Éveil-jùdô
: 4-5 ans |
Prélude :
C'est la nouvelle appellation de ce que l'on appelait le "Baby
Jùdô" avant
2002 (certains utilisent également d'autres diminutifs tel que "Jeunes-pousses",
prima-sport
ou prima jùdô ou super-mini-poussin).
Cette dernière appellation possédait en effet deux gros défauts
:
- les enfants de 4 et 5 ans ne sont pas des bébés (enfant entre
0 et 3 ans) mais des personnes capables de faire des phrases entières
et de réflexions relativement profondes (contrairement au "bébé").
- ce n'est pas du Jùdô
pour les bébés mais de l'initiation au principes fondamentaux
du jùdô à
partir de jeux afin d'amener le développement du satori (l'éveil)
de l'enfant.
Le vocabulaire en japonais doit être enseigner le plus tôt possible et de manière adaptée à l'âge de l'élève. L'apprentissage des langues est en effet d'autant mieux assimilée que l'apprenant est jeune. Cette apprentissage peut être présenté sous la forme d'un secret afin de susciter la motivation des élèves.
Remarques :
- En France, pendant des siècles, la plupart des enfants de famille modeste
ont toujours travaillé dès leur plus jeune âge. À
la campagne, dès l’âge de 4 ou 5 ans, ils étaient
employés aux travaux des champs ou à la garde des animaux, à
la ville, ils aidaient leurs parents, le travail se faisait en famille, ils
apprenaient le métier. Les enfants étaient aussi placés
comme ouvriers dans des fermes ou chez des patrons. Aujourd'hui encore, en Inde,
des enfants tisserands parfois âgé de 4 ans sont employés
à tisser la laine accroupis pendant des heures dans l'industrie du tapis.
Au Brésil, des enfants de 4 ans sont employés dans des plantations
de coton
- On confond, "on ne peut rien faire avec eux" avec "je ne sais
rien faire avec eux".
Si un enfant de 4 ans peut ou a pu travailler dans des métiers aussi dures mentalement, techniquement ou physiquement, dire que des enfans de cet âge ne peuvent rien faire relève de la méconnaissance de ce public et de l'incompétence qui en découle.
Introduction :
La proportion des licenciés éveil jùdô est passé du simple au triple en 10 ans d’existence. Cette nouvelle approche du Jùdô pour les enfants suscite bien des interrogations tant au niveau du contenu qu’au niveau de la forme. L’Éveil Jùdô n’est pas à considérer comme une simple concession à un effet de mode, mais s’inclut dans un important phénomène socioculturel contemporain qui accorde beaucoup d’importance à l’éducation intellectuelle et motrice avant l’âge de l’entrée à l’école primaire. Il semblerait que face à des exigences de formation de plus en plus élevées et une crainte socialement partagée de voir leurs enfants en échec, les parents souhaitent les préparer de plus en plus tôt à la réussite. Même si les deux premières années qui précèdent l’entrée à l’école primaire constituent une période essentielle pour le développement de la personne, il serait cependant excessif de considérer que l’être humain est totalement prédéterminé par ses premières expériences. Une éducation motrice bien conduite joue un rôle déterminant pour le développement physique et intellectuel des enfants de 4 et 5 ans. Cet avis partagé par de nombreux auteurs a contribué à accorder une place croissante à l’éducation physique et sportive dans les programmes de l’école maternelle et incité quelques Fédérations sportives à proposer un contenu structuré et adapté aux besoins du jeune enfant.
Généralités :
Motricité et langage :
À 4 et 5 ans, le langage et la motricité sont les deux vecteurs essentiels du développement de l’enfant. Dans cette période d’âge, les possibilités d’échanges verbaux progressent considérablement et offrent avec la motricité un outil privilégié d’exploration et de compréhension. L’enseignant peut les associer d’une manière complémentaire dans son action éducative en incitant l’enfant à parler de son expérience. Le recours au langage permet à l’enfant de prendre un certain recul par rapport à la réalité, il peut raconter les situations vécues et mieux se les remémorer. En même temps qu’il accède à une compréhension plus nuancée du langage, il parvient à une meilleure représentation des actions à mener.
Relation sociale :
À partir de 4 ans, l’enfant progresse davantage dans sa relation avec les autres. Il éprouve beaucoup d’intérêt dans l’exploration sociale comme dans la découverte des objets qui l’entourent. Entre 4 et 6 ans l’enfant va passer d’une activité essentiellement isolée à des conduites de coopération. Cette transformation du comportement révèle de fabuleux progrès du système de pensée de l’enfant dans cette période. Elle s’opère sous l’effet combiné de la maturation et des stimulations sociales du contexte.
