L'histoire des grades |
Les grades en jùdô
Bref historique Les divers grades en jùdô en font une spécificité par rapport à la grande majorité des autres disciplines sportives, mais il faut se souvenir que le jùdô est issu du japon où le système hiérarchique est très répandu dans de nombreuses activités courantes. Jigorô Kanô le père du jùdô, n’a jamais eu de grade en jùdô, mais ayant pratiqué des jujutsus, qui sont la base du jùdô, il a reçu un menjo (certificat) attestant qu’il a étudié la totalité des techniques du ryu (école) soit le Menkyo kaiden, le grade le plus élevé. Les écoles de jujutsu avaient un système de gradation comme suit: KiriKami shoden D’où les titres de : Renshi, Kyoshi, Hanshi, Meijin. Shihan. Un certain nombre de ses premiers élèves avaient ce genre de grades. Il leur a accordé une équivalence dans son propre système soit les « dan » qu’il échelonna de un à dix. Tous les détenteurs de dan avaient le privilège de porter une ceinture noire. Ils formaient le groupe des yudansha De ce groupe est issu un sous-groupe formé des détenteurs des 6e à 10e dan qu’il a appelé les kodansha ou grade supérieur. Les 6e, 7e et 8e dan ont le privilège de porter une ceinture rouge et blanche et les 9e et 10e dan une ceinture rouge. Pour les nouveaux adeptes il instaura le système des Kyu qu’il limite à six pour marquer la progression dans l’étude du jùdô qui avait comme objectif une approche basée sur le développement physique et mental. Du 6e kyu au 2e kyu tous les membres portaient une ceinture blanche, les détenteurs du 1er kyu une ceinture marron. On appelle ce groupe les mudansha. Au début du jùdô il n’y avait pas d’enfant, ni de femme qui pratiquaient mais avec l’ouverture à la pratique à ces groupes le principe des kyu a du s’adapter avec quelques particularités. Pour les femmes, la ceinture noire avait une barre blanche au centre de la ceinture et tout du long, car à l’époque les femmes ne faisaient pas de compétition (Maitre Jigorô Kanô n’y était pas en faveur ) Cette pratique est encore répandue au Japon et dans quelques pays a travers le monde mais de moins en moins populaire. Seuls quelques irréductibles maintiennent cette coutume dans le monde. La raison de cette distinction fait partie d’un sujet sensible. L’arrivée des enfants à la pratique n’a amené au départ, au Japon, que de légères modifications dans l’attribution des grades ; seule une ceinture de couleur violette entre le 2e et le 1er kyu a été ajoutée. Maitre Jigorô Kanô a toujours porté le obi traditionnel blanc qui ne correspond à aucun grade en jùdô. Il faut noter que les premiers à pratiquer étaient des hommes de tous les milieux qui, à cette époque, portaient le Obi, ceinture traditionnelle qui avait plusieurs fonctions : Elle servait à tenir, fixer les divers éléments de l’habit, elle servait aussi de ceinture de maintien pour le bas du dos et pour maintenir une certaine chaleur au corps et enfin pour ceux qui avaient le privilège de porter l’épée (le katana) cet obi servait à fixer le katana au corps et à maintenir le fourreau (la saya) en place quand celui-ci était dégainé. En France Maitre Mikinosuke Kawaishi assisté de Jean Gailhat a déterminé une couleur de ceinture pour chaque Kyu, de la couleur la plus claire à la plus foncée Soit la : blanche, jaune, orange, verte, bleue, marron. Cette visibilité des ceintures correspondait plus à la mentalité Européenne ce qui permettait de voir la progression accomplie. Ce Príncipe a été adopté par de nombreux pays et adapté par d’autres arts martiaux. |
Il a existé deux systèmes de grades au Japon. L’ancien système appelé Menkyo et un plus récent datant de 1902.
L’ancien système japonais de graduation
: Menkyo
Ce certificat de transmission date du 16e siècle environ. Il était
utilisé par les écoles traditionnelles d’arts martiaux
au japon. Il est encore utilisé de nos jours par certaines écoles
et parfois en parallèle avec le système Kyu/Dan.
