La vie privée des enseignants

Les horaires des enseignants ne sont pas compatibles avec la vie de famille (les soirs et les fins de semaine), c'est pourquoi bon nombre d'entre eux sont souvent seuls dans la vie et de par là même à la merci de personnes sans scrupule exploitant leur misère sexuelle et/ou affectifve. Ils se doivent donc de pensez à ne surtout jamais se mettre dans une situation dans laquelle ils puissent se mettre à la merci d'un tier. Ils doivent évitez les comportement pouvant paraitre choquant pour certains devant témoins ou pire devant les webcams, les caméras ou les camescopes ou même les enregistrements audios pouvant les mettre dans des situations compromettantes.

Il convient d'apprécier chaque situation avec maturité en fonction de trois critères éthiques :
- le caractère, les motivations et l'intention (éthique de la vertu) ; pour quoi ?
- le type d'action (éthique déontologique) ; quoi
- les conséquences (éthique conséquentialiste) ; pourquoi

Le chantage à la webcam

Le chantage à la webcam est un véritable fléau. Ce nouveau concept consiste à piéger une personne sur le web et à lui demander de l'argent en la menaçant de divulguer des photos ou vidéos peu flatteuses voire compromettantes.

Qu'est-ce que l'arnaque à la webcam ?

L'arnaque à la webcam débute généralement à l'occasion d'un simple chat sur un réseau social, sur Skype ou un site de rencontre. On en parle depuis le début d'année sur Le HuffingtonPost. Le "brouteur" (l'arnaqueur) se fait le plus souvent passer pour une jeune femme ou un jeune homme séduisant(e) et disponible. La personne arnaquée quant à elle ne se doute de rien et pense faire une rencontre intéressante. Les échanges se font de plus en plus intimes jusqu'à ce que l'un des deux propose une rencontre par webcam (la proposition vient généralement du brouteur).

A l'occasion de cette rencontre, le brouteur invite sa victime à se dévêtir et parfois à aller plus loin, devant sa caméra. Les images sont enregistrées et servent ensuite de monnaie d'échange pour le chantage. En effet, le brouteur coupe court à la webcam et explique à sa victime qui il est vraiment. La victime apprend alors qu'elle vient de se faire filmer dans l'intimité et que son interlocuteur promet de divulguer les images à l'intégralité de son réseau si elle refuse de coopérer. Evidemment, coopérer signifie donner de l'argent.

Comment reconnaître un brouteur ?

Le brouteur se cache sous un faux profil. Si une personne que vous ne connaissez pas vous propose de devenir son ami(e) sur Facebook, Skype ou d'autres réseaux sociaux, demandez-lui clairement pourquoi elle s'intéresse à vous. Son niveau de français devrait vous permettre de savoir si cette personne est Française ou si elle est étrangère. La plupart des brouteurs sont des hommes (qui se font passer pour des femmes) et vivent dans des pays d'Afrique noire. Ils se connectent depuis des cybers cafés, ce qui complique d'autant plus leur traque.

Pour savoir si la personne avec laquelle vous discutez a un faux profil, commencez par analyser sa photo de profil en la testant sur Google Images. En la glissant dans la barre de recherche, vous pourrez obtenir un résultat immédiat. Souvent, les brouteurs utilisent des photos de célébrités du X ou d'actrices. Si vous voyez que la photo apparaît sur plusieurs sites ou qu'elle représente une personnalité célèbre, alors, demandez à votre interlocuteur si c'est une photo de lui/d'elle. S'il vous répond que c'est le cas, vous pourrez commencer à avoir de sérieux doutes.

Les échanges par chat peuvent prendre parfois plusieurs semaines. Le brouteur n'est pas seul, il fait partie d'un réseau. Si vous êtes l'une de leurs victimes, sachez que vous ne parlerez peut-être pas toujours avec la même personne. Il sera ainsi facile de savoir si vous avez affaire à un réseau ou à une véritable personne qui cherche l'âme sœur ou tout du moins, une petite relation à distance. Les brouteurs dégagent donc des propos incohérents puisqu'ils "s'emmêlent les pinceaux". Un jour, votre interlocuteur vous dira qu'il habite à Nice, le lendemain à Paris, etc.

Il vous semble que vous avez affaire à un escroc ? N'hésitez plus : coupez court à la conversation et protégez-vous le plus vite possible. Surtout, ne téléchargez aucun document qu'il vous envoie!

