Dori Waza : les poussés et les saisies

Kumikata

Les sept phases de la technique permettant une projection :
Le Shisei (la posture), le Kumi Kata (la saisie), le Tsukuri (la préparation de la mise en déséquilibre)
, le Kuzushi (le déséquilibre), le Kake (l'accrochage) puis le Nage (la projection) et l'Ukemi (la reception de uke au sol) :

Le Shisei (la posture) permet le Kumi Kata (la saisie) permet le Tsukuri (le (dé)placement et placement) de Tori permet le Kuzushi (le déséquilibre) (ou le Kumi Kata (la saisie) permet le Kuzushi (le déséquilibre d'Uke) permet le Tsukuri (le (dé)placement et placement) de Tori) amenant le Kake (la mise au "point de non retour"), le Nage (la projection) et enfin l'Ukemi (la réception de Uke au sol).

Les saisies font partie des kihons (techniques de base).

Eri-dori Saisie du revers
Igi-dori Saisie du coude
Katate-dori Saisie du poignet
Kubi-dori Saisie du cou
Mune-oshi Poussée à la poitrine
Obi-dori Saisie de la ceinture
Ryo-te-dori Saisie des deux poignets
Sode-dori Saisie de la manche
Hagai-shime Étranglement des bras

L'action de Tori s'appelle une "prise" et consiste à saisir l'adversaire pour effectuer un contrôle puis une déstabilsation afin d'arriver à la maîtrise d'Uke ;

De plus, il faut rajouter le préfixe ushiro lorsque la saisie ou la poussée se fait derrière.
Il faut rajouter ryo si la saisie est double.
Il faut rajouter gyaku si la saisie est à l'envers.

Kumi-kata : les saisies pour projeter

La saisie s'appelle le Kumi-kata. (forme de saisie).
Il existe un très grand nombre de façon de prendre le jùdôgi (dogi du jùdô).

Toutes les techniques de jùdô peuvent s'effectuer à droite ou à gauche.

La position Migi Jigotai ou Hidari Jigotai est la position de départ de tout combattant avant la saisie du kumikata.

Voici la saisie de base :

Pour un droitier, la main droite saisie le revers (tsurite) gauche de uke au niveau de la clavicule (le pousse caché à l'intérieur) tandis que la main gauche saisie la manche (hikite) droite d'Uke au niveau du coude.
Pour un gaucher, la main gauche saisie le revers (tsurite) droit de uke au niveau de la clavicule tandis que la main droite saisie la manche (hikite) gauche d'Uke au niveau du coude.


Les parties en rouges sont les points de saisies permettant le plus d'efficacité dans la plutart des techniques de projection. Ces points de saisies peuvent être marqués par de la crée pour être plus simple à repérer.

En Jùdô sportif, la distance dépend du Kumi-kata et de la position des pieds, déterminée par l’attitude. Ces deux paramètres évoluent rapidement pendant le combat, et particulièrement au moment de l’attaque. Les Kumi-kata “musclés” ont une influence négative sur la variation de distance dans la pratique et ne font que diminuer l’incertitude du combat.

La bataille de garde : le kumo
Elle est souvent déterminante dans un combat. L'agitation des 4 mains (les 2 mains de l'adversaire + ses 2 propres mains) est représenté de manière imagé par un nuage (kumo) :
Calme et serein, un nuage est un ensemble de gouttelettes d’eau (les mains) très haut dans le ciel (à hauteur d'épaule) et pouvant provoquer le feu (des technique) en un instant en produisant des éclaires (la chute). Sa fluidité lui permet de s'adapter () de manière optimale (seiryoku zenyo) à la pression de son environnement.

La prise de garde forte préparée à l’avance assure au combattant :
- Un bon contrôle de l’adversaire.
- La possibilité d’attaquer son Tokui-waza comme à l’entraînement.
- La sensation d’une position confortable, car longuement entraînée.
- Un sentiment de supériorité physique, technique, tactique et psychologique.
... et donc que la suite du combat ne fait pas de doute.

La prise du Kumi-kata préférentiel est rassurante. Par contre, elle ne permet généralement pas d’attaquer toutes les techniques efficacement. De plus si c’est l’adversaire qui réussit à imposer sa garde, tout le schéma d’attaque prévu est annulé, et le combattant se trouve physiquement techniquement tactiquement et psychologiquement déstabilisé. Ce n’est donc pas une bonne voie pour la pratique du Jùdô.

