La place du jùdô en tant qu'art martial dans le Bùdô

Avant tout rappelons que la pratique des arts martiaux n'ont pas pour but de gagner des combats, ni de se mettre en avant pour s'atirer des compliments mais de nous sentir bien dans notre corps et dans notre tête de façon à vivre une existence pleinne, vigoureuse, consciente, heureuse et épanouie.

L'expression française « arts martiaux » est la traduction de l'anglais martial arts ; un néologisme créé vers 1933 pour désigner initialement les techniques de combat du Japon, pays sous forte influence militariste à cette époque. L'expression emprunte donc les significations étendues du terme « art », et du terme « martial ».
Art : Méthode pour faire un ouvrage, pour exécuter ou epérer quelque chose selon certaines règles.
Martial : adjectif dérivé du nom Mars (latin : mars, « le brave ») qui désigne le dieu de la guerre de la mythologie romaine.
Il ne font pas confondre Mars le dieu romain (plus proche de Athéna des grecs) et Arès (souvent assimilé à tord à Mars). Faire du jùdô c'est passer d'Arès à Athéna. De la bagarre (querelle violente, mêlée bruyante et désordonnée) au combat. Le salut est là pour marquer le fait qu'on entre dans un combat réglementé sans animosité (Athéna) et non pas dans une bagarre physique brutale chargée de rancune (Arès).
De manière littérale, « art martial » signifie à utilité militaire, toute discipline utilisée pour le combat, pour attaquer ou se défendre. Toutefois, les arts martiaux intègrent une dimension spirituelle et philosophique dans leur enseignement, une caractéristique qui les distinguent essentiellement des sports de combat. Chaque art martial possède des valeurs spirituelles et philosophiques qui lui sont propres ; ces valeurs peuvent également différer au sein d'une même discipline en fonction des styles et des écoles qui la composent. Dans le langage courant, le terme « art martial » est souvent utilisé pour désigner une discipline de combat d'origine asiatique.
N'ayant pas était conçu à des fins militaires, le jùdô n'est donc pas un art martial et n'a donc pas à être enseigné de manière militaire (comme la gymnastique qui est elle une discipline d'origine militaire).
Ceci étant dit, l'ensemble cohrents des techniques basées sur le jùdô peuvent être classées.

On peut classer les arts de combat en 3 catégories :
- combat (dit des nobles) avec des armes (kendô, escrime : trancher et transperser) : le but est de tuer. Lors d'un combat de kendô, les attaques ne sont pas portées jusqu'au bout (à fond et sans retenu) ou avec des protections. On ne peut pas constater sa réelle efficacité.
- combat à mains nues utilisant l'ensemble du corps comme armes (karate, boxe : percuter) : le but est de neutraliser et les rares contrôles réalisés sont utilisés en amont pour mieux frapper. Lors d'un combat de karate, les attaques ne sont pas portés jusqu'au bout (à fond et sans retenu) ou avec des protections. On ne peut pas constater sa réelle efficacité.
- combat à mains nues utilisant l'ensemble du corps comme outils permettant la manipulation (grappling : jùdô-jùjutsu, aïkidô : déséquilibrer et contrôler) : le but est de maîtriser et les rares frappes réalisées (en jùjutsu) sont utilisées en amont pour mieux contrôler. Lors d'un combat de jùdô, les attaques sont réellement portées jusqu'au bout (à fond et sans retenu), sans protection. On peut constater ainsi sa réelle efficacité.

L'intérêt d'utiliser le corps comme une arme c'est de savoir se défendre sans arme dont l'on est dépourvu à cause de sa perte, de conford ou de règles sociales.
L'intérêt d'utiliser le corps comme un outil c'est d'élargir l'arme qui n'est qu'une sorte d'outil à l'ensemble des outils.

Les arts martiaux peuvent se classer selon leurs anciennetés :
- Kobùdô (ancien art martial ou art martial traditionnel)
- Shin bùdô (nouvel art martial ou art martial moderne)
Le jùdô est classé dans les Shin bùdô.

