L'attention, le fait de mobiliser ses facultés mentales et physiques sur un sujet et une action (joriki)
L'attention est l’une des grandes fonctions cérébrales supérieures avec les phasies, les praxies, les gnosies, les fonctions mnésiques, les capacités intellectuelles qui permet de traiter, d’organiser et d’acquérir des informations qui influenceront par la suite nos comportements.
L'attention a aussi été réferée à l'allocation des ressources cognitives (dans une perspective de ressources cognitives limitées)
C’est donc une fonction cognitive puisque l’attention participe à un ensemble complexe du traitement de l’information formant un processus mental de haut niveau qui permet de contrôler et moduler la quasi-totalité de nos processus psychologiques en s’appuyant sur des représentations perceptives, conceptuelles ou motrices.
L’attention est aussi une fonction exécutive puisqu'elle participe à l’exécution d’une tâche ou d'un acte à travers la mise en œuvre, la poursuite, l'arrêt, ou le passage d'une activité à une autre. Les fonctions exécutives sont impliquées dans le contrôle attentionnel par des mécanismes d’inhibition (frein mental) et par la flexibilité cognitive qui permet le déplacement de l’attention d’un objet à un autre.
William James, le père de la psychologie américaine, a donné de l'attention une définition devenue classique :
« L'attention est la prise de possession par l'esprit, sous une forme claire et vive, d'un objet ou d'une suite de pensées parmi plusieurs qui semblent possibles [...] Elle implique le retrait de certains objets afin de traiter plus efficacement les autres . »
Les liens entre l'attention et la mémoire sont nombreux et complexes. Ainsi, un objet sur lequel on porte notre attention sera mieux mémorisé. On estime généralement que les processus attentionnels interviennent entre la mémoire sensorielle et la mémoire à court terme.
Son rôle :
L'attention est un facteur de l'efficience cognitive, qu'il s'agisse de percevoir,
de mémoriser ou de résoudre des problèmes. Les ressources
attentionnelles dont dispose un enfant, dépendent des caractéristiques
qui lui sont propres et de la situation dans laquelle il se trouve.
Canal unique de traitement La première hypothèse en psychologie cognitive fut celle de décrire le traitement de l'information comme affectée à un canal unique. Donc plusieurs informations ne pouvaient être traitées à la fois. Cette première hypothèse amena à rechercher l'étape du traitement de l'information où se posait le problème d'un tel goulet d'étranglement limitant la capacité en parallèle de multiples informations.
Dans les années 1960, et au début des années 1970, cette hypothèse fut remplacée par celle de ressources attentionnelles limitées.
On distingue des processus attentionnels automatiques et des processus attentionnels conscients et contrôlés. La détection automatique opère en parallèle : plusieurs éléments peuvent être traités simultanément. La prospection contrôlée opère en série : chaque élément est traité successivement.
Types d'attention :
En 1990, Goldstein et Goldstein soulignaient déjà que l'attention
s'avère un terme générique. Ils identifiaient une série
de ces mécanismes et proposaient que chacun d'eux constitue une composante
spécifique de l'attention. Bien que n’ayant pas dressé la
liste exhaustive de tous les mécanismes, d’autres chercheurs ont
depuis complété leurs observations. Les termes utilisés
ici pour décrire ces mécanismes attentionnels portent à
travers différentes études, des noms différents ou qui
se chevauchent en regroupant des mécanismes selon le modèle étudiés
et les différentes écoles de pensées neuropsychologiques
auxquels ils se réfèrent.
On peut diviser l'étude de l'attention en trois composantes : d'intensité, de sélectivité et de contrôle.
Contrôle Ces diverses conceptions ont permis l'émergence logique de la notion majeure de «contrôle attentionnel» à travers deux dimensions particulières.
- La première regroupe les aspects dits "quantitatifs" de l’attention dont la notion clé est celle d’intensité. - La seconde regroupe les aspects dits "sélectifs" dont la notion clé est celle de sélectivité.
Ce modèle de système attentionnel « Intensité / Sélectivité » constitue l’aboutissement des différentes recherches examinées jusqu’à présent.
L'attention soutenue, la Vigilance, l’Alerte phasique et tonique relève de la dimension intensité.
L’attention sélective et l’attention partagée relève de la dimension sélectivité.
Intensité :
La dimension d'intensité fait référence à la dimension
non-spécifique de l'attention, à l'état général
de préparation qui permet au sujet de traiter et de répondre à
une stimulation non déterminée de manière plus ou moins
efficiente. On peut la rapprocher de l'état général d'activation
cérébrale (arousal en anglais). Elle subit des variations cycliques
circadiennes et infra-circadiennes. Elle recouvre divers éléments
:
Alerte : l'état d'alerte d'un sujet correspond à la mobilisation
de la dimension intensive de l'attention, qui fait par exemple suite à
une consigne ou un signal avertisseur dans une tâche de psychologie expérimentale.
