Une brève histoire de Jigoro Kano
Si le jùdô peut, extérieurement, paraître le fait marquant de la vie de Jigorô Kanô, on doit souligner l'importance de sa carrière au sein du Ministère de l'Éducation Nationale et son rôle déterminant dans la définition des bases du sport et de l'éducation physique au Japon. Sa vie toute entière fut dédiée à une cause qu'il définit en ces termes :
Idées reçues sur Jigoro Kano
expliqué aux enfants :
Jigoro Kano était :
- Professeur en Sciences politiques
et Économiques
- Directeur et membre honoraire de l’École Normale Supérieure
et membre de la Chambre des Pairs
- Directeur du Bureau des Études Générales au Ministère
de l’Éducation
- Conseiller au Ministère de l’Éducation et membre de
la commission d’enquête sur l’Éducation
Dire que Jigoro Kano était un directeur d'école est très
réducteur.
En réalité, il est plus juste de dire que Jigoro Kano était
un chercheur, essayiste et homme politique spécialiste des sciences
de l'éducation et de la pédagogie.
Pour les enfants, on peut donc leur dire que Jigoro Kano était un maître
de maître d'école, un directeur d'école n'ayant
pas de lien de hiérarchie avec les autres maîtres d'école.
Kano Shihan (shihan) (l'Exemple) |
||
Portrait de Jigoro Kano
au début du Kôdôkan |
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Chikara-hittatsu | les efforts conduisent toujours au but | |
Jita-kyoei | prospérité mutuelle | |
Jundo-seisho | le chemin juste conduit au but (la voie correcte mène à la victoire) | |
Seiki-ekisei | les progrès réalisés doivent servir aux autres | |
Seiryoku-zen-yo | bon utilisation de l'énergie | |
Shin-shin-jizai | souplesse de l'esprit et du corps | |
Sojo-seisho | S'aider et se céder | |
Yu yoku go seisu | la souplesse l'emporte sur la résistance |
La famille :
Né dans une famille de cinq enfants (trois garçons
et deux filles), il était le troisième fils de
Jirosaku Mareshiba Kano, un brasseur de saké
et sa femme, Sadako. Il se maria avec Sumako
Takezoe, fille de Seisi Takezoe qui était ambassadeur
du Japon en Corée. Ils eurent neuf enfants, six filles et
trois garçons.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jigor%C5%8D_Kan%C5%8D
Le moqué
De constitution fragile mais intelligent il est surnommé : Shin no
Suke (Nobe no Suke selon certains) d’après le nom d’un
samourai fin et gracile.
Ne pouvant pratiquer les activités physique en vogue à l’époque
il est moqué et maltraité par ses camarades plus robustes.
Échec du renforcement musculaire
Il décide alors de suivre un programme de renforcement musculaire mais
à cause du déclin des disciplines traditionnelles et du fait
que les sports occidentaux n’était pas encore répandus,
le matériel fut difficile à se procurer. Il réussi à
se procurer du matériel de base-ball et fonde en 1878 le premier club
de base-ball au Japon (contrairement aux idées reçues, le sport
le plus pratiqué actuellement au Japon), le Kasei Base-ball Club. Il
ne parvint pas a augmenter sa force musculaire et athlétique.
La décadence du jùjutsu
Ayant perdu de son prestige dû
en partie par l’arrivée des armes à feu et au rejet systématique
de ce qui était considéré comme vieux, beaucoup d’école
de jùjutsu avaient fermé
faute de pratiquants et les quelques écoles restante étaient
fréquenté par des personnes violentes, souvent impliqué
dans des rixes et se battant que pour l’argent ou pour honorer un pari.
Les premières leçons clandestines
Bien que Jirosaku Mareshiba Kanô, son père, lui interdit de fréquenter
ces lieux moralement décadents, fréquentant une école
de langues étrangères, il reçut avec l’un de ses
camarades les premiers rudiments du jùjutsu
à l’insu de son père.
