Au-delà de l'adaptation

Le jùdô est un principe directeur logique et rationnel (ni religion ni magie) à but pragmatique, basé sur l'adaptabilité () du corps (tai) et de l'esprit (ghi) et de l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai kyoei) afin d'obtenir le bon et habile usage de l'énergie (seiryoku zenyo) dans toutes les situations dans le but de tendre vers le bien-être et le développement humain (kojin no kansei). Parvenir à suivre cette ligne de conduite dans la vie de tous les jours est un cheminement intérieur (démarche personnelle) de toute une vie (do mu kyoku) nécessitant un dévouement (shin) constant envers soi et les autres. Le jùdôka tend à s'adapter (Jù) aux problèmes qui lui font face plutôt qu'à leur résister (go) pour obtenir le maximum d'efficacité. Le jùdô ayant une visée éducative, toutes les techniques portant atteinte à l'intégrité physique ont été supprimées. Le jùdô est basé sur la confrontation avec un environnement que l'on parvient à maîtriser en adaptant (Jù) son shin, son ghi et son tai pour obtenir le maximum d'efficacité (Seiryoku zenyo). On ne peut donc pas apprendre les techniques basées sur le jùdô seul mais toujours face à l'autre. Le jùdô n'est pas qu'un sport, une technique ou un art mais il peut s'exprimer en tant que tel. Ces trois pratiques sont en fait les trois différentes manières de vulgariser le jùdô et sont donc des moyens et non des buts.

Le princice peut s'appliquer à l'amélioration du corps, servir à le rendre fort, sain et utile, c'est ce qui constitue l'éducation physique Il peut aussi être appliqué au développement de la force intellectuelle et morale. Il peut également être appliqué à l'amélioration du régime de nourriture, du vêtement, de l'habitation, de la vie de société, de l'activité d'affaires et ce qui constitue l'étude et l'entraînement concernant la manière de vivre. Jigoro Kano a donné à ce principe d'une absolue généralité le nom de jùdô. Ainsi le jùdô, au sens large, est une étude, un procédé d'entraînement applicable à l'esprit et au corps aussi bien en ce qui concerne la direction de la vie et des affaires.

Ce principe est engendré par une attitude qui consiste à se donner à fond jusqu'au bout c'est à dire essayer, de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce que l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer.

"J'arrive maintenant à la dernière étape de ma méthode d'édification spirituel et je voudrais aborder ce qui constitue l'essence même du jùdô et de son application : "si tu gagnes, ne t'enorgueillis pas de cette victoire ; si tu perds, ne soit pas abattu de cette défaite ; dans le calme, ne relâche pas ta vigilence, dans le danger, ne soit pas effrayé ; continue d'arpenter ce même chemin "
Jigoro Kano

"Du point de vue du combat de jùdô, cette phrase signifie qu'il faut combattre en rassemblant tout son esprit, sans tirer vanité d'une victoire, car il arriverra encore de perdre ; et ce qui est également vain de se déprécier au motif d'une défaite. Il n'y a aucune raison, sous prétexte que l'on est dans une situation tranquille ou à l'inverse dans une posture fâcheuse, de faire une différence quant à la façon d'engager son esprit."
Commentaire d'Yves Cadot

Ganbatte

Ganbatte signifie "Fais de ton mieux". Ganbatte est un mot dont le but est d'encourager les gens pour qu'ils se donnent à fond et qu'ils fassent de leur mieux. S'il est utilisé juste avant une performance (seika), il peut aussi avoir le sens de "Bonne chance". C'est la notion de "tout donner" et de "ne rien lâcher", c'est également un état d'esprit. Elle doit s'appliquer dans sa pratique mais aussi dans la vie.
Avant le combat le maître dit à son élève Ganbatte ! (fait de ton mieux)
Après le combat l'élève dit à son maître Ganbatta ! (j'ai fais de mon mieux)