La saisie de base est celle qui offre le plus de possibilité, c'est la plus généraliste. Les autres gardes sont dites plus spécialisées c'est à dire qu'elle sont plus adaptées à certaines techniques mais empêchent l'exécution d'autres techniques.

Le travail de prise du kumi kata s'effectue dés la fin du salut, avant la saisie en elle même par le placement et le déplacement des mains.

Les bras doivent former un angle droit avec :

 
Kumikata à droite
Kumikata à gauche
Bras droit
vertical
horizontal
Bras gauche
horizontal
vertical

En fait les bras forment un "T couché".

La disposition du coude par rapport à la main indique le vecteur de poussée ou de traction. Ainsi :
- coude et main au même niveau indique une poussée ou une traction horizontale
- coude et main à des niveaux différents indique une traction ou une poussée plus ou moins verticale selon l'importance de la différence de niveaux qui ne peux exéder une coudé.

En France, une technique est dite effectuée à droite lorsque le kumikata est tenu à droite. Ainsi les techniques suivantes sont dites effectuées à droite en utilisant la jambe gauche :
- Hiza Guruma, Sasae TsuriKomi Ashi, Okuri Ahi Harai, De Ashi Harai, Ko Soto Gari, Ko Soto Gake et Harai Tsurikomi Ashi
Au Japon, une technique est dite effectuée à droite lorsque c'est la jambe droite de Tori qui effectue le mouvement.

La saisie en pronation s'effectue pousse à l'intérieur du revers.
La saisie en supination s'effectue quatre doigts à l'intérieur du revers.

Hikite (la main qui tire) :
La traction de la manche (hikite : souvent appelé la traction de grande amplitude) représente 75% du déséquilibre sur les mouvements avants.
Il y a deux dimensions de la saisie :
- la verticale (la hauteur de la saisie entre le poignet et l'épaule)
- l'horizontale (l'emplacement de la saisie : intérieur/extérieur; dessus/dessous)
La traction en hikite doit s'effectuer au coude pour ouvrir l'angle formé entre l'humérus et le buste d'uke et de tori.
C'est ce que certains appelle "ouvrir".
Plus la garde est haute et plus on a d’amplitude mais plus la mobilité est limité et inversement. La saisie en-dessous du coude permet le contrôle de l'avant bras. Ce qui peut être intéressant au sol ou debout pour empêcher l'adversaire de se rattraper au sol.
Sur les mouvements avant :
Hikite sert a faire tourner l'adversaire autour de soi ou à le faire basculer selon une assiette verticale.
Lorque Hikite sert également a faire tourner l'adversaire sur lui même ou à le faire pivoter selon une assiette horizontale il s'agit d'un Makikomi.
Sur les mouvements arrière :
Hikite sert a faire tourner l'adversaire sur lui même ou à le faire pivoter selon une assiette horizontale.

Exemples de techniques :
Ippon Seoi Nage : saisie très haute et au-dessus (manche, pan ou revers)
Tai Otoshi : saisie basse
Morote seoi Nage : saisie basse pour "ouvrir" pour passer l'autre poignet sous l'épaule
Harai Goshi, Hane Goshi et Uchi Mata : saisie au niveau du coude et en-dessous (supination puis tourner le poigné pour passer en pronation pour lever le coude)
O Soto Gari : saisie haute et au-dessus puis ramener à soi comme Hon Gesa Gatame
O Uchi Gari/Ko Uchi Gari/Okuri Ashi Barai/De Ashi Barai : saisie haute et au-dessus puis tasser en ramenant le bras sur le corps d'Uke

Tsurite (la main qui pêche) :
C'est l'action sur le revers (tsurite : souvent appelé l'action de petit amplitude) représente 25% du déséquilibre sur les mouvements avants.
Tsurikomi : C'est pêcher c'est à dire tirer et soulever comme lors de l'utilisation d'une canne à pêche.
Trurite consiste à pousser.
Sur les mouvements avant :
Tsurite sert a faire tourner l'adversaire sur lui même ou à le faire pivoter selon une assiette horizontale.
Lorque Tsurite sert également a faire tourner l'adversaire autour de soi ou à le faire basculer selon une assiette verticale il s'agit d'un Tsurikomi.
Sur les mouvements arrière :
Tsurite sert a faire tourner l'adversaire autour de soi ou à le faire basculer selon une assiette verticale.