Le premier maître de l’école
Tenjin Shinyo Ryu : Hachinosuke Fukuda
En 1877, il s’inscrit à la faculté des lettres de l’université
de Tokyo échappant ainsi au contrôle paternel et lui permettant
d’entrer comme élève de maître Hachinosuke Fukuda
de l’école
Tenjin Shinyo Ryu (école du cœur du saule,
née de la fusion de l’école
Yoshin Ryu crée par un médecin japonais ayant étudier
les art martiaux chinois et s’appuyant sur ses connaissance médicales
et anatomique et de l’école Shin no Shindo Ryu crée
par un policier d’Osaka reprenant la précédente en y ajoutant
de nouvelles techniques)
spécialisée dans les atemis
(coup frappés), les osae
wazas (contrôles et immobilisations) et les shime
wazas (strangulation). La base de l’apprentissage
se faisait sur la pratique ; Hachinosuke Fukuda montrait les techniques
avec peu d’explications théoriques et invitait ses élèves
à reproduire le geste. Avant sa mort,
Hachinosuke Fukuda impressionné par la passion et la volonté
d’apprendre
du jeune Jigorô Kanô, il lui laissa les Densho
(les textes secrets de l’école). Plus tard, la petite fille de
Hachinosuke Fukuda prénommé Keiko
(née le 12 Avril 1913 au morte le 9 Février 2013) se révèlera
la dernière élève vivante de Jigorô Kanô
(9e dan du Kodôkan et 10e dan USJA : États-Unis)
Le deuxième maître de l’école
Tenjin Shinyo Ryu : Masatamo Iso
Jigorô Kanô trouve un autre maître en 1879 en la personne
de Mataemon Iso surnomé Waka Sensei (jeune maître) le maître
de Hachinosuke Fukuda. D’une grande aisance technique,
il le considère comme ayant atteint le plus haut degrés de perfection.
À son tour Mataemon Iso lui transmet les Densho.
Le troisième maître de l’école
de Kito-ryu
: Iikubo Tsunetoshi
Jigorô Kanô est accepté comme élève par Iikubo
Tsunetoshi de l’école de Kito-ryu
basé sur l’étude des formes dites Kata
avec comme particularité des techniques
de Nage-waza (projection). Ces
Katas obligeaient à porter
l’armure complète. Le Densho
de Kito-ryu
lui permis d’accéder à la connaissance de nombreuses techniques
et permis ne constituer le Koshiki
no Kata (le modèle, la forme ancienne).
La création du Kôdôkan
Étant reconnu expert par les deux Ryu, il put selon la législation
impériale, fonder un nouveau Ryu qu’il appela Kôdôkan
ou Kôdôkan Jùdô voir Nihonden (de "den"
(tradition) et "nihon" (japonnaise)) Kôdôkan Jùdô
(lieu pour l’étude de la voie, de la méthode ou l’institut
du Grand Principe) en mai 1882. La différence entre les écoles
de jùjutsu et le nouveau
jùdô du Kôdôkan
réside dans le fait que Jigorô Kanô veut transformer une
technique mise en place
pour se défendre contre des adversaires plus forts que soi en une méthode
pour éduquer les hommes à un respect réciproque, avec
le désir et la volonté
de progresser ensemble en bonne intelligence.
Des débuts difficiles
La famille de Jigorô Kanô jugea cette idée extravagante
et ne lui apporta donc aucune aide financière et celui-ci dû
donc vivre d’un maigre salaire de professeur débutant.
Le premier siège du Kôdôkan
Il s’établi en février 1882 à Shitaya (Tokyo)
dans une salle du petit temple bouddhiste de Eisho-ji appartenant à
la secte Jodô.
La salle contenait 12 tatamis. Le premier élève fut Izu ou Tomita
Tsunejiro, âgé de 17 ans le 5 juin 1882. Jigorô Kanô
innova en utilisant le jùdôgi
(blanc), l’obi (blanche,
marron, noire)
et un pantalon (blanc). La première année le Kôdôkan
accueillit 9 élèves.
Le deuxième siège du Kôdôkan
En 1883, il s’établi pas très loin du petit temple de
Eisho-ji . La salle contenait cette fois 24 tatamis
et en 1894 se crée le conseil du Kôdôkan,
en 1900 le Yudansha Kai (Association des Dan). En 1909, Jigorô Kanô
devient le premier membre japonais du Comité international olympique.
En 1911, il fonde l’Association athlétique japonaise dont il
devient la premier président. Dés 1912, il représente
le Japon à Stockholm à tous les jeux Olympiques et à
toutes les réunions du C.I.O. En 1921 il énonce les principes
les plus important du Jùdô
: Seiryoku Zen’yo
(bon emploi de l’énergie) et Jita
Kyoei : (prospérité et bien-être
mutuel).
Jigoro Kano expliqué aux enfants :
Jigoro Kano était :
- Professeur en Sciences politiques
et Économiques
- Directeur et membre honoraire de l’École Normale Supérieure
et membre de la Chambre des Pairs
- Directeur du Bureau des Études Générales au Ministère
de l’Éducation
- Conseiller au Ministère de l’Éducation et membre de
la commission d’enquête sur l’Éducation
Dire que Jigoro Kano était un directeur d'école est très
réducteur.
En réalité, il est plus juste de dire que Jigoro Kano était
un chercheur, essayiste et homme politique spécialiste des sciences
de l'éducation et de la pédagogie.
Pour les enfants, on peut donc leur dire un maître de maître d'école.
