouvoir qu'ils subissent de la part du maître n'est pas l'équilibré, compensé par une juste reconnaissance de leurs besoins d'expressions, d'affirmation d'identité (importance de la récompense). Si un conflit apparaît, les élève-enfants essayeront d'enlever le pouvoir au maître (chahut, agression) pour supprimer l'autorité. S'ils n'y parviennent pas, que le maître est trop fort, ils régresseront et adopteront une attitude de moindre participation. L'expérience montre cependant qu'une telle relation maître-élève-enfant débouche sur une attitude infantile, non adulte, non responsable des membres du groupe qui tendent à rejeter toutes fautes, toutes erreurs sur les autres. Ce genre de relation ne peut réussir que sur une période relativement courte (deux ou trois saisons). C'est une pédagogie à l'ancienne.
Le type démocratique :
Dans cette relation, le chef (le maître, l'entraîneur) n'apparaît plus comme celui qui dicte tout, mais comme quelqu'un qui coordonne, oriente ou simule les aspirations, les idées de chacun des membres du groupe. Les décisions sont prises en commun, ce qui rend bien sûr tout le monde responsable des réussites ou des échecs. La personne qui assure la conduite du groupe (le "leadership" en anglais) n'est pas dans ce cas obligatoirement l'entraîneur. Celui-ci, désigné par les dirigeants, exerce un leadership formel, mais peut être contesté par certains membres du groupe reconnus (en général le sempaï) ou jouant un rôle de leader informel qui influence le groupe (les meneurs). Chacun peut s'exprimer pleinement dans l'harmonie du groupe qui aura ainsi une meilleur productivité en suscitant plus de coopération, d'amitié et de travail de tous. En favorisant une attitude adulte, cette relation permet d'analyser, de mettre plus clairement en lumière les problèmes qui se pose à tous et donnent plus de chances de les résoudre. On ne se cache plus derrière les autres, on ne cherche plus des prétextes, de bouc-émissaires comme dans la relation de type autoritaire, mais on pose honnêtement les problèmes en cherchant une solution courageuse et efficace.

Ces deux types d'aurtorité ne sont que des caricatures et un enseignant se situe généralement entre les deux.

L'éducation parentale :
Autoritaire : Le parent autoritaire tente de modeler, de contrôler, et d'évaluer le comportement et les attitudes de l'enfant conformément à une norme de conduite - habituellement une norme absolue -, théologiquement motivée et formulée par une autorité supérieure. Il considère l'obéissance comme une vertu ; il favorise les punitions et les mesures énergiques pour freiner le libre arbitre, les actions ou les croyances de l'enfant en conflit avec ce qui n'est pas la norme de conduite. Il croit qu'en maintenant l'enfant à sa place, en limitant son autonomie, et en lui attribuant des responsabilités domestiques il lui inculquera la notion et le respect du travail. Il considère la préservation de l'ordre et de la structure traditionnelle comme une fin en soi. Il ne favorise pas l'échange verbal, en estimant que l'enfant doit accepter sa parole pour ce qui est juste.
"S'il n'y a plus de douleur, alors il n'y a plus de loi"
L'île du docteur Moreau (H. G. Wells)
Démocratique : L'autorité des parents tente de diriger les activités de l'enfant, mais d'une façon rationnelle, axée sur la méthode. Il encourage l'échange verbal, explique à l'enfant le raisonnement qui sous-entend ses règles et ses valeurs. Lorsque l'enfant refuse de se conformer à ses exigences, il lui demande d'en expliquer les raisons. L'autodiscipline et la volonté de conformité aux règles sont évaluées. Par conséquent, elle exerce un contrôle ferme sur les points de divergence parent-enfant, sans se limiter à l'emploi de contraintes (punitions). Il applique son propre point de vue comme un adulte, mais il reconnaît les intérêts individuels et les buts de l'enfant. L'autorité parentale affirme les qualités de l'enfant, mais établit aussi les normes de conduite future. Elle se sert de la raison, du pouvoir, et de l'élaboration puis du renforcement de règles de conduites pour atteindre ses objectifs, et ne fonde pas ses décisions sur le consensus ou les désirs de l'enfant. Cette autorité parentale ne se considère pas elle-même comme infaillible, ou d'inspiration divine.
Permissif : Le parent permissif se comporte avec indulgence et laxisme, cédant facilement aux caprices et acceptant les mouvements d'humeur de l'enfant. Il consulte l'enfant pour définir la politique familiale et explique ses règles familiales. Il insiste peu pour que l'enfant soit propre, ordonné et obéissant. Il se présente à l'enfant comme une ressource que l'enfant peut utiliser comme il le veut, mais pas comme un idéal à imiter, ni comme une personne responsable construisant le comportement et la future personnalité de l'enfant. Il permet à l'enfant à réguler ses propres activités, mais sans exercer de contrôle, il ne l'encourage pas à obéir en dehors des normes définies. Il tente d'utiliser la raison et la manipulation (seigyo), mais pas ouvertement le pouvoir pour l'accomplissement de sa fin.
Désengagé : style d’éducation décrit par Maccoby et Martin en 1983, caractérisé par l’indifférence et par l’absence de soutien adéquat pour l’enfant. Cette indifférence peut être due à la carrière, la drogue, ou le narcissisme.

Les qualités et défauts des enfants en fonction des styles parentaux

Niveau d’exigence
et de discipline
Acceptation élevée :
affectueux
Acceptation faible (rejet) :
insensible
Élevé
Faible
Permissif
Désengagé

Parents démocratiques : enfants :
- vifs et dispos
- confiance en leurs capacités à maîtriser les tâches.
- bonne estime de soi
- régulation de l'émotion bien développée
- sociables
- capacité d'empathie développée
- traits de caractères liés au sexe moins marqués (sensibilité chez les garçons ; indépendance chez les filles)
Parents autoritaires : enfants :
- anxieux, réservés, peu spontanés
- piètre réaction à la frustration
- peu susceptibles de se livrer à des activités antisociales (toxicomanie, alcoolisme, vandalisme, délinquance)
Parents permissifs et désengagés : enfants :
- faible régulation des émotions (égoïsme, culte de soi, intérêt personnel surdéveloppés)
- esprit rebelle et défiant l'autorité lorsque les désirs sont remis en cause (plaisir personnel avant tout)
- faible persistance lors de tâches difficiles (refus de l'effort et de la contrainte)
- comportements antisociaux fréquents : irrespect d'autrui et des règles de sociétés, violence et délinquance.

La différence entre le choisir et décider :
Choisir (de l'ancien français coisir « distinguer, voir », emprunté au gotique kausjan « goûter, éprouver », d'où aussi l'occitan causir.) signifie laisser la possibilité à quelqu'un de donner son avis. C'est la nature du pouvoir de l'enfant. Il influence les décisions de l'adulte au gré de ce dernier mais sans avoir aucune force exécutive.
Décider (du latin decidere (« diminuer », « retrancher », « réduire ». « décider (une question) », « règles », « arranger », « transiger ») composé du préfixe de- et du verbe cædere (« abattre »)) signifie éliminer les possibilités afin de s'orienter vers une qui aura force exécutive. C'est le propre de l'adulte.