Le rôle de Tori et Uke dans les différents arts martiaux :
Le rôle de Tori et de Uke est très révélateur du principe fondamental du bùdô :
En kendô et en karaté : définition offensive
Tori est celui qui prend l'initiative d'attaque
et Uke est celui qui réagit en défendant et/ou en ripostant. Le but des exercices est défensif. Tori attaque et uke défend. En karaté, le but de la plupart des exercices est de défendre.
L'accomodation à savoir l'ajustement d’un individu grâce à sa capacité d’apprentissage est le mode d'adaptation dominant dans ce type d'art de combat.
En jùdô en tant qu'art martial (Kage-Jùdô) : Tori est le nom de celui qui exécute l'action décisive dans un enchaînement de techniques soit à son initiave d'attaque (assimilateur) soit à sa réaction de défense et/ou de riposte (accommodateur). Uke est celui qui réceptionne l'action décisive dans un enchaînement de techniques soit à son initiave d'attaque soit à sa réaction de défense et/ou de riposte.
Les deux modes d'adaptation à savoir l'assimilation c'est à dire l'ajustement de la situation grâce à la capacité d'application des connaissances de l'individu et l'accommodation c'est à dire l'ajustement d’un individu grâce à sa capacité d’apprentissage se partagent bien les rôles.
En aïkidô en tant qu'art martial (Kage-Aïkidô) : définition défensive
Tori est celui qui défend et/ou riposte (accommodateur). Uke est celui qui prend l'initiative d'attaque. Le but de l'exercice est défensif. Tori défend et uke attaque. En aïkidô, le but des exercices est exclusivement de la défense, ainsi qu'en ju-jutsu où la plupart des séquences techniques sont étudiées en situation d'auto-défense.
L'accommodation à savoir l'ajustement d’un individu grâce à sa capacité d’apprentissage est le mode d'adaptation dominant dans ce type d'art de combat. On peut dire que l'aïkidô est en fait l'art de la défense ou du contre.

Rôle d'Uke
Attaque
Défend
Rôle de Tori
 
Décisif
Non-décisif
Décisif
Non-décisif
Karaté
X
Attaque
Jùdô
X
X
Attaque ou riposte
Aïkido
X
Riposte

N.B. : Le jùdô et l'aïkidô s'enseigne de manière beaucoup moins martial que les autres discipline dans la mesure où elle n'ont pas pour but de former à la rigueur comme les autres disciplines mais des concepts beaucoup plus large (le jùdô, la recherche constante de l'efficience et l'aïkidô la recherche constante de l'harmonie).

Le jùdô en tant que sport (Kyogi-Jùdô ou Jùdô-Sport ou Jù-Sport désigné dans ce site par l'appelation "Jùdô sportif") fait partie des sports de combat (Kyogi-Jùdô) de préhension dit de lutte moderneconsistant à attraper, à tenir, à contrôler son adversaire, debout et également au sol après une éventuelle projection, puis à tenter de le faire abandonner grâce à des techniques de clé et/ou d'étranglement et cela sans utiliser le moindre coup. Un grappler est une pratiquant qui utilise principalement la technique du grappling. Il s'oppose à un striker qui lui utilise des techniques de frappes et de percussions, comme des coups de poings et de pieds. La lutte moderne peut être pratiquée en position debout ou au sol mais c'est le combat au sol qui est le plus communément appelé Grappling. Le monde du combat a connu un révolution dans les années 90, avec la création de l'Ultimate Fighting Championship (compétition où les adversaires ne respectent pratiquement aucune règle), à une époque où on ne jurait que par le combat debout et les percussions (utilisant l'ensemble des armes naturelles du corps en vue de bloquer les attaques adverses et/ou d'attaquer). Il fut démontré que le grappling était un art redoutable et que la plupart des pratiquants de pied poings devenaient totalement inoffensif une fois mis au sol. Les grapplers connurent de nombreuses victoires contre des adversaires bien plus lourd et puissant qu'eux-même.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grappling

