"La force de persuasion se situe dans la pertinence logique de son discours"
" Je suis pour la vérité, peu importe
qui la dit. Je suis pour la justice, peu importe pour qui elle tranche. "
Malcom
X
On ne peut pas prouver que quelque chose n'existe pas et on n'a donc pas à le prouver.
"L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence"
Si la réalité est conforme à mes propos,
je peux prouver que j'ai raison mais on ne peut prouvé que j'ai tort.
Si la réalité est non conforme à mes propos, je ne peux
pas prouver que j'ai raison mais on ne peut pas prouver que j'ai tord non
plus.
Exemple de la lampe d'Aladin dans le désert du Sahara
:
Si on trouve la lampe d'Aladin dans le désert du Sahara alors j'ai
raison et on ne peut pas me dire que j'ai tort.
Si on ne trouve pas la lampe d'Aladin dans le désert du Sahara alors
je ne peux pas prouver que j'ai raison mais on ne peut pas prouver que j'ai
tort non plus.
Il en résulte que :
En matière de comunication, c'est à celui qui
détient l'information de la diffuser et non pas à celui qui
ne l'a pas de la chercher puisqu'il ne sait pas qu'il n'a pas l'information.
Pour cela, il faut en passer par trois étapes :
- s'assurer que l'autre écoute (recepteur près à recueillir
l'information)
- s'assurer que l'autre entende (recepteur recueil l'information)
- s'assurer que l'autre ai compris (recepteur traite l'information)
LES MAXIMES de H. Paul Grice 1- « Parlez dans l’ici et maintenant »,
ce qui oriente simultanément le contenu et les modalités
du discours : parlez au présent et « présentifiez
» ce dont vous parlez. https://www.cairn.info/revue-gestalt-2011-1-page-99.htm# H. Paul Grice avance l’idée que la communication est régie par un « principe de coopération » et des « maximes conversationnelles ». Selon le modèle inférentiel, la situation de communication dépend du fait que le destinataire a identifié l’intention de communiquer du locuteur. En effet, si le destinataire identifie un comportement comme un comportement communicatif, il est en droit d’espérer que le locuteur suit certaines règles implicites pour faire réussir la communication. Si le destinataire a connaissance de ces normes combinées au contexte, il lui est plus facile de détecter l’intention communicative. C’est ce que H. Paul Grice appelle le principe de coopération : Principe de coopération Maximes conversationnelles H. Paul Grice (1979) développe ce principe de coopération en neuf maximes, qu’il classe en quatre catégories : Maximes de quantité Maximes de qualité Maxime de relation Maximes de manière Le principe de coopération et l’ensemble des maximes permettent de résoudre un certain nombre de problèmes liés à la sous-détermination linguistique des énoncés. http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2008.foudon_n&part=145070 |
La différence entre discution argumentée et négociation :
Un dialogue doit toujours être utile et non dans le but de montrer à l'autre sa personnalité, de lui montrer qu'on a une personnalité ou d'imposer sa personnalité.
Une discution argument à pour but de trouver une solution à un problème alors qu'un négociation à pour but de trouver un compromis entre deux opposants.
"Tu veux toujours avoir raison !"
Lorsque quelqu'un vous dit ça c'est que :
- soit il confond discution argumentée et négociation
- soit il pense que vous avez de l'orgueil
- soit il pense que vous avez peur de passer pour quelqu'un qui manque
d'assurance
Il se peut également que vous ne cédiez pas pour ne pas laisser une porte ouverte à un pervers narcissique.
Lorsque vous changez d'avis, il arrive
parfois que vous passiez pour quelqu'un qui manque
d'assurance.
Lorsque vous ne changer pas d'avis, il
arrive que vous passiez pour quelqu'un d'orgueilleux.
Convenir aux autres :
Personne ne peut "convenir"
à tout le monde. C'est tout simplement impossible.