Comparaison interdisciplinaire :

Type
Communication
Objectif
Technique (Ghi)
sports individuels
pas de communication
objectif individuel
+
sports duels
communication duel à double sens
objectif individuel
+++
sports collectifs
communication collective à sens unique
objectif collectif
++

Le jùdô apparaît donc plus difficile à enseigner dans le sens où il s'agit d'un sport avec communication duel à double sens et objectif individuel très complexe.
Plus les élèves commence tard et plus l'enseignement technique est facilité intellectuellement mais plus il est compliqué physiquement et inversement.

Hormis les Tandoku Renshu et les jeux d'équipe, les exercices de jùdô nécessitent trois étapes :
- trouver un partenaire
- décider qui jouera le rôle de Tori et qui jouer le rôle de Uke
- effectuer la technique

Pédagogie d'enseignement :
La chute arrière sont les plus faciles à enseigner et assez souvent sans éducatif.
Les chutes avant sont plus difficiles à enseigner et très souvent avec des éducatifs.
Les chutes latérales sont souvent considérées comme les plus difficiles à enseigner.

Deux critères d’évaluation des styles d’exercice du pouvoir :
1 – qualité de la relation pédagogique : une pédagogie de l’engagement ne peut que rendre le rapport de enseignant/élève plus fluide et moins conflictuel, bref plus confortable pour l'enseignant et pour l'élève, qu’une pédagogie autoritaire de la prescription qui peut rendre ce rapport insupportable.
2 – efficacité de la pratique pédagogique en matière de transmission des normes et des valeurs : la pédagogie de l’engagement est d’une efficacité redoutable. À la transmission que peut réaliser une pédagogie de la prescription, elle substitue l’intériorisation, l'élève en venant à considérer comme siennes les normes et les valeurs qui ne sont autres que celles de l'enseignant.

L'autorité est bien plus grande si les élèves/enfants ont tellement intériorisé la bienveillance de l'enseignant que la sanction n'a plus d'intérêt. Il accepte non pas par peur de répression mais par adhésion culturel.

La peur de la sanction entraîne des "faux sages". Ceux-ci sont sages qu'en présence de l'autorité.
La bienveillance entraîne des "vrai sages". Ceux-ci sont sages en toutes circonstances.

Deux grandes tendances chez les enseignants de jùdô sont à constater :
- les « traditionalistes » qui vont privilégier l’aspect technique (la belle technique) : héritage désyncrétique de Mikinosuke Kawaishi
- la « tendance sportive » partisans d’un apprentissage plus contextualisé, où technique et tactique entretiennent des rapports étroits dès le départ des apprentissages : héritage syncrétique de Ichiro Abe

Les cours adultes :

Caractéristiques du jùdô adulte

A / Les différentes catégories d’adultes
1- ceux qui n’ont jamais pratiqué
2 - ceux qui ont déjà pratiqué et qui reviennent après avoir interrompu -
3 - ceux qui n’ont jamais cessé
4 - le cas des retraités et du 3e âge

B/ Les points commun
- tous ont un métier et ne peuvent courir le risque de se blesser
- tous peuvent apporter au Jùdô en tant que gestionnaires
- chaque groupe a des caractéristiques propres
- dans chaque groupe se trouvent des féminines et des hommes
I- Ce qui les caractérise psychologiquement et morphologiquement
II- Comment organiser les séances en répondant à tous les groupes
III- Les points constants à éviter : psychologiquement et morphologiquement

C/ Les contenus constants de leur graduation.
- ils ont terminé leur croissance et les techniques étudiées doivent être en adéquation avec leur morphologie
- dés l’abord les techniques d’abandon doivent conduire à des progrès en NE WAZA
- ils doivent pratiquer le Jùdô et la self défense en parallèle
- arbitrage, connaissance de la loi de 1901, des statuts fédéraux et de la comptabilité d’association doivent faire partie de leur formation de sorte que 1er Dan ils soient opérationnels

Constantes liées à l'âge :

- Expliquer avant de faire pratiquer
- Ne paslaisser utiliser la force physique
- Varier les partenaires plus qu'à tout âge
- Être très exigeant sur les attitudes
- Être conscient qu'il est plus qu'impenssable qu'avec tout autre de risquer l'accident
- Revenir à tout propos sur la finalité du jùdô recherchée par son fondateur et insister sur le fait qu'il ne s'agit pas seulement d'une habileté motrice

Exercices d'échauffement

Expliquer : les adultes refusent de tenter quoi que ce soit sans connaître le pourquoi. Qu’il s’agisse des exercices d’échauffement ou des acquisitions techniques il est indispensable de faire appel à des raisons mécaniques qui conduisent à tel ou tel mouvement. « les enfants obéissent, les adultes coopèrent ».

