Un danger nous guette |
L'augmentation des enjeux économiques est en train de tuer le judo.
Quelles sont les différences entre une association et une société ?
Les associations (dénommées "association", "association loi 1901" ou "association 1901") et les sociétés commerciales sont juridiquement classées dans la même catégorie : personne morale de droit privé. Toutefois, les points communs s’arrêtent là. En effet, pour le reste, les différences sont généralement assez marquées.
La différence principale réside indubitablement dans le caractère lucratif ou non des deux structures c’est-à-dire la possibilité ou non de répartir les bénéfices de l’activité.
Selon la loi du 1er juillet 1901, en son article 1er, l’association est « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices ». C’est donc clairement un organisme à but non lucratif.
Au contraire, la finalité lucrative est le fondement même de la société. Le Code civil, en son article 1832, stipule que la « société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter ».
L’absence de possibilité pour une association de répartir les excédents entre ses membres en signifie pas que son ou ses activités doivent être déficitaire. En effet, rien n’interdit à une association de réaliser des excédents. Cependant, ces derniers devront impérativement rester dans l’association, soit pour son développement, soit pour compenser les insuffisances d’autres activités.
En termes d’activité, les associations sont plutôt sur les secteurs dont les activités sont « déficitaires » au sens financier : social, humanitaire, ... Elles sont également présentes sur des niches où on constate une « carence de l’initiative privée ».
Enfin, on peut parfaitement se trouver dans une situation où une association concurrence une société. Certains auteurs s’interrogent d’ailleurs : « les associations sont-elles devenues des entreprises comme les autres ? ».
D’un point de vue strictement juridique, la réponse est négative. D’un point de vue pratique, la confusion des genres est permise.
Au niveau des clubs :
Certains clubs de jùdô
deviennent de plus en plus importants dans le tissu social. La direction de
ces clubs demande un investissement de plus en plus important. Hors, cette demande
d'investissement important amène parfois les clubs à choisir des
dirigeants qui ne partagent pas les valeurs du jùdô.
Ainsi, certains d'entre eux considèrent parfois le jùdô
comme un art martial comme un autre, ou même un sport comme un autre,
voir comme un service comme un autre. Il en résulte des dérives
:
- Interchangement fréquent des enseignants
- Ouverture des clubs aux autres "services" : arts martiaux (karaté),
sports (waterpolo), voir garderie !)
Pour pallier ce problème, la fédération oblige ses dirigeants
d'être ceinture noire quelque soit le niveau de responsabilité...
excepté aux clubs.
Il serait intéressant de se demander si les clubs de plus de 150 adhérents
(deux fois la moyenne nationale) ne devrait pas être dirigés par
des ceintures noires.
La licence n’est pas un produit commercial.
Notre fédération est une « école » de citoyenneté (la « culture judo » est une source permanente de respect, en compétition, sur le tapis, et dans la vie quotidienne) non un produit commercial que l’on « paye » pour le consommer.
http://www.ffjudo.com/le-club-et-la-ffjda
Certains diront : "Sans développement vers d'autres sports, vers d'autres affiliations, je ne peux plus croire à la réussite"
La question est de savoir ce qu'est "la réussite". Visiblement ici on pense à la réussite en nombre de licencié ou au moins au fait de continuer à exister. En réalité, la réussite et donc la mission pour un club de jùdô est de promouvoir le jùdô ou de disparaître en esseyant et en aucun cas d'exister pour exister comme une entreprise.
Au niveau du président :
Il se doit de "Servir sans s'asservir et sans se servir"
Un bénévole doit trouver un juste milieu entre s'asservir à sa tâche et se servir de son poste pour en tirer un avantage abusif. S'asservir à sa tâche peut d'ailleurs parfois amener le bénévole à se servir de son poste pour en tirer un avantage abusif par logique de compensation.
Au niveau des athlètes :
Les jùdôkas
sont des personnes suivant une ligne de conduite philosophique à but
humaniste et pas des gladiateurs
des temps modernes, produit par des entreprises de formation et d'exploitation,
et rémunérés dans le cadre d'une économie marché.
En tous cas, si nous ne voulons pas qu'un jour le jùdô et finissent par trahir les objectifs principaux de Jigorô Kanô et devienne une activité comme les autres, nous devons réagir.