Le MMA :
Concernant les MMA (Mixed Martial Arts : arts martiaux mixtes) est l'exacte contre pied du Jùdô puisqu'il est bâti comme on rempli une caisse à outils pour être le plus efficace possible lors d'une confrontation. Le MMA n'est pas un bùdô puisqu'il ne recherche pas à être éducatif ; il n'est pas non plus un bùjutsu puisqu'il n'a pas une vocation guerrière mais purement sportif. Le MMA et le Jùdô sont donc viscéralement incompatibles. Pensez que le Jùdô peut apprendre du MMA c'est penser le Jùdô est à la croisée entre une boite technique et un sport de combat et non pas comme un système éducatif basé sur l'apprentissage éthique, technique et physique. C'est penser que le Jùdô peut s'enrichir par les techniques de MMA et devenir plus efficace techniquement, car, selon cette pensée, c'est la recherche de l'efficacité technique qui est le moteur du Jùdô en se basant sur le Seiryoku zenyo qui se traduit souvent par le "meilleure" ou "rationnelle" usage de l'énergie alors que cela veux dire le "bon et l'habile" usage de l'énergie. Il y a donc une idée éthique et pas seulement pragmatique. C'est le comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. La recherche de l'idéal de société et de conduite de l'existence.

La métaphore de la statue :
Dans un premier temps on réunit les matériaux pour former un bloc
Dans un deuxième temps on taille le blocs pour laisser apparaître la forme voulu
Dans un troisième temps on polit la forme obtenue

Penser qu'un art martial tel que le Jùdô peut s'améliorer en ajoutant des techniques c'est en être au premier temps.

Un jùdôka qui commence le MMA n'est plus un jùdôka et il ne l'a probablement jamais été.

Le glissement d'art martiaux à sport de combat :
Après la défaite du Japon en 1945, les américains interdire toutes les activités inspirées du bushido, Les arts martiaux furent prohibés et les professeurs du Kodokan furent seulement autorisés à enseigner aux troupes américaines. Le jùdô fut permis plus tard avec la dénomination sport et non art martial.

La place du jùdô :
Le jùdô est habituellement pratiqué en tant qu'art martial ou sport de combat. La pratique du randori et des katas n'est qu'en fait qu'un moyen d'étude théorique et de mise en pratique du principe directeur jùdô. Fondé par Jigorô Kanô en 1882 à partir d'un art martial appelé jùjutsu, le jùdô est un principe directeur logique et rationnel (ni religion ni magie) à but pragmatique, basé sur l'adaptabilité () du corps (tai) et de l'esprit (ghi) et de l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai kyoei) afin d'obtenir le bon et habile usage de l'énergie (seiryoku zenyo) dans toutes les situations dans le but de tendre vers le bien-être et le développement humain (kojin no kansei). Parvenir à suivre cette ligne de conduite dans la vie de tous les jours est un cheminement intérieur (démarche personnelle) de toute une vie (do mu kyoku) nécessitant un dévouement (shin) constant envers soi et les autres. Par extension, c'est également une méthode d'éducation intellectuelle (ghi) et morale (shin). Actuellement souvent vulgarisé en sport de combat pour s'adapter au plus grand nombre afin de toucher un maximum de personnes, c'est également une méthode d'éducation physique permettant l'entretien harmonieux de tout le corps.

Les différentes disciplines de lutte moderne :
Les systèmes de lutte moderne les plus connus et les plus efficaces sont : le jùdô, bien sûr, à l'origine de toutes les formes de lutte moderne et développé en Europe par le jùdôka Mikinosuke Kawaishi, le jùjutsu brésilien développé en Amérique du sud par le jùdôka Esae Mitsuo Maeda) et le sambo développé en Asie par le jùdôka Vasilii Sergeevich Oshchepkov.