Comment se protéger d'une arnaque à la webcam ?

Pour se protéger d'un chantage à la webcam, la meilleure chose à faire est d'ignorer les invitations inconnues. Sur Facebook par exemple, il est important de ne pas accepter n'importe qui dans son cercle. Laisser entrer un brouteur dans votre cercle d'amis signifie lui donner accès à un certain nombre d'informations: il pourra savoir où vous travaillez, où vous sortez, qui sont vos amis, etc.

Ce sont justement ces informations que les brouteurs utilisent pour faire du chantage. Une fois qu'ils connaissent l'entourage de leur victime, il ne leur reste plus qu'à diffuser les photos et vidéos compromettantes en quelques clics. La plupart n'hésitent pas à menacer d'envoyer les documents au siège de l'entreprise, au directeur, aux collègues, et bien évidemment, à l'époux ou l'épouse lorsque la victime est engagée dans une vie amoureuse.

Si vous faites une rencontre sur Internet, que la personne avec laquelle vous échangez vous rassure et vous semble fiable, alors, n'hésitez pas à lui demander un rendez-vous téléphonique afin de vérifier qu'elle ait bien un numéro de téléphone français. Echangez quelques mots par téléphone, sans vous voir, avant de vous montrer en webcam. Dans le cas où vous décideriez d'aller plus loin, demandez à votre contact de se montrer avant vous via webcam et observez si c'est mouvement son fluide, si c'est bien une personne "en live" et pas un enregistrement (demandez-lui par exemple de vous faire un signe de la main).

Le meilleur moyen de se protéger d'une arnaque à la webcam et de régler ses paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux et d'éviter de partager des images intimes avec des inconnus.

Chantage à la webcam: que faire ?

Vous êtes victime d'un chantage à la webcam? Votre tortionnaire menace de révéler des photos, vidéos et/ou textes compromettants à vos proches, vos collègues et même à des inconnus ? Le meilleur moyen de se protéger est d'ignorer totalement le brouteur et de couper immédiatement tout contact avec lui. Votre brouteur n'aura pas d'intérêt à divulguer ces informations si vous n'y prêtez aucune attention (cela lui fait perdre du temps et l'oblige à faire des recherches, de plus, il n'en tire aucun intérêt; son seul intérêt est de réussir à obtenir de l'argent). Bien que cela ne soit pas toujours facile, vous devrez impérativement faire en sorte de garder votre calme afin de ne pas agir dans la précipitation. Surtout, ne cédez pas et n'envoyez pas d'argent au brouteur, si vous le faites, vous entrerez dans un cercle infernal qui n'en finira plus car il pourra renouveler ses menaces, même après le premier virement.

Une fois que vous savez que vous avez affaire à un brouteur, vous devez n'ouvrir aucun message provenant de sa part, le retirer de votre liste d'amis et paramétrer vos comptes de manière à ce qu'il ne puisse en aucun cas avoir accès à votre liste d'amis ou à d'autres informations personnelles. Sur Facebook, passez l'intégralité de votre profil en mode "privé" et faites en sorte de ne rien laisser en mode "public". N'oubliez pas de cocher la case qui permet de cacher les noms et photos de ses amis.

Si votre contact vous dit qu'il a posté des vidéos sur Youtube ou Dailymotion, vous pouvez contacter les sites le plus rapidement possible pour exiger le retrait immédiat des contenus compromettants. Vous pourrez également porter plainte.

Enfin, il est vivement conseillé d'envoyer un message à l'intégralité de ses relations sous forme d'e-mail afin de leur annoncer que votre compte a été piraté et qu'ils doivent impérativement ignorer et effacer tout document envoyé par un tiers vous concernant. De cette manière, vous vous protégerez à l'avance d'un éventuel envoi humiliant.

Ces quelques précautions suffisent généralement à décourager le brouteur qui n'insiste pas ; il gère plusieurs proies à la fois et ne perd pas son temps à relancer une personne qui ne cédera pas. Rassurez-vous, relaxez-vous et oubliez cette histoire, votre brouteur est certainement déjà passé à autre chose !

Certaines personnes sont extrêmement présentes sur le web sans s'en rendre compte. C'est à l'occasion d'une arnaque à la webcam qu'elles réalisent que leur vie est littéralement étalée sur la toile, sans qu'elles n'y aient pris garde. Dans ce genre de cas, il peut être très difficile de freiner les élans d'un brouteur qui a accès à une multitude d'informations sans le moindre effort de recherche.