Les influences idéologique de Jigorô
Kanô :
- les valeurs néo-confucéennes
- Seinen
shùyô kun
- Le bùdô
- Des principes occidentaux socialistes :
- Philosophes John
Dewey, John
Stuart Mill, Herbert
Spencer
-
Deux français socialistes pacifistes : Ferdinand
Buisson et Octave
Gréard)
En 1934, Jigorô Kanô a arrêté de
faire des apparitions publiques à cause de problèmes de santé,
sûrement des calculs rénaux. La jùdôka anglaise Sarah Mayer a
écrit « On ne pense pas qu'il vivra encore longtemps »
à ses amis de Londres.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jigorô
Kanô
En 1938, au Caire il parvient à faire élire Tokyo comme ville pour les Xlle Jeux Olympiques.
La mort
de Jigorô Kanô
Il meurt d’une pneumonie foudroyante le 4 mai 1938 à 06h33 à
l’âge de 77 ans, 4 mois et 23 ou 24 jours (selon son heure de
naissance) sur le bateau de transport de la NYK Line Hikawa Maru en provenance
du Caire.
D'autres sources clament l'empoisonnement alimentaire. Dans
les années 1990, des personnes ont annoncé que Jigoro Kano aurait
été empoisonné et non mort
d'une pneumonie. En effet, bien qu'il n'y ait pas de documents connus attestant
le meurtre, l'opposition de Jigoro Kano au militarisme japonais était
bien connu et beaucoup d'autres opposants au régime aurait également
été assassinés.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jigorô
Kanô
4 mai 1938 Décès du Maître Jigoro Kano Au matin du 1er mai 1938, les passagers remarquent l’absence de Jigoro Kano à la table du Capitaine. Malgré un temps clair et calme, Jigoro Kano semble indisposé, n’arrivant pas à conserver les aliments ingérés. Le soir même Jigoro Kano assistera au diner en compagnie du Capitaine. Les autres passagers ont remarqués que Jigoro Kano était très pâle et que les problèmes d’estomac persistaient. Le 2 mai, au matin Jigoro Kano est resté alité, et le médecin de bord le traitait avec des cataplasmes. À partir du 3 mai, l’Intendant de bord resta assis face à la cabine de Jigoro Kano shihan. Cependant ce dernier s’éteignit le 4 mai au matin. La mort fut prononcée le 4 mai à 5h35 (heure de Tokyo) Le Capitaine du navire annonça par radio la triste nouvelle, et lors de l’arrivée du navire à Yokoyama, 3 000 personnes en deuil attendaient sur le quai. Après une brève cérémonie à bord, où était présent Mme Sumako Kano, sa femme, Fumimasa Kano (Risei), son fils et héritier, quelques parents et un petit groupe d’amis qui ont été autorisés à monter à bord, le corps a été transporté dans la résidence des Kano dans Koishikawa, où il est resté dans l’état en attendant un enterrement shintoïste qui c’est tenu au Kodokan le 9 mai 1938 à 10h. |
Portrait de Jigoro Kano vers la fin de sa vie généralement
mis en avant dans les dojos. |
L’homme meurt mais l’idée perdure
En 1949 se crée la Fédération de jùdô
qui absorba l’Association des Dan (ayant son siège social près
de celui du Kôdôkan).
Les première compétitions internationales
Les premières compétitions internationales de jùdô
se déroulèrent à Paris en 1951, pour les premier championnats
d’Europe et à Tokyo en 1956 pour les premiers championnats du
monde. Son essor fut continu jusqu’en 1958 grâce notamment au
victoire sur toute les autre écoles de Jùjutsu
dans les dôjo Yaburi.
Le troisième siège du Kôdôkan
C’est la salle actuelle du Kôdôkan
depuis 1958 recevant des centaines de jùdôka sur 662 m²
répartis dans 7 salles.
L‘évolution des compétitions
En 1964, les jeux olympique de Tokyo virent l’apparition des premières
catégories de poids. C’est à cette époque les compétitions
international se développèrent : championnat d’Europe,
championnat du monde, jeux olympique féminin, championnat d’Europe
par équipes, jeux mondiaux militaires, coupe du monde par équipes,
jeux mondiaux universitaires et coupe d’Europe par clubs . Tout ceci
va à l’encontre de l’héritage spirituel, éthique
et moral des principes du jùdô
du Kôdôkan
laissé par Jigorô Kanô, mais nécessaire à
l’évolution du jùdô
dans le monde.
Jigorô Kanô souhaitait à la fois voir le jùdô se répandre dans le monde entier et s'opposait à la transformation de ce qu'il avait conçu comme une voie d'éducation, en sport à l'occidentale. Cette contradiction a été à l'origine de nombreux conflits, non éteints complètement aujourd'hui encore. En particulier, l'importance attachée aux grades, au respect des maîtres et des traditions (cérémonial, kata, etc.), à l'étude inlassable de la technique et à la recherche des qualités morales (courage, loyauté, concentration d'esprit, etc.), est souvent ressentie comme opposée à la valeur accordée aux titres sportifs, à l'adaptation des règlements, à la recherche de la condition physique et du "fighting spirit" (allant jusqu'à la méchanceté).