Durant la période féodale le systeme de Menkyo n’était pas unifié et chaque Ryu (école traditionnelle d’arts martiaux) avait son propre système de Menkyo de 3 niveaux à 5 niveaux avec ses propres critères d’évaluation.
Menkyo signifie permission,
certificat. (Men vient de Manuka être libéré ; Kyo signifie
autorisé). Le Menkyo se présentait
sous forme de rouleau où sont inscrites différentes informations
concernant celui qui le reçevait, comme son nom, son niveau, les techniques
apprises. Il était réalisé par la main du maître
et parfois par son disciple le plus doué en calligraphie.
Dans le système Menkyo les
critères de sélection et les différents tests étaient
utilisés étaient très particuliers et peuvaint choquer
; les élèves étaient filtrés et seuls ceux qui
se montraient dignes étaient initiés aux différents niveaux.
Dans le système Menkyo on
pouvait parfois attendre 10 voire 20 ans avant d’avoir le titre supérieur.
Ils étaient une attestation d’initiation de niveau à la
fois physique et mental irréversible contrairement aux Dan où
l’on obtient un degré supérieur même si on a perdu
l’efficacité d’autrefois.
Le Menkyo exprimait aussi le degré
de confiance
que donnait le maître à l’élève, reconnaissance
qui offrait au disciple la possibilité d’être initié
au niveau supérieur puis progressivement aux secrets de l’école.
Le Menkyo était aussi un véritable
gage de confiance et de moralité.
L’élève était jugé sur plusieurs années
tant sur le plan technique que sur son comportement. Plusieurs épreuves
bien particulières permettaient au maître de connaître
parfaitement son élève sur tous les plans.
Le premier Menkyo décerné,
tout comme le premier Dan, désigne le pratiquant comme un débutant
certes avancé mais encore très perfectible. Il marque le début
du travail véritable et non la fin.
Composition du système Menkyo
:
Menkyo Shoden : niveau débutant,
enseignement préliminaire.
Menkyo Chuden : niveau moyen.
Menkyo Okuden : niveau avancé,
entrainement approfondi. Les techniques okuden étaient en générale
enseignées uniquement aux élèves internes (Uchi deshi).
Menkyo Kaiden : niveau supérieur.
C’est le plus haut niveau dans l’autorisation d’enseigner
la technique et l’esprit d’un art martial classique. Ce titre
était remis par le maître d’une école à son
élève le plus proche. Il était considéré
comme l’attestation de transmission ultime qui faisait entrer l’élu
dans la généalogie officielle des maîtres de l’école
et lui permetait soit de succéder au maître, soit de fonder sa
propre école ou une nouvelle branche de l’école du maître.
Il existe un livre s'intitulant "Jùdô
no gokui" qui signifie la sublimation (le
plus haut niveau de maîtrise d'un art ou d'une technique)
du jùdô c'est à dire l'idéal d'expertise
technique à atteindre. Cf. "Judo no Gokui (Secrets du Judo)" 1922 de Sadamoto Hisamatsu |
Le système japonais actuel de graduation.
Il est créé en 1902 par la Dai
Nippon Butokaï (association des vertus martiales du grand japon).
C’est une célèbre organisation paramilitaire ultra nationaliste
japonaise, créée en 1895 dans le but de sauvegarder les arts
anciens et de promouvoir les arts modernes. Elle était constituée
d’anciens samouraïs, tous maîtres de haut niveau. Sa fonction
était de reconnaître les Budo et les Ryu authentiques.
Cette organisation a mis au point un système de reconnaissance se basant
sur l’ancien système Menkyo.
Ce système de grades est composé de 4 titres de maîtrise
qui étaient utilisés au Japon avant l’adoption système
Kyu/Dan. Il est encore utilisé par certaines écoles en parallèle
avec le système Kyu/Dan.