On doit être à
l'écoute des remarques et des points
de vue qu'on nous fait quelque soit l'interlocuteur mais on doit garder
à l'esprit que quelque soit l'interlocuteur il y a à en prendre
et à en laisser ("Si les jeunes ont tort de croire que l’intelligence
(intelligence discernante) peut remplacer l’expérience (intelligence
expérimentale), les gens mûrs ont tort de croire que l’expérience
peut remplacer l’intelligence
!"). L'échange de tous est profitable pour tous et l'union
fait la force. L'important c'est de se
donner à fond jusqu'au bout c'est à dire essayer,
de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire
de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce que
l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer
(kaizen).
Pourquoi mon interlocuteur ne change pas d'avis :
- parce qu'il a raison
- parce qu'il ne me comprend pas
- parce qu'il est de mauvaise fois
- parce qu'il a des œillères
à cause d'une trop grande certitude,
par paresse intellectuelle ou pas un manque d'assurance.
Le plus souvent soit l'interlocuteur ne change pas d'avis car il a raison ou parce qu'il a des œillères.
Exemple de types d'argumentation :
- l'argument
d'autorité : sous entendre la véracité d'un argument
par la citation d'une personne connue et légitime dans un domaine (ipsedixitisme)
- l'argument inertiel : sous entendre la fausseté
d'une théorie en la déformant en l'exagérant à l'extrême
- l'argumentation par l'absurde : démontrer la fausseté d'une
théorie en en montrant les conséquences absurdes, paradoxale ou
antinomiques
L’Art d’avoir toujours raison (Schopenhauer)
En cette période de débats politiques, la relecture de cet étrange essai de Schopenhauer, philosophe allemand, a quelque chose de revigorant et permet de cerner les enjeux rhétoriques de ces débats dont l’expression se réduit trop souvent à un spectacle médiatique, alimentés par les media trainers ou spin doctors dont le rôle est d’apprendre aux politiques comment appliquer ces techniques rhétoriques.
Schopenhauer livre dans l’Art d’avoir toujours raison une liste de stratagèmes pour celui qui souhaite convaincre en public. Convaincre ne signifie pas faire éclater la vérité, mais bel et bien vaincre un opposant sur le plan argumentatif. Cet essai fait d’ailleurs souvent référence à la sophistique, telle que Socrate la dénonçait. Mais Schopenhauer n’invite pas son lecteur à mentir, il donne une méthode pour se débarrasser et ridiculiser ses opposants en public. L’Art d’avoir raison est un guide de combat rhétorique, qui ne recule devant rien : ni la mauvaise foi, ni les vices de la raison. Cependant, l’Art d’avoir Raison est un ouvrage sérieux, qui prend pied dans l’anthropologie de Schopenhauer : c’est en effet la nature humaine de l’homme, grosse d’une “vanité inée” à laquelle s’ajoute une “mauvaise foi innée” qui conduit Schopenhauer à écrire ce guide rhétorique :
“La dialectique éristique est l’art de la controverse, celle que l’on utilise pour avoir raison, c’est-à-dire per fas et nefas. On peut en toute objectivité avoir raison, et pourtant aux yeux des spectateurs, et parfois pour soi-même, avoir tort. En effet, si un adversaire réfute une preuve, et par là donne l’impression de réfuter une assertion, il peut pourtant exister d’autres preuves. Les rôles ont donc été inversés : l’adversaire a raison alors qu’il a objectivement tort. Ainsi, la véracité objective d’une phrase et sa validité pour le débatteur et l’auditeur sont deux choses différentes (c’est sur ce dernier que repose la dialectique)”