Jigorô Kanô savait que les personnes qui viendraient
après lui devrait eux aussi passer par les même difficultés
de raisonnement qu'il a rencontré pour leur permettre d'expérimenter
et de s'enrichir par eux même pour :
- qu'il soit convaincu
des résultats
- qu'il soit en
mesure de poursuivre seule
Il savait que des personnes finiraient par reconstituer son message sans qu'il soit diffuser de manière dogmatique.
Au Japon, on appelle Jigorô Kanô, Kanô Shihan (l'exemple).
Selon "L'annuaire Officiel du judo International", page 33, Jigoro Kano aurait eu le 8e dan de son vivant et le 9e dan à titre posthume.
Cette donnée recoupe le wikipédia japonais concernant Jigoro Kano indiquant qu'il aurait reçu en mai 1905 (Meiji 38) le grade de Jùdô Hanshi par le Dai Nippon Butokukai
Président du Kôdôkan
(Institution pour l’étude et la pratique du Jùdô) À l’époque de la naissance de Jigorô Kanô, le Japon fut témoin de nombreux changements révolutionnaires : fin de l’ère de EDO, début de celle de MEIJI. La nation rejette les cultures et institutions anciennes et se tourne vers la culture des pays avancés (Europe et Amérique). Jigorô Kanô naît à Mikage, près de Kobe, le 10 décembre en 1860. Son père faisait partie d’une famille de prêtres Shinto et sa mère d’une famille de riches commerçants. Elle meurt en 1869. En 1871, Jigorô Kanô déménage à Tokyo pour rejoindre son père. Cette époque marque un rapide déclin des arts martiaux. De plus, une ordonnance interdit aux samouraïs le port du sabre. Il reste donc très peu de professeur de Jùjutsu. Cependant Jigorô Kanô petit et faible voulait devenir fort. Ayant entendu parler de jùjutsu, méthode par laquelle un homme de faible force pouvait battre un homme beaucoup plus fort, il étudie différents jùjutsu et créé sa méthode : Kôdôkan Jùdô Kanô. À Tokyo, Jigorô Kanô fait des études de langues étrangères, de sciences politiques, économiques et de philosophie. Il devient professeur en Sciences politiques et Économiques, puis Directeur de l’École Normale Supérieure, et Directeur du Bureau des Études Générales au Ministère de l’Éducation. Il devient également conseiller au Ministère de l’Éducation et membre de la commission d’enquête sur l’éducation. Il fait des voyages d’étude des systèmes éducatifs européens et chinois. Il voyage à Paris, Londres, Anvers, Berlin, Bruxelles, Prague, Vienne, New York, Chicago, Washington, Shanghai. Parallèlement, il devient membre du Comité International Olympique. Au cours de son séjour à Paris, il rencontre Ferdinand Buisson, Professeur en Sciences de l’Éducation à la Sorbonne avec lequel il restera en relation. Ferdinand Buisson est un fervent défenseur (aux côtés de Jules Ferry) d’une « morale laïque », qu’il oppose à la morale telle que les religions l’envisagent. À Berlin, Jigorô Kanô fait la connaissance de Rudolf Von Gneist, juriste allemand et fervent défenseur d’un État de droit qui s’oppose, aux côtés de Bismarck, aux idées des catholiques et aux sociaux-démocrates. En 1924, il est nommé Professeur Honoraire à l’École Normale Supérieure et membre de la Chambre des Pairs du Japon. Jigorô Kanô meurt sur un bateau qui le ramène au Japon le 4 mai 1938 à 6h33. Aujourd'hui, il repose en paix à Matsudo, à 60 kilomètres de Tokyo où il vécut et créa le Jùdô Kôdôkan. 2° découverte et but de la méthode Jùdô
Kôdôkan
de Jigorô Kanô En étudiant les jùjutsu, il se transforme : physiquement et physiologiquement. Son corps se modifie, il devient plus fort, plus souple, plus agile et résistant. Il se sent à l’aise, mieux avec lui même et avec les autres. Il n’a plus peur des confrontations et il a plus d’assurance. Il se découvre capable d’accueillir l’autre sans être a priori ni défensif, ni agressif et capable d’apprécier la compagnie des autres, la discussion, et la collaboration. Il découvre ce qui va devenir le fondement de sa méthode, le principe universel : le meilleur emploi de l’énergie. En 1882, il crée la méthode qu’il appelle Jùdô Kôdôkan, bien qu’il trouve le titre un peu long. Le mot « Kodo » veut dire apprendre, prouver et pratiquer le principe et « kan » veut dire endroit, lieu. Jigorô Kanô tenait à ce nom "Jùdô Kôdôkan" pour faire de ce principe un objectif principal de vie pour apprendre. Cela était un peu long et Jigorô Kanô l’a baptisée Jùdô. Vers 1922, la Société Culturelle du Kôdôkan fut fondée et un mouvement social était lancé sous les devises « SEIRYOKU ZEN YO », le maximum d’efficacité et « JITA KYOEI », prospérité et bienfait mutuels. Le jùdô Kôdôkan de Jigorô Kano doit conduire les pratiquants à observer ces principes. |
"Existe-t-il un principe qui s’applique réellement à tous les cas ? Oui, il y en a un ! C’est le principe de l’efficacité maximum dans l’usage de l’esprit et du corps... J’ai donné à ce principe d’une absolue généralité le nom de jùdô".
