Mifune, Kyuzo (1883-1965) | |
Il a 13 ans lorsqu'il commence le jùdô.
Il rejoint le Kôdôkan
en 1903. En 1912, il était déjà un Rokudan (6e
dan) et un instructeur du Kôdôkan.
Il était incroyablement énergique et fini par parvenir à
la tête des instructeurs du Kôdôkan.
La vitesse avec laquelle il a maîtrisé les techniques du
Jùdô peut seulement être
comparé à la rapidité de sa promotion. En recevant
le 10e Dan le 25
mai 1945, il devint le 2e plus jeune homme à
obtenir le 10e dan,
grade qu'il gardera pendant presque 20 ans c'est à dire plus longtemps
de n'importe quel 10e dan.
Il était humble et permanent du groupe consultatif de dôjo
de Kôdôkan.
Il est l'auteur du "Canon
du Jùdô". En 1964 le gouvernement Japonais lui a attribué
l'honneur de l'ordre du soleil levant. Il fut la première personne
à être honorer de cette manière pendant sa vie. Avant
sa mort
le 27 janvier 1965, il était le seul 10e
Dan vivant dan dans le monde. |
Les principes du Jùdô de Kyuzo Mifune (1883-1965)
Les 5 principaux points
1 - Le doux contrôle le dur
2 - Frapper pour tuer (solutionner un problème par une seule frappe décisive)
3 - Ne jamais retenir (ne même pas tenter)
4 - Enter dans un état sans ego, sans esprit
5 - Ne pas se concentrer sur la recherche d'une technique secrète. Polissez
votre esprit par un entraînement sans fin ; c'est la clé des techniques
efficaces
Les 7 règles de pratique
1 - Ne sous-estimez pas un adversaire
2 - Ne perdez pas confiance
en vous
3 - Maintenez une bonne posture
4 - Développez la vitesse
5 - Projetez la puissance dans toutes les directions
6 - Ne jamais cesser l'entraînement
7 - Développez votre contrôle de soi
Salut
Taiso
Happo No Kuzushi
Te Waza :
Uki Otoshi
Tai Otoshi (V1)
Tai Otoshi (V2)
Yama Arashi
Seoi Nage (V1) (Morote Seoi Nage)
Seoi Nage (V2 ) (Ippon Seoi Nage)
Seoi Nage (V3) (Hidari Kakate Seoi
Nage)
Seoi Otoshi
Ganseki
Otoshi (parfois appelé Koga
Morote
Seoi Nage)
Sukui Nage
Obi
Otoshi
Morote Gari
Te Guruma (V1) (par devant)
Te Guruma (V2) (par derrière)
Kibisu Gaishi
Kata
Guruma (V1)
Kata
Guruma (V2) (jambe derrière)
Kata
Guruma (V3) (jambe derrière + saisie autre jambe)
Sumi Otoshi
Tama
Guruma (Kata Guruma avec barrage de bras)
Koshi Waza :
Uki Goshi
Koshi Guruma
Harai
Goshi (V1)
Harai
Goshi (V2) (Hidari Harai Goshi)
Tsuri Komi Goshi
(V1)
Tsuri Komi Goshi (V2) (Sode
Tsuri Komi Goshi)
O Goshi
Hane Goshi
Hane Makikomi
Soto Makikomi
Uchi Makikomi
Ushiro Goshi
Utsushi Goshi
Tobi
Goshi
Ushiro
Guruma
Ma Sutemi Waza :
Tomoe Nage
Sumi Gaeshi
Hikikomi Gaeshi
Tawara Gaeshi
Ura Nage (V1)
Ura Nage (V2) (Forme Ushiro Goshi)
Nage No Kata
Que à droite
Nage Ura No Kata
:
Uki Otoshi - Tai
Otoshi
Seoi Nage
- Yoko Guruma
Kata Guruma - Sumi
Gaeshi
Tai Otoshi - Ko
Tsuri Goshi
Obi Otoshi - Guruma
(Ashi guruma) (différence
avec Nage Ura No Kata)
Okuri Ashi Barai
- Tsubame Gaeshi
Ko Uchi Gari - Hiza
Guruma
O Uchi Gari - Tomoe
Nage (différence avec Nage