Les premiers exercices : d’emblée ils savent que le Jùdô se fait à deux et il est donc indispensable de les placer en couple. Dans les exercices d’échauffement l’un fait réaliser à l’autre soit en servant d’appui, soit en guidant le geste. Faire réaliser à l’autre c’est déjà apprendre. Certains exercices sont à privilégier : En première urgence la mobilité vertébrale. Soit les adultes sont incultes sur les sensations de leur rachis et semblent n’avoir qu’une vertèbre, soit une « paresse » vertébrale s’est installée, due en grande partie à la position assis.
A/ Mobilité vertébrale, du plus simple au plus complexe.
- enroulements et déroulements vertébraux à genoux. assis les bras tendus mains au sol devant les genoux. Poignets au contact des gx donc dos oblique en avant
- même position et le dos plat projection conduite des bras dans le prolongement du dos sans relever le tronc
- idem et revenir mains à la nuque puis repousser les bras en avant et revenir au dos arrondi
- même travail mais en tenant la ceinture à deux mains, la ramener derrière la nuque et revenir à l’enroulement après extension
- même travail mais parti debout les mains au départ sur les genoux jambes fléchies
- même travail mais sans appui des mains sur les genoux
- à partir de la position à plat dos, jambes fléchies pieds à plat, enrouler et dérouler la colonne en s’asseyant puis en se couchant, sans soulever les pieds
- même position de départ, tête au sol, remonter les genoux vers le visage sans soulever la tête
- travail spécifique de la nuque et du cou par mobilisation conduite dans le sens anatomique de flexion, extension, rotation, ante-pulsion et retro-pulsion en proscrivant la circumduction.
Pour tous ces exercices le rôle du partenaire est assez essentiel
B/ Renforcement abdominal toujours du plus simple au plus complexe.
Le souci majeur consiste à inhiber le rôle du psoas iliaque, moteur du tronc sur les cuisses et inversement entre 0° et 45° cuisses sur tronc. Une autre règle : il ne peut y avoir travail isotonique sans déplacement des points d’insertion les uns par rapport aux autres, donc les pédalages et autres ciseaux de jambe font travailler les cuisses mais pas les abdominaux sauf en isométrie relative avec sollicitation fréquente des charnières dorso-lombaire et lombo-sacrée. . Deux grandes familles l’isométrie et l’isotonie.
- isotonie : (même résistance) couché à plat dos jambes fléchies pieds à plat (le psoas iliaque ne peut travailler les cuisses à 45° du tronc) : Dans un premier temps avec contrôle des pieds par le partenaire afin d’aider par la sollicitation du quadriceps. A abandonner le plus tôt possible !
- 1/ mains à la nuque s’asseoir et se coucher
- 2/ bras croisés sur la poitrine même travail
- 3/ mains aux hanches idem
- les trois mêmes mais avec une très faible amplitude et très vite
- même position initiale mais menton poitrine élévation des jambes fléchies talons fesses, pour ramener les genoux au visage, donc le bassin bien soulevé.
- Jambes allongées, tête soulevée et bras latéraux au sol effectuer un arc de cercle au ras du sol pour ramener alternativement les genoux fléchis toujours talons fesses vers la main droite puis la gauche, combinaison de flexion-rotation.
- couché à plat ventre direction du regard fixe, soulever les deux jambes réunies tendues et sans qu’elles touchent le sol décrire un cercle complet en allant vers la gauche en avant vers la droite et revenir à plat ventre ; à chaque passage changer de sens
- a deux l’un sur le dos jambes fléchies toujours, l’autre à genoux assis sur les talons derrière sa tête ; celui qui est couché a la tête sur les genoux serrés du camarade qui lui tient les deux aisselles . Celui qui est couché remonte les genoux et les écarte pour descendre jusqu’aux coudes de son porteur, donc en soulevant le bassin
- toujours un couché l’autre à genoux devant les pieds, celui qui est couché repose ses pieds sur les épaules de l’autre et vient s’asseoir sans que le porteur tienne les jambes de celui qui s’assoit
- tous ces exercices se font par séries et dans l’année on augmente le nombre de répétitions et de séries
- un des plus difficiles se fait l’un debout jambes écartées mains au dos, l’autre est face à lui et a passé ses jambes autour de la taille du porteur, il monte et descend le tronc (au début le porteur peut tenir la ceinture)
- isométrie : (même distance entre les points d’insertion) couché à plat dos, bras croisés menton poitrine, jambes tendues réunies soulever les jambes et le tronc à environ 15° du sol et maintenir par séquences de 30’’. Le temps de contraction est égal au temps de relâchement
- à deux l’un assis jambes fléchies soulevées du sol bras croisés l’autre à genoux à côté, celui qui est assis reste en équilibre fessier et refuse de poser les pieds ou le tronc au sol, l’autre par petites pressions alternatives sur le front ou les genoux cherche à le déplier
- C/ Renforcement du train porteur.
- quadriceps par simples flexions, tronc droit (ce qui le facilite consiste à travailler par 2, dos à dos en gardant le contact des épaules et des hanches) sans jamais aller au delà de 90° jambe cuisse pour éviter la frictions des ménisques
- soit les pieds parallèles à écartement des hanches mais jamais les pieds ouverts
- soit même écart mais les pointes de pieds rentrées (position de seoie)
- soit les jambes très ouvertes pointes des pieds dans l’aplomb des cuisses pour solliciter les adducteurs
- par deux sautillements avec appui de l’autre sur les épaules
- bondissements au-dessus du partenaire à plat ventre puis à quatre pattes
- triceps sural en bordure de tapis pieds sur le tapis talons dans le vide monter et descendre
- marche en canard mais pas plus fléchi que 90° jambe/cuisse
- Éviter par dessus tout les cercles avec les genoux jambes semi-fléchies !
- D / Ceinture scapulaire
- à genoux assis placer les mains le plus loin possible en restant assis puis sans bouger les mains, bras tendus ramener les épaules et la tête oblique en avant des mains descendre le menton et la ceinture au contact du sol et remonter
- depuis la même position de départ fléchir les coudes pour passer le menton au ras du sol entre les mains, poursuivre à l’extension complète des bras puis fléchir les bras pour réaliser le même travail en ‘marche arrière’
les flexions extension (pompes) ne doivent pas être effectuées jambes tendues et réunies mais une tendue l’autre fléchie les genoux soulevés du sol . Ce pour éviter une surcharge lombaire
Ces quelques exercices ne peuvent pas être traumatisants pour des adultes et sont aussi bien réalisables par des féminines que par des hommes. Ils permettent de varier au cours des séances et ne sont certainement pas exhaustifs.

Comparaison entre un élève-adulte et un élève-enfant :

Catégories
Adulte
Enfant
Soumission
faible
forte
Financement
non redevable
redevable
adulte très affecté
adulte peu affecté
non
oui
Disponibilité
peu
beaucoup
Capacité physique
moyen/faible
forte

Comparaison entre les élèves-adultes selon leur ancienneté et leur projet :

Catégories
Loisir
Compétition/grade
Anciens
motivés
très motivés
Débutant
peu motivés
motivés

Pour avoir un cours d'adultes assidus il faut :
- avoir une groupe d'anciens assez conséquent au départ
- les amener à avoir un projet de grade et/ou de compétition
- avoir un suivi très étroit

De manière générale, l'autorité c'est :
- avoir une supériorité technique très marquée (légitimité)
- expliquer sans argumenter pour ce justifier (fermeté)
- sanctionner (justice)
- préserver la dignité et rassurer (bienveillance)
- s'adresser aux individus et pas au groupe (communication)

L'égalité :
L'égalité (l'égalité de traitement) n'est pas compatible avec le bon et habile usage de l'énergie et donc l'enseignement. En effet, l'équité (l'égalité des chances) permet une discrimination positive adaptant les conséquences de la loi ou la règle qui sont des outils d'application générale limitées aux circonstances et à la singularité des situations et des personnes (spécificités historiques, socioculturelles liés aux passés et cultures individuels).
- "Il n' y a pas pire injustice que de traiter de manière égale des choses que l'on sait inégales"
Aristote

En cas de conflit avec l'autorité :
La règle d'or de l'autorité est de s'adresser aux individus et pas au groupe. Les sanctions seront toujours dirigées individuellement. Outre les réprimandes, les avertissements, les harcèlements, les discriminations* et autres sanctions, l'arme préférée de l'autorité est de brouiller la communication en prenant à part les élève-enfants et en leurs donnant des informations différentes ou ambiguës. En cas de résolution de conflit dans le sens des soumis, l'autorité prétextera quasiment systèmatiquement une imcompréhension de la part des soumis pour ne pas perdre la face*.

*Les arguments barrés sont indignes d'un jùdôka car ils ne préservent pas le respect, la sincérité et l'honneur.

La maturité est lié à notre rapport à l'objet :
Distance 0 : pris par l'objet
Distance 1 : trop prés de l'objet pour le voir en intégralité
Distance 2 : suffisamment distant de l'objet pour le voir en intégralité

Dans l'enseignement :
Distance 0 : je ne peux pas enseigner car je ne maîtrise pas l'objet de mon enseignement
Distance 1 : je ne peux pas enseigner car je n'ai pas suffisament de recule sur mon propre apprentissage de l'objet enseigné
Distance 2 : je peux enseigner car je suis suffisament distant de l'objet pour avoir du recule sur mon propre apprentissage de l'objet enseigné

L'effet Dunning-Kruger :
L’effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de surconfiance est un biais cognitif selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence :
- la personne incompétente tend à surestimer son niveau de compétence ;
- la personne incompétente ne parvient pas à reconnaître la compétence de ceux qui la possèdent véritablement ;
- la personne incompétente ne parvient pas à se rendre compte de son degré d’incompétence ;
- si une formation de ces personnes mène à une amélioration significative de leur compétence, elles pourront alors reconnaître et accepter leurs lacunes antérieures.

"L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance"
Charles Darwin

"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"
Aristote

"L'intelligence, c'est la chose la mieux répartie chez les hommes n'est-ce pas, parce que, quoi qu'il en soit pourvu, il a toujours l'impression d'en avoir assez vu que c'est avec ça qu'il juge"
Coluche (imspiré du Discours de la méthode de Descartes)

L'effet Dunning-Kruger :
Dunning et Kruger attribuent ce biais à une difficulté métacognitive des personnes non qualifiées qui les empêche de reconnaître exactement leur incompétence et d’évaluer leurs réelles capacités.
Cette étude suggère aussi les effets corollaires : les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches faciles pour elles le sont aussi pour les autres.