"Le développement harmonieux d’un groupe humain n’est possible qu’au prix de concessions mutuelles".
"Le jùdô permet d’assurer non seulement les progrès de l’individu, mais aussi ceux d’un groupe humain ou de la Société."
"Le Jùdô peut être considéré comme un art ou une philosophie de l’équilibre, aussi bien que comme un moyen de cultiver le sens et l’état d’équilibre."
"Le jùdô, sous un de ses aspects, peut être étudié et pratiqué avec pour objet l’attaque et la défense, mais l’étude du principe dans toute sa généralité est plus importante que la simple pratique du combat (jùjutsu). Le Jùdô est un art et une science. Il doit être tenu au dessus de tout esclavage artificiel et doit être libre de toute influence financière, commerciale et personnelle. Les nouvelles inventions doivent devenir des connaissances communes".
"Le Jùdô a dépassé le stade primitif de l’utilité pour atteindre celui de la science et d’un art".
"Le jùdô peut être résumé par « l’élévation d’une simple technique à un principe de vie".
"Surmonter l’habitude d’employer la force contre la force est une des choses les plus difficiles de l’entraînement au Jùdô".
La Haute Valeur de l’Habilité et de la qualité de l’art ne peut s’obtenir qu’en s’élevant au dessus de la dualité de la compétition. L’échec dans la compétition et l’entraînement ne doivent pas être une source de découragement où de désespoir, mais un signe de besoin d’une pratique plus grande et d’efforts plus soutenus.
"L’Habilité est fonction d’une action inconsciente, automatique ; le contrôle conscient de toutes les actions est une chose impossible, car une entrée n’est possible que le temps d’un éclair".
"De la subtilité dans la technique, de la finesse dans l’esthétique sont utiles pour l’efficacité de l’art et échappent à toute description".
À mesure que l’on progresse dans l’étude du Jùdô, le sens de la confiance en soi-même, base de l’équilibre mental, se développe.
"L’adversaire est un partenaire nécessaire au progrès ; la vie de l’humanité est fondée sur cette base".
"Ambitions et Rivalités soigneusement dosées sont les stimulants du Progrès, mais en trop grande quantité, elles deviennent des poisons destructifs".
"le bon usage que l’on puisse faire d’une épée est de ne pas l’employer ; le plus mauvais, de s’en servir".
"La valeur d’une chose dépend de la façon dont on l’aborde mentalement et non de la chose en elle-même".
"Le principe de l’efficacité maximum quand on l’applique en vue de donner la clé de la vie sociale ou de la perfectionner aussi bien que quand on l’applique à la coordination de l’esprit et du corps (dans le sens de l’attaque et de la défense) demande en premier lieu ordre et harmonie parmi les membres en cause. Cela ne peut être obtenu que par les concessions qui conduisent à un bien être et à des bienfaits réciproques".