Les 36 stratagèmes de la dialectique éristique selon Schopenhauer
1. L’exagération : Exagérer
les propos de son adversaires, les vôtres paraîtront alors plus
raisonnables. Exemple : Alors on le laisse faire ce qu'il veut ! |
2. L’homonymie : Manipuler le sens des propos de votre adversaire.
3. La généralisation : Généraliser un argument particulier et attaquer ensuite cette idée.
4. La parcimonie : Masquer vos conclusions jusqu’à la fin.
5. L’utilisation des croyances de votre adversaire contre lui.
6. La déformation des paroles de votre adversaire ou de ce qu’il cherche à prouver.
7. Le questionnement à outrance de votre adversaire, permettant de le déstabiliser.
8. Faire en sorte que votre adversaire soit en colère (une personne en colère est moins à même d’utiliser son jugement)
9. La manipulation des réponses de votre adversaire, pour parvenir à des conclusions différentes, voire opposées
10. Crier victoire même quand vos arguments sont vaincus.
11. En fin de débat, résumer vos conclusions en les posant comme des faits établis.
12. L’utilisation de métaphores qui vous sont favorables.
13. Utiliser une contre-proposition absurde à l’argument de votre adversaire et l’assimiler à son argument.
14. Essayez de bluffer votre adversair, en avançant vos conclusions même s'il refuse vos prémisses. Si votre adversaire est timide ou stupide, et si vous vous posséder beaucoup d’impudence et une bonne voix, la technique peut réussir.
15. Éluder une proposition trop difficile à prouver.
16. Pointer des soi-disant paradoxes ou contradictions dans la pensée de votre adversaire.
17. Ambiguïser tous les propos de votre adversaire. Par exemple, s’il parle de Dieu, parlez de « religion ».
18. La négation de la défaite. Si l’argument de votre adversaire est victorieux, ne le laissez pas conclure.
19. Généraliser. Si votre adversaire pointe une faiblesse dans vos arguments, parlez de fiabilité de la connaissance humaine, par exemple, ou en tout cas d’un point incontestable.
20. Piéger votre adversaire en le faisant admettre vos conclusions s'il reconnaît un seul de vos arguments.
21. Répondre au mensonge par le mensonge.
22. Mettez en doute tout propos de votre adversaire.
23. Étendre et exagérer les propos de votre adversaire. |
24. Utiliser des syllogismes.
25. Contrer les généralisations de votre opposant.
26. Retourner les arguments de votre adversaire contre lui-même
27. En cas de colère de votre adversaire, exacerbez-la
28. Rendre inaudible l’adversaire. Lorsque le public est composé d’individus profanes sur le sujet en débat, lui demander une explication sur un sujet long et technique, afin de le faire paraître compliqué et ennuyeux aux yeux du public.
29. Le déni. Si vous voyez que vous êtes battu, créer une diversion : commencer un autre sujet.
30. Utiliser des arguments d’autorité.
31. Feindre l’incompétence .Si vous ne savez pas répondre aux arguments de votre adversaire, déclarez que votre adversaire croit être plus compétent que tout le monde.
32. Pratiquer l’outrance : associer l’argument de votre opposant à une catégorie odieuse, par exemple l’obscurantisme ou le fascisme.
33. Dissocier théorie et pratique. Réfuter l’applicabilité des arguments de votre adversaire et les renvoyer à des chimères théoriques.
34. Postuler l’incompétence de votre adversaire en postant une question et en ne le laissant pas répondre.
35. Jeter la suspicion sur votre adversaire en lui prêtant des motifs inavouables.
36. Faire glisser les arguments sur un terrain personnel et devenir grossier, voire insultant.
https://la-philosophie.com/art-avoir-toujours-raison-schopenhauer
Classification des arguments :
Sophismes, logique erronée
Extension (Stratagème 1 et Stratagème 19), généralisation
caricaturale des positions adverses
Homonymie (Stratagème 2), ou glissement sémantique
Passage du relatif à l'absolu (Stratagème 3), ou changement de
contexte
Passage du particulier au général (Stratagème 11)
Déguisement d'une pétition de principe (Stratagème 6)
Fausse dichotomie (Stratagème 13) : forcer l'adversaire à adopter
ou rejeter une proposition (exemple : un référendum)
Distinguo subtil (Stratagème 17), pour échapper à un argument
adverse
Contre-exemple erroné (Stratagème 25), ou non-pertinent, ou faussement
contradictoire.