Ura No Kata)
Sasae Tsurikomi
Ashi - Sumi Otoshi
Uchi-mata - Tai
Otoshi
Hane Goshi - Kari
Kaesu (Nidan Ko Soto Gari) (différence avec Nage
Ura No Kata)
Harai Goshi - Ushiro
Goshi
Hane Goshi - Utsuri
Goshi
Uki Goshi - Yoko
Wakare
O Goshi - Ippon
Seoi (différence avec Nage
Ura No Kata)
Osae Komi Waza :
Gesa Gatame
Kuzure
Gesa Gatame
Ura Gesa (Makura
Gesa Gatame)
Ushiro
Gesa (Ushiro Gesa Gatame)
Kata Gatame
Kami Shiho Gatame
Kuzure Kami Shiho Gatame
Yoko Shiho Gatame
(V1)
Yoko Shiho Gatame
(V2) (bras sous les jambes et saisie bras)
Ura Gatame
(saisie un bras par les jambes et un bras par les bras en étant sur
le ventre sous Uke qui est sur le dos)
Tate Shiho Gatame
(V1) (Les deux bras sous les deux bras)
Tate Shiho Gatame
(V2) (Les deux bras sous un bras bras)
Tate Shiho Gatame
(V3) (Saisie d'un bras puis de la tête en passant son propre bras dans
le dos)
Kokoro No Jùdô
Ashi Waza :
De Ashi Harai
Ko Soto Gake
Ko Soto Gari
Ko Uchi Gari
(Forme Makikomi)
O Uchi Gari (Forme
Makikomi)
O Soto Gari (V1)
O Soto Gari (V2)
(en cercle)
O Soto Otoshi
O Soto Guruma (Ni
dan O Soto Gari)
Hiza Guruma (V1)
(Genou avancé)
Hiza Guruma (V2)
(Hidari Hiza Guruma)
Ashi Guruma (V1)
Ashi Guruma (V2)
(Hidari Ashi Guruma)
Sasae Tsurikomi
Ashi (V1)
Sasae Tsurikomi Ashi (V2)
(Hidari Sasae Tsurikomi Ashi)
Harai Tsurikomi Ashi
Okuri Ashi Harai
Tsubame Gaeshi
Uchi Mata (Koshi Uchi Mata)
O Guruma
Yoko Sutemi Waza :
Yoko Gake (V1)
Yoko Gake (V2) (Hidari
Yoko Gake)
Yoko Wakare (V1)
Yoko Wakare (V2)
(version ippon seoi)
Ude
Gaeshi (Yoko Wakare
en avançant)
Uki Waza (V1)
Uki Waza (V2) (Version
Jigotai)
Tani Otoshi
Yoko Otoshi
Yoko Guruma
Wakare (feinte de Ko
Uchi Gari puis Yoko
Wakare)
Shime Waza :
Kata Juji Shime
Gyaku Juji Jime
Nami Juji Jime
Ura
Juji Jime (Juji Jime en Kami
Shiho Gatame)
Hadaka Jime (V1) (Au
sol)
Hadaka Jime (V2) (Debout)
Kata Ha Jime
Ryote
Jime
Sode Guruma
Tsukomi Jime (saisie
revers debout puis tourner en se couchant sur le dos puis saisie cou avec jambe)
Tawara
Jime (Okuri Eri Jime
de face en passant par dessus la tête baissée)
Hasami
Jime (V1) (en dessous de Kami
Shiho Gatame)
Hasami
Jime (V2) (avec la jambe derrière)
Okuri Eri Jime
Kata Te Jime (en Ushiro
Gesa Gatame)
Kansetsu Waza :
Ude
Garami V1)
Ude
Garami V2) (en dessous de Yoko
Shiho Gatame sur bras saisissant la tête)
Ude
Garami V3) (en dessous de Yoko
Shiho Gatame sur bras saisissant la tête, bras dans son dos)
Ude
Garami V4) (Debout)
Jumonji
Gatame Ude Kujiki (Ude
Ushigi Juji Gatame en se couchant en arrère)
Ude
Gatame Ude Kujiki (V1) (Katame
No Kata)
Ude
Gatame Ude Kujiki (V2) (version Ude
Garami)
Ude
Gatame Ude Kujiki (V3) (version sans Sankaku
Jime derrière la tête couché sur le dos puis Ude
Garami)
Ude
Gatame Ude Kujiki (V4) (version Ude
Garami à gauche)
Hiza Gatame Ude Kujiki
Tachi
Ai Ude Kujiki (Hiza
Gatame sur le côté Uke
sur le ventre)
Tai
Gatame Ude Kujiki (V1) (Waki