"L’utilisation efficace de l’énergie n’est possible que si les individus du groupe coopèrent, au lieu comme il arrive souvent de s’opposer et de se combattre. La prospérité du groupe exige l’entraide. C’est seulement par l’entraide et les concessions mutuelles qu’un organisme en nombre, grand ou petit, peut trouver sa pleine harmonie et réaliser des progrès sérieux. Le but général du jùdô est donc d’inculquer à l’homme une attitude de respect pour le principe de l’efficacité maximum et du bien être par la prospérité mutuelle et de le conduire à observer ces principes"
Jigorô Kanô
Du Ju-Jutsu
au Jùdô
Par Yvon Renelleau D’après « Histoire du Jùdô » Kôdôkan institute novembre 1962 Rappel historique de la fondation du Jùdô Kôdôkan 10 décembre 1860 : Naissance du fondateur Jigoro Kano. 1873 : Jigoro Kano est envoyé en pension. Enfant prodige, il est de faible constitution, jalousé et chahuté par les autres élèves. C’est à cette époque qu’il songe à faire du ju-jutsu mais à l’insu de son père qui considère le ju-jutsu comme un art révolu et vulgaire. 1877 : Jigoro Kano rentre à la faculté des lettres. Il devient disciple de Hashinosuke Fukuda Maître de ju-jutsu. Avec son fidèle élève-domestique Tsunejiro Tomita il pratique le ju-jutsu tous les jours. 1879 : À la mort de Hashinosuke Fukuda, Jigoro Kano reçoit les écrits de l’école et devient disciple d’un autre Maître Masashi Iso (ou Mataemon Iso) que Jigoro Kano considérera comme un grand Maître. 1881 : Au décès de Masatamo (ou Masashi) Iso, Jigoro Kano hérite des manuscrits de l’école. 1882 : Au mois de février (15e année de Meiji), Jigoro Kano rencontre Iikubo Tsunetoshi*. Cette même année Kano aménage un dojo au temple Eishogi et commence les premiers exercices avec le Maître Iikubo Tsunetoshi. Dans un discours fait en 1932, Jigoro Kano dit : « Kodokan est né à la 15e année de Meiji » soit 1882 1883 : Iikubo Tsunetoshi donne accès à Jigoro Kano aux densho** de Kito-ryu. 1884 : Jigoro Kano change le nom de ju-jutsu pour celui de Jùdô. *Iikubo Tsunetoshi était un ancien Samouraï,
Il mesurait près de deux mètres et avait environ 48 ans
lorsqu’il rencontra J. Kano. Il décède
la 21e année de Meiji (1888) SUR LES TRACES DU FONDATEUR Cette rétrospective de la période qui a conduit Jigoro Kano à fonder son école de Jùdô montre sa passion pour le ju-jutsu. Il est à noter que Jigoro Kano n’a que 21 ans lorsqu’il crée son école du Kôdôkan, juste après avoir rencontré Iikubo Tsunetoshi un des derniers Maîtres de Kito-ryu. Il semble que cette rencontre a donné à Jigoro Kano des éléments qui l’ont incité à fonder rapidement les bases de son école. Il est à noter qu’en 1884, tous les disciples de la première heure feront le serment de ne pas dévoiler les secrets de l’école du Kodokan. Pour marquer cet engagement, chaque élève signera un « cahier des voeux » avec un pinceau trempé dans son propre sang. Pour continuer mon raisonnement, je vous propose maintenant quelques extraits de «Histoire du Jùdô Kodokan Institute. Vol.XII N°5 » parut en novembre 1962 Page 70 En 1894 le 20 mai de la 27e année Meiji (1884) l’achèvement des travaux du dojo de Shita-Tomizaka fût prétexte à des réjouissances. À cette occasion de nombreux dignitaires furent invités. L’un d’eux Awa Katsu enthousiasmé, prit la plume et écrivit deux phrases qui furent encadrées et suspendues au mur en face de l’entrée. Elles devinrent la devise du Kodokan. « Désintéressé l’homme connaît les merveilles de la nature » « Dégagé de toute action, l’homme connaît toutes les finesses du mouvement » En 1962 ces deux phrases étaient toujours suspendues au mur en face de l’entrée du Kôdôkan. y.renelleau@orange.fr Page 2 Page 51 En 1932, pour le cinquantenaire de la création du Kôdôkan, Jigoro Kano fera un discours dans lequel il dit : Kodokan est né à la 15e année de Meiji…….et lorsqu’on y pense aujourd’hui, le Jùdô avait encore bien des points faibles à corriger. Page 95 J. Kano dit : ….Mais Kito-ryu, par laquelle j’ai appris à connaître l’excellence de « naga-waza », me le fit apprécier... Tous ces faits me donnent à penser que Jigoro Kano a découvert, avec les enseignements de Iikubo Tsunetoshi de Kito-ryu, un principe d’efficacité qui l’a incité à créer son école du Kôdôkan et il est certain, selon moi, que ce principe aura un certain effet pour imposer le Kôdôkan face aux autres écoles pratiquant le ju-jutsu. C’est pourquoi on comprend mieux le choix de Jigoro Kano d’intégrer dans l’enseignement de son école celui de Kito-ryu avec le Koshiki-no-kata qui est encore actuellement une référence pour l’obtention du 6e dan. Histoire du Jùdô édité par la revue Jùdô Kôdôkan relate de nombreux faits sur l’époque de la fondation du Kôdôkan. Le résumé ci-dessus permet d’établir une chronologie sur certains points qui demandent à être commentés. Tout