Si vous estimez que votre image ou votre nom apparaît trop souvent sur la toile, vous pouvez demander à des nettoyeurs du net de s'occuper de votre profil sur le web afin de faire disparaître certains éléments. Cette méthode peut également être intéressante avant un entretien d'embauche par exemple, en effet, plus de 70% des employeurs tapent les nom et prénom de leurs candidats avant un entretien. Si des photos compromettantes apparaissent dans les résultats de Google, cela peut vous porter préjudice, avant même d'avoir rencontré celui ou celle qui aurait pu devenir votre employeur.

Bien entendu, les nettoyeurs du net peuvent également intervenir pour régler des problèmes de chantage à la webcam. Vous pouvez également contacter "Croques Escrocs" site collaboratif qui fera perdre du temps aux escrocs afin qu'ils prennent plus de temps à aller vers la prochaine victime !

http://www.huffingtonpost.fr/alexandre-chombeau/chantage-webcam-arnaque_b_10081638.html

Chantage par mail : +1100 versions de l’escroquerie « je t’ai vu te masturber »
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(respecter les majuscules et minuscules, copiez/collez bien)
Important :
Vous avez 48 heures pour effectuer le paiement. (J'ai un traqueur dans ce mail, et en ce moment je sais que vous avez lu ce message).
Si je n'obtiens pas les Bitcoins, j'enverrai certainement l'enregistrement vidéo à tous vos contacts, y compris vos parents, vos collègues, et ainsi de suite. Cela dit, si je reçois le paiement, je détruirai la vidéo immédiatement.
Si vous avez besoin de preuves, répondez par "Oui!" et j'enverrai l'enregistrement vidéo à 6 de vos contacts. C'est une offre non négociable, cela étant dit, ne me faits pas perdre mon temps et le vôtre en répondant à ce message.

C'est une fausse menace. Une seule chose à faire : détruiser ce message.

Pas de doute, la diffusion de bases de données piratées est un véritable vivier de données pour les escrocs. Comme j’ai pu vous le raconter dans plusieurs articles depuis le lancement de cette opération de rançonnage de très grande envergure (avril 2018, juin 2018, septembre 2018, décembre 2018), des millions de courriels vous menaçant de divulguer des informations privées vous concernant sont diffusés, chaque semaine. Je suis arrivé à la 1 100ème version.


Nouveau contenu, mauvais délire

Après la version « J’ai infiltré ton Facebook » ; ou encore « J’ai infiltré ton ordinateur » ; après « J’ai infiltré ton mail » ; ainsi que « Une rançon sinon tu vas mourir » ; « Je t’ai vu sur un site de cul » ; voici donc « Je suis un hackeur qui a piraté vos appareils il y a quelques mois« . Toujours le même baratin, toujours la même rengaine. L’escroc joue sur la peur. Il réclame de l’argent via bitcoin, Litcoin … pour payer son silence. Pas d’inquiétude, ceci est du vent.

A noter que l’arnaque a été repérée partout dans le monde, comme au Canada.

Comment ça marche ?

L’escroc récupère des bases de données un peu partout sur la toile. Des BDDs diffusées sur Pastebin, référencées par Google, commercialisées dans le black market ou tout simplement diffusées gratuitement dans des forums pirates.

Une fois la base de données en main, il extrait les adresses mails. Il peut aussi, tout simplement, exploiter des dorks Google pour voir apparaître des millions d’adresses mails, et les utiliser.

Chantage par mail

Un exemple concret avec la commande dork Google inurl:.txt @gmail.com. Plus de 500 000 liens proposés par Google !

Ensuite, construire une menace. L’angle « site pour adultes » est un grand classique. Pour contrer les logiciels antispam, l’escroc colle aujourd’hui un bout de texte, comprenant son compte cryptomonnaie du moment et le reste de sa menace, sous forme d’image.

Il n’a plus qu’à envoyer sa missive en usurpant l’adresse mail de l’émetteur.

Pour parfaire l’inquiétude dans les yeux du récepteur du courrier, et l’inciter à payer, l’adresse mail de l’émetteur du chantage est celle de la personne contactée. Effet garanti.

Seulement, ici aussi, le bluff est d’un simplicité biblique. Des sites comme email-anonyme.net permettent de telle action.

Bref, pas d’inquiétude !

