Maturité |
"Accepter avec sérénité
les choses qui ne peuvent pas être changé (shikata
ga nai), le courage de changer
celle qui devrait l'être et assez de dicernement pour connaître
la différence"
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code meurtre tiré de la Prière
de la sérénité de Reinhold
Niebuhr
Tout peut être changé et rien ne peut être changé sont les deux gageures propre à la l'immaturité. La maturité se trouve entre les deux.
La maturité (seishin) est l'étape dans laquelle se trouve un système qui a atteint son plein développement. On entend par plein développement l'étape qui, faisant suite à une évolution normale et complète, marque le passage à la phase suivante où le système a subi une certaine métamorphose ou transformation marquée. Pour un système de la complexité de l'homme, il est plus facile de délimiter la maturité sur le plan physique que sur les plans émotif ou de l'intellect. On peut donc dire que l'on ne sait pas à l'avance, chez un système complexe, à quel moment il aura atteint la maturité ultime.
La maturité émotive et intellectuelle : la sagesse
C’est d'accepter la responsabilité d’être soi-même,
autenthique, quelqu’en soit le prix, aller au-delà des pensées
et des sentiments. Elle caractérise celui qui est en accord avec lui-même
et avec les autres, avec son corps et ses passions, qui a cultivé ses
facultés mentales, tout en accordant ses actes à ses paroles.
La maturité n'est pas une qualité innée chez l'homme, on
considère communément qu'elle s'acquiert avec le temps, le vécu
et qu'elle va de pair avec l'humilité. Elle
s'apparente à une prise de conscience de sa condition et de sa place
au milieu des autres.
L'effet Dunning-Kruger :
L’effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de surconfiance
est un biais cognitif
selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence
:
- la personne incompétente tend à surestimer son niveau de compétence
;
- la personne incompétente ne parvient pas à reconnaître
la compétence de ceux qui la possèdent véritablement ;
- la personne incompétente ne parvient pas à se rendre compte
de son degré d’incompétence ;
- si une formation de ces personnes mène à une amélioration
significative de leur compétence, elles pourront alors reconnaître
et accepter leurs lacunes antérieures.
"L’ignorance engendre plus fréquemment la
confiance en soi que ne le fait la connaissance"
Charles Darwin
"L'ignorant affirme, le savant
doute, le sage réfléchit"
Aristote
"L'intelligence, c'est la chose la mieux répartie
chez les hommes n'est-ce pas, parce que, quoi qu'il en soit pourvu, il a toujours
l'impression d'en avoir assez vu que c'est avec ça qu'il juge"
Coluche (imspiré du Discours de la méthode de Descartes)
Dunning et Kruger attribuent ce biais à une difficulté métacognitive
des personnes non qualifiées qui les empêche de reconnaître
exactement leur incompétence et d’évaluer leurs réelles
capacités.
Cette étude suggère aussi les effets corollaires : les
personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer
leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches
faciles pour elles le sont aussi pour les autres.
Les études sur l'effet Dunning-Kruger ont surtout été réalisées sur des Occidentaux. Une étude sur des sujets est-asiatiques suggère que dans ce cas un effet inverse (sous-estimation de sa propre valeur et motivation pour s'améliorer) pourrait être à l’œuvre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger
Différence entre droit et devoir/interdiction :
Se battre pour obtenir un droit n'est pas se battre pour un devoir. Le manque
de nuance (esprit manichéen) entre droit et devoir est un indice d'immaturité.
Par exemple : le droit (ou pas) de porter des pentalons n'est pas le devoir
de porter des pentalons. Porter une juppe n'est donc pas un retour en arrière
maius une application du droit (ou pas) de porter un pentalons. Le devoir ou
l'interdiction de porter un pentalon constituerais le vrai retour en arrière.
Retourner en arrière d'un passage d'une interdiction ou d'un devoir à
un droit revient à repasser à une interdiction ou à un
devoir. Ainsi par exemple, se battre pour le droit de vote puis rendre obligatoire
le vote constitue un retour en arrière.
Imposer un devoir à une population d'adopter la culture du pays au-delà de ce qui transparaitre dans les règles d'une République laïque (neutre religieusement, politiquement ou commercialement) revient à refuser le principe d'une république laïque basée sur le droit (ou pas) d'adopter la culture du pays.