Gatame en forme Gesa)
Tai
Gatame Ude Kujiki (V2) (saisie poignet Uke
à quatre pattes puis retournement de Tori
en Ushiro Gesa Gatame)
Kata
Osae Tai Gatame Ude Kujiki (retournement de coté de Uke,
Tori revient dessus en se glissant pour faire
Kami Shiho Gatame)
Aomukegata
Ude Kujiki (Sankaku
GatameUke entre les jambes
puis Jambe en Ude Ushigi
Juji Gatame)
Sankaku
Gatame Ude Kujiki (V1) (Sankaku
Gatame Uke entre les jambes
bras dessandant)
Sankaku
Gatame Ude Kujiki (V2) (Sankaku
Gatame Uke entre les jambes
bras montant)
Sankaku
Gatame Ude Kujiki (V3) (Sankaku
Gatame Uke entre les jambes
bras montant puis Jambe en Ude
Ushigi Juji Gatame)
Ashi
Garami
Ashi
Kujiki Kannuki Gatame (clé de mollet avec Uke
sur le ventre,
Tori à cheval sur le
dos face aux pieds)
Gesa
Gatame no Nige
Kata
Gatame no Nige
Okuri
Eri Jime no Nige (V1)
Okuri
Eri Jime no Nige (V2)
Jumonji
Gatame no Nige (V1)
Jumonji
Gatame no Nige (V2)
Sankaku
Gatame no Nige
Ashi
Garami no Fusegi (pousser cheville sur le torse)
Goshin Jutsu
https://www.youtube.com/watch?v=46veLgINFjU
TAI SABAKI
de Kyuzo Mifune (10e dan)
Conseils pour apprendre le Jùdô et l’art du « Tai sabaki ».
Ceux qui apprennent le jùdô,
ne doivent pas seulement entraîner leur corps, mais aussi cultiver leur
esprit, à travers la pratique de cet art de self-défense.
En bref ils doivent comprendre par leur propre expérience que le jùdô
est à la fois un principe moral et technique.
Je vais maintenant vous donner quelques vues qui peuvent vous être utiles pour apprendre le Jùdô. Vous ne devez pas être paresseux, fier, avide, préoccupé ou distrait ; en d’autres termes, vous devez être sincère. Ceci est le « Kokoro » ou l’essence du Jùdô.
Le mot japonais « Kokoro » signifie littéralement
« obtenir l’esprit », c'est-à-dire, cultiver et conserver
l’esprit qui n’est jamais troublé même dans un cas
d’urgence.
Ceci peut paraître personnel, mais cette vertu peut à la longue
affecter le pays d’un homme qui la possède ou ne la possède
pas.
« Kokoro » qui, en japonais, signifie l’esprit ou le centre, est le plus important dans tous les cas. Il existe naturellement et n’est pas « fabriqué » par l’homme. Il repose au centre, la place la plus importante. Le centre est l’endroit où le « Kokoro » demeure.
« Kokoro » par conséquent est le centre. Chaque chose a son centre. Sans « Kokoro » les choses n’existent pas.
Les choses sont « Utsuwa » ou vaisseaux, réceptacle dans
lequel « Kokoro » est déposé.
Quelquefois, l’humain est appelé « Utsuwa » parce qu’il
a un esprit en lui.
« Kokoro » ne se voit pas,
mais apparaît sous la forme de réceptacles. « Kokoro
» ou le centre des choses est « Michi
» qui signifie « route, chemin » ou « méthode
».
« Michi » apparaît sous
la forme de « Jutsu », l’art ou la technique.
Si vous suivez « Michi » et
si vous raffinez, polissez votre « Jutsu », le processus est tout
à fait naturel et de grands résultats sont obtenus.