Lors du kake, le kumi kata change :
- le tsurite qui tirait se met à pousser
- l'hikite qui ouvrait se met à se fermer

Sans rotations du bras (au niveau du coude et de l'épaule) :
- les mains saisissent en pronation (pousse à l'intérieur, mains tournées vers le bas) en décroisé
- les mains saisissent en supination (quatre doigts à l'intérieur, mains tournées vers le haut) en croisé.

Une garde haut (proche de la tête) donne plus l'amplitude pour le déséquilibre mais demande d'autant plus de force et offre d'autant moins de mobilité au niveau des bras et des jambes. À l'inverse, une garde basse (loin de la tête) donne moins d'amplitude pour le déséquilibre mais demande d'autant moins de force et offre d'autant plus de mobilité au niveau des bras et des jambes.
Lancer une attaque sans s'assurer d'avoir un bon kumi-kata s'avère souvent hasardeux pour ne pas dire suicidaire.

Les saisies de départ sont obligatoires jusqu'à la catégorie poussin incluse. La garde de départ doit être fondamentale (une main à la manche (hikite) au niveau du coude et une main au revers (tsurite) au niveau de la clavicule), pieds non avancés. Si les adversaires n'ont pas la même latéralité (un droitier et un gaucher), la main tenant le revers doit être alternativement placée au-dessus.

Les différents types de garde :
Pour dire que Tori a une garde de côté A il faut qu'il saisisse le revers B d'Uke de sa main A.
Une garde est dite croisée du côté A lorsque :
- Tori saisie de la main A la manche A d'Uke et de la main B le revers A d'Uke (corps à demi tourné et opposé des deux partenaires, gyaku-hanmi)
- Tori saisie de la main A le revers A d'Uke et de la main B la manche A d'Uke (corps à demi tourné et opposé des deux partenaires, gyaku-hanmi)
Les gardes sont dites identiques (Ai-yotsu) lorsque Tori et Uke ont des saisies croisés c'est à dire de même côté :
–› Tori saisit de la main A le revers B d'Uke et Uke saisie le revers B de Tori de la main A (corps à demi tourné et emboîté des deux partenaires, ai-hanmi)
Les gardes sont dites opposées (kenka-yotsu) lorsque Tori et Uke ont des saisies l'une en face de l'autre c'est à dire de côté différents :
–› Tori saisit de la main A le revers B d'Uke et Uke saisie le revers A de Tori de la main B. (corps à demi tourné et opposé des deux partenaires, gyaku-hanmi)

Le déséquilibre s'effectue en deux temps :
- la déportation du poids d'Uke de sa base de sustentatinlié liée à la dynamique (placement et déplacement) des appuis essentiellement au moyen de l'Hikite et en parte du Tsurite
puis soit :
   - il y a le verrouillage de l'Hikite sur le corps de Tori pour faire corps avec Uke et utiliser le travail du corps (tai sabaki) soutenu par une monté en puissance du Tsurite du kake jusqu'au nage et l'Ukemi
   - il y a accentuation du déséquilibre du kake jusqu'au nage et l'Ukemi

tableau récapitulatif des saisies possibles :

Hauteur
Revers D d'Uke
Revers G d'Uke
Manche D d'Uke
Manche G d'Uke
Dos d'Uke
(ushiromigoro)
Ceinture d'Uke
Jupe d'Uke
Pantalon d'Uke
Haute
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG
Basse
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG
MD
MG

Pour amener l'élève à faire des techniques de projection avant on peut lui demander de combattre sans saisir le revers.

Légende :
MG : main gauche de Tori
MD : main droite de Tori

Les cases colorées en rouge sont un exemple d'une bonne garde classique de droitier.