Les études sur l'effet Dunning-Kruger ont surtout été réalisées sur des Occidentaux. Une étude sur des sujets est-asiatiques suggère que dans ce cas un effet inverse (sous-estimation de sa propre valeur et motivation pour s'améliorer) pourrait être à l’œuvre

https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger

Apprentissage de l'objet
Enseignement

Le discours auprès des élèves :
Vous devez être claire, net et précis :
- claire : sans ambigüité sur le sens des mots
- net : sans ambigüité sur ces intentions
- précis : sans ambigüé sur l'objet exact du propos

La démonstration :
L'enseignant doit se positionner au milieu du tatami pour les démonstrations et ne doit jamais tourner le dos à ses élève-enfants. La démonstration doit se faire 1 ou deux fois maximum au groupe. Les élève-enfants n'ayant pas compris, s'ils sont en minorité, doivent être traité ensuite individuellement. Dans le cas contraire, reprendre autrement les explications au groupe. Attention de ne pas accorder trop d'importance aux élève-enfants en difficultés au détriment des meilleurs élève-enfants. Une programmation en cycle permettra de reprendre ultérieurement les défauts d'apprentissage.

La présence des parents :
Les parents sont utiles pour plusieurs raisons :
- leur aide en cas d'incident (toilettes, accident, crise ou malaise (byouki))
- leur aide pour installer les tatamis ou pour les ranger
- la mise en situation réélle des enfants qui auront leurs parents sur le bord du tatami le jour de la compétition
- leur témoignage en cas d'accusation d'agression, physique, verbal ou sexuelle

Bien que les cas de pédophilie sont extrêmêment rares en jùdô (je n'ai connu qu'un seul cas avéré depuis 1987 dans la région Midi-Pyrénées), vous prémunir de fausses accusations est primordial. Pensez toujours aux pires des interprétations possibles de vos agissements et ne laissez donc jamais l'ombre d'une ambiguïté possible transparaître quelque soit votre le degré de votre crédibilité.

Les consignes de départ indispensables :
- passage aux toilettes
- sortie de la bouteille d'eau

La veille des vacances :
On peut également faire de la veille des vacances un jour spéciale où certaines activités peuvent être proposées sans rapport directe avec le judo. Par exemple :
- origami/kirigami (veille des vacances de Toussaints)
- marionnettes (veille des vacances de Noël)
- tours de magie de carte (veille des vacances d'hiver)
- sculptures sur ballon (veille des vacances d'été)

Les sanctions :
Positives :
Le renforcement positif est celui qui a le plus d'effet sur un apprennant. Il ne faut donc jamais rater une occasion de félicité un élève-enfant :
Ce renforcement (pressions sociales) peut se présenter de manière pédagogique
- en demandant qu'au plus de faire tel ou tel action
- en mettant en avant les plus sages (je vais nommer les plus sages)
- en le présentant comme une norme à atteindre (qui va réussir à être sage ?!) ou en en faisant un concours (Qui sera le plus sage)
- en mettant en avant sa fierté et la fierté que l'élève-enfant devrait ressentir vis à vis de lui-même (vous êtes les plus sages que j'ai jamais vu)
L'idée est de pointer le doigt sur les bons comportements et de les valoriser pour inciter les autres à adopter le même comportement

Exemples :
Obtenir le silence :
Demander aux élèves de lever la main quand ils sont près à écouter (pédagogie participative)

La pédagogie positive :
Elle consiste à mettre en avant l'aspect positif d'une règle, ce que l'on a le droit de faire au lieu de mettre en avant ce que l'on n'a pas le droit de faire.
Les deux manières d'envisager le cadre :
- la loi c'est à dire de pouvoir faire ce que l'on veut ce que l'on appelle le droit (la liberté) limité par ce qui est interdit (ce qui est imposé).
Le droit s'accompagne non seulement d'interdiction mais aussi de devoirs qui sont imposés.
- les règles administratives c'est à dire la possibilité de ne faire qu'une liste d'action prédéfinies. Ces règles sont utilisées pour les personnes que l'on veut guider (ou contrôler) comme les enfants de la maternelle.

La pédagogie positive se rapproche des règles administratives limitant encore plus que la loi.

L'idéale est d'énoncer l'interdiction ou les devoirs tout en mettant desuite en avant les droits permettant de respecter ses interdictions et devoirs tout en pouvant faire preuve de liberté.

Négatives :
L'avertissement : C'est l'action de rappeler à l'élève-enfant la règle et la sanction qui y correspond en cas d'effraction.
Cette avertissement peut se présenter de manière pédagogique en montrant sa tristesse face au sort des contrevenants
La menace : C'est l'action d'interdire un mauvais comportement en énonçant une sanction dans le cas échéant
Le chantage : C'est l'action d'obliger un bon comportement en énonçant une sanction dans le cas contraire

Exemples :
Obtenir le silence :
Ballayer du regard les enfants en énonçant : "Shido pour..."
Les élèves se taisent car ils se sentent visé chacun personnellement.

Elle doit toujours être expliquée mais énoncé avec conviction à savoir :
- en regardant l'enfant dans les yeux
- en fronçant les sourcils
- en intensifiant le ton et le rythme de la voix
- en ayant un contact physique neutre (en lui prenant la main)
Les règles doivent être énoncées dés le départ, régulièrement rappelées et systématiquement suivies de sanctions en cas de transgression.
Un contrat peut toutefois être passé avec l'élève-enfant afin de :
- palier les cas où on ne connaît pas les responsabilités de chacun
- donner une seconde chance à un élève-enfant sensible ou habituellement sage

Les biais cognitifs :
Le biais d'autocomplaisance
Le biais d'autocomplaisance est la tendance à s'attribuer le mérite de ses réussites interne (norme d'internalité) et à attribuer ses échecs à des facteurs extérieurs défavorables.

L'erreur fondamentale d'attribution
L'erreur fondamentale d'attribution est la tendance à surestimer les facteurs personnels (tels que la personnalité) (norme d'internalité) pour expliquer le comportement d'autres personnes et à sous-estimer les facteurs conjoncturels.

Pour des raisons légales, éthiques et pédagogiques, la sanction corporelle (coup, chute, exercice physique, crier) ne peut constituer une sanction.
Ce genre de "technique" est la marque d'une pédagogie en échec.

Dans bon nombre de groupe, un enfant parle plus que les autres en cherchant à avoir l'exclusivité de l'écoute des autres.
Vous pouvez lui rapporter la parole d'Épictète : "La nature a doté l'homme d'une langue et de deux oreilles, pour qu'il écoute deux fois plus qu'il ne parle."

Dans le milieu du jùdô, on peut également se servir de la règlementation en place en compétition à savoir les shidos.
Cette technique est non seulement efficace mais en plus didactique.

Un avertissement sera donné suivie de trois shidos. Le troisième et dernier shido entraînera l'exclusion du cours.
Sanction 1 : avertissement verbale
Sanction 2 : 1er shido
Sanction 3 : 2e shido
Sanction 4 : 3e shido : exclusion du cours jusqu'au retour des parents

L'élève passe en entraînement par l'observation : mitori geiko.

