Shisei - Kumi kata - Tsukuri - Kuzushi - Kake - Nage - Ukemi |
Shisei : posture
Kumi Kata : forme de saisie
Tsukuri (tsukuru) : construction/préparation
Kuzushi (kuzusu) : destruction/déséquilibre
Kake : accrochage/suspension
Nage : projection
Ukemi : la réception de corps
d'Uke
Kuzushi - Tsukuri - Kake sont les trois phases classiques décrites par Jigoro Kano pour décrire ses techniques de projection (modèle 1). La relation kuzushi-tsukuri est parfois traduite par destruction et construction. La destruction précédant toujours la construction, le Kuzushi est vue comme la phase de déstabilisation qui permet le Tsukuri (la construction) jusqu'au Kake (l'accrochage).
Voir "Kuzushi-Tsukuri" ou 'Tsukuri-Kuzushi" ?
Souvent mentionné tel quel, on omet ainsi le Nage (la projection) pensant à tort que kake signifie "projection" au lieu de "accrochage".
Kake est la mise au "point de non-retour" pour Uke à partir duquelle il est pris dans l'engrenage de la technique. C'est l'accrochage (gake) décisif, le moment où Uke est suspendu sans possibilité de se défendre. C'est l'instant qui précède le Nage (chute de Uke).
ou
Dans une vision plus large, Shisei (la posture), le Kumi-Kata (la saisie) et l'Ukemi (la réception de corps d'Uke) peuvent être rajouter afin de donner une vision exhaustive de la projection.
Présentation des différentes modèles des phases d'une projection enseigné en France par ordre chronologique :
Modèle 1 : Jigorô Kanô le Kodôkan
Le Kuzushi est la
destruction de l'équilibre de Uke. Le Tsukuri
est la construction de la technique
de Tori. On parle ici de Kake
au lieu du Nage pour évoquer
la projection.
Pourquoi Jigorô Kanô n'évoque t-il
pas le Nage ? Et bien pour au moins
trois raisons :
- le nage est évident
- le nage n'est que la conséquence
du Kuzushi - Tsukuri
- Kake, on ne ne doit pas y penser
pour ce concertré sur ce sur quoi nous avons prise et non sur ces conséquences.
- le nage est un choix et non une obligation,
ce n'est pas le but dans le randori.
Modèle 1 bis : Mikinosuke Kawaishi (livre "Ma méthode")
TORI... |
Le TSUKURI/UKE
est une occasion favorable (offerte ou créer) à l'application
d'une technique. Le paragraphe
commençant par TORI
représente la phase de placement de Tori. Le KAKE/TORI
est la phase de mise en suspention et de projection. Le déséquilibre
est évoqué durant toutes les phases et ne fait donc pas l'objet
d'une phase à part.
Modèle 1 ter : Rolland Habersetzer
Kuzushi et Tsukuri sont inversés. Influencé par le modèle de Mikinosuke Kawaishi, ce modèle a été repris dans de nombreux livres même avant Rolland Habersetzer et continu d'imprégner de nombreux ouvrages et de nombreuses méthodes d'enseignement. Ici Tsukuri désigne la préparation de Uke et Kuzushi le placement de Tori et le déséquilibre de Uke.
Modèle 2 : Carl de Crée
Le Tsukuri (la préparation) est divisé en deux parties, le Aite no tsukuri et le Jibun no tsukuri préparant le Kuzushi (le déséquilibre) qui amène au Kake (l'accrochage) pour permettre le Nageru (la projection)
Modèle 3 :
Ce modèle intègre le Shisei (la posture d'approche) le Kumi Kata (la prise de contacte avec Uke) et l'Ukemi (la réception d'Uke au sol). Le mot Nageru est remplacer par le mot Nage qui veux dire la même chose. Le Kuzushi et le Tsukuri sont remplacés par le Aite no tsukuri et le Jibun no tsukuri tant ces deux notions sont intimement liés.
Pourquoi le Shisei
et le Kumi-Kata ne sont-ils pas
évoqué avant ?
Jusqu'en 1995, la prise du Kumi-Kata
et le Shisei n'ont cessé de
se durcir pour devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. Avant cette période
la prise du Kumi-Kata et le Shisei
étaient moins un enjeu fondamental.
Conclusion :
Les mots de Tsukuri et Kuzushi
ne sont pas employés de la même façon dans les différents
modèles alors qu'ils sont tous d'accord sur la même réalité
de réalisation de la technique
:
Modèles |
Préparation de Uke |
Placement de Tori |
Jigorô Kanô | ||
Mikinosuke Kawaishi | TORI... |
|
Rolland Habersetzer | ||
Carl de Crée |