Relation Enfant/Éducateur :
L'enfant est confronté momentanément à la rupture de ses parents, notamment chez le "tout petit". L'enseignant de jùdô, véritable éducateur a un rôle vis-à-vis de l'enfant en tant que remplaçant de la tutelle exercée par les parents sur l'enfant. Il doit progressivement amener et faire accepter à l'enfant, le détachement de ses parents pour qu'il puisse se sentir pleinement en confiance. L'éducateur doit prendre des orientations éducatives différentes selon l'enfant. Il doit encourager l'enfant qui rencontre des difficultés pour l'aider à les surmonter, lui donner des louanges quand il le mérite ou, au contraire, doser chez l'enfant le manque de tolérance, les excès dus à son caractère ou à sa personnalité instable (goût pour le changement). De plus il doit établir une relation qui soit solide afin d'aider l'enfant à s'intégrer dans le groupe tout en respectant les différences. La relation affective éducateur / enfant est capitale au regard de l'enfant, elle déterminera un bon climat de confiance mutuelle et permettra à l'enfant de s'investir d'une façon durable dans le temps.
Orientation d'une séance d'Éveil Jùdô :
- Une motricité axée autour de 3 familles Équilibration
- Locomotion - Préhension qui sont des habiletés fondamentales
à cet âge.
- Un apprentissage
ludique basé sur une pédagogie des situations qui amène
l’enfant à participer activement à son apprentissage
: « l’enfant est agent de son propre développement. »
- Une qualité relationnel en axant le travail sur la coopération
et éventuellement sur une opposition très aménagée.
L’enfant en entrant dans un dôjo pénètre dans un nouveau monde dont l’élément principale, le tatami constitue une surface de jeux fabuleux. Il peut y reproduire tous les interdits (sauter, courir, se rouler par terre, etc.) sans contrainte matérielle (absence de tables, de meubles en tout genre) ni contrainte humaine (répression des parents).
Une séance d'Éveil jùdô ne doit pas se développer de la même manière qu’une séance de 6 ans. Le professeur doit pouvoir amener l’enfant à comprendre (assimiler) une situation (représentation) sans avoir à la montrer.
Erreurs les plus courantes :
La mise en train :
À cet âge les enfants sont en général très
laxes et un échauffement à proprement dit n'est pas vraiment nécessaire
car les enfants sont naturellement toujours dans le mouvement. Par contre, il
est important de commencer la séance par une mise en train à l'aide
de jeux à base de répétition de gestes qu'ils feront durant
la séance (exemple : ramper sur
le ventre comme un serpent, avancer à quatre pattes, etc...) qui
vont faire rentrer les enfants dans l'activité de façon progressive
pour qu'ils comprennent qu'ils vont faire une activité motrice et porter
leur attention.sur des consignes des jeux.
Le retour au calme :
Les étirements sont à bannir pour les maternelles car leurs fibres
musculaires ne sont encore suffisamment bien formés.
On applique alors généralement une pédagogie de découverte où l’on place l’enfant devant un problème qu’il doit explorer (2/3 tiers du temps), comprendre et résoudre. L’éducateur doit amener l’enfant vers la solution sans lui ouvrir le chemin du premier coup, il doit favoriser la notion d’exploration du problème et si nécessaire relancer le problème de manière différente.
Chaque exercice doit comprendre une explication brève et très compréhensible, l’éducateur ne doit pas hésiter à mimer l’exercice si cela est nécessaire. Il est même préférable compte tenu du temps de concentration des enfants de 4 à 5 ans de limiter les phrases complexes et de « singer » l’exercice demandé.
Ce que l'éveil Jùdô va apporter à votre enfant :
L’amélioration de la coordination gestuelle
:
Dans un contexte peu contraignant d’un point de vue énergétique
et informationnel, l’enfant est capable d’une grande diversité
d’actions dans les trois grandes catégories d’habiletés
motrices fondamentales : Équilibration - Locomotion - Préhension.
Le développement de la capacité à se
repérer dans le temps et dans l’espace :
- L’enfant reconnaît le dessus, le dessous, le devant, le derrière,
entre, etc...
Il reconnaît différentes structures rythmiques
Le développement de la capacité d’attention
:
L’enfant réagit rapidement à un signal de début
d’action - il s’implique dans l’action pendant toute la durée
du jeu - il porte beaucoup d’attention aux évènements qui
l’entoure - il est capable de réaliser un retour au calme
Le développement de la capacité relationnelle
:
- l’enfant se reconnaît partenaire ou adversaire - il reconnaît
son rôle dans un jeu collectif
il est capable de jouer réellement avec les autres pour réaliser
un même but
La maîtrise de connaissances élémentaires
du jùdô :
l’enfant connaît le rituel et les usages sur un tatami,
l’habillage, les règles d’hygiène de base, quelques
mots du vocabulaire Japonais.
La déclinaison et le travail sur ces objectifs ont pour but de faire en sorte qu’à 6 ans : l’enfant soit prêt à étudier le Jùdô mais aussi à, éventuellement, pratiquer une autre discipline. Notre but est l’éveil et l’éducation de l’enfant au travers de l’éveil jùdô.