Les questions des élèves :
Les enfants japonais écoutent et appliquent les consignes sans poser de questions. Les enfants français, eux, écoutent moins religieusement mais osent davantage lever la main, parfois dans tous les sens, et c’est alors à l’enseignant de recadrer les échanges.
Mais pour que le mitori geiko soit profitable il faut savoir percevoir et être prêt à recevoir ces informations. Il faut ne pas encombrer l'esprit avec de nombreuses questions qui nous distrairont de ce qu’il y a à percevoir. Trop de questions noient finalement l’objet de l’interrogation. Une bonne pratique du Mitori geiko limite les questions car l’élève se concentre à percevoir et comprendre le mouvement plutôt que de demander que l’on le lui explique (qui amène de nouvelles questions mais réduit l’assimilation de la gestuelle).

Les questions sont importantes et elles peuvent permettre de débloquer certains paliers de progression. Mais une accumulation de questions peut masquer (pour l’élève lui-même) une incapacité à assimiler l’information ou la percevoir – il est « trop tôt » et finalement les réponses resteront des constructions purement intellectuelles. Le mitori geiko, lorsque l’on s’oblige à le pratiquer, élimine des questions parfois inutiles mais surtout affine les questions pour ne plus formuler qu’une ou deux interrogations utiles à ce moment de notre progression.

L'exclusion du cours :
On peut isoler l'enfant en le mettant dans un coin du tatami ou sur une chaise. Cet endroit peut s'appeler le coin à grandir ou la chaise à grandir.
Attention, ne refusez jamais un enfant qui vient d'arriver, pour des raisons de sécurité et de responsabilité, tout enfant entrant dans votre dojo est placé sur votre garde. C'est votre rôle numéro un.

Pour les parents :
Pour mauvaise conduite :
Sanction 1 : 1er rappel verbal (informer)
Sanction 2 : 2e rappel verbal (prévenir)
Sanction 3 : exclusion du cours (sanctionner)

Si ces sanctions ne sont pas appliquées, les élève-enfants ne voudront ou ne pourrons plus apprendre dans de bonnes conditions. De plus, les élève-enfants et/ou les parents qui se sont inscrits au jùdô avec comme désideratas principale la discipline seront déçus. L'enseignant ne pourra pas retenir ses élève-enfants et en perdra.
Si l'enseignement devient impossible à cause de l'hétérogénéité trop élevé des élève-enfants deux possibilités sont possible :
- dégrouper le cours
- recourir à une aide extérieure (assistant)
- effectuer en corps de séance que des phases d'opposition

Pourquoi ne pas isoler l'enfant dés la première infraction ?
Il n'est pas bon de sanctionner un enfant dès la première infraction car les enfants on le droit à l'erreur puisqu'elle est la source de leur apprentissage. Sanctionner directement un enfant est une substitution d'un dressage à une éducation. Le dressage basé sur la norme d'internalité, est une nécessité par rapport à un animal puisque celui-ci n'a pas accès aux langage verbal et mental. Il n'est guidé que par la recherche de la satisfaction plus ou moins immédiate de ses envies et l'évitement du désagrément.

La durée de l'isolement et son rôle :
La durée de l'isolement ne peut être inférieur à 15 mn pour un enfant car il ne peut pas faire un retour sur lui-même en un temps inférieur. De plus, ce temps d'isolement n'est pas une coupure avec le cours mais une façon différente de l'aborder à savoir l'observation.

La différence entre dressage et éducation :
Dresser c'est conditionner pour obtenir d'un être capable d'apprentissage un comportement souhaité dans une situation déterminé. Le but du dressage est la satisfaction du dresseur à une soumissions du dressé à des comportements choisis par le dresseur. Le dressé est donc vu comme un objet.
L'éducation c'est élevé le niveau de maturité d'un être capable d'apprentissage afin de lui permettre de réussir à s'adapter au monde qui l'entoure.

L'organisation d'un jeu :
Il y a plusieurs manières d'organiser un jeu et notamment pour le changement de partenaire et la présence ou non d'un observateur extérieur :
- les jeux individuels : Chaque participant est indépendant des autres
- les jeux de relais : Plusieurs équipes s'opposent mais un seul joueur est actif à tour de rôle dans chaque équipe
- les jeux duel : Deux joueurs s'opposent ou coopérent. On compte les points et on change souvent par un système de roulement.
- les jeux de contamination : un prédateur de départ contamine les proies en prédateur.
- les jeux par élimination : un prédateur élimine tour à tour les proies
- les jeux d'équipe : Plusieurs équipes s'opposent et tous les joueurs sont actifs en même temps
Le changement de rôle s'effectue soit dans l'espace soit dans la tête par une sensibilisation adaptée (la baguette magique invisible)
Pour faire les équipes au hasards, le mieux est de mettre en ligne les élève-enfants et de les choisir un sur deux.
La même méthode est à utiliser pour faire le passage en plusieurs vague.
Pour faire des équipes choisies : choisir des capitaines qui eux-même choisiront un joueur chacun qui à leurs tours choisiront un joueur chacun et ainsi de suite. Pour équilibrer les équipes, on peut demander à chaque joueur de choisir un joueur de sexe opposé.
Pour faire un tournoi en tournant :
- s'ils sont très nombreux : Faire 3 équipes, deux équipes combattantes et une équipe d'arbitre, chacun tenant son rôle à tour de rôle.
- s'ils sont peux nombreux : Faire tourner l'ensemble des élève-enfants dans les différents rôle d'une compétition : 3 commissaires sportifs (tableau de marque, chrono, tableau des combats), 2 juges et 1 arbitre + 2 combattants.
On peut également combiner les deux principes.

La position de l'enseignant :
L'enseignant doit se positionner au milieu du tatami pour les démonstrations et sur les bords, face au centre, le reste du temps.
Les élève-enfants sanctionnés hors du tatami sur une chaise doivent être placés derrière les autres et toujours face à l'enseignant.
De manière général, l'enseignant ne doit jamais tourner le dos à ses élève-enfants.

Conduire un cours :
Pour être capable d’enseigner, l'enseignant doit connaître non seulement sa discipline mais également la didactique de sa discipline qui correspond à l’art de transmettre des connaissances c'est-à-dire, savoir construire des situations d’enseignement et d’apprentissage. En effet, L'enseignant de jùdô organise son enseignement autour de certaines intentions didactiques. Pour cela, il doit effectuer un traitement didactique de son activité, c’est-à-dire qu’il va transformer le jùdô, activité physique de combat codifiée, en un objet d’enseignement pour ses élèves. L’étude de ce traitement didactique est appelée transposition didactique, pour reprendre l’expression de Verret à l’origine de ce concept : “toute pratique d’enseignement d’un objet présuppose en effet la transformation préalable de cet objet en objet d’enseignement. C'est le passage du savoir vers la connaissance. Mais ce n’est pas tout. Il doit aussi savoir conduire son cours ce qui correspond à la notion de communication pédagogique entre l’élève sujet apprenant et l'enseignant.
Plusieurs facteurs peuvent entraver la bonne marche d'un cours :
- le sur-effectif (plus de 25)
- le sous-effectif (moins de 6)
- l'hétérogénéité (plus de 2 catégories d'âge ou plus de 3 ceintures d'écart)
- la prise en charge des élèves (toilettes, tenue, blessures, malaises, conflits, détresse psychologique)
- la gestion des dossiers d’inscription à savoir fiche d'inscription, droit d'image, licence F.F.J.D.A., certificat médical (Article L3622 du code de santé publique), paiement et attestation de paiement *
Si plusieurs facteurs viennent entraver votre cours vous serez vraisemblablement en difficulté de faire régner une discipline constante.
Dans ce cas, il y a deux solutions :
- la mise en place d'un autre cours
- l'aide d'assistant(s) ayant une certaine légitimité
Dans tous les cas, n'hésitez pas à demander de l'aide. Il faut toutefois bien choisir celui à qui vous demandez de l'aide. En effet, demander de l'aide peut être vu comme un aveu de faiblesse. Demandez à quelqu'un de qui comprendra votre recherche d'amélioration. Ne vous laissez pas non plus déstabiliser par les critiques des personnes manquant d'expérience et/ou d'esprit d'analyse. L'important c'est de se donner à fond jusqu'au bout c'est à dire essayer, de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce que l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer (kaizen).

