Le Brevet Fédéral de moniteur de Jùdô de la FSGT

Le brevet fédéral de Moniteur jùdô Jùjutsu FSGT
le 30 mai 2012


1) Un besoin de compétences

En 1984 la commission sportive fédérale (CSF) de jùdô crée le Brevet Fédéral d’Animateur de jùdô. L’idée de départ était d’assurer une formation minimale de tous les animateurs de jùdô des clubs affiliés FSGT. A la fin des années 1990, ce diplôme se transforme en Brevet Fédéral de Moniteur de jùdô (BFMJ) du 1er degré.

En 2004, le deuxième degré est créé dans une logique de perfectionnement des compétences techniques et pédagogiques, et de formation continue.

2) Une obligation de moyen

D’une manière générale, chaque organisateur d’une activité doit s’assurer que toutes les conditions sont réunies pour assurer la sécurité des pratiquants. Ces conditions peuvent être fixées par la loi, mais aussi par le bon sens.

Par exemple, en matière d’animation rémunérée, le code du sport (article 212-1) pose le principe pour toute qualification professionnelle d’une obligation de compétences en matière de protection des pratiquants et des tiers.

Le même article précise plus loin que l’exercice des fonctions d’enseignement, d’animation, d’entraînement ou d’encadrement à titre rémunéré ou bénévole, est incompatible avec une condamnation pour crime ou délits relevants d’un certain nombre d’articles du code pénal, du code de la santé publique et même du code général des impôts.

Au delà de ce que précise le code du sport, en terme de protection des pratiquants et des tiers, il convient de rappeler la nécessité de prudence. Sans qu’il y ait un dommage apparent voire même un lien de causalité, les personnes physiques ou morales peuvent être tenues responsables pénalement du fait d’un manquement à une obligation de prudence ou de sécurité. Pour éviter autant que faire ce peut de commettre une faute d’imprudence ou de négligence, il faut rappeler la nécessité de surveillance constante des pratiquants, notamment des mineurs. Cette exigence peut poser un problème lors d’animations reposant sur les principes d’une pédagogie de l’autogestion où l’encadrement a défini une tâche d’organisation de l’activité par les pratiquants entre eux.

Dans le souci d’optimiser les capacités physiques des pratiquants, qu’il s’agisse d’initiation ou de perfectionnement, en respectant les ressources et les potentialités de chacun, il est indispensable que chaque moniteur dispose de savoirs-faire. En effet, une mauvaise évaluation des capacités physiques des jùdôkas, un manquement à un échauffement préalable ou une consigne pas suffisamment claire ou précise sont autant d’exemples qui témoignent d’une nécessité de former l’encadrement des clubs pour surpasser ces lacunes ou ces erreurs.

Par ailleurs, il peut être reproché à un club sportif un manquement à une obligation de prudence ou de sécurité s’il ne met pas ses adhérents dans des conditions optimales de pratique. Au delà du respect des garanties d’hygiène, de technique et de sécurité, les clubs doivent veiller à ce que l’encadrement dispose des compétences nécessaires et suffisantes pour ne pas mettre en péril la santé et la sécurité des pratiquants.

Cette compétence reposant principalement sur des savoirs faire techniques et pédagogiques, peut être justifiée par la détention d’une qualification. C’est une des raisons pour lesquelles la CSF jùdô a opté pour la délivrance des brevets fédéraux de moniteur de jùdô.

3) Une reconnaissance institutionnelle

Le BFMJ est une qualification concernant l’encadrement bénévole qui est reconnue dans le cadre de l’article 212-2 du code du sport : (extrait) « les fédérations sportives agréées assurent la formation et le perfectionnement de leurs cadres. »

Le BFMJ permet à son titulaire d’être dispensé des tests liés aux exigences préalables à l’entrée en formation au Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport (BPJEPS) pour les spécialités « Activités Physiques pour Tous » et « Loisirs tous publics ».

La détention du BFMJ peut être pris en considération par le jury dans le cadre du dépôt par le candidat d’un dossier de demande de validation des acquis de l’expérience (VAE) pour l’obtention du BEES 1er degré option jùdô. En effet, le brevet fédéral délivré par la FSGT certifie des connaissances, des aptitudes et des compétences acquises soit dans le cadre d’une formation, soit sanctionnées par un examen.

Dans un autre registre, l’expérience d’animation qui découle de l’utilisation du BFMJ, peut être également pris en compte pour répondre aux conditions d’accès à la VAE (36 mois et 2400 heures d’expériences salariées, non salariées ou bénévoles dans le champ du diplôme demandé) et obtenir de l’administration Jeunesse et Sports un avis de recevabilité favorable de la première partie du dossier VAE pour ensuite déposer devant le jury concerné le dossier complet.

Hormis les grades Dan délivrés par la Commission spécialisée des Dan et grades équivalents conformément à l’article 212-5 du code du sport, le titulaires du BFMJ sont autorisés à délivrer des grades Kyu (jusqu’à la ceinture marron).

Enfin, le BFMJ permet à son titulaire d’accréditer des candidats aux passages de grade organisés par les CORG.

NB : Dans le cadre de la rénovation du BEES 1er degré option jùdô, la FSGT travaille avec d’autres fédérations sportives sur le projet de construction d’un certificat de qualification professionnelle arts martiaux (jùdô, karaté, taekwondo, aïkido …). À terme, il s’agit de créer des passerelles entre le brevet fédéral de moniteur de jùdô (1er et 2e degré) et le CQP.

http://www.fsgt.org/spip.php?article311