Il est toujours possible de discuter avec le professeur pour un enfant
qui est proche de cet âge. Un essai sera alors tenté afin d’évaluer
si cela correspond à votre enfant, à vous parents et au professeur.
Les 4-5 ans ne font pas de judo en soit, le but étant d’essayer de leur faire un apprentissage qui va faciliter l’étude du jùdô dès son début. Ils doivent être suivis de très prêt et la surveillance doit être constante. Avec de si jeunes enfants, il est nécessaire de travailler en favorisant l’imaginaire en utilisant des histoires pour faire réaliser les exercices enseignés. Le plus important n’est pas de développer les qualités physiques pour devenir un bon jùdôka, mais plutôt la latéralisation, la coordination, la motricité, la notion de groupe, la cohabitation et la sociabilisation, qui sont essentielles pour devenir un bon sportif. Les limites physiologiques de ces jeunes enfants sont évidemment les fragilités ostéo-tendineuses. À cet âge, ils ont tendance à vouloir courir vite longtemps (comme des fous). Et puis, les petits n’ont pas la notion de l’espace. Il est important de tout matérialiser et de limiter la séance à 45 minutes et 1 fois par semaine. En effet, il faut savoir qu’ils n’ont environ que 10 minutes de concentration réelle. Il est donc trop difficile pour le professeur de gérer tous ces
paramètres lors du cours |
L'éveil Jùdô et la compétition :
Certains enseignants s'opposent à la compétition des enfants de cette catégorie d'âge ; pourtant, les jeux d'opposition sont institués par l'éducation nationnale à partir de la moyenne section c'est à dire à partir de 4 ans. Cette prise de position est lié à la représentation qu'on ceux-ci de la compétition.
Dés le début de l'existence du Kôdôkan, Jigorô Kanô insista sur la nécessité de pratiquer des compétitions en jùdô et mit au point personnellement des règles élémentaires pour ses élèves. La compétition était un élément à part entière du jùdô, mais ne devait jamais être un but en soi, il le rappela très souvent. C'est aussi parce qu'il voulait intégrer la compétition au jùdô qu'il délaissa un certain nombre de technique ou en modifia d'autres eu égard au dangers qu'elle représentaient appliquées en compétition.
La compétition est avant tout une grande fête, une source de plaisir à la pratique. Elle n'a pour but que de développer le satori (l'éveil), la maîtrise de soi, l'éveil à la situation d'opposition et l'implication dans l'action, de progresser en jùdô, de concrétiser un long travail effectué sur soi-même tant sur le plan de la volonté (shin), de la technique (ghi) que du physique (tai). Le résultat n'a donc aucune importance en lui même mais pour ce qu'il représente à savoir l'aboutissement de l'entraînement. C'est également une phase test de son physique et sa technique afin d'orienter le travail à l'entraînement et surtout de développer son estime de soi, sa détermination (combativité en combat), sa maîtrise des règles et son respect des autres afin de se préparer aux grands rendez-vous de la vie et d'avoir une vie harmonieuse. La compétition n'est pas une lutte contre un adversaire mais un face à face avec soi-même. Ce qui compte ce n'est pas de gagner mais c'est être totalement maître de soi et de montrer que son esprit est invaincible afin d'obtenir la sérénité et la paix de l'esprit.
- "Le combat n'est qu'un moyen d'étude, l'essentiel est la compréhension de principe, afin que ce principe pénètre notre vie entière."
- "L'échec dans la compétition ne doit pas être une source de découragement ni de désespoir, mais un signe de besoin d'une pratique plus grande et d'efforts plus soutenus à l'entraînement..."
- "Le sens du sport n'est pas dans le score ou le record mais dans l'habileté et les moyens déployés pour y parvenir."
Gagner ou perdre : pour qu’il y ait victoire le perdant ne doit pas être vaincu mais convaincu. Le combat n’est pas, pour Jigorô Kanô, l’objet principal de son enseignement, mais seulement l’une de ses racines et l’un de ses aspects, pour faciliter l’accès du pratiquant à la compréhension de ces principes (adaptation/intelligence, meilleure utilisation de l’énergie).
Les compétitions basées sur le jùdô sont au jùdô ce que sont les concours de tir sont à la police.
L'important c'est de se donner à fond jusqu'au bout c'est à dire essayer, de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce que l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer (kaizen).
Selon certains sites, il existerait également une catégorie d'âge inférieure (3 ans) : le motri-jùdô.
Nouveaux programme technique FFJDA de 2020 :
Sources : |
http://www.judo-antibes.com/babyjudo.htm |
http://www.ffjudo-irnord.com/article.php3?id_article=47 |
Arbitrage :
Certains ne prononcent pas ou limite l'annonce du matte passant d'un temps
de combat réel à un temps de combat continu des éveils
judo pour accélérer les temps de combat effectifs de la
compétition. Les temps d'Osaekomi passe de 20 secondes à 10
secondes. Le temps de Waza-Ari passe de 10 secondes à 5 secondes.