Retournement de l'argument adverse, retorsio argumenti (Stratagème 26),
mais de façon spécieuse.
Refus des conséquences (Stratagème 33) d'un argument adverse :
"cela est peut-être vrai en théorie, mais pas en pratique".
Détournement de l'attention, masquage des intentions
Dissimulation de nos intentions (Stratagème 4 et Stratagème
7), en forçant l'adversaire à admettre nos prémisses (Stratagème
4) et en le confondant par des questions nombreuses et rapides (Stratagème
7). Proche de la méthode (ou ironie) socratique.
Feindre d'adopter les positions de l'adversaire pour mieux les réfuter
(Stratagème 5)
par changement de l'ordre des questions (Stratagème 9)
par provocation (Stratagème 8)
par interruptions (Stratagème 18)
par diversion (Stratagème 29) : détourner le débat sur
un autre sujet, de préférence vaguement relié au débat
actuel et en adressant des reproches à l'adversaire.
Arguments dirigés personnellement contre l'adversaire
Argument ad hominem (Stratagème 16) : disqualifier l'adversaire en
montrant qu'il est en contradiction avec ses positions passées, ou son
propre comportement, ou ceux de ses partisans.
Argumentum ad personam (Stratagème 36 : dernier argument, intitulé
« Ultime stratagème ») : le plus déloyal, consistant
à attaquer la personne-même de l'adversaire de façon insultante
et blessante.
Argument ad auditores (Stratagème 28) : appel à l'auditoire visant
à marginaliser l'adversaire.
Argument ad verecundiam (Stratagème 30) : ou argument d'autorité,
faisant appel à des autorités respectées, ou des lois,
plutôt qu'à la raison, ceci en fonction du niveau de connaissance
de l'auditoire.
Dénomination (Stratagème 12) : péjorative pour désigner
les théories adverses, et inversement positive pour désigner les
nôtres.
Stratagème 14 (et Stratagème 20), fallacia non causae ut causae
: passer à la conclusion souhaitée, en la présentant avec
aplomb comme une conséquence logique des réponses de l'adversaire,
alors qu'il n'en est rien.
Stratagème 15 : piéger l'adversaire par une proposition juste
mais bancale, le forçant soit à la rejeter (et on pourra alors
prouver qu'il a tort), soit à l'accepter (et on pourra alors recourir
au stratagème 14).
Stratagème 24 : ou conséquences montées de toutes pièces
: extrapolation à partir des positions de l'adversaire amenant à
des conséquences absurdes ou dangereuses. Exemple : "Si on vous
laisse manifester contre le gouvernement, ce sera l'anarchie dans notre pays".
Exploitation de la colère de l'adversaire (Stratagème 27) suite
à une provocation (Stratagème 8) pour insinuer qu'on a touché
un point faible.
Exploitation de ce que l'adversaire ne répond pas à une question
(Stratagème 34) pour insinuer qu'il est de mauvaise foi.
Stratagème 31 : fausse modestie, ironie consistant à déclarer
ne rien comprendre aux arguments de l'adversaire, afin de le ridiculiser.
Stratagème 32 : amalgame des positions de l'adversaire avec une théorie
discréditée.
Stratagème 35 : ou argument ab utili : insinuer que les positions de
l'adversaire auraient des conséquences fâcheuses pour l'auditoire,
et mettre ainsi celui-ci de notre côté.
Autres statagèmes :
Stratagème 36 : noyer l'adversaire dans une logorrhée qui le déstabilise.
Stratagème 37 : exploiter une faiblesse de raisonnement de l'adversaire,
alors même qu'il n'a pas tort sur le fond, pour disqualifier globalement
ses arguments.