Le Ju-jutsu brésilien
Mitsuyo Maeda, né au Japon en 1879, pratiqua d'abord le sumo, avant d'entrer au Kodokan (école de jùdô de Jigoro Kano créée en 1882) en 1897. En 1904, alors 4e dan de jùdô, il partit aux États-Unis, avec Tsunéjiro Tomita (premier 1er dan), pour faire la démonstration de cette nouvelle discipline en affrontant des lutteurs. Il effectua un premier séjour au Brésil en 1907, puis en 1914 (à Belém), et participa à l'établissement de la colonie japonaise au Brésil en 1920. Au cours de ces séjours au Brésil, il participa à des combats de lutte libre (vale-tudo) pour montrer la supériorité du Kodokan (école de jùdô fondée par Jigoro Kano) et pour gagner un peu d'argent. Il fut alors surnommé « Conde Koma

En remerciement de son ami, homme d'affaires et homme politique Gastão Gracie, Mitsuyo Maeda enseigna l'art du combat à son fils, Carlos Gracie, qui l'enseigna à son tour à ses frères, Oswaldo, Gastão Jr, George Jr (Gastao et Cesalina Gracie avaient huit fils). Devenu leader du clan Gracie, le jeune élève Carlos qui était attiré par le combat réel modifia rapidement les techniques apprises par le comte Koma pour l'adapter à la réalité brésilienne. Carlos Gracie commença à tester lui-même ses techniques en lançant lui aussi des défis. Carlos Gracie avait la réputation de combattre n'importe qui, sans distinction de taille ou de poids. Il demeura invaincu et devint une légende au Brésil.

Helio Gracie était un autre frère de Carlos, mais le médecin lui avait déconseillé de pratiquer, en raison de sa santé fragile et il se contentait donc de regarder et d'écouter l'enseignement de son frère. À l'âge de 16 ans, il remplaça Carlos lors d'un cours, en se servant de ce qu'il avait mémorisé. Il commença ainsi la pratique du ju-jitsu, mais repensa le ju-jitsu traditionnel avec l'esprit brésilien et adapta les mouvements à sa propre physionomie, étant de petit gabarit (1,65 m, 64 kg). Il créa ainsi un art martial propre, qui reste jeune par rapport à son ancêtre japonais. Une première tentative d'imposer cet art martial face à l'école japonaise échoua ainsi en 1951, avec la défaite d'Helio Gracie face au champion du Japon de Jùdô, Masahiko Kimura. Celui-ci récidivait 8 ans plus tard en venant à bout de Valdemar Santana, champion de Gracie jiu-Jitsu (1 victoire et 1 nul).

À l'époque, le jùdô était encore communément appelé Kano ju-jutsu (de son fondateur Jigoro Kano), c'est pourquoi ce dérivé du jùdô est appelé ju-jutsu brésilien plutôt que jùdô brésilien. Son accent s'est déplacé vers les combats au sol parce que la famille Gracie pensait qu'il était plus facile d'apprendre le sol que les projections et les techniques debout, plus efficaces et beaucoup plus pratiques. Carlos et Helio ont aidé au développement en encourageant les combats (principalement contre les pratiquants d'autres arts martiaux), les compétitions et l'expérimentation tout au long de décennies d'entraînement intensif. JJB a dominé les premières grandes compétitions d' arts martiaux mixtes modernes aux États-Unis, obligeant le domaine émergent à adopter bon nombre de ses pratiques. Les techniques debout moins pratiquées en Gracie Jiu Jitsu survivent dans certains clubs de JJB grâce à son héritage de jùdô et de jujutsu (projection de jùdô, défense au couteau, défense au pistolet, blocage, frappe, etc.)