 
Droitier-Droitier
Droitier-Gaucher
Gaucher-Gaucher
Manche
Revers
Manche
Revers
Manche
Revers
Tori
MG
MD
MG
MD
MD
MG
Uke
MG
MD
MD
MG
MD
MG
Rotation
sens inverse des aiguilles d'une montre
opposition des sens de rotation
sens des aiguilles d'une montre
Problème
le revers pousse l'épaule droite pour obliger la grande rotation d'Uke Pour un droitier :
le revers pousse l'épaule gauche pour empêcher la grande rotation
Pour un gaucher :
le revers pousse l'épaule droite pour empêcher la grande rotation pour un gaucher
le revers pousse l'épaule gauche pour obliger la grande rotation d'Uke
Gagnant
épaule droite se déplace
épaule gauche pivote
Pour un droitier :
épaule droite se déplace
épaule gauche pivote
Pour un gaucher :
épaule gauche se déplace
épaule droite pivote
épaule gauche se déplace
épaule droite pivote
Perdant
épaule gauche se déplace
épaule droite pivote
Pour un droitier :
épaule gauche se déplace
épaule droite pivote
Pour un gaucher :
épaule droite se déplace
épaule gauche pivote
épaule droite se déplace
épaule gauche pivote
Exemple d'une solution unique
pousser au revers, maintenir sa manche éloignée et attaquer de l'autre côté pousser au revers par dessous et attaquer de l'autre côté pousser au revers, maintenir sa manche éloignée et attaquer de l'autre côté

La saisie de la manche est soit :
- Haute (saisie du bras) : H
- Moyenne (saisie du coude) : M
- Basse (saisie de l'avant bras) : B

KOSHI-WAZA : Moyenne (saisie du coude) : M
- Hane-goshi : M
- Harai-goshi : M
- Koshi-guruma : M
- O-goshi : M
- Tsuri-goshi : M
- Tsurikomi-goshi : M
- Uchi-mata : M
- Uki-goshi : M
- Sode-tsurikomi-goshi : B

TE-WAZA
- Ippon-seoi-nage : H
- Obitori-gaeshi : H
- Seoi-otoshi : H
- Sumi-otoshi : H
- Uki-otoshi : M
- Yama-arashi : M
- Kata-guruma : B
- Kibisu-gaeshi : B
- Kuchiki-taoshi : B
- Seoi-nage : -
- Morote-seoi-nage : B
- Tai-otoshi : B

ASHI-WAZA : Moyenne (saisie du coude) : M
- De-ashi-barai : M
- Harai-tsurikomi-ashi : M
- Hiza-guruma : M
- Ko soto-gake : M
- Ko soto-gari : M
- Ko uchi-gaeshi
- Ko uchi-gari : M
- Okuri-ashi-barai : M
- O soto-gari : M
- O soto-guruma : M
- O soto-otoshi : M
- O uchi-gari : M
- Sasae-tsurikomi-ashi : M
- Ashi-guruma : B
- O-guruma : B
- Uchi-mata : B

MA-SUTEMI-WAZA : Haute (saisie du bras) : H
- Hikikomi-gaeshi : H
- Sumi-gaeshi : H
- Tomoe-nage : H

YOKO-SUTEMI-WAZA
- Daki-wakare : H
- Uchi-makikomi : H
- Uki-waza : H
- Yoko-wakare : H
- Ko uchi-makikomi : M
- Yoko-gake : M
- Yoko-otoshi : M
- Hane-makikomi : B
- Harai-makikomi : B
- O-soto-makikomi : B
- Soto-makikomi : B
- Yoko-tomoe-nage : B
- Uchi-mata-makikomi : B

Les 10 commandements du kumikata
(Marc Alexandre, médaille de bronze aux JO LOS ANGELES en 1984, médaille d'or aux JO SÉOUL en 1988)

01. Il est nécessaire de passer par la garde fondamentale et d'en avoir une excellente maîtrise

02. Sans liberté des épaules et des hanches, on ne peut pas bien faire le judo

03. Les meilleurs kumikata sont ceux qui vous permettent de placer des techniques variées

04. La saisie, c'est avant tout une affaire de rythme et de distance

05. On ne peut pas avoir un bon kumikata sans une idée précise sur l'endroit où l'on pose ses mains...et pour quoi faire...

06. Placer une technique, c'est avoir un temps d'avance sur l'adversaire, placer ses mains, c'est pareil

07. Face à un kumikata haut, on avance, on se tient droit, on casse la distance, on ne recule jamais : on esquive, on se décale

08. Quand vous avez une technique forte, vos mains bien placées, c'est 60% de la réussite, si vous n'avez pas de technique forte....