La maturité est lié à notre rapport
à l'objet :
Distance 0 : pris par l'objet
Distance 1 : trop prés de l'objet pour le voir en intégralité
Distance 2 : suffisamment
distant de l'objet pour le voir en intégralité
Par exemple, le fait de se moquer ou de critiquer un manque
de savoir ou savoir-faire :
Distance 0 : pas de moquerie ou critique dû à un état
similaire
Distance 1 : moquerie ou critique dû à un état juste supérieur
sans conscience de son état antérieur
Distance 2 : pas de moquerie ou critique dû à un état
bien supérieur avec le recule conscient sur cet état antérieur
L'esprit du débutant, maturité et humilité
:
L'esprit et l'humilité d'un
débutant (Shoshin
O Wasurezu) et la maturité (seishin) sont paradoxalement liés.
En effet, un esprit mature se caractérise par l'esprit du débutant
c'est à dire l'esprit d'ouverture à partir duquel tout est encore
possible. Crédibiliser
la parole de quelqu'un en fonction de sa notorité est une preuve
d'immaturité.
Une critique acerbes peut amener une réaction :
- de déprime plus ou moins silencieuse de quelqu'un manquant
d'assurance
- de colère d'autodéfense de quelqu'un manquant
d'assurance
- de silence de quelqu'un qui a confiance
en lui (maturité)
Prenons comme exemple le fait d'être attaquer sur le fait d'avoir peur
du noir (Acheluophobie, kénonauphobie, kénophobie) :
Considérons que :
- un maternelle a peur du noir
- un élémentaire n'a plus peur
du noir depuis peu de temps
- un adulte n'a pas peur du noir
On a alors :
- un élémentaire dit à un maternelle qu'il a peur
du noir : le maternelle est touché et se met à pleurer
- un adulte dit à un élémentaire qu'il a peur
du noir : l'élémentaire est touché et se met en colère
- un élémentaire dit à un adulte qu'il a peur
du noir : l'adulte n'est pas touché et se met à sourire
Si l'adulte ne réagit pas et ne se met pas en colère, ce n'est
pas parce qu'il déprime mais parce qu'il n'est pas touché grace
à sa maturité.
Ainsi, le maternelle et l'élémentaire ne pourrons pas pratiquer
l'autodérision sur le fait d'avoir peur
du noir car ils sont encore touchés par le sujet.
Différence entre maturité, orgueil
et vanité :
Une sous-évaluation des compétences de quelqu'un, reconnu
par ailleurs comme un expert par ses paires, après une réussite
d'une tâche perçue comme difficile par son interlocuteur (mais
évident par celui-ci), entraînant des félicitations
censées procurer une certaine fierté
peut produire une réaction de mépris pour souligner ce
manque de reconnaissance. Ce mépris est souvent perçu comme
de l'orgueil alors qu'elle est de la vanité.
Par exemple :
Féliciter un judoka de 30 ans d'expérience de sa connaissance
d'une technique de base pourrait entrainer un certains mépris de ce
judoka pour ces félicitations et une perception des autres comme étant
un être orgueilleux. Cette réaction
de mépris et cette perception d'orgueil
est dû à un manque de niveau de maturité
des différents interlocuteurs (notament du niveau 4).