Le Sambo :
Sambo (acronyme de sam ozashchita b ez o ruzhia , russe pour " autodéfense sans arme") était un des premiers arts martiaux soviétiques, un descendant direct du jùdô, développé dans les années 1920 par Viktor Spiridonov , l'instructeur de la Dynamo Sports Society Jujutsu, et vétéran de guerre russo-japonais . Comme il a été développé en grande partie à des fins policières, Samoz a mis un accent particulier sur les verrous debout et les compteurs de grappin afin de se libérer de la prise, appréhender et escorter un suspect sans le faire tomber, Samoz a utilisé les projctions principalement comme contre-défense. en cas d'attaque surprise par derrière. Au lieu des amenées au sol, il a utilisé des arthralgie pour contrebalancer l'adversaire sans le faire tomber, tout en maintenant un équilibre constant . C'était essentiellement un art martial de lutte contre les bras et de maîtrise des bras, qui utilisait une variété de différents types de verrous, nœuds et points de compression (et des techniques pour s'en protéger) appliqués aux doigts, aux pouces, au poignet, avant-bras, coude, biceps, épaule et cou, couplé à une pression des doigts sur divers points vitaux du corps humain, particulièrement sensible à la pression douloureuse, ainsi qu'à la manipulation de la manche et du col de l'adversaire pour immobiliser le haut de son corps, ses extrémités et la soumission. Samoz a englobé le Jujutsu avec des techniques de lutte, de boxe et de savate pour les situations de combat de rue extrêmes. Plus tard, à la fin des années 1930, il a été méthodisé par le stagiaire de Spiridonov Vladislav Volkov pour être enseigné dans les académies militaires et de police, et finalement combiné avec la technique de lutte basée sur le jùdô développée par Vasili Oshchepkov, qui était le troisième étranger à apprendre le jùdô au Japon et a gagné une ceinture noire 2e dan décernée par Jigoro Kano lui-même, englobant les styles traditionnels de lutte folklorique d'Asie centrale recherchés par le disciple d'Oshchepkov Anatoly Kharlampiyev pour créer Sambo. Comme Spiridonov et Oshchepkov se détestaient beaucoup, et tous deux s'opposèrent avec véhémence à unifier leurs efforts, il fallut à leurs disciples pour régler les différences et produire un système combiné. Le sport moderne Sambo est similaire au Jùdô ou au ju-jutsu brésilien avec des différences, notamment l'utilisation d'une veste et d'un short Sambovka plutôt qu'un keikogi complet, et un accent particulier sur les clés de jambes et les projections, mais avec beaucoup moins d'accent sur la garde et les étranglements (interdits en compétition).

Les Jujutsus :
Venant de différents arts, c’est au VIIIe ou IXe siècle que les "Bushi" (guerriers), élaborent des techniques qui n'étaient pas des systèmes de combat sans armes, mais plutôt des moyens pour un guerrier non armé ou légèrement armé de combattre un ennemi lourdement armé et blindé sur le champ de bataille. Au combat, il était souvent impossible pour un samouraï d'utiliser son épée longue ou son arme de poing, et serait donc obligé de s'appuyer sur son épée courte, sa dague ou ses mains nues. Lorsqu'elles sont entièrement blindées, l'utilisation efficace de ces armes "mineures" nécessite l'emploi de compétences de lutte. Les techniques de frappe étaient considérées comme moins importantes dans la plupart des systèmes japonais plus anciens en raison de la protection des amures des samouraïs et étaient utilisées comme réglages pour leurs techniques de lutte et leurs projections.

Dès l’époque de Kamakura (XIIe au XIV siècle), les "Samurai" reprennent cet art et le codifie sous la forme de diverses écoles et dont leur utilisation pratique par ceux-ci a pris fin vers 1890. Le terme jujutsu (de l'ancienne japonais Nihon ko-ryu jujutsu) n'a été inventé qu'au XVIIe siècle, après quoi il est devenu un terme générique pour une grande variété de disciplines et de techniques tels que "kogusoku koshi no mawari", "kumiuchi", "taijutsu", "yawarajutsu", "wajutsu", "torite" et même "jùdô" (dès 1724, près de 158 ans avant Jigoro Kano) développés et pratiqués pendant la période Muromachi (1333-1573). Les plus anciens styles connus de Jujutsu sont le Daito-ryu Aiki-jujutsu daté de l'an 780-1200, Shinden Fudo-ryu (ce.1130), Tenshin Shoden Katori Shinto-ryu (c.1447) et le Takenouchi-ryu qui a été fondé en 1532. Autour de l'année 1600, il y avait plus de 2000 styles de jujutsu ko-ryu.