« Jutsu » et « Michi »
marchent ensemble, c’est la loi de la nature.
Pour être sincère dans la vie humaine, l’on doit remplir les conditions dans tous les cas. Si l’art du Jùdô est pratiqué en tenant compte de ces principes de sincérité, le Jùdô ne pourra jamais être galvaudé.
Au contraire, si vous êtes esclaves de votre émotion,
et faites un mauvais usage du Jùdô,
vous serez accusé par le public et conséquemment vous disgracierez
le Jùdô.
C’est pourquoi les « conducteurs » du Jùdô
disent toujours « Être fort dans la technique du Jùdô
n’est pas suffisant ». Si la force est valable en Jùdô,
c’est parce que la force est basée sur la sincérité.
Les principales connaissances que nous pouvons acquérir par l’emploi
de nos yeux et de nos oreilles, ne descendent pas profond dans notre caractère.
La véritable compréhension est acquise seulement par la pratique.
Les mots qui parlent à travers l’expérience ont de la valeur.
C’est pourquoi les paroles de MYAMOTO
MUSASHI sont encore vivantes dans notre génération.
« Par la pratique du Jùdô,
l’homme peut trouver sa vérité propre ».
Je vais maintenant dire quelques mots sur les techniques du Jùdô
en insistant plus particulièrement sur « Tai
sabaki » qui est le fondamental pour toutes les techniques.
Les gens pensent généralement que « Tai
sabaki » signifie simplement « conduire le corps », mais
à mon avis, je pense que « Tai
sabaki » est un art consommé en lui-même.
« Tai sabaki » est le
mouvement fondamental pour marcher en avant, en arrière, etc, et qui
conserve notre corps tout entier en état d’équilibre.
Vous devez devenir maître de cet équilibre par une pratique constante,
et en faire usage si nécessaire.
« Tai sabaki » est tout
ce qu’il y a de plus naturel, par conséquent, un mouvement tout
à fait ordinaire, mais en lui repose le secret du Jùdô.
Si vous travaillez dur pour mouvoir votre corps avec rapidité, vous serez
capable de détourner les dangers et capable aussi de prendre l’initiative
à la fois dans l’attaque et dans la défense.
« Tai sabaki » ne doit
jamais être ignoré.
Du point de vue de l’application scientifique des principes du Jùdô,
le Jùdô peut être
appelé l’art du « HEN-O » ou du bon mouvement à
chaque instant.
Il est important de posséder ceci à l’esprit « HEN-O
» est l’état mobile de l’esprit lorsque l’ennemi
est près. Si vous manquez d’attention vous serez sûrement
battu. « Faites toujours face à votre ennemi, mais ne faites jamais
face à son attaque ». Ceci est le « HEN ».
Si vous n’êtes pas très vigilant, votre technique ne pourra
être exécutée avec succès.
Attaquez sans faiblir lorsque vous avez noté le moment pendant lequel
l’ennemi n’est plus sur ses gardes. Ceci est le « O ».
Dans le cas où des ennemis vous environnent de toutes parts, observez
celui qui est le plus près, et exécutez sur lui aussitôt
l’art qui vous est propre.
Ce « HEN » et ce « O », cependant, ne sont pas des techniques
séparées. La position de « HEN » en un instant en
celle de « O ». Les deux mouvements sont inséparables et
se répètent sans intervalle.
L’on doit dire que cet art du « HEN-O » est une variation
ou une application du « Tai sabaki » mentionné
plus haut. De façon à obtenir victoire, toute personne doit choisir
la meilleure méthode.
Jùdô signifie
employer la force de la pensée et du corps de la façon la plus
efficace. Il faut l’intention d’avoir le maximum d’effet par
le minimum de force. En d’autres termes nous pouvons dire : Jùdô,
c’est avoir une grande réserve de force.
Quand notre force est fixée à un point elle doit être aussi
ferme que le roc et quand le mouvement est porté, il doit être
aussi rapide que le vent. Si l’attaque de votre adversaire est rude, vous
la recevez mollement, et si un autre se déplace légèrement,
vous le traitez avec la même légèreté. Ainsi vous
vous adaptez à l’adversaire mais en le contrôlant, en réalité.