Par exemple dans l'enseignement :
Distance 0 : je ne peux pas enseigner car je ne maîtrise pas l'objet
de mon enseignement
Distance 1 : je ne peux pas enseigner car je n'ai pas suffisament de recule
sur mon propre apprentissage
de l'objet enseigné
Distance 2 : je peux enseigner à quelqu'un comme moi car je suis suffisament
distant de l'objet pour avoir du recule sur mon propre apprentissage
de l'objet enseigné
Distance 3 : je peux enseigner à tout le monde car je suis suffisament
distant des autres et de l'objet pour avoir du recule sur mon propre apprentissage
de l'objet enseigné et sur la manière d'aborder les autres selon
leur singularité
Autres exemples :
Distance 0 : je ne peux pas tolérer un comportement car je ne me demande
pas les causes de ce comportement
Distance 1 : je ne peux pas tolérer un comportement car je n'ai pas
suffisament de recule sur les causes de ce comportement
Distance 2 : je peux tolérer un comportement car j'ai suffisament de
recule sur les causes de ce comportement
Distance 0 : je ne peux pas maîtriser mon comportement
car je subis l'envie
d'avoir ce comportement
Distance 1 : je ne peux pas maîtriser mon comportement car je n'ai pas
de vision assez lointaine des causes et des conséquences de mon comportement
Distance 2 : je peux maîtriser mon comportement car j'ai une vision
assez lointaine des causes et des conséquences de mon comportement
Distance 3 : je peux maîtriser le comportement des autres car j'ai une
vision assez lointaine des causes et des conséquences des comportements
des autres
- "Être fort psychologiquement c'est savoir se remettre en question sans pour autant être déstabilisé"
- "Il faut parfois choisir entre avoir raison
et être libre"
Loïc Saint-Blanca (juillet 2014)
- "Pour vivre heureux, certaines personnes ont besoin qu'on leur mente car il ne suffit d'avoir raison pour convaincre"
L'ultime niveau est d'être suffisamment distant avec la maturité des autres pour considérer leur niveau de maturité.
Pathos, ethos et logos : la rhétorique d'Aristote Nous essayons d’être persuasifs lorsque nous présentons des arguments, qu’ils soient oraux ou écrits. Le public doit comprendre notre point de vue, avant même d’accepter nos arguments. Voilà en quoi consiste la rhétorique, dans laquelle les autres adoptent notre point de vue. Et qui de mieux qu’Aristote pour expliquer la rhétorique ? Les études de l’élève de Platon se sont concentrées sur la rhétorique. Ainsi, la rhétorique d’Aristote se compose de trois catégories : le pathos, l’éthos et le logos. Le pathos, l’ethos et le logos sont les trois piliers fondamentaux de la rhétorique d’Aristote. Ces trois catégories sont considérées aujourd’hui comme différentes façons de convaincre un auditoire sur un sujet, une croyance ou une conclusion en particulier. Chaque catégorie est différente des autres. Néanmoins, connaître les trois nous aidera à impliquer les publics que nous abordons. Le pathos d’Aristote Pathos signifie “souffrance et expérience”. Cela se traduit dans la rhétorique d’Aristote par la capacité du locuteur ou de l’écrivain à évoquer des émotions et des sentiments chez son public. Le pathos est associé à l’émotion. Il appelle à sympathiser avec le public. A stimuler son imagination. Le pathos cherche donc à faire preuve d’empathie avec le public. Les valeurs, les croyances et la compréhension que l’argumentateur utilisent sont impliquées et communiquées au public à travers une histoire. Le pathos est très utilisé lorsque les arguments qui vont être exposés sont controversés. Puisque ces arguments manquent habituellement de logique, le succès résidera dans la capacité d’empathie avec le public. Par exemple, dans une argumentation contre l’avortement légal, des mots vifs peuvent être utilisés pour décrire les bébés et l’innocence d’une nouvelle vie, de façon à évoquer la tristesse et l’inquiétude de la part de l’auditoire. L’ethos d’Aristote La deuxième catégorie, l’ethos, signifie caractère. Le terme vient du mot ethikos. Cela signifie moral et montrer la personnalité morale. Pour les orateurs et les écrivains, se sont la crédibilité et la similitude avec le public qui constitue l’ethos. L’orateur doit être digne de confiance et respecté en tant qu’expert du thème. Il ne suffit pas de faire un raisonnement logique pour que les arguments soient efficaces. Le contenu doit être présenté de manière fiable pour devenir crédible. Selon la rhétorique d’Aristote, l’ethos est particulièrement important pour susciter l’intérêt du public. Le ton et le style du message en seront la clé. De plus, le caractère sera influencé par