PS : A noter que ZATAZ vous propose un service de veille sur n’importe quelle données de votre choix (site web, mail, téléphone, …) Pour en savoir plus. Vous pouvez aussi nous appeler 0899274448*.

https://www.zataz.com/chantage-par-mail-1100-versions-de-lescroquerie-je-tai-vu-te-masturber/

Une protection de la vie personnelle du salarié relative :
Il peut arriver parfois que la vie privée ou la vie personnelle d’un salarié soit en opposition avec ce que l’employeur croit pouvoir exiger de son personnel. L’employeur peut-il alors sanctionner voir licencier ce salarié ?

Il convient de rappeler que la vie personnelle du salarié et ses libertés individuelles sont sévèrement protégées dans le cadre professionnel. L’employeur ne peut donc s’immiscer dans le domaine de la vie personnelle de son salarié.
Il en résulte que l’employeur ne peut, en principe, utiliser son pouvoir disciplinaire pour sanctionner un fait tiré de la vie personnelle du salarié (Cass soc 14 mai 1997 n°94-45.473).

« Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché » (Article L 1121 -1 du code du travail).

De même « aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, (…) en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de sa situation de famille, de son appartenance à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, […] » (art L 1132-1 et s C trav).

Toutefois, dans certains cas, la jurisprudence peut considérer que les faits et gestes du salarié au cours de sa vie personnelle peuvent avoir une influence sur la vie de l'entreprise et peuvent donc être sanctionnés.

Cet article a pour objet de préciser le principe de l’immunité disciplinaire avant de voir les exceptions à ce principe.

1/ Le principe de l’immunité disciplinaire :

Selon la Cour de cassation si, en principe, il ne peut être procédé au licenciement d’un salarié pour une cause tirée de sa vie privée, il en est autrement lorsque le comportement de l’intéressé, compte tenu de ses fonctions et de la finalité propre de l’entreprise, a créé un trouble caractérisé au sein de cette dernière (Cass soc 20 novembre 1991 n°89-44.605 Affaire LEGER).

Il en résulte qu’un fait tiré de la vie privée ou personnelle ne peut justifier une procédure disciplinaire.

En effet, le principe est celui de l’immunité disciplinaire pour les faits liés à la vie personnelle du salarié. L’employeur ne peut engager une procédure disciplinaire suite à un évènement qui concerne le salarié mais qui est survenu en dehors du temps et du lieu de travail.

Mais, un fait tiré de la vie personnelle peut justifier un licenciement non disciplinaire si l’employeur démontre l’existence d’un trouble objectif causé à l’entreprise par le comportement du salarié.

Ici, la cause de licenciement repose non sur une faute du salarié, mais sur le trouble objectif causé à l’entreprise par le comportement de ce salarié.

En effet, même si le comportement du salarié ne se rattache pas à sa vie professionnelle, il peut de façon exceptionnelle constituer une cause de licenciement.

Pour pouvoir invoquer l’existence d’un trouble objectif, il faut donc apprécier trois catégories de critères :

- Les fonctions du salarié :

Aussi, le comportement perturbateur est généralement plus facilement constaté pour un cadre que pour un employé.

A cet égard, a été jugé justifié le licenciement d’une employée de banque qui a été condamnée pour de menus larcins chez plusieurs commerçants au motif que, par son comportement, elle a jeté le discrédit sur l’établissement bancaire (Cass soc 20 novembre 1991 précité).

De même, peut être sanctionné le salarié d’une association, directeur de foyers de travailleurs migrants chargé de l’encaissement des loyers qui ne payait plus les siens depuis 14 mois malgré des rappels et des procédures contentieuses (Cass soc 11 avril 2012 n° 10-25764).

- La finalité propre de l’entreprise :

Ainsi, une entreprise de gardiennage est fondée à licencier un agent de surveillance autre d’un vol à l’étalage en dehors de ses heures de travail.

En effet, la finalité même de l’entreprise de gardiennage l’oblige à n’employer que du personnel dont la probité ne peut être mise en doute. Le comportement de l’intéressé, compte tenu de ses fonctions, justifiait son licenciement. (Cass. Soc.20 novembre 1991, n° 89-44605)

- Les conséquences objectives pour l’entreprise de l’agissement du salarié

Ainsi, le comportement du salarié à l'égard de sa concubine, également salariée de l'entreprise, ayant entraîné son arrestation sur le lieu de travail et l'employeur pouvant craindre la survenance de nouveaux incidents, celui-ci avait entraîné pour l'entreprise un trouble objectif caractérisé, justifiant un licenciement pour cause réelle et sérieuse (Cass. Soc. 9 juillet 2002 n° 00-45068).

