Jigorô Kanô |
Si le jùdô peut, extérieurement, paraître le fait marquant de la vie de Jigorô Kanô, on doit souligner l'importance de sa carrière au sein du Ministère de l'Éducation Nationale et son rôle déterminant dans la définition des bases du sport et de l'éducation physique au Japon. Sa vie toute entière fut dédiée à une cause qu'il définit en ces termes :
" Rien n'a plus d'importance que l'éducation ; l'enseignement d'un seul homme sage peut atteindre des multitudes et le savoir d'une génération peut profiter à cent autres. "
Jigorô Kanô naquit à Mikage une petit ville près
de Kobe dans le district de Hyogo (Japon), à l'aube de l'ère Meiji
le 10 décembre 1860 dans
une famille de cinq enfants (trois frères et deux sœurs), il était
le troisième fils de Jirosaku Mareshiba Kanô, intendant naval du
shogun Tokugawa (le gouverneur suprême nommé directement par l’empereur)
et sa femme, Sadako. Ce titre n’était probablement qu’un
titre honorifique. La famille Kanô tirait son aisance financière
de la production de saké la boisson nationale japonaise obtenue à
partir de la fermentation du riz. Il se maria avec Sumako Takezoe, fille de
Seisi Takezoe qui était ambassadeur du Japon en Corée. Ils eurent
neuf enfants, six filles et trois garçons.
À neuf ans, il perdit sa mère. Son père fut alors nommé
à Tokyo. Collégien puis étudiant brillant, il s'intéressa
de près à la culture occidentale. Jigorô Kanô arriva
à Tokyo en 1871 où il suivit de brillantes études à
la faculté des sciences politiques
et des lettres. N'étant pas doté par la nature d'une musculature
impressionnante, il commença par s'essayer à l'athlétisme,
au tennis, au baseball mais il n'y trouva pas ce qu'il recherchait. Il fonda
quand même le premier club de baseball du Japon.
En 1877, il rentre à l'Université Impériale de Tokyo.
En 1881, il obtient sa licence de lettres et de sciences politiques.
En 1882, il termine ses études de sciences esthétique et morale.
En 1886, il fut plusieurs voyages en Europe.
En 1891, il se marit avec Sumako Takezoe, fille de Seisi Takezoe, ambassadeur
du Japon en Corée. Ils eurent neuf enfants (six filles et trois garçons).
En 1909, il est le premier japonais à être membre du Comité
International Olympique.
En 1911, il est élu président de la Fédération Sportive
Japonaise et fonde l'Association Athlétique du Japon et en devient Président.
En 1915, il crée la revu "Kôdôkan",
et reçoit de la main du roi de Suède la médaille des 7e
Jeux Olympiques.
En 1920, il assiste aux Jeux Olympiques d'Anvers.
En 1922, il rencontra maître Funakoshi
Gishin, père du Karate
moderne, et l'invita à une démonstration dans le cadre du Kôdôkan.
En 1930, il rencontra Maître
Morihei Ueshiba, fondateur de l'aïkidô.
Il décida d'envoyer plusieurs de ses élèves étudier
l'Aïkidô.
Mais il était trop tard pour créer une synthèse de tous
les anciens Bùdô. D'autres maîtres avait pris place dans
le monde du Bùdô, auquel la jeunesse japonaise s'intéressait
désormais de plus en plus. Les grandes voies du combat à "mains
nues" : Aïkidô,
Jùdô, Karate
continueront d'évoluer séparément. Jigorô Kanô
devait partager dans un monde où quelques trente ans auparavant, il avait
été un des seuls à croire encore en un avenir des anciens
arts martiaux de son pays.
En 1933, il visita une nouvelle fois l'Europe et proposa Tokyo pour les Jeux
Olympiques de 1940.
Jigaro fut conseiller auprès du ministère de l'Éducation
nationale et professeur à l'École normale supérieure. Il
effectua de nombreux voyages au travers du monde pour faire connaître
l'école du Kôdôkan
mais aussi comme délégué olympique du Japon.
En 1936, il assiste aux Jeux Olympiques de Berlin.
En 1938, au Caire, il proposa lors de la réunion du Comité Olympique
pour la préparation des jeux qui devaient se dérouler à
Tokyo en 1940 de faire admettre le Jùdô
aux J.O. Il mourut d'une pneumonie foudroyante le 4 mai 1938 à l’âge
de 77 ans, 6 mois et 7 jours à 06h33 sur le paquebot Hikawa Maru en provenance
du Caire deux jours avant d'arriver à Yokohama.