d’abord, on peut s’interroger sur l’empressement de Jigoro Kano pour fonder son école alors qu’il n’a que 21 ans et qu’il dira lui-même que sa méthode comportait encore bien des points faibles au moment de la fondation du Kôdôkan. Il dira aussi que Kito-ryu lui a appris l’excellence du travail debout. Il serait intéressant également de connaître la nature des secrets que Jigoro Kano voulait protéger en faisant signer ses élèves avec leur propre sang. Toutes ces questions ont-elles une réponse ? Les réponses semblent liées à l’enseignement de Kito-ryu. En conservant le Koshiki-no-kata, Jigoro Kano nous a donné la possibilité d’étudier ce kata ancien qui semble pourtant éloigné de l’enseignement du Jùdô-Kôdôkan car, sur le fond, il ne renferme que deux techniques de mains, Uki-otoshi et yoko-wakare. Jigoro Kano a laissé beaucoup d’explications, de nombreux écrits et de nombreuses photos sur lesquelles il démontre différentes techniques et tout particulièrement Ju no Kata et Koshiki no Kata. Dans le livre « Jùdô Kodokan Illustré », à la page 20 Jigoro Kano explique : Mais j’en vins à penser que l’étude de ce tout puissant principe est plus importante que la simple pratique du ju-jutsu. Après de nombreuses années de recherche je pense avoir des explications. Pour étudier ce tout puissant principe, je pense qu’il faut suivre le chemin que Jigoro Kano et ses premiers élèves semblent avoir emprunté. Il nous a semblé judicieux dès début de cette recherche, avec Jean-Bernard Gardebien, de nous appuyer sur les deux techniques de mains du Koshiki no Kata pour continuer ensuite avec le Ju no Kata qui a été créé à l’époque ou Iikubo Tsunetoshi était en contact avec Jigoro Kano. Pour parvenir à n’utiliser qu’un minimum de force physique pour un maximum d’efficacité, il est indispensable pendant les uchi-komi et les katas de coordonner la respiration (kokyu) inverse car elle est la seule façon de rester en relation étroite avec notre tanden. Il faut aussi maintenir notre corps le plus vertical possible et faire des déplacements qui doivent maintenir en priorité la stabilité du tanden au dessus des appuis. Peut-être que cette approche de l’Histoire du Jùdô vous incitera à étudier uki-otoshi. Je ne doute pas qu’à un moment donné, vous serez en mesure de projeter votre adversaire en n’utilisant pas la force physique. Ce qui n’est pas une fin en soi, mais un début. http://evreux-dojoclub.over-blog.com/article-du-ju-jutsu-au-Judo-par-yvon-renelleau-101074858.html |
Histoire du Kodokan Jùdô Kodokan Jùdô a été fondé par Jigorô Kanô Shihan qui, dans sa jeunesse, a commencé à pratiquer le Jujutsu * comme un moyen de renforcer son corps fragile. a étudié à la fois les styles Tenjin Shinyo-ryu et Kito-ryu du Jujutsu classique, maîtrisant finalement leurs enseignements les plus profonds, et a complété cette formation avec un intérêt avide pour d'autres formes combatives. Intégrant ce qu'il considérait comme les points positifs de ceux-ci avec ses propres idées et inspirations, il a établi un corps révisé de technique physique, et a également transformé le principe traditionnel du Jujutsu de "vaincre la force par la flexibilité" en un nouveau principe d '"utilisation efficace maximale de la physique". et l'énergie mentale. " Le résultat fut un nouveau système théorique et technique qui, selon Jigorô Kanô, correspondait mieux aux besoins des gens modernes. Il a exprimé l'essence de ce système dans l'axiome « utilisation maximale efficace de l'énergie », un concept qu'il considérait à la fois comme la pierre angulaire des arts martiaux et un principe utile dans de nombreux aspects de la vie. Il a estimé que l'application pratique de ce principe pourrait beaucoup contribuer au développement humain et social, y compris la "prospérité mutuelle pour soi et pour les autres", qu'il a identifié comme le véritable objectif de la formation. Ce que Jigorô Kanô avait créé transcendait une simple technique pour embrasser un ensemble de principes pour se perfectionner. Pour refléter cela, il a remplacé jutsu (technique) dans le mot "Ju-jutsu" par le suffixe do (chemin) pour créer un nouveau nom pour son art : le jùdô. Il a nommé sa salle d'entraînement "Ko-do-kan" ou "un endroit pour enseigner le chemin". Kano a également été salué comme «le
père de l'éducation physique japonaise». En tant
que directeur de l'école normale supérieure de Tokyo,
il a créé une faculté d'éducation physique
générale visant à former des enseignants capables
d'apporter une éducation physique de qualité à
la jeunesse japonaise. Il a également aidé à
fonder la Japan Amateur Sports Association (Japan Sport Association)
et, en 1909, il est devenu le premier membre asiatique du Comité
international olympique. Aujourd'hui, la Fédération internationale de jùdô
comprend des représentants d'environ 200 pays et régions