Ainsi l’enseignant répond à une triple responsabilité :
- exercer une fonction éducative et éthique (shin)
- amener les élèves à un certain degré de savoir (ghi)
- amener les élèves à un certain degré de savoir faire (tai)

Constat :
Ces dernières années nous assistons à de profonds bouleversements. Les sociétés industrielles évoluent avec la transformation de l’appareil de production (technologies nouvelles, informatique, automatisation) ainsi que, dans le même temps, l’organisation du travail, les métiers et les personnes. C’est une révolution économique à laquelle nous assistons et qui pose de nombreux problèmes sur le plan social d’autant plus difficiles que nous sommes en période de crise économique mais aussi crise socio-politique et de chômage. Les problèmes de comportement des élèves ont augmenté ces dernières années et de nouveaux types de comportement sont apparus. Les manifestations les plus évidentes et les plus citées sont le manque de savoir-vivre général, l’impolitesse, l’intolérance, l’impertinence, la grossièreté, les provocations diversesL’agressivité et la violence de certains élèves se traduisent en particulier au niveau du vocabulaire employé dans les cours. Il s'agit en particulier d’agressions verbales entre les élèves, plus rarement d’agressions physiques ou d’une tenue individuelle (ou collective) incorrecte.

Solution :
Il est nécessaire de mettre en place un apprentissage du débat dans le cadre des cours :
- un premier objectif est d’amener les élèves à s’écouter et à écouter les autres c'est à dire apprendre à maîtriser la circulation de la parole pour favoriser la concentration par le biais de la méta-communication et d’apprendre à argumenter.
- un deuxième objectif est de leur faire prendre conscience des règles et d'amener les élèves à les respecter
C’est pourquoi en début d’année, il est nécessaire d'élaborer avec les élèves et l’enseignant un contrat de d'apprenant en liaison avec les règles de vie.

Le cours se base sur plusieurs pédagogies :
La pédagogie d'un enseignant est le résultat d'un assemblage de multiple courants pédagogiques fruit de ses recherches théorique et surtout de son expérience permettant les apprentissages.
Il faut partir des centres d'intérêt de l'élève-enfant à savoir la résolution de problème dans le jeu (pédagogie nouvelle) et favoriser la confrontation des points de vue avec les plus anciens en mettant en place un système de tutorat (pédagogie socio-constructiviste). Il faut enseigner dès le plus jeune âge (4 ans), procéder du général au particulier et du facile au plus difficile, faire apparaître l'utilité immédiate des acquis en mettant en œuvre de progressions précises et rigoureuses, qui partent toujours des notions les plus simples en allant vers les plus complexes (pédagogie traditionnelle) et règler son enseignement sur les capacités des élèves (pédagogie de la gestion mentale) en mettant en place des ateliers de travail (pédagogie différenciée) en utilisant par exemple l'évolution technique d'une même branche. Il faut mettre en place une structure de leçons identiques, qui part d'un rappel des acquis, d'une courte phase de présentation de la notion et des objectifs attendus en fin de séance, suivie par un moment de pratique guidée, puis d'un temps de pratique autonome, enfin d'un bilan et d'un rappel des acquis ; par la suite, des révisions régulières et des évaluations viennent clore ce processus et permettent un maintien en mémoire sur le long terme (pédagogie explicite). Le mieux est d'aborder l'enseignement sous la forme de spirale qui se répète en s'affinant à chaque fois. Le passage de grade peut s'effectuer sous la forme d'une démonstration technique (pédagogie de projet). La pédagogie de l'humour peut se révéler être un outil intéressant pour l'enseignement. Des études ont montré que l'utilisation de l'humour, accompagné d'analogies et de métaphores, permet de mieux mémoriser l'information.

L'aspect structurel et fonctionnel :
Toute technique a un aspect structurel (comment) et fonctionnel (pourquoi) qui en résulte une approche pédagogique structurelle ou fonctionnelle.
L'approche pédagogique structurelle :
Elle consiste à indiquer un procedure à l'élève en lui indiquant comment placer son corps dans l'ordre nécessaire
L'approche pédagogique fonctionnelle :
Elle consiste à indiquer un processus à l'élève en lui indiquant pourquoi effectuer les actions
Par exemple :
O Soto Otoshi :
Approche pédagogique structurelle : avancer jambe gauche à côté de Uke, pousser avec main droite sur l'épaule droite, passer pied droit dernière le pied droit de Uke, pousser à nouveau avec main dtoite sur l'épaule droite de Uke
Approche pédagogique fonctionnelle : Pousser Uke en arrière tout en passant à côté de lui afin de le bloquer pour l'empêcher de reculer. Ces deux approches qui sont, en réalité, complémentaires et sont à choisir en fonction du mode d'approche de l'apprentissage, des qualités cognitives et du stade de Shu Ha Ri de l'élève.

La comparaison entre enseignants :
Certains enseignants ont besoin de beaucoup de discipline pour pouvoir s'exprimer pendant que d'autre aménage une ambiance un peu plus détendue. Cela dépend de leur vécu et de leur vision du jùdô et du monde en général. En effet, la première met plus en avant le bon et habile usage de l'énergie (seiryoku zenyo) et l'autre l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai kyoei). Si les premiers peuvent critiquer les seconds, les seconds peuvent également critiquer les premiers. La problématique n'est pas tant de soir qui à raison (la vérité se trouvant probablement entre les deux) mais d'accepter les points de vue de chacun. L'enfant est-il là pour être formé à la rigueur où est-il là pour s'empanouir. De même certains enseignants donnent des explications très procédurales pendant que donneront plus de place aux principes et au sens global.
Ces deux enseignements correspondent à deux visions de l'enseignement incarné par deux figures historique de l'arrivé du jùdô en France.

hémisphère gauche du cerveau hémispère droit du cerveau
contrôle déséquilibre
ceinture scapulaire ceinture pelvienne
occident orient
structure fonction
désyncrétique syncrétique
Bureaucratique Lien du jùdô français, lien vivant
perfectionnement des responsables de clubs
Organisme administratif et sportif Foyer de formation des professeurs
Méthode Kawaishi Jùdô Kôdôkan
Modelés figés de " prises et érude statique
Déplacements et "formes de corps"
Quantitatif
Qualitatif
Jùdô "fort"
Jùdô explosif
Les "sportifs", donnant tous les pouvoirs, aux dirigeants élus et s'intéressant surtout à la diffusion de la spécialité, à l'organisation et au résultat des compétitions.
Les "traditionnels", qui mettent l'accent sur les responsabilités et l'autorité dévolues aux plus haut gradés et recherchent la transmission de l'esprit du jùdô, l'éducation des pratiquants selon la voie tracée par Jigoro Kano.
Les tenants des catégories de poids, le souci d'aller au bout de l'aspect sportif du jùdô, de donner aux confrontations leur intérêt maximum en égalisant les chances au départ et aussi, de s'inscrire dans la même optique que les sports mondiaux et ainsi de se donner des chances d'accession aux Jeux Olympiques; et encore, de se donner la possibilité, en multipliant les titres de champion, d'étoffer les spectacles et de déclencher des vocations chez les petits gabarits.
Les adversaires des catégories de poids, eux s'accrochent à l'image ressassée du "petit qui bat le grand", à la fois par engagement émotif et l'attachement à la tradition et le respect des opinions de Jigorô Kanô.