09. Mieux qu'une technique forte, votre kumikata dominant doit vous ouvrir différentes possibilités dans différentes directions

10. Le kumikata, c'est le premier élément d'une technique réussie, le geste de judo abouti se compose ensuite d'une préparation, d'un déséquilibre, d'un élan du corps...

http://jujitsupassion.canalblog.com/archives/2008/08/06/10161819.html

À noter qu'il est interdit de :
- Saisir la veste sous la ceinture sauf si celle-ci est sorti de la ceinture
- Éviter intentionnellement de saisir l'adversaire afin d'empêcher toute action dans le combat.
- En position debout, tenir continuellement le bout de la manche de l'adversaire dans un but défensif (généralement de 3 à 5 secondes) ou saisir la manche en la tordant
- En position debout, tenir continuellement les doigts entrelacés de l'une des deux mains de l'adversaire afin d'empêcher toute action dans le combat (généralement de 3 à 5 secondes).
- Introduire un ou plusieurs doigts dans la manche (sodeguchi) ou le bas du pantalon de l'adversaire ou de saisir en tordant sa manche.
- En position debout, prendre une saisie qui n'est pas "normale" sans préparer une attaque (généralement de 3 à 5 secondes)
- En position debout saisir le ou les pieds, la ou les jambes ou encore le pantalon de l'adversaire avec une ou deux mains, sauf dans le cas d'une attaque simultanée dans le but d'appliquer une technique de projection.
- Enrouler l'extrémité de la ceinture ou de la veste autour de n'importe quelle partie du corps de l'adversaire.
- Saisir le jùdôgi entre le dents.
- Introduire le pied ou la jambe dans la ceinture, le col ou le revers de l'adversaire.
- Frapper la main ou le bras de l'adversaire afin de l'obliger à lâcher sa saisie
- Tordre le ou les doigts de l'adversaire afin de l'obliger à lâcher sa saisie
- Défaire intentionnellement son jùdôgi, dénouer ou renouer sa ceinture ou rattacher son pantalon sans l'autorisation de l'arbitre.

Technique pour maintenir un accrochage :
La technique du cadenas : Après avoir accroché Uke, Tori vient saisir son propre revers, formant ainsi un cadenas.

Techniques spécifiques aux "catégories avec garde de départ installée" (Mini-Poussin et Pousin)
En garde A, saisir au niveau du coude A d'Uke avec la main B. Au moment où l'arbitre annonce hajime, venir tasser la manche A d'Uke avec la main B en diagonal vers les pieds d'Uke puis soit :
- monter le bras A en prenant le revers B au niveau de la clavicule. Pousser Uke avec tout le corps en plaçant le coude A sur le tronc d'Uke pour le déséquilibrer en arrières en effectuer O Soto Otoshi.
- monter le bras A en prenant le revers B le plus haut possible, jusqu'à venir chercher au niveau de la clavicule A tout en tirant sur la manche A d'Uke en lançant un attaque tel que Tai Otoshi

Techniques spécifique à Ippon Seoi Nage engagé côté revers :
A - Attaque avec saisie au-dessus du bras : tirer sur le revers de manière inciter Uke à prendre de la distance et "ouvrir" afin d'attaquer.
Avantages :      Permet une attaque côté manche
                       Attaque dynamique
Inconvénient :  Oblige à provoquer une réaction
B - Attaque avec saisie au-dessous du bras : "ouvrir" puis attaquer
Avantage :       Attaque directe
Inconvénients : Oblige à attaquer Seoi Nage
                       Risque de se faire bloquer
C - Défense : lâcher la saisie

Le durcissement du kumi kata :
Si vous regardez des vidéos anciennes, les combattants, en randori pour le moins, se "donnaient" la garde sans chercher à imposer leur kumi kata. Même s'il n'y a pas eu d'époque où la prise de kumi kata s'est endurci et qu'il s'agit d'un phénomène continu qui a commencé depuis le début du jùdô en compétition, l'époque où les jùdôkas ont réellement modifié leur attitude et que le kumi kata est devenu un élément tactique du combat est l'après la 3e place de David Douillet aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992.