la réputation de l’argumentateur, indépendamment du message. Par exemple, s’adresser à un auditoire en tant qu’égaux, plutôt qu’en tant que personnages passifs, augmente la probabilité que les personnes s’impliquent activement dans l’écoute des arguments. Les logos d’Aristote Logos signifie mot, discours ou raison. En matière de persuasion, le logos est le raisonnement logique derrière les déclarations du locuteur. Le logos se réfère à toute tentative d’appel à l’intellect, à des arguments logiques. De sorte que le raisonnement logique possède deux formes : déductive et inductive. Le raisonnement déductif soutient que “si A est vrai et B est vrai, l’intersection de A et B doit être vraie également”. Par exemple, l’argument logos de “les femmes aiment les oranges” serait “les femmes aiment les fruits” et “les oranges sont des fruits”. Le raisonnement inductif utilise aussi des prémisses. La conclusion n’est toutefois qu’une attente. Elle n’est pas nécessairement vraie du fait de sa nature subjective. Par exemple, les phrases “Pedro aime la comédie” et “ce film est une comédie” peuvent raisonnablement nous amener à conclure que “Pedro aimera ce film”. La rhétorique d’Aristote Le logos était la technique argumentative préférée d’Aristote. Cependant, les arguments quotidiens dépendent davantage du pathos et de l’ethos. La combinaison des trois est utilisée pour obtenir les essais plus convaincants. Cette combinaison constitue le centre de la stratégie dans les équipes de débat. Les personnes qui les dominent ont la capacité de convaincre les autres d’effectuer une certaine action. Ou d’acheter un produit ou un service. Le pathos semble malgré tout avoir une plus grande influence à l’heure actuelle. Les discours populistes, qui cherchent davantage à émouvoir qu’à fournir des arguments logiques, semblent être plus faciles à développer. La même chose se produit avec les fausses nouvelles ou de fake news. Certains manquent même de logique. Mais le public les accepte étant donné sa grande capacité d’empathie. Être conscient de ces trois stratégies de la rhétorique d’Aristote peut nous aider à mieux comprendre ces messages qui tentent seulement de nous persuader par des sophismes. https://nospensees.fr/pathos-ethos-et-logos-la-rhetorique-daristote/ |
Les quatre niveaux de maturité :
Niveau |
Nom |
Rapport à l'objet |
Réaction face au stress (à
la tension) |
Niveau 1 |
pris par l'objet | déprime envers la situation ou les autres | |
Niveau 2 |
trop prés de l'objet pour le voir en intégralité | colère envers la situation ou les autres | |
Niveau 3 |
suffisamment distant de l'objet pour le voir en intégralité | voir, juger et agir sur la situation | |
Niveau 4 |
suffisamment distant avec l'objet et les autres pour considérer l'évolution de sa propre maturité et celles des autres | voir, juger et agir sur la situation de manière adaptée à la situation et aux autres dans le cadre du rythme de l'évolution de chacun |
Le niveau 4, la
sagesse, peut être, par certains, envisagée comme :
- une mise à l'écart temporaire de sa propre identité
(en réalité à son affectif,
de son ego)
- une manipulation
des autres (en réalité de l'adaptation aux autres)
En réalité, cet aspect de la sagesse, s'il était le seul, s'apparenterais à de la pervertion narcissique. La sagesse consiste aussi à faire des aller-retours entre cette objectivation et l'affectivité. Le niveau 4, la sagesse, consiste à considérer le cadre du rythme de l'évolution de chacun pour vivre en harmonie avec les autres et progresser ensemble.
La sagesse c'est :
1- ne plus être intéressé par les conversations inutiles
2- dormir plutôt que de sortir
3- pardonner facilement mais ne pas oublier
4- être plus ouvert d'esprit
5- respecter les différences
6- ne plus essayer de plaire
7- accepter d'avoir le coeur brisé
8- ne pas juger facilement
9- préférer rester silencieux plutôt que dans une querelle
inutile
10- ne plus dépendre son bonheur des autres
http://www.reussirmavie.net/Avoir-de-la-maturite-c-est-quoi_a721.html
Seishin-kyoiku :
Éducation du mental. Levier éducatif permettant de se réaliser
(jitsugen) en apprenant
la maîtrise de l'esprit à travers les expressions de combat.
Seishin-tanren :
Forger le mental. Travail interne pour forger et polir l'esprit à travers
les entraînements
Autres représentations :
- Passer par la soumission puis par la colère pour enfin trouver un
équilibre entre les deux. (flèches du schéma)
- L'évolution de la ténacité
(demi-cercles du schéma)
Voir aussi :
- la peur
- le respect
- la confiance
- le courage
- l'estime de soi
- le manque d'assurance