Différence entre le combat et la bagarre

Athéna est déesse de la sagesse, de la pensée, de la stratégie militaire, de la guerre, des armes, des combats, des artisans, des artistes et des maîtres d'école. Il peut sembler étrange que la déesse de la sagesse naisse en armes et soit également la déesse du combat. Il n'est pas anodin que les sages grecs aient revêtu Athéna d'attributs guerriers : la guerre est omniprésente dans le monde des cités grecques antique ; la sagesse implique que la cité soit protégée non seulement spirituellement, mais aussi physiquement. Athéna, par son côté guerrier représente davantage l'art de bien se protéger et de prévoir les combats à venir, que l'art du combat lui-même, incarné par Arès dans sa sauvagerie meurtrière. Athéna incarne l'aspect plus ordonné de la guerre, la guerre qui obéit à des règles, celle qui se fait en certains lieux, à certaines périodes, et entre les citoyens. Arès partage son domaine d'intervention avec Athéna. On le présente souvent comme l'incarnation de l'aspect sauvage, brutal et désordonné du combat. Athéna représentant l'ordre de la bataille entre peuples civilisés. Néanmoins, les deux dieux se distinguent en ce qu'Athéna peut abandonner son rôle guerrier pour un autre, alors qu'Arès se résume à être un dieu de la guerre.

Agressivité : Arès
Combativité : Athéna

Faire du jùdô c'est ainsi passer d'Arès à Athéna. De la bagarre ("ran" querelle violente, mêlée bruyante et désordonnée) au combat ("randori" bagarre maîtrisée). Le salut est là pour marquer le fait qu'on entre dans un combat réglementé sans animosité (Athéna) et non pas dans une bagarre physique brutale, une agression, chargée de rancune (Arès).

Arès qui est fourbe et malicieu est souvent identifié au dieu romain Mars alors que ce dernier est honnête, fougueux, jeune, droit, intelligent et stratège. Mars se rapproche plus d'Athéna que de Arès.

Ainsi les Arts Martiaux font bien référence à Mars des romains qui se rapproche plus de Athéna des grecs que de Arès.

La combativité correspond au « shin », c’est sur soi-même que se livre un combat en recherchant ‘le mieux faire’, sans compter sa peine : la combativité consiste à se vaincre soi-même, « l’agressivité » à dominer l’autre.

Pour pratiquer le Jùdô la combativité est nécessaire, l’agressivité est à proscrire sauf dans le temps du championnat et jusqu’au « sore made ».

Après avoir acquis un éventail technique suffisant et une bonne condition physique, on pourra développer la combativité nécessaire dans le championnat. Dans la mesure où la technique et le physique seront satisfaisants, l’autre ne sera pas en danger.

L’erreur commise réside dans le fait que trop souvent l’élève est placé dans une situation inversée et trop tôt on développera son ‘agressivité’ sans jamais lui faire comprendre que son premier adversaire c’est lui. La défaite sera alors toujours due à l’arbitre, au tirage au sort, aux organisateurs qui ont fait une réunion trop longue, à la météo... ou au Gouvernement !