De même, le cadre commercial d’une banque étant tenu, d'une obligation particulière de probité, créé un trouble caractérisé au sein de l'établissement bancaire par sa condamnation pour des délits d'atteinte à la propriété d'autrui. (Cass. Soc. 25 janvier 2006 n° 04-44918).

En revanche, une liaison entretenue avec un autre salarié, relevant de la vie privée de la salariée, ne peut constituer en soi, un motif de licenciement. (Cass. Soc. 21 décembre 2006, n° 05-41140)

De même, la simple invocation d’une perte de confiance à l’égard du salarié est subjective et ne suffit pas à démontrer un trouble objectif à l’entreprise (Cass soc 16 décembre 1998 Bull civ V n° 559).

Le trouble objectif constitue donc un motif autonome non disciplinaire de licenciement.

La Chambre mixte dans un arrêt du 18 mai 2007 a rappelé ce principe en affirmant qu’un trouble objectif dans le fonctionnement de l’entreprise ne permet pas en lui-même de prononcer une sanction disciplinaire à l’encontre de celui par lequel il est survenu.

La réception par le salarié d’une revue d’échangistes qu’il s’est fait adresser sur le lieu de son travail ne constitue pas un manquement aux obligations résultant de son contrat.

L’employeur ne peut, sans méconnaître le respect dû à la vie privée du salarié, se fonder sur le contenu d’une correspondance privée pour sanctionner son destinataire (Ch mixte 18 mai 2007 n° 05-40.803).

En effet, l’employeur pour justifier le licenciement pour faute grave avait invoqué le fait que la seule vue de la revue par les autres salariés avait causé un trouble dans l’entreprise.

2/ Exceptions à la règle de l‘immunité

•Un rattachement du fait relevant de la vie personnelle à la vie professionnelle :

Ce rattachement d’un fait à la vie professionnelle peut trouver son origine dans les fonctions du salarié.

Par exemple, le fait pour un salarié chauffeur de se voir retirer son permis de conduire pour des faits de conduite sous l’empire d’un état alcoolique, même commis en dehors de son temps de travail se rattache à la vie professionnelle (Cass soc 2 décembre 2003 n° 01-43227 SARL Sorest c/Entzmann ).

De même, des faits qui se sont produits en dehors du temps de travail mais à l’intérieur de l’entreprise peuvent être rattachés à la vie professionnelle du salarié.

Ainsi, est passible de sanctions disciplinaires, le salarié ivre qui se livre dans l’entreprise mais en dehors de son temps de travail à des actes de violence (Cass soc 28 mars 2000 n° 97-43.823).

•Le manquement à une obligation contractuelle :

Même en dehors de son temps de travail et du lieu de travail, le salarié reste lié à son employeur par une obligation de loyauté. L’employeur peut donc prononcer une sanction disciplinaire allant jusqu’à au licenciement à l’encontre d’un salarié qui a utilisé une période de congé pour effectuer une formation au sein d’un entreprise concurrente (Cass soc 10 mai 2001).

Est aussi fautif, le fait pour un mécanicien automobile de procéder, pendant une période d’arrêt de travail, à la réparation d’un véhicule pour son compte en faisant appel à un autre salarié de l’entreprise (Cass soc 21 oct 2003 n° 01-43.943, Riady c/ Sté LÉA auto).

De même, la Chambre sociale a jugé, dans un arrêt du 3 mai 2011 qu’ « un motif tiré de la vie personnelle du salarié ne peut, en principe, justifier un licenciement disciplinaire, sauf s’il constitue un manquement de l’intéressé à une obligation découlant de son contrat de travail » (Chambre sociale, 3 mai 2011, n° 09-67.464 P+B).

En l’espèce, elle a jugé qu’est justifié le licenciement pour faute grave d’un salarié qui s’était fait retirer la totalité de ses points sur son permis de conduire de sorte qu’il n’était plus en mesure de conduire pour les besoins de son activité.

Joan DRAY
Avocat à la Cour

http://www.legavox.fr/blog/maitre-joan-dray/protection-personnelle-salarie-relative-8349.htm#.UnLxitd5OUg