L’art du « Tai sabaki » est toujours nécessaire, non
seulement en apprenant le Jùdô
mais aussi dans notre vie. C’est la première et la dernière
marche du Jùdô.
TAI SABAKI a été publié en décembre
1950 dans la revue officielle du KDN
Publié sur stage jùdô le
7 septembre 2007
L’ART DU Jùdô
de Kyuzo Mifune (10e dan)
Sans aucun doute « l’art du Jùdô » compose la base du Jùdô. Le but de la pratique du Jùdô est le développement complet de trois éléments relatifs :
-la méthode de l’éducation physique,
-la méthode de faire un combat,
-et la méthode de purifier l’esprit.
Mais cette éducation physique, où a-t-elle trouvé son origine
et par quel moyen s’est-elle développée ? C’est par
l’art.
Parce que l’exercice de la technique devient par lui-même l’éducation
physique ; l’art occupe la position la plus importante en pratique du
Jùdô.
C’est pourquoi le maître doit rechercher l’art avec une ardeur
extrême et le transmettre.
En enseignant le Jùdô sans interruption,
j’ai été beaucoup intéressé par « l’art
» et je l’ai recherché de toutes les manières, en
imaginant l’aspect de cet art. Je suis arrivé à la conclusion
que l’art n’est pas du tout mystérieux, mais qu’il
est le plus ordinaire.
Quand un homme avance merveilleusement dans une technique, le monde l’appelle
« expert » et il applaudit son art comme extraordinaire.
Mais l’art est très ordinaire et ce sont les hommes qui ne le
comprennent pas qui sont extraordinaires. Je pense que toute chose extraordinaire
existe dans cet ordinaire.
Alors ici une question surgit : qu’est ce que l’ordinaire ?
Par ordinaire j’entends le plus légal, c'est-à-dire respecter,
se soumettre précisément à la loi en connaissant la cause
et l’effet.
Aussi on pourra dire que l’ordinaire signifie la légalité
et la rationalité.
L’art est acquis par l’exercice technique de la théorie,
recherchée rationnellement et scientifiquement.
On pourrait dire aussi que l’art est recherche de la vérité la plus directe exprimée dans le mouvement de l’homme. Ici le caractère psychologique le marque fortement. En tout cas, l’art doit être recherché scientifiquement et théoriquement jusqu’au bout et exercé avec le corps lui-même. En répétant cet exercice, on peut obtenir quelque chose de vénérable dans les deux domaines de l’esprit et du corps. Ce quelque chose de vénérable signifie au fond « se parfaire soi même ». Autrement dit, la recherche et l’exercice de l’art mènent directement au perfectionnement de soi même. On peut rendre service à la société ou à l’état comme un membre de cette société.De plus on peut contribuer beaucoup aux rapports internationaux.
C’est ainsi que l’art est extrêmêment important et sans lui le Jùdô n’a aucun sens. Chacun doit y songer en pratiquant.
L’art du Jùdô
a été publié en mai 1957 dans la revue officielle du KDN.
Publié sur stage jùdô
le 15 septembre 2007
Biographie
Kyuzo Mifune est né le 21 Avril 1883 et mort le 27 janvier 1965. Il est considéré par beaucoup comme le plus grand technicien de jùdô. Il était 10e dan.
Sa jeunesse
Kyuzo Mifune est né un an après la fondation du Kôdôkan, dans
la préfecture d'Iwate sur l’île d’Honshu au Japon le
21 avril 1883. Enfant, il est incorrigible. Toujours en train de préparer
une bêtise, il entraîne même ses amis dans ses espiègleries.
Il est aussi brillant qu’insolent. Son père, très strict
en matière d’éducation, perd tout espoir de remettre le
plus jeune de ses sept enfants dans le droit chemin. À l’âge
de 13 ans, il décide de l’envoyer en pension au lycée de
Sendai dans le nord du Japon. C’est là que Mifune découvre
le jùdô et décide de
s’y consacrer. À 14 ans, lors d’un tournoi contre un autre
lycée, il remporte neuf victoires consécutives.
