La formation initiale des enseignants |
Selon la plupart des professionnels, la formation initiale des enseignants serait très insuffisante.
Encore actuellement, ce métier doit s'apprendre en grande partie appris
sur le tas. En effet, l'essentiel de sa formation de base se borne à
l'étude technique,
la règlementation,
une fiche de séance
et en partie d'une méthode.
Outre la regrettable carence (qualitative et quantitative) de la littérature
sur le sujet, trois causes pourrait expliquer cette état de fait :
- il y aurait un grand désaccord sur la manière d'enseigner et
on ne pourrait pas aller plus loin sans accuser le formateur de trop prendre
partie
Solution —› elle serait d'exposer les grandes catégories
de manière d'enseigner en détaillant au mieux selon le temps impartie
à la formation à l'aide de cours prévues à cette
effet bien sûr mais aussi à des polycopiées ou de conseils
bibliographiques
- il n'y aurait pas beaucoup d'enseignant qui savent former des enseignants
et/ou ceux-ci ne saurait pas où n'aurait pas eu l'idée de transmettre
leur savoir par écrit
- il y aurait une volonté de cacher un fond de commerce (ce qui expliquerait
la regrettable carence (qualitative et quantitative) de la littérature
sur le sujet). Il y aurait une peur
que le livre remplace l'homme.
Solution —› elle serait de se rappeler qu'avant d'être des
professionnels, les enseignants
sont avant tout des jùdôkas à savoir des personnes qui ont
notamment choisi de vivre dans l'entraide
et la prospérité mutuelle (jitai kyoei).
Dans tous les métiers liés aux resources humaines, on
"est" avant de "devenir".
Aucune formation ne pourra jamais former un enseignant accompli, seul le temps
et les efforts de l'enseignant le rendront ainsi.
C'est un phénomène immuable qu'il convient d'accepter en étant tolérent envers les nouveaux enseignants qu'il convient d'accompagner s'il le souhaite en s'expliquant de manière constructive et énoncer avec tacte pour ne pas risquer de heurter l'estime de soi de l'autre et créer du découragement ou une réaction de colère d'autodéfense. L'enseignant expérimenté doit faire par de ses remarques constructives aux autres et transmettre le plus possible son savoir. L'enseignant débutant doit être à l'écoute des conseils et des remarques qu'on lui fait quelque soit l'interlocuteur mais il doit garder à l'esprit que quelque soit l'interlocuteur il y a à en prendre et à en laisser ("Si les jeunes ont tort de croire que l’intelligence (intelligence discernante) peut remplacer l’expérience (intelligence expérimentale), les gens mûrs ont tort de croire que l’expérience peut remplacer l’intelligence !"). L'échange de tous est profitable pour tous et l'union fait la force.
Pour enseigner il faut être passé par différentes
étapes :
Pour avoir la conscience de ses propres
passages il faut avoir de la distance
par rapport à sa progression :
Les passages :
- l'incompétence inconsciente
- l'incompétence consciente
- la compétence consciente
- la compétence inconsciente
(migatte)
En outre, il faut savoir redescentre de la compétence inconsciente à
la compétence consciente.
La distance par rapport
à sa progression :
Distance 0 : pris par l'objet
Distance 1 : trop prés de l'objet pour le voir en intégralité
Distance 2 : suffisamment distant de l'objet pour le voir en intégralité
Dans l'enseignement :
Distance 0 : je ne peut pas enseigner car je ne maîtrise pas l'objet de
mon enseignement
Distance 1 : je ne peut pas enseigner car je n'ai pas suffisament de recule
sur mon propre apprentissage
de l'objet enseigné
Distance 2 : je peux enseigner car je suis suffisament distant de l'objet pour
avoir du recule sur mon propre apprentissage
de l'objet enseigné
Certaines enseignant expérimenté pensent que les enseignants
en formation doivent eux aussi passer par les même difficultés
qu'ils ont dû subir pour deux motivations diamétralement opposés
:
- raison 1 : pour permettre à l'enseignant en formation d'expérimenter
et de s'enrichir par elle même pour :
- qu'il soit convaincu
des résultats
- qu'il soit en
mesure de poursuivre seule
- raison 2 : pour que l'enseignant en formation progresse à la même
vitesse que lui même pour :
- qu'il ait toujours
un temps d'avance et garder le pouvoir
- qu'il "en
bave" ("mange le pain noir") autand qu'il en on "bavé"
La raison 2 est contraire à l'esprit du jùdô.
L'enseignement pourrait s'effectuer par un système de compagnonnage.
Pour les cours adultes, l'élève-enseignant peut lui-même s'inscrire dans un autre cours d'adulte, apprendre le cours pour ensuite le reproduire dans son propre cours.
L'esprit sportif est aujourdhui, en théorie, partagé par l'ensemble des sports. Le jùdô à ceci de particulier qu'il en était un des précurseurs (1882) et qu'il l'a toujours particulièrement cultivé. Le jùdô est donc aujourd'hui l'un des portes parole légitime et privilégié de l'esprit sportif. La formation de base des enseignants ne met pas du tout en avant cet aspect pourtant fondamental de notre discipline.