Technique pour prendre une garde :
Saisir le revers puis balancer le corps en action/réaction vers la manche pour saisir la manche.
Saisir la manche A à deux mains puis soit :
- monter la main A au revers B d'Uke sans lâcher la manche A d'Uke avec la main B (garde A)
- monter la main B au revers A d'Uke sans lâcher la manche A d'Uke avec la main A puis venir saisir la manche B d'Uke avec la main A (garde B)
- monter la main A au revers A d'Uke. Attention, dans cette position, le règlement exige d'attaquer dans les 3 secondes. (garde A)
- monter la main B au revers B d'Uke . Attention, dans cette position, le règlement exige d'attaquer dans les 3 secondes. (garde B)
- monter la main B au revers B d'Uke puis monter la main A au revers B d'Uke au dessus de la main B (garde A)
- monter la main A au revers A d'Uke puis monter la main B au revers A d'Uke au dessus de la main A (garde B)

Technique pour incliner Uke en avant :
Saisir le revers A d'Uke avec la main B puis tirer en reculant afin d'incliner votre adversaire en avant. Venir saisir Uke à la ceinture avec la main A.
Attraper Uke derrière la nuque et reculer en tassant et pliant le coude.

Ridatsu-ho : technique pour se défaire d'une garde
Techniques pour défaire une garde au revers :

Pour défaire une garde il faut effectuer un mouvement bref (1/10e de seconde) ou plusieurs mouvement bref et saccadés de suite, correspondant à un force maximale (effort explosif et anaérobie alactique).
A - Saisir la manche à deux mains le plus possible vers la main, sans laisser de jeux puis pousser puissamment tout en reculant la buste.
Ne pas lâcher la main ainsi décrochée sous peine de retrouver le même problème.

B - La main la plus puissante vient saisir la manche en dessous sans laisser de jeux l'autre main vient peser au-dessus du poignet puis pousser puissamment en direction des pieds d'Uke tout en reculant la buste.
Ne pas lâcher la main ainsi décrochée sous peine de retrouver le même problème. En cas d'échec, faire glisser la saisie d'Uke le long du revers.

C - Tout en enroulant le bras le plus possible sur lui-même (épaule, coude, poignet et doigts), saisir son propre revers le plus haut possible tout en restant sous la main d'Uke qui saisit le revers. Avec l'autre main venir saisir le bras d'Uke. Dérouler le plus puissamment possible le corps. Ne pas lâcher la main ainsi décrochée sous peine de retrouver le même problème.

D - Passer la tête de l'autre côté de la manche qui saisie le revers en passant par dessous. Attention, dans cette position, le règlement exige d'attaquer dans les 3 secondes. Pour aller plus loin, on peut saisir le revers du même coté et faire lâché par la technique B puis attraper l'autre manche.

E - Placer une garde opposée à celle d'Uke en passant le bras saisissant le revers au-dessus du bras d'Uke saisissant le revers. Au moment où Uke va vouloir repasser sa main au-dessus, lâcher le revers et saisir la manche.

F - Tirer Uke le plus possible pour le mettre en déséquilibre avant, avant/droit ou avant/gauche selon la position des pieds d'Uke pour que soit :
- Uke relâche pour ne pas tomber en avant
- Uke avance les pieds pour résister et dans ce cas il suffit de les faucher
- Uke avance pour effectuer un fauchage et dans ce cas effectuer un Sasae Tsurikomi Ashi

G - Venir percuter la saisie du revers avec la paume de la main opposée.

H - Monter la jambe correspondante au côté de la saisie pour venir la saisir. Peser sur cette jambe pour faire lâcher Uke.
Attention ! Cette technique est très risqué car en l'utilisant vous supprimez un appui. Le moindre déséquilibre, balayage, fauchage ou crochetage et c'est la chute !

I - Faire un tour sur soi-même dans le sens opposé à la saisie.

J - Pousser avec la main opposée sur l'épaule tout en reculant violemment.

Techniques pour défaire une garde à la manche :
A - Enrouler le bras de l'extérieur vers l'intérieur puis plier le bras et effectuer une traction puissante vers l'intérieur.

B - Enrouler le bras de l'intérieur vers l'extérieur puis plier le bras et effectuer une traction puissante vers l'intérieur.

C - Plier le bras et effectuer une traction puissante puissante vers l'intérieur.