(en 2013), avec des praticiens de tous horizons portant des uniformes
de jùdô
et marchant sur le tapis pour forger leur esprit, leur corps et leur
esprit. Le jùdô est aimé de toutes les générations. Vous pouvez voir des personnes de tous âges de six à plus de quatre-vingts ans, et des personnes de toutes professions, nationalités et sexes appréciant le jùdô au Kodokan. Ils ont tous leurs propres objectifs. Certains veulent être forts, certains veulent être en bonne santé, certains veulent renforcer leur esprit, certains veulent apprécier le sentiment agréable après avoir transpiré, certains veulent pouvoir se défendre, certains veulent devenir des instructeurs de jùdô, et certains sont déjà consacrés à la formation des autres. Pourquoi le jùdô attire-t-il des personnes de tous âges et des personnes aux objectifs si différents ? Le professeur Kano a créé le jùdô
à partir du Jujutsu comme moyen d'apprendre le grand principe
de l'humanité, et pas seulement d'apprendre le waza. Le principe de Waza Waza est basé sur le principe fondamental du jùdô, c'est-à-dire "Utilisation efficace maximale de l'esprit et du corps". Les théories de Tsukuri et Kake expriment le principe du point de vue de Waza. Tsukuri est composé de Kuzushi, ce qui signifie détruire la posture ou l'équilibre de votre adversaire et "se tenir prêt" pour faciliter votre attaque. Pour appliquer réellement votre technique envisagée, lorsque sa posture a déjà été brisée par Tsukuri, s'appelle Kake. Tsukuri et Kake peuvent également être appelés principes techniques du jùdô. Pendant que vous pratiquez Tsukuri et Kake, les deux dépendent du principe fondamental de "Bien-être et bénéfice mutuels" et "Efficacité maximale", vous pouvez comprendre et maîtriser le principe qui peut être appliqué à toutes les phases de la vie humaine. Vous passez de Waza à "Dô" en pratiquant le jùdô. |
Le prénom "Jigoro" est d'origine japonaise. Il est composé de deux kanjis qui signifient respectivement "bonté" et "rigueur". Le prénom "Jigoro" est souvent associé à des qualités telles que le respect des traditions, la discipline et la bienveillance. Jigoro est souvent décrit comme une personne disciplinée, déterminée et courageuse. Il fait preuve d'une grande force intérieure et d'une capacité à persévérer dans les situations difficiles. Jigoro est généralement très respectueux envers les autres et a une grande honnêteté et intégrité. Il est loyal envers ses proches et fait preuve d'une grande loyauté envers ses amis. Jigoro est également connu pour sa patience et sa capacité à rester calme même dans les moments de stress. Sa nature aimable et attentionnée fait de lui quelqu'un sur qui on peut compter en toute circonstance. Ce prénom est répandu au Japon, il peut être considéré comme empreint de prestige et de tradition. Sa sonorité exotique et sa rareté en font également un prénom original et singulier, qui peut séduire les parents en quête d'authenticité et de caractère pour leur enfant. Toutefois, sa popularité reste limitée en dehors de la sphère judoka et japonisante. Les variations du prénom "Jigoro" peuvent inclure "Jigorou" ou "Jigorô" en japonais, ou "Jigorow" en anglais. Ce prénom masculin d'origine japonaise est généralement porté par des hommes. Il est assez rare en dehors du Japon et est souvent associé à des traits de caractère tels que la force, la détermination et la discipline. Dans la culture japonaise, le prénom Jigoro est parfois utilisé pour évoquer des qualités de leadership, de respect et de tradition.
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Kano est un nom de famille japonais, souvent associé à des familles de samouraïs ou des lignées aristocratiques. Le mot « kano » en japonais peut signifier « possible » ou « capable », ajoutant une dimension de potentiel et de capacité au nom. En parallèle, au Japon, le nom « Kano » remonte à plusieurs siècles dans le contexte des arts martiaux et des beaux-arts. La famille Kano, notamment, a fondé l’école de peinture Kano, qui fut influente du 15e au 19e siècles. Au Japon, « Kano » est moins commun mais reste significatif, tant par son héritage artistique que par ses associations avec les arts martiaux. Dans d’autres parties du monde, notamment en Occident, « Kano » est peu fréquent. Dans le domaine artistique, la famille Kano est connue pour ses peintures distinctives qui ont orné les temples et les châteaux du Japon féodal. Leur influence sur l’art japonais est indéniable, avec plusieurs générations de peintres ayant continué à développer ce style au fil des siècles. « Kano » est un nom qui incarne à la fois tradition et potentiel. Les personnalités notables qui l’ont porté ont également contribué à renforcer son prestige à travers les âges.
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