On distingue alerte phasique et tonique, notamment en fonction de la durée
de mobilisation. L'alerte phasique correspond à une préparation
attentionnelle brève (durée inférieure à une seconde)
alors que l'alerte tonique correspond à rester préparé
pendant une plus longue période (plus de 15 minutes). Dans l'alerte phasique,
on distingue en général deux concepts :
Vigilance : Il s'agit de la capacité à maintenir un niveau suffisant
d’efficacité attentionnelle au cours des tâches monotones
et de longue durée exigeant la détection d’évènements
qui se produisent rarement. En d’autres termes la vigilance est la capacité
d'être distrait par les stimuli significatifs en dehors de l'attention
concentrée.
C'est une tâche de détection au cours de laquelle le sujet doit
percevoir et rapporter la présence ou l’absence d’un changement
spécifié dans l’environnement. Le signal doit être
un stimulus ajouté ou retranché de l’environnement.
Attention soutenue : L’attention soutenue est la capacité à
maintenir sa concentration pour une période de temps normale correspondant
à son âge. Elle intervient dans des situations où le flux
d’informations est rapide ce qui nécessite, contrairement à
la vigilance, un traitement actif continu de la part du sujet. Il faut préciser
que pour de nombreux auteurs, tous les tests peuvent devenir des tâches
d’attention soutenue si leur durée est d’au moins 15 minutes.
Sélectivité La dimension de sélectivité
correspond à l'aptitude à sélectionner un élément
(stimulus ou une dimension perceptive comme la couleur, l'orientation d'une
ligne, la qualité vocale, etc.) d'une stimulation perceptive afin d'en
réaliser un traitement approfondi. Cette capacité serait rendue
indispensable par la limitation des ressources de tout système de traitement,
associée à l'énorme quantité d'information perceptive
disponible. Elle pourrait également s'appliquer à une représentation
interne. Cette attention sélective peut mettre en jeu différentes
opérations réalisant la même fonction. Différentes
hypothèses (qui ne sont pas toutes incompatibles) sont soutenues :
L'hypothèse de l'attention comme "faisceau attentionnel" (Posner,
1980) considère que le traitement des stimuli soumis à ce faisceau
feront l'objet d'un traitement approfondi, au détriment des autres stimuli.
On peut utiliser pour la compréhension de ce mécanisme le modèle
d’Eriksen et Yeh (1985) et d’Eriksen et St-James en (1986) «
du pinceau attentionnel »
L’attention peut ainsi prendre la forme d’un pinceau, extrêmêment
fin, réunissant une grande quantité de ressources attentionnelles
sur une source de stimuli données, mais, à l’inverse, l’attention
peut prendre également la forme d’un pinceau très large
distribuant sur une grande surface, la même quantité de ressources,
afin de s’adapter aux besoins de la tâche à accomplir selon
qu'elle exige focalisation ou partage des ressources.
En plus de ce rehaussement du traitement des cibles, une inhibition des stimuli
alentour est parfois postulée. Elle semble particulièrement nécessaire
lorsque ces stimuli non-pertinents sont saillants (i.e. se distinguent fortement
du fond sur lequel ils sont présents ou de leurs voisins).
L'hypothèse de la "fenêtre attentionnelle" est proche
de celle du faisceau attentionnel, mais considère plus spécifiquement
que toutes les informations externes à cette fenêtre ne font l'objet
d'aucun traitement et ne peuvent interférer dans un traitement plus central...
La problématique facilitation/inhibition
Il existe deux périodes dans l'étude de l'attention sélective en psychologie :
Au cours de la première période, qui relève d'une conception
traditionnelle de l'attention sélective, l'accent est mis sur la focalisation
sur la cible. L'attention va se focaliser sur la cible, ce qui va faciliter
le traitement attentif et donc dissiper le distracteur.
La seconde période est une conception dite nouvelle datant de 1990. Selon
cette conception, l'attention va d'abord se focaliser sur le distracteur. Il
faut donc inhiber ce distracteur afin de supprimer son influence sur la cible.
Dans la majorité des cas, il s'agit d'une inhibition active, consciente,
intentionnelle.
L'attention partagée Aussi nommée "attention divisée",
il s'agit de la capacité à traiter simultanément deux ou
plusieurs catégories d'informations
pertinentes, qui dépend de l'état de vigilance et des processus
cognitifs du contrôle de l'attention. De cette capacité dépendent
le raisonnement et la résolution
de problèmes. Elle est utilisée particulièrement dans
la lecture (déchiffrage, compréhension du texte) ou dans l’écriture,
(s’appliquer au graphisme et respecter l’orthographe). L'attention
partagée permet aussi l'interactivité du discours dans les activités
sociales, parler d'une part, observer la réaction que provoque un message,
éventuellement le modifier.
Le traitement automatique de l'attention chez l'être humain La gestion des ressources attentionnelles est totalement dépendante du concept de l'automatisation d'une tâche. Est définie en tant que tâche automatisée tout traitement de l'information devenu si routinier et efficace, qu'il ne réclame plus la mobilisation que d'un minimum de ressources attentionnelles conscientes. L'activité automatique se produit sans intention et n'interfère pas avec une autre activité mentale.