D - Venir saisir sa propre jambe du côté de la manche saisie en la levant un minimum puis reculer ceztte même jambe.

Techniques pour empêcher d'attaquer sur garde du partenaire :

A - Se déplacer en latéral du côté opposé à la manche

B - Se déplacer en cercle en forme Nage no Kata du côté opposé à la manche

C - Se déplacer en cercle en forme Nage no Kata du côté de la manche

D - Attaquer en O Goshi, la main très haut dans le dos du côté opposé à la garde d'Uke

E - Se déplacer dans tous les sens de manière saccadée

F- Saisir sous l'aisselle de la main haute de Uke (Alexandre Rudi, le 07/09/2013)

G- Pistoner de la main du revers l'épaule de l'adverdaire (Jean-Pierre Debans, le 12/01/2014)

Techniques pour empêcher Uke de prendre sa garde :
- Effectuer un Ushiro-Sabaki du côté opposé à la garde forte d'Uke pour l'empêcher de saisir la manche
- Après avoir saisit le revers, lever le coude pour l'empêcher Uke de venir saisir par dessus
- Venir percuter la main tentant de saisir avec la paume de la main opposée.
- Si Uke tente de saisir dans le dos directement, mettre le bras opposée plié en protection pour se grandir au moment de l'avancé de la main
- Mettre la paume de la main en face des doigts d'Uke et chassé toutes tentatives de saisie

Techniques pour relier les deux mains :

Les doigts crochettés
Saisie pour pour hadaka-jime
La meilleure saisie
Saisie inefficace et traumatisante

Technique pour se servir d'une garde posée par Uke :
- Lorsque Uke saisie la manche ou le revers A avec son bras B effectuer un Ushiro-Sabaki A de 90°, saisir la manche B avec la main A puis le revers A avec la main B.
- Lorsque les gardes sont opposées du côté revers, une saisie en dessous permet de pousser et une saisie au dessus permet de tirer.
- Lorsque Uke saisie le revers au niveau du col, saisir le poignet avec la main du même coté pour l'empêcher de retirer sa main, reculer brusquement, tourner le coude vers l'intérieur et effectuer Ude Hishigi Ude Gatame.
Lorsque Uke met la main A dans le dos en passant sous le bras B pour effectuer O Goshi, placer sa main A sur la clavicule A d'Uke puis saisir son propre bras A avec la main B en passant sous le bras A d'Uke pour effectuer Kanuki Gatame à savoir un forme d'Ude Hishigi Ude Gatame.

NB : puissance = vitesse + force

Ce muscler pour amélioré sa saisie :
L’erreur la plus commune est en effet de pratiquer toujours les mêmes exercices de musculation, ce qui ne fait travailler qu’une petite partie de tous les muscles présents dans cette partie du corps. Alors qu’en réalité, l’avant-bras est composé de nombreux petits muscles ! Votre saisie sera largement améliorée si vous les faites tous travailler.

De plus, pour se muscler l’avant-bras, il faut également pratiquer des exercices qui impliquent d’autres muscles comme les biceps, les épaules et les muscles dorsaux, voire les muscles des jambes. On appelle cela la chaîne de tirage. Il faut avoir conscience de la complexité des mouvements afin de les travailler dans leur intégralité.

Pour cela, il existe différents types d’exercices, l’idéal étant de les pratiquer tous. On utilise alors des accessoires divers tels que :

Les manchons, qui permettent de s’entraîner à la traction classique en ajoutant une rotation des avant-bras, mais qui servent aussi à améliorer l’endurance à l’aide de positions statiques ;
La corde, sur laquelle l’élève tire d’un côté et l’entraîneur applique de la résistance de l’autre, et ceci, sur toute la longueur de la corde ;
Les systèmes de traction, que vous pouvez trouver sur différentes machines en salle de sport (crochets, élastiques, poids, etc.), à faire en gardant le dos bien droit.