Après l’obtention de son diplôme, il part à Tokyo et rentre en école préparatoire pour être accepté à l’université de Waseda. Mais il n’a qu’une idée en tête, rentrer au Kôdôkan. À cette époque, il n’y a qu’un seul moyen de rentrer dans cette école prestigieuse : obtenir un entretien avec son fondateur Jigoro Kano sur recommandation d’un jùdôka haut gradé et signer le serment de sang. Mifune ne connaît personne au Kôdôkan. Pour le présenter, il choisit alors Sakujiro Yokoyama, un jùdôka qui a une redoutable réputation. Surnommé « le démon de Yokoyama », sa technique rapide et puissante contribue à la renommée du Kôdôkan. Pour faire entendre sa requête, Mifune campe littéralement sur le seuil de Yokoyama. Celui-ci finit par accepter et parle de cet élève obstiné à Jigoro Kano.
Mifune rejoint le Kôdôkan en juin 1903, il est alors âgé de vingt ans. Deux ans plus tard, son père s’aperçoit qu’il passe plus de temps à faire du jùdô qu’à étudier et lui coupe les vivres. Mifune se met donc à la recherche d’un travail. Il décide de créer son journal et sa petite entreprise prospère grâce à la vente d’espace publicitaire. Après avoir fait d’importants profits, il rentre à l’université de Keio pour suivre des cours d’économie.
Le technicien
Mifune devient ceinture noire 1er dan (shodan) en quinze mois et il ne lui faut
que quatre mois pour devenir 2e dan (nidan). Très rapidement, Mifune
se forge une solide réputation. Il n’a jamais été
vaincu au tournoi annuel du Kôdôkan appelé « le tournoi rouge et
blanc ». Un peu avant 1912, il est 6e dan et professeur de jùdô.
Il est déjà surnommé « le dieu du jùdô
». À trente ans, son père lui trouve une épouse comme
le veut la tradition japonaise. Mifune qui n’est revenu qu’une seule
fois dans sa région natale depuis qu’il l’a quittée,
y revient pour s’y marier. Durant les vingt années qui suivent,
sa réputation du jùdôka ne cesse de grandir. À quarante
ans Mifune relève un défi, celui de battre un lutteur de sumo
de 1,83 m et 108 kg alors que lui ne fait que 1,58 m et 45 kg. Il terrasse son
adversaire en le plaquant au sol avec son spécial uki-otochi.
En 1937, Jigoro Kano l’élève au 9e dan (kudan).
À la mort de ce dernier en 1938, Mifune devient le professeur le plus influent du Kôdôkan. Les étudiants se plaignent qu’il s’emporte facilement pendant les cours, il est plus craint qu’aimé.
Il atteint le 10e dan (judan) le 25 mai 1945, c’est le quatrième jùdôka à en être honoré.
Mifune est un homme qui ne fait pas d’excès, il mange avec modération, dort sur un lit de style occidental et ne fume pas.
En 1956, il écrit un livre, devenu un classique en matière de jùdô : The Canon of Jùdô qui étudie ce sport aux niveaux historique, philosophique et technique. Dans la préface du livre, écrit par E. J. Harisson on peut lire que la base de la philosophie de Mifune est : « la liberté dans le changement continu ».
L'influence de Mifune sur le jùdô d’après-guerre ne doit pas être sous-estimée. Son habileté était peut-être la plus élégante jamais vue au Kôdôkan. Son jùdô dynamique et limpide était une base naturelle pour le développement explosif du jùdô sportif dans le monde entier. Trevor Leggett qui fréquenta le Kôdôkan pendant de nombreuses années remarqua que le jùdô était « beaucoup plus lourd » au Kôdôkan avant la deuxième guerre mondiale qu'après. C'était, sûrement, l'influence de Mifune…
En 1964, Mifune participe aux jeux olympiques de Tokyo en tant qu’organisateur, malgré le fait qu’on lui ait diagnostiqué un cancer de la gorge. En décembre de cette année, il entre à l’hôpital et y meurt le 27 janvier 1965 à quatre-vingt-un ans. Au moment de sa mort, il était le dernier Judan (10e dan) du Kôdôkan.
