Être jùdôka |
Le « ka », de jùdôka, c’est la maison ou la famille. Être jùdôka, c’est avoir trouvé dans la communauté du jùdô une famille, c’est se sentir chez soi dans cet espace, mais c’est aussi en être l’abri, la maison, l’écrin, c’est prendre la responsabilité de l’entretenir, de veiller sur le jùdô, sur cette culture.
Un footballeur est une personne qui dispute des matchs de football. S'il ne dispute plus de match, ce n'est plus un footballeur, c'est un ancien footballeur. Un jùdôka en revanche n'est pas qu'une personne qui pratique sur un tatami de jùdô mais une personne qui suit un cheminement intérieur (démarche personnelle) consistant à tendre vers un principe directeur logique et rationnel (ni religion ni magie) à but pragmatique, basé sur l'adaptabilité (jù) du corps (tai) et de l'esprit (ghi) et de l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai kyoei) afin d'obtenir le bon et habile usage de l'énergie (seiryoku zenyo) dans toutes les situations dans le but de tendre vers le bien-être et le développement humain (kojin no kansei). Parvenir à suivre cette ligne de conduite dans la vie de tous les jours nécessitant un dévouement (shin) constant envers soi et les autres. On peut être jùdôka depuis son éveil intellectuel au monde jusqu'à sa mort. Tout comme dans l'allégorie de la caverne de Platon, une fois qu'on sait, on ne peut plus ne pas savoir et on ne peut plus se taire.
Comment reconnaitre un jùdôka :
- il respecte le principe du bon
usage de l'énergie (seiryoku zenyo)
- il respecte
le principe de l'entraide et la
prospérité mutuelle (jitai kyoei)
- la compétition n'est pas un but mais un moyen
- la règle appliquée à la compétition ne s'applique
qu'à la compétition
Étymologie
Du japonais jùdôka (1882), de ju (souplesse), do (voie) et ka (spécialiste, expert). Traditionnellement ceux en dessous du rang de 4e dan étaient appelés kenkyu-sei (stagiaires) ; et seuls ceux de 4e dan ou plus étaient appelés "judoka". (Le suffixe -ka, lorsqu'il est ajouté à un nom, signifie une personne ayant une expertise ou des connaissances particulières sur ce sujet).
Symbolisation du concept « ka »
Le caractère superpose l'image d'un cochon et celle
d'un toit.
La raison de cet assemblage est un peu obscure ; s'il s'agit d'un idéogramme,
ce peut être pour symboliser ce que possède essentiellement
une famille, son toit et son cheptel ; s'il s'agit d'un tableau (ce qui
est plus douteux), ce peut être parce que « les porcs vivent
autour des maisons des paysans chinois, et y ont leurs entrées comme
les chiens, pour certains nettoyages ».
Signification de base de maisonnée et dérivation sémantique
- Maison, demeure.
- Tous ceux qui sont d'un même sang, et qui portent le même
nom de famille
- Une classe de personnes, une école de philosophes, une secte.
- Mari, fiancée
- Suffixe qui marque les noms de personnes.
- Tout ce qui forme comme une seule famille ou un seul patrimoine, famille
sociale.
- Domaine concédé temporairement par le prince à un
ministre d'état ou à un grand préfet.
Suffixe 1 - Expert, spécialiste :
Exemples :
- ongakuka (« musicien »)
- kenchikuka (« architecte »)
- sakkyokuka (« compositeur »)
- shisoka (« un penseur »)
- seijika (« homme/femme politique »)
- senmonka (« expert, spécialiste
»)
- chojutsuka (« écrivain »)
- tokushika (« personne généreuse,
volontaire, bienfaiteur »)
- mangaka (« auteur de manga »)
- rakunoka (« exploitant laitier »)
Un expert étant au minimum 4e dan,
les pratiquants du jùdô
en dessous du 4e dan s'appellent au Japon des "jùdôshugyosha"
Pratiquant du jùdô
en dessous du 4e dan de "shugyo" = pratiquant d'étude,
poursuite de connaissance, entraînement et "sha" = personne
ou pratiquant
Suffixe 2 - Maison (famille) de :
Exemples :
- burubonke (« La Maison de Bourbon »)
- hapusuburukuke (« La Maison de Habsbourg
»)
Être un jùdôka peut donc signifier :
- être un membre de la famille du jùdô
et donc reconnu comme un de ses membres (étymologie de la maison)
- être un expert ou spécialiste du jùdô
(étymologie de l'essence)
- être un pratiquant de jùdô
sur le tatami (comportemental)
- suivre un principe directeur
logique et rationnel (ni
religion ni
magie) à but pragmatique, basé sur l'adaptabilité (jù)
du corps (tai) et de l'esprit
(ghi) et de l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai
kyoei) afin d'obtenir le bon et habile usage de l'énergie (seiryoku zenyo) dans toutes les situations dans
le but de tendre vers le bien-être
et le développement humain (kojin no kansei). Parvenir à suivre
cette ligne de conduite dans la vie de tous les jours est un cheminement
intérieur (démarche personnelle) de toute une vie (do mu kyoku)
nécessitant un dévouement
(shin) constant envers soi
et les autres. Le jùdôka tend à s'adapter
(Jù) aux problèmes
qui lui font face plutôt qu'à leur résister (go) pour
obtenir le maximum d'efficacité
(philosophique)
... mais certainement pas un simple licencié !
https://fr.wiktionary.org/wiki/judoka
https://fr.wiktionary.org/wiki/%E5%AE%B6#ja
Dans la vie quotidienne :
Se réaliser et contribuer à la société en utilisant
de la façon la plus efficace la force du corps et celle de l'esprit
(choix correcte de vêtements, de la nourriture, du logement, etc.).
Le jùdôka doit aussi sans cesse se former, réfléchir
à sa pratique, à sa vie, son métier, la société
qui l'entoure, son pays, les relations internationales. Tous les jùdôkas
doivent se comporter selon l'image d'un idéal.
Peut-on ne pas être un jùdôka et être
titulaire qu'un grade conséquent ?
Cela dépendant quel aspect de la définition vous retenez.
Si être jùdoka c'est :
- être un membre
de la famille du jùdô et donc reconnu comme un de ses membres (étymologie
de la maison) alors oui pour certains et non
pour d'autres
- être un expert (4e dan minimum) ou spécialiste du jùdô
(étymologie de l'essence) alors non
- être un pratiquant de jùdô
sur le tatami (comportemental)
alors non
- suivre un principe directeur
logique et rationnel (ni
religion ni
magie) à but pragmatique, basé sur l'adaptabilité (jù)
du corps (tai) et de l'esprit
(ghi) et de l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai
kyoei) afin d'obtenir le bon et habile usage de l'énergie (seiryoku zenyo) dans toutes les situations dans
le but de tendre vers le bien-être
et le développement humain (kojin no kansei). Parvenir à suivre
cette ligne de conduite dans la vie de tous les jours est un cheminement
intérieur (démarche personnelle) de toute une vie (do mu kyoku)
nécessitant un dévouement
(shin) constant envers soi
et les autres. Le jùdôka tend à s'adapter
(Jù) aux problèmes
qui lui font face plutôt qu'à leur résister (go) pour
obtenir le maximum d'efficacité
(philosophique) alors oui
Le judo n’est pas une passion, c’est un mode de vie. Au japon,
il y a 3 catégories :
- Les judo players, ce sont ceux qui viennent pratiquer occasionnellement.
- Les judokas viennent toute leur vie, du matin au soir, c’est leur
vie.
- Les judobakas, ce sont les fous de judo.