https://blog.action-sejours.com/5-conseils-pour-vous-ameliorer-en-judo/

L’art de poser les paumes

En France, la notion du kumi-kata est généralement traduit par "garde" alors que cela signifie, "façon de créer le contact". Le kumi-kata, c’est saisir pour exprimer ce qu’on sait faire. On pense souvent que c’est la façon d’empêcher l’autre de saisir. Le kumi-kata est perçu comme de la tactique, alors que c’est un geste technique.
La notion de base du kumi-kata, est de poser les deux mains sur l’adversaire. C’est par le travail décalé des deux mains qu’on peut obtenir des déséquilibres, en pêchant d’un côté et en tirant de l’autre, en créant des transferts de poids sur les appuis, des rotations. Il existe une expression qui dit que le jùdô c'est "quatre mains posées".
On pense souvent qu'à une saisie forte correspond une attaque particulière alors que le kumi-kata est une technique fondamentale qui doit permettre la polyvalence. C’est le socle à partir duquel on peut tout faire techniquement dans toutes les directions. C’est le premier élément d’une construction complexe qui fait le jùdô particulier d’un combattant : ses préparations, ses enchaînements techniques.
Le jùdô c'est insister fortement sur les notions de base et laisser les jùdôkas se débrouiller. La notion de base pour ce qui concerne le kumi-kata c’est qu’il faut poser les paumes sur l’autre. Quand on ne voit pas, dans le noir, on avance paumes en avant. Si on veut sentir qui nous fait face, il faut toucher avec les paumes, comme un aveugle ou un artiste, pour sentir les choses cachées. C’est sa vitesse, sa direction, son rythme propre qu’on apprend à percevoir. C’est une chose précieuse que le jùdô nous apprend : nous servir de nos mains pour sentir les autres. Et comme on peut faire sentir aussi, volontairement ou non, quelque chose à l’autre, on peut dire que le kumi-kata est un échange, presque un langage.
Pour que le corps puisse bouger parfaitement, le kumi-kata doit être ferme, mais souple. L’épaule crispée ne permet pas un bon mouvement. Dans les arts martiaux japonais, on sait qu’il est important de savoir laisser tomber l’épaule pour que les mouvements soient justes. Matsumoto sensei un professeur de l'École de Tenri qui fut le plus jeune 8e dan du Japon et qui était entraîneur national de l’équipe du Japon en 1964 à Tokyo disait toujours, pour expliquer comment tenir le bras, qu’il fallait faire comme si on maintenait un œuf entre le bras et l’aisselle, et un oiseau dans la main pour décrire la façon de fermer les doigts, en verrouillant le petit doigt, sans serrer tout le poing.
Bien sûr, le kumi-kata traditionnel est une forme de base, qu’on peut changer légèrement en fonction de notre physique,de l’adversaire, de nos techniques favorites. Mais on ne le fait pas impunément. En montant la main au col derrière la tête, par exemple, on perd la possibilité de prendre de l’élan, de la distance. On perd soi-même une forme de liberté.
Les changements actuels qui s’opèrent en compétition de haut niveau sont très inquiétants. On nous a éduqué à ne pas faire en compétition des choses qui nous fassent honte. Il s’agissait de ne pas ramasser une jambe, ou fixer la tête de nos adversaires, avec l’idée qu’on n’avait pas besoin de ça pour gagner et qu’une victoire de cette façon n’est pas satisfaisante. Au niveau international, on s’habitue à voir, à faire ces gestes. Les jùdôgis sont à nouveau, de plus en plus difficile à utiliser. On fabrique des jùdôgis de plus en plus épais et étroit au niveau du torse comme si on fabriquait des vestes impropres à la saisie, à la pratique du jùdô. On fait en sorte, par différents biais, que le jùdô pur s’exprime le moins possible. Le jùdô, c’est cet art spécifique qui passe par la saisie de la veste pour projeter. Avec des vestes impropres à la pratique, même ceux qui ne sont pas de cette culture sont poussés vers un jùdô de lutteur, avec des saisies directement sur le corps. Le jeu avec la toile qui habille l’adversaire c’est la science du jùdô, c’est ce qui fait de nous des jongleurs, des personnes qui se tiennent droits et cherchent l’espace, la liberté de mouvement. C’est la possibilité de vaincre des personnes plus fortes et plus grandes sans être obligé d’être soi-même très forts physiquement, c’est la perspective de travailler sans risque pendant des années en club dans une recherche d’approfondissement technique passionnante. C’est ce qui fait du jùdô une discipline universelle. Alors modifier le jùdôgi, les règles de compétition à ce point, c’est une façon de tuer le jùdô."

Hiroshi Katanishi - Esprit du Judo n°13 - février 2008