Plus on utilise des processus cognitifs automatisés, plus on libère des ressources attentionnelles.
Le contrôle attentionnel permet un réglage de l’action en cours, mais contribue aussi à l’apprentissage (seicho) et à l’automatisation. Depuis les années 2000, des progrès significatifs ont été apportés dans le domaine du traitement automatique de l'attention chez l'être humain : détection, évaluation, mais également guidage . Principalement étudiée dans le cadre des EIAH, la compréhension, et à fortiori la maîtrise, de l'attention humaine est un des éléments clés du travail et de l'apprentissage (seicho)
L'observation de l'environnement :
- large externe : le shiaijo
entier : le parking, l'entrée, les vestiaires
(qui peu donné lieu à des phobies)
L'agoraphie : peur des lieux publics et de s'éloigner de son domicile. |
L'ochlophobie : peur de la foule en tant que masse oppressive. |
La phonophobie : Peur des bruits, des voix et d'être appelé. |
- étroite externe : l'endroit où est posé le sac, la salle d'entraînement, la surface de compétition
- large interne : alimentation, échauffement, se couvrir, boire (qui peu donné lieu à des phobies)
Atychiphobie | Peur de l'échec |
Kakorrhaphiophobie |
- étroite interne : se concentrer sur les combats (joriki), les techniques, tactiques et stratégies
L'obervation de l'environnement est lié à la concentration dont l'intensité évolue en fonction du temps.
Troubles d'apprentissage :
Un trouble d'apprentissage est spécifique à une fonction cognitive, ces troubles sont très divers :
Trouble du langage
Expression orale : dysphasie ;
Trouble de l'orthographe : dysorthographie ;
Trouble de la lecture : dyslexie ;
Autres troubles d'apprentissage
Trouble de l'écriture : dysgraphie ;
Trouble arithmétique : dyscalculie ;
Trouble de la coordination motrice ; dyspraxie
Trouble déficitaire de l'attention ; trouble dysattentionnel
Trouble de perception visuelle ;
Trouble de la mémoire ;
Trouble du décodage de l'information ;
Trouble des fonctions exécutives ; trouble dysexécutif
Le DSM IV liste les troubles suivants :
315.00 Trouble de la lecture
315.1 Trouble du calcul
315.2 Trouble de l'expression écrite
315.9 Trouble des apprentissages non spécifié
Les troubles "dys" sont des troubles spécifiques durables, qui concernent les dysfonctionnements, plus ou moins sévères, des fonctions cognitives du cerveau relatives au langage, à l'écriture, au calcul, aux gestes et à l'attention. Les personnes qui en souffrent n'ont pas de déficience intellectuelle globale.
Il s'agit des pathologies suivantes :
dyscalculie - trouble dans les apprentissages numériques
dysgraphie - difficulté à accomplir les gestes de l'écriture
et du dessin
dyslexie - trouble de la lecture
dysorthographie - également appelé trouble de l'acquisition de
l'expression écrite
dysphasie - trouble lié au développement du langage oral
dyspraxie - trouble de la capacité à exécuter des mouvements
déterminés
Dysharmonie psychotique - trouble envahissant du développement
Dysplasie cléidocrânienne - maladie constitutionnelles de l'os
Dyslipidémie - concentration anormalement élevée ou diminuée
de lipides (cholestérol, triglycérides, phospholipides ou acides
gras libres) dans le sang.
Dyskinésie - il s'agit d'une activité motrice involontaire, lente
et stéréotypée affectant préférentiellement
la face (langue, lèvres, mâchoire) s’étendant au tronc
et aux membres, comme le tremblement, la chorée, la dystonie, les myoclonies,
l'astérixis, les tics.
Dyskinésie tardive - un effet indésirable induit par les traitements
neuroleptiques ou chez les enfants, comme effet secondaire de médicaments
contre les troubles gastrointestinaux. C'est un effet indésirable de
type extrapyramidal.
Dysmorphophobie - la crainte obsédante d'être laid ou malformé.
Dystonie - un groupe de maladies caractérisées par des troubles
moteurs.
Dystrophie - désigne toute altération cellulaire ou tissulaire
acquise, liée à un "trouble nutritionnel" (vasculaire,
hormonal, nerveux, métabolique).
Dysarthrie - désigne des troubles de la parole lié à des
lésions nerveuses.
Personnes atteintes :
Le nombre de personnes atteintes varie considérablement selon les études,
les pays et les époques. Suivant la nature des troubles que l'on inclut
dans l’étude et le degré de sévérité
pris en compte, les chiffres varient de 1 à 10%. Pour la France
on parle de 6 à 8% de cas parmi la population. On peut considérer
que 4 à 5 % des élèves d’une classe d’âge
sont dyslexiques, 3% sont dyspraxiques et 2% sont dysphasiques, mais aucune
étude fiable ne fait référence.