Ces deux visions sont à la fois opposées et complémentaires.

Conseil :
Méfiez-vous des personnes trouvant que vous manquez de pédagogie.
En effet souvent :
- ils ne connaissent pas la définition exacte de ce mot
- ils ne connaissent qu'une seule forme de pédagogie
"N'avoir qu'un marteau comme outil condamne à voir tous les problèmes comme des clous" Proverbe
Jean-Luc Valet (le 05 août 2011)

On se doit d'être tolérant sur les différentes représentations de chacun et laisser chacun faire son cheminement intérieur afin d'entretenir la prospérité mutuelle et laisser tout le monde vivre son jùdô (Xavier Mayteyé, Janvier 2009). Il appartient à chaque enseignant de choisir sa représentation.

 

L'hypercorrection :
L'hypercorrection consiste à s'exprimer de manière "trop correcte" et finalement incorrecte à force de vouloir trop parler ou écrire de façon irréprochable afin de palier une certaine insécurité linguistique.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypercorrection

Distribuer
-›
Diriger
-›
Finir
-›
Restant
-›
Approuver, valider
-›
Déplacer
-›
Manger
-›
Boire
-›
Améliorer, Préciser
-›
Valider, Homologuer
-›
Attirer
-›
Élevé
-›

Le niveau de langage :
L'adaptation du niveau de langage consiste à ajuster son discours à la norme de prestige (autorité morale d’une personne).
L'hypercorrection, révèle, dans une société donnée, l'estime ou la valeur qu'attribuent ses locuteurs à certaines règles de langage. Ainsi, dans un groupe, un élément qui s'exprime à l'oral réalise forcément des choix linguistiques qui révèlent sa posture par rapport au groupe :

Dans le domaine de la langue comme dans d'autres domaines, le rapport à la norme varie d'une situation à l'autre, d'un groupe social à l'autre à l'intérieur de la même société. Dans certaines situations les marges de liberté que les individus s'octroient par rapport à la norme témoignent d'un niveau de langage trop soutenu ou à l'inverse d'un niveau de langage trop vulgaire qui sont, l'une comme l'autre, l'occasion de marquer leurs différences.

Si un vocabulaire soutenu peut appuyer le prestige d'un enseignant chez les adultes et les adolescents, il n'en va pas de même avec les enfants. L'enseignant doit adapter son langage à son public afin de se faire comprendre. Il doit partir des représentations personnelles de ces interlocuteurs qu'il doit faire l'effort de connaitre.

Le matériel pédagogique :

La prise en compte des caractéristiques mentales et singulières des élève-enfants :
Deux caractéristiques sont à prendre en compte :
- le mode d'apprentissage les plus utilisées
- les qualités cognitives les plus développés

L'harmonisation d'une progression, d’une méthodologie, d'une programmation, d'une fiche de séance, d'une méthode, d'une pédagogie et d'une évaluation sur l'ensemble du club est une des conditions indispensables à la bonne marche de celui-ci.

http://membres.multimania.fr/oj13/enseignement/pedagogie.html

Le but de l'éducateur est de rendre autonome dans la pratique du jùdô, l'approche est différente suivant l'âge des adhérents.

4 - 5 ans : découverte
6 - 8 ans : apprentissage (ceinture jaune)
Après : perfectionnement

Aides à la réalisation générale d'un cours

- Éviter de montrer, axer sur un travail exploratif,
- Toujours travailler sur du long terme (cycles ou années),
- S'adapter au publique en évaluant le groupe en début de séance (sportifs ?, âge, gabarit),
- Le but est d'acquérir une habilité motrice par exploration ou données directives,
- Ne pas se mettre en retrait du cours : au centre, courir dans le sens opposé,
- Il est nécessaire de penser aux exercices suivant le nombre de participants (pairs, impairs, possibilité de groupes de 3),
- Préciser les limites des jeux (la distance d'arrivée pour le vainqueur est importante),
- Bien faire appliquer les consignes, un tricheur ne doit pas gagner sinon tous les enfants vont penser qu'ils peuvent utiliser tous les moyens pour gagner,
- Être bien directif lorsque l'exercice n'est pas exploratif, ne pas laisser libre cours à des dérives,
- Utiliser des craies pour délimiter des surfaces de jeux (marelles, sumo). Mais si l'on peut, utiliser du scotch d'emballage pour ne pas salir les jùdôgis,
- Ne jamais faire de cours particulier lorsque le nombre d'adhérents est impair, mais faire faire un travail à 3 à un groupe. Les autres adhérents ne sont pas alors corrigés,
- Éviter de dire main droite ou main gauche, dire plutôt la main qui tient le col ou la manche, idem pour les pieds et le sens de rotation.

L'aposiopèse qui consiste à suspendre sa phrase pour laisser les élèves la compléter est un technique qui peut être innterressante pour faire appelle à la mémoire et à la compréhension de l'élève.

Les 4-5 ans ne font pas de jùdô en soit, on essaye de faire un apprentissage qui va faciliter l'étude du jùdô dès son début. Les enfants doivent être suivis de très prêts, la surveillance doit être constante. Il est nécessaire de travailler en favorisant l'imaginaire, utiliser des histoires pour faire réaliser les exercices. L'ensemble de la pédagogie se retrouve dans le livret des 4-5 ans de la F.F.J.D.A..

Feuilles de cours :
Pour la bonne conduite d'un cours, l'enseignant peut utiliser les feuilles de cours, dont vous pouvez télécharger un exemplaire ici. Il est impératif de bien préciser en haut de la feuille de cours : l'âge des participants, la position dans le cycle de travail et la technique travaillée.

Les différentes rubriques verticales sont :
- Exercices : Nom (ex. : jeux de l'épervier), ce doit être global.
- Situation pédagogique : Situation mise en place afin qu'il y ait apprentissage. (ex. : Par deux sur tout le tapis, utiliser un accessoire, tous autour du tapis). Cette situation peut être explorative, répétitive. Description de l'aménagement de l'espace.
- Temps : temps nécessaire à la réalisation de l'exercice
- But de la tâche : Ce que l'on doit réaliser (ex. élévation du rythme cardio-vasculaire, acquérir une habilité motrice, trouver une solution à un exercice, l'entraide, l'adaptation à une situation, l'adaptation à un effort, inhiber une appréhension, l'enrichissement d'une base de données…).
- Consignes : Données essentielles pour la bonne réalisation, ce peuit être des interdictions ou obligations de faire quelque chose. (ex. : pour les débutants, bien insister sur l'importance de la chute).