Renshi : créé en 1928,
disciple avancé de l’école (5e – 6e Dan)
Kyoshi : instructeur de l’école
(7e – 8e Dan)
Hanshi : maître de l’école
(9e – 10e Dan)
Shihan : grand maître, ce titre
ne peut être obtenu qu’à partir du 8e Dan.
http://itaaf.free.fr/Articles%20sur%20l'Aikido/Les%20grades%20d'enseignement.html
Attribution des premières ceintures noires
en France :
La manière d'attribuer la ceinture noire 1er dan à beaucoup
évolué :
Pour les pionniers :
-
1er dan : gagner 5 combats (ippon) en moins de 5 minutes
-
2e dan : automatiquement après 2 ans d'ancienneté
-
3e dan : la discrétion de Mikinosuke Kawaishi
Les candidats au premier Dan de la ceinture noire devront vainre ces cinq adversaires dans un délai ne dépassant pas cinq minutes. Toutefois, en cas de match nul avec le dernier candidat, le jury pourra, selon les circonstances, accorder la ceinture noire aux candidats.
L'examen de la ceinture noire évolue avec le temps, mais l'épreuve de compétition ou shiaï et la démonstraion de technique ou kata persistent sous diverses formes. Les points obtenus sont comptabilisés. Mikinosuke Kawaishi, qui a seul autorité en la matière, donne un nom significatif à l'épreuve de connaissance qu'il intitule : examen technique et mental.
Les grades avant Jigoro Kano :
Avant l'arrivée du jùdô, les grades n'existaient pas dans les arts martiaux sous la forme actuelle. La méthode traditionnelle pour attester des capacités d'un bushidoka était la rédaction d'un parchemin ou d'un certificat. C'est dans ce contexte que Jigorô Kanô créa l'école du jùdô Kôdôkan en 1882. En 1883, ce dernier fut le premier à établir une distinction hiérarchique en établissant deux classes : les mudansha (non-gradés ; élèves) et les yudansha (gradés, porteur d'un dan; enseignants), et nommant deux de ses meilleurs élèves shodan (1er dan), mais ceux-ci n'en portait que le titre, et aucune couleur de ceinture ne les différentiaient encore de leurs camarades. Kanô prit l'habitude de faire porter à ses yudansha une ceinture noire vers 1886. Les ceintures de couleurs (6e au 1er kyu) ont été inventées en Angleterre au milieu des années 1920 puis introduites à son arrivée à Paris en 1935 par le professeur Mikinosuke Kawaïshi.
Il pensait que les jùdôkas européens seraient d'avantage motivés si leur progression était ponctuée par d'avantage de niveaux intermédiaires qu'au Japon. Ouvert aux adaptations. Il disait : « Le jùdô, c’est comme le blé ou le riz, il doit s’adapter au terroir ». Il comprend qu’en France, les gens, les enfants notamment, ont besoin de reconnaissance plus vite et plus jeune qu’au Japon. Là-bas, ils attendent patiemment plusieurs années avec la ceinture blanche. Mikinosuke Kawaishi reprend le cursus d’enseignement des techniques, et ponctue l’apprentissage par les remises de ces ceintures de couleurs. Pour l’anecdote, Mikinosuke Kawaishi, qui avait passé plusieurs années en Angleterre, s’est inspiré des couleurs du billard anglais, le snooker.
N.B. : La ceinture verte-bleue n'existe plus depuis 1994 (mais qui a existé de 1989 à 1994) et la ceinture violette, parfois utilisée entre la ceinture bleue et la ceinture marron, la ceinture avec un liseré rouge ainsi que la ceinture rose parfois utilisée pour les enfants de 4 ou 5 ans n'existent pas en France. La ceinture noire ou blanche et rouge avec un liseré blanc portée par les femmes n'a existé qu'au Japon pour marquer une différence entre homme et femme jusqu'en 1999.
Une ceinture verte et bleu qui faisait partie de ces nouvelles ceintures sera supprimé en 1995 afin de passer la ceinture noire de 16 ans à 15 ans.