Développement du jùdô
La Seconde Guerre mondiale fut un grand tournant pour le Kôdôkan Jùdô.
La mort de Jigoro Kano avant
la guerre, la capitulation japonaise, l'occupation après-guerre et l'interdiction
des arts martiaux ont contribué à une période d'incertitude
dans le jùdô au Japon. La réapparition
du Kôdôkan après la guerre a été due principalement à
deux personnes : Kyuzo Mifune et le Général Curtis LeMay de l'US
Air Force.
Curtis LeMay, plus tard directeur du "Strategic Air Command", et adjoint au général MacArthur pendant l'occupation américaine du Japon, fait pratiquer au Kôdôkan a routine part of Air Force tours of duty in Japan, et beaucoup d'Américains rapportent chez eux des histoires de ce petit vieil homme, projetant des jeunes hommes sans effort apparent.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kyuzo_Mifune
Mifune Kyûzô, l’esprit et… le corps ! (photo : Claude Thibault, Vérités sur le jùdô japonais, Jùdô International, Paris, 1963) Mifune Kyûzô (1883-1965), « L’homme que l’on appelait la divinité du jùdô» (pour reprendre le titre du livre de Shimazu Yoshitada, cf. sources ci-dessous), 10e dan du Kôdôkan, est, pour beaucoup de jùdôkas de par le monde, ce vieil homme chétif, ballotté par ses partenaires de randori et qui, sur une reprise d’opportunité, projette les 8e dan aussi facilement que des benjamins (ici ou ici). Un corps si diaphane qu’il en paraît absent : une technique pure… Si pure que l’on parle volontiers, pour définir son jùdô, de shingi (technique divine) [cf, par exemple, ??????], et que son « spécial » (enfin… un de ses « spéciaux » !) est kûki nage ??? (projection aérienne*) : (Timbre commémoratif des Championnats du monde 1956 représentant Mifune Kyûzô exécutant kûki nage) Prodige du jùdô, dont Wikipedia Japon ou le site du Musée Mifune nous apprennent (sans malheureusement proposer de sources) que l’on disait « Kanô pour la théorie, Mifune pour son application », il commence le jùdô au Kôdôkan à 20 ans, en juillet 1903, pour connaître une progression fulgurante : 1er dan en octobre de l’année suivante, 2e en février 1905, 3e en 1906, 4e dan en 1907, 5e en 1909… Puis 6e en 1917, 7e en 1923, 8e en 1931. Il sera 9e dan en décembre 1937, du vivant de Kanô donc, puis 10e dan en mai 1945. Alors, Mifune Kyûzô, pur esprit ? Mifune Kyûzô nous a légué cette image d’une forme idéale du jùdô. Il a également laissé des témoignages écrits, dont les plus célèbres sont sans conteste : Jûdô kaikoroku ????? (Recueil de souvenirs sur le jûdô), 1953 : Dô to jutsu jûdô kyôten, 1954, mieux connu en Occident sous son titre anglais, Canon of jùdô, 1956 :
Mais, on le sait moins, il a également laissé traces d’un physique très éloigné de l’image que l’on a de lui. Ainsi : En juillet 1907, à 24 ans : (Mifune à gauche, source image) Ou encore, à 37 ans, en août 1920 : (Mifune est le n°5 – Source : Revue Yûkô no katsudô, « près du puits après l’entraînement [d’été, shochû keiko] ») Ou comme en témoigne encore le buste qui orne
le hall d’entrée du Musée
Mifune 10e dan œuvre d’Itsutsuji Tsutomu ??? représentant
Mifune jeune : Comme quoi, la dissolution du corps dans la technique, ça se travaille en amont ! * Kûki nage dont le Jûdô daijiten (Grand dictionnaire du jûdô, Atene shobô, Tôkyô 1999, p. 128) nous rappelle qu’il ne s’agit pas d’un nom de technique officiel mais du surnom du spécial de Mifune, technique située entre sumi otoshi et uki otoshi. Shimazu Yoshitada, : (L’homme que l’on appelait la divinité du jùdô : Mifune Kyûzô, 10e dan, qui a créé Kûki nage) . Tôkyô, PHP kenkyûsho, sept 2013, 347 p. |