Être enseignant |
Le niveau de l'enseignant :
Autrefois, le fait de devenir ceinture noire suffisait car le niveau d'exigence
était plus élevé car la ceinture noire était considérée
comme étant un aboutissement prestigieux réservé aux meilleurs.
Échouer à cette examen était considéré comme
normal tant les exigences était très élevées. Aujourd'hui,
le niveau technique exigé
est moindre mais au bénéfice de la pédagogie et aujourd'hui
du rapport avec le club et les parents. Le grade de l'enseignant ne reflète
cependant pas directement le niveau technique
de l'enseignant mais indirectement le niveau d'intérêt qu'il a
donné à son niveau technique.
Le niveau de l'enseignant (culturel, technique
et efficience) doit être
beaucoup plus élevé que le niveau de son enseignement pour pouvoir
répondre aux questions très pointues de certains élèves.
L'enseignant est là à la fois pour aider les élèves à apprendre (pédagogie, donner les moyens, ghi), pour qu'ils apprennent (les motiver, atteindre un but, shin) et pour entretenir leur physique (tai). La réussite de l'élève est la conjugaison entre les efforts de l'élève et les efforts de l'enseignant.
Le dictionnaire de l'éducation de Legendre, Larousse 1988 indique que l'enseignement est le processus de communication en vue de susciter l'apprentissage.
Dans cette perspective, enseigner devient un concept beaucoup plus extensif; enseigner, n'est pas seulement transmettre une information mais c'est surtout provoquer ou encore organiser ou encore faciliter ou gérer un apprentissage. Nous retiendrons surtout la notion de gestion des apprentissages car, après tout, le terme de gestion englobe à la fois la facilitation (pédagogie) et l'organisation de l'apprentissage (didactique).
Enseigner et apprendre sont deux concepts tout à fait indissociables tout comme vendre et acheter. Qu'est-ce que vendre ? C'est parler ou vouloir convaincre le client, mais plus fondamentalement vendre c'est provoquer l'achat, s'il n'y a pas d'achat, il n'y a pas de vente. De même, s'il n'y a pas d'apprentissage, il n'y a pas d'enseignement digne de ce nom.
Un bon enseignant est donc un " organisateur de situations d'apprentissage ". En fait, un enseignant, c'est quelqu'un qui fait du management, c'est à dire qui coordonne les activités de certaines personnes en vue d'atteindre des objectifs dûment définis. L'enseignant est un manager et pas simplement un dispensateur d'informations.
D'après William
Glasser, on retient :
- 10% de ce que nous lisons
- 20% de ce que nous entendons
- 30% de ce que nous voyons
- 50% de ce que nous voyons et entendons
- 70% de ce que nous débattons
- 80% de ce que nous essayons
- 95% de ce que nous enseignons
"Les gens n'écoutent que la moitié, comprennent qu'un quart et racontent le double."
Cependant, aucun enseignant
ne peut "passer"
avec tout le monde. C'est tout simplement impossible. L'enseignant
doit être à l'écoute des conseilles et des remarques qu'on
lui fait quelque soit l'interlocuteur mais il doit garder à l'esprit
que quelque soit l'interlocuteur il y a à en prendre et à en laisser
("Si les jeunes ont tort de croire que l’intelligence
(intelligence discernante) peut remplacer l’expérience (intelligence
expérimentale), les gens mûrs ont tort de croire que l’expérience
peut remplacer l’intelligence
!"). L'échange de tous est profitable pour tous et l'union
fait la force.
Le paradoxe qui fait qu'un même enseignant
peut-être à la fois critiqué ("Passer pour un idiot
aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet.")
et félicité est dû à la variabilité de sa
performance (seika) (condition humaine) mais aussi et surtout au fait que les
desiderata et les représentations
des élèves et ou des parents varient d'un individu à l'autre.
Un adhérent content n'ira que très rarement le faire savoir à
la direction du club mais le plus souvent directement à l'enseignant.
Inversement, un adhérent mécontant n'ira que très rarement
le faire savoir à l'enseignant
mais le plus souvent à la direction du club ("l'arbre qui tombe
fait plus de bruit que la forêt qui pousse"). Reste à
la direction du club à évaluer le degré de confiance
qu'elle a dans son enseignant.
Un bon enseignant est celui qui
connait les faiblesses et les points forts de son enseignement et qui se sert
de cette connaissance pour ne pas être pris en défaut en cours
et pour orienter ses recherches afin de progresser. Une bonne direction est
celle qui sait correctement évaluer l'enseignant
qu'elle emploi (ce qui demande un minimum de suivi) et qui le soutiendra ou
qui prendra les mesures qu'elle jugera
utiles à son endroit ("le diamant ne se trouve jamais à
l'état brut, il est rare et convoité. Il en devient ainsi précieux,
comme beaucoup de choses dans votre vie. Sachez le voir, l'apprécier
au delà d'un banal caillou, car d'autres, au regard plus averti, lui
donneront une valeur et le mettront hors de votre portée"; "La
règle d'or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous
ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu'une
partie de la vérité et sous des angles différents").
L'important est d'essayer, de ne
jamais perdre l'espoir et en toutes circonstances, de faire
de son mieux pour ne pas avoir de regret. L'enseignant
doit avant tout avoir foi en ce qu'il fait et rechercher inlassablement à
s'améliorer (kaizen).
Même si l'élève gagne toutes les compétitions, passe
le grade maximum de son âge
avec les connaissances techniques
qui l'accompagnent, il se peut très bien qu'un jour il vienne voir son
enseignant pour lui dire qu'il
n'est plus satisfait de son cours. L'élève ne se posera pas la
question de savoir combien de week-end, combien de soirées ou quelle
misère
sexuelle
cela engendre souvent, l'enseignant
a consacré pour lui au lieu de s'occuper de sa famille, il peut n'avoir
aucune reconnaissance voir même le critiquer. L'enseignant
doit savoir prendre sur lui et faire le deuil de cette relation. Il doit s'occuper
de ceux qui restent et continuer à vivre sa passion. Les critiques sont
souvent provoquées par la différence entre le point de vue du
spécialiste et celui du simple amateur.