Au début du XVIIe siècle pendant la période Edo, les jujutsus continuerait d'évoluer en raison des lois strictes imposées par le shogunat Tokugawa pour réduire la guerre, sous l'influence de la philosophie sociale chinoise du néo-confucianisme, répandu dans tout le Japon via des universitaires tels que Fujiwara Seika. Au cours de cette nouvelle idéologie, les armes et les armures sont devenues des objets décoratifs inutilisés, de sorte que le combat au corps à corps a prospéré comme une forme de légitime défense et de nouvelles techniques ont été créées pour s'adapter à la situation changeante des opposants non blindés. Les nombreuses écoles de jujutsu se défiant en duels dans un cadre qui devint si populaire pour les guerriers qu'il fût créé des randoris dans le but de s'exercer à se battre sans intention de tuer. Les différents styles de chaque école ont donc évoluée dans ce sens.

Les jujutsus ont été introduit pour la première fois en Europe en 1898 par Edward William Barton-Wright, qui avait étudié Tenjin Shinyo-ryu et Shinden Fudo-ryu à Yokohama et Kobe. Il s'est également entraîné brièvement au Kodokan de Tokyo.

Les débuts du Jujitsu en France :
En 1970, Bernard Pariset crée une méthode de Jujitsu qui s'intègre à la FFJDA et publiée par cette dernière en 1976. (Le Tai Jutsu est né au même moment dans la fédération Français de karaté) En 1982, la commission nationale Jujutsu de la FFJDA à laquelle Éric Pariset (le fils de Bernard Pariset) va participer activement est créée. La fédération européenne de Jujutsu fait son apparition la même année.

Ne nos jours, le jujitsu sportif se décline en cinq variantes principales. Dans Duo System (démonstration d'autodéfense), le tori (attaquant) et l'uke (défenseur) proviennent de la même équipe et démontrent des techniques d'autodéfense. Dans cette variante, il existe un système spécial nommé Random Attacks, qui se concentre sur l'instauration de temps de réaction rapides contre une attaque donnée en défendant et en contrant. Les tori et les uke sont également de la même équipe mais ici ils ne savent pas quelle sera l'attaque, qui est donnée aux tori par les juges, à l'insu de l'uke.

La deuxième variante est le Fighting System (Jujitsu-Combat dit Jujitsu-Fighting) ou où les concurrents combinent grève, lutte moderne et soumissions selon des règles qui mettent l'accent sur la sécurité. De nombreuses techniques potentiellement dangereuses telles que les démontages aux ciseaux, les colliers et l'étouffement et le verrouillage numériques sont interdites dans Sport Jujitsu. Il existe un certain nombre d'autres styles de jujutsu de sport avec des règles différentes.

La troisième variante est le Ne Waza dans lequel les concurrents travaillent sur le contrôle et la soumission. Les frappes ne sont pas autorisées.

La quatrième variante est le Jujitsu-Contact dans lequel les concurrents travaillent sur le contrôle et la soumission. Les frappes sont autorisées.

La cinquième variante est le Jujitsu Brésilien.

Le sambo et Kosen-jùdô ne font pas partie de la liste car il ne se définissent pas comme jujitsu même si...

Le jujitsu non sportif se décline en deux variantes :

La première est le jujitsu traditionnel

La deuxième est la self défense

Aujourd'hui encore, la grande majorité des combattants de haut niveau en jùdô proviennent du Japon, d'Europe, d'Amérique du Sud et d'Asie.

Différences Jùdô/Jùjutsu

Comparaison les trois grands Maîtres à l'origine des arts martiaux les plus pratiqués en France :

Jigorô Kanô (Jùdô)
Gichin Funokoshi (Karaté-dô)
Morihei Ueshiba (Aïkidô)
Taille
1,62 m
1,58 m
1,57 m
Période de vie
1860-1938 (78 ans)
1868-1957 (89 ans)
1883-1969 (86 ans)
Niveau technique
Bon
très bon
exellent
Rôle
philosophe et éducateur
maître d'art martiaux
chaman
Nourriture
de tous
riz légume et poisson
végétarien
Niveau d'étude
très élevé
bon
moyen
Fortune
très élevé
moyenne
élevé
Constitution de départ
faible
faible
faible
Approche
moderne, logique et rationnelle
rationnelle
mystique
Santé
bonne
très bonne
fragile
But
former une société efficace
former des personnes vertueuses
être en harmonie avec l'univers