Les trois rubriques horizontales sont :
- Mise en train : les exercices ou les jeux présents doivent préparer au thème de la séance. La mise en train de représenter environ 1/4 de la séance totale. Il est tout à fait possible de diminuer ou augmenter cette période. Les objectifs les plus courant sont l'élévation du rythme cardio-vasculaire, la préparation de l'appareil locomoteur (les muscles et leur charpente), la préparation de l'appareil ostéo-tendineux (les articulations).
- Partie Principale : on peut y trouver tous les exercices propres à la pratique du jùdô : Uchi Komi, Nage Komi, Yakusoku Geiko, Kakari Geiko, Randori, Sotai Renshu, Tandoku Renshu. Mais aussi tous les exercices personnalisés ou empruntés à d'autres disciplines. L'objectif essentiel est l'acquisition d'habilités motrices permettant la réalisation des techniques de jùdô. Mais aussi l'adaptation à des situations rencontrées lors de la pratique du jùdô (c'est l'aspect technico-tactique).
- Retour au calme : Tous les exercices d'assouplissement (junbi-undo) en précisant les techniques : passif, dynamique, postural, stretching, contracté, relâché. Les exercices respiratoires (nogare, inspiration ventrale ; ibuki expirer), de méditation ou faisant appel à l'attention. Le but de cette partie est le retour aux données de départ : physiologiques, psychologiques et physiques. Mais c'est aussi un moment privilégié pour la mémorisation de la séance et le retour sur soi-même.

La progression du jùdô suivant l'âge
Chiffres 2000 :
4-5 ans : 3%
6-7 ans : 21 %
8-9 ans : 29 %
10-11 ans : 23 %
12-13 ans : 15%
14-15 ans : 9 %
Global : - 15 ans : 72 %
+ 15 ans : 28 %

Le jùdô n'est pas un sport prédominé par des compétiteurs.

Il est nécessaire de respecter les âges planchés pour le passage des ceintures :
4-5 ans : 2 ceintures spécifiques
6 ans : ceinture blanche
7 ans : blanche-jaune
8 ans : jaune
9 ans : jaune-orange
10 ans : orange
11 ans : orange-verte
12 ans : verte
13 ans : bleue
14 ans : marron

Attention, la ceinture bleue-verte n'existe pas mais est une anticipation des équipementiers.

Les katas peuvent être passés à partie de la 2e année de cadets (15 ans), ceci peut être une motivation pour rester (il est aussi possible de jouer sur le jùjutsu).

4 - 6 ans
Développer les qualités physiques pour devenir un bon judoka, mais un bon sportif en règle générale : latéralisation, coordination, motricité, notion de groupe, cohabitation.

Limites physiologiques :
- fragilité ostéo-tendineuse ;
- éviter les assouplissements (junbi-undo) forcés ;
- enfants incapables de fournir un effort lactique (pas d'activités longues soutenues) ;
- favoriser le travail aérobie.
À cet âge, les enfants ont tendance à vouloir courir vite longtemps : trouver des solutions pour ralentir (courir avec eux). Il va être important de jouer sur le côté imaginatif (cf. Thierry Colin).

Matériel : Plots, cerceaux, ballons, bandes, ceintures, poutres.
Attention, les enfants n'ont pas de notion d'espace. Il est important de tout matérialiser.

Durée des séances : Pas plus de 45 minutes (1 fois par semaine), les enfants n'ont environ que 10 minutes de concentration réelle. Penser à aménager un espace de repos volontaire.

Le professeur peut aborder certaines questions comme :
Qu'est-ce que le jùdô ?
Faire tomber l'autre mais d'abord savoir tomber soi-même.
Il peut être intéressant de faire certains cours sans jùdôgi pour retirer l'image de jùdô pour cette tranche d'âge.


6 - 8 ans
C'est le temps de l'initiation.

But : développer toutes les grandes sensations propres au jùdô : action-réaction, déséquilibre, équilibre, Taï-sabaki, opposition, saisie, balance par rapport au centre de gravité.

Cours : 1 heures, 2 fois par semaine.

Utiliser encore des jeux, mais ne pas tomber dans le jeu pour le jeu mais adapter les jeux en fonction de la séance.
Faire attention à la justice dans le jugement et les règles.


9 - 12 ans
C'est l'âge du perfectionnement global.

Des groupes doivent être réalisés suivant le niveau des enfants. Il va être nécessaire d'évaluer les capacités de chacun (la technique peut différer suivant la taille du jùdôka).

Limites physiologique et psychologique : Problème de schéma corporel (grandissent, grossissent, maigrissent…) au travers de grandes transformations. Ils peuvent ne pas arriver à réaliser une technique qu'ils arrivaient à faire avant à travailler sur de nouvelles choses. Il commence à apparaître un problème de mixité (les filles ne sont plus des partenaires mais deviennent des " filles " et vis et versa).

Des stages peuvent être introduits.

13 - 15 ans
Âge du perfectionnement individualisé.

Chacun cherche sa voie :
- compétition,
- grades,
- loisirs,
- techniciens…
Il va être important de ne pas essayer de transformer les adolescents pour les modeler à une image.

+ 15 ans
Il va être nécessaire de trouver des orientations :
- enseignement,
- arbitrage,
- direction de club ….

40 ans et plus
Problème physiologique à test d'effort.
Légalement, le certificat médical (Article L3622 du code de santé publique) n'est pas obligatoire pour la pratique du jùdô mais le devient pour toute personne voulant faire de la compétition.

L'apprentissage du jùdô commence souvent par une première phase qui est la découverte, l'éducateur sportif peut alors s'appuyer sur l'aspect non directif qu'est l'exploration. Un travail exploratif se met en place en imposant une situation mais en n'imposant pas la réponse (exemple : Uke est à 4 pattes, Tori doit l'empêcher de se relever).

Il faut bien savoir que s'il y a eu apprentissage, l'oubli n'existe plus.

Les exercices fondamentaux pour l'apprentissage des habiletés techniques au jùdô sont :

- Uchi Komi : Exercice de répétition des entrées en contact
- Nage Komi : répétition des projections
- Yaku Soku Geiko : Les attaques/défenses ne sont pas prévus mais des consignes sont imposées.
- Kakari Geiko : Tori attaque à fond en déplacement en variant les techniques tandis que Uke se défend du mieux possible

Ces exercices utilisent la mémorisation par répétition. Toutefois la répétition à des limites :

- Ne pas faire répéter des Uchi-Komi avec des mauvaises formes de corps,
- La fatigue (hirou) altère le mouvement (arrêter à temps),
- Importance du partenaire (tonique et bien placé), un rôle peu être attribué à Uke (montée de la main).

Toutefois d'autres apprentissage existent, comme le simple fait de regarder les autres travailler. Certains enfants savent déjà réaliser une chute de jùdô lors de leur premier cours sans que l'éducateur sportif leur montre. Fait étonnant, mais qui a une explication lorsque l'enfant est venu voir régulièrement son frère ou des copains faire du jùdô. C'est un apprentissage passif qui peut être travailler grâce à la vidéo.

Pour savoir s'il y a eu apprentissage, le professeur de jùdô peut mettre en place des évaluations du type :

- Diagnostique (d'où on part ?)
- Formative (apport du cours ?)
- Sommative (résultat en combat ?)

Logiciel de gestion des cours de jùdô :
http://www.jcpbm.org/index.php?option=com_content&view=article&id=72:un-logiciel-pour-votre-club&catid=36:flash
http://www.gaeyan.com/vmchk/Logiciels/Logiciel-Judo/flypage.tpl.html