Présentation : |
Le jùdô est plus qu'un jeu ou un sport de combat, plus que l'art martial issu des techniques ancestrales des samouraïs à l'origine de toutes les formes de lutte modernes, plus qu'un code moral et une éthique. Le jùdô est un principe directeur logique et rationnel (ni religion ni magie) à but pragmatique, basé sur l'adaptabilité (jù) du corps (tai) et de l'esprit (ghi) et de l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai kyoei). Il a pour but le bon usage de l'énergie (seiryoku zenyo) dans toutes les situations afin de tendre vers le bien-être et le développement humain (kojin no kansei). Parvenir à suivre cette ligne de conduite dans la vie de tous les jours est un cheminement intérieur (démarche personnelle) de toute une vie (dô mu kyokù) nécessitant un dévouement (shin) constant envers soi et les autres.
- "Le Jùdô
est l’élévation d’une simple technique
(jutsu) à un principe
de vivre (dô)."
Jigorô
Kanô
La légende de l'école Yoshin-ryu dit que le principe jù serait né en 1733 d'une réflexion d'un homme appelé Akiyama Shirobei Yoshitoki (fondateur de l'école Yoshin-ryu : "école du cœur du saule ") observant la neige tomber sur les branches d’un saule et constata que les branches les plus raides cassaient sous le poids de celle-ci alors que les branches les plus souples pliaient sous le poids de la neige et se redressaient. Ainsi il eu la révélation du principe Jù (souple). En effet, tout comme les branches souples (jù) du saule et contrairement aux branches rigides (go), le principe jù prône l'adaptabilité plutôt que la résistance (go) pour obtenir l'efficacité maximale, utiliser le moins d'effort possible tout en ayant le plus d'effet produit possible, optimiser l'utilisation du potentiel physique (Seiryoku zenyo)
C'est en 1882, alors que bon nombre des formes anciennes des techniques de ce qui allait devenir le jùdô existait déjà depuis bien des siècles auparavant, que Jigorô Kanô (1860-1938) alors âgé de 21 ans, décida de regrouper et de codifier les techniques d'écoles dites de Jùjutsu dans le but d'apporter non seulement un nouvel art martial aux techniques redoutables en faisant "le bon usage de l'énergie" incarné par Tori (seiryoku zenyo, le bon et habile usage de l'énergie individuelle : l'intelligence individuelle) mais aussi et surtout un projet éducatif en enseignant "l'entraide et la prospérité mutuelle" incarné par Uke (jita kyoei, le bon et habile usage de l'énergie de groupe : l'intelligence de groupe). Depuis lors, le jùdô n'a cessé de se développer à travers le monde et compte aujourd'hui 40 millions de pratiquants (pour le Karaté : 250 000 en France et 110 millions dans le monde) dont 2 millions de ceintures noires (dont 500 000 au Japon).
Masculin |
Féminin |
Somme |
% |
|
Kyu |
410 473 |
154 614 |
565 087 |
92% |
Dan |
39 546 |
8 263 |
47 809 |
8% |
Somme | 450 019 |
162 877 |
612 896 |
100% |
% |
73% |
27% |
En France, durant la saison 2012-2013, 612 896 membres de la F.F.J.D.A. c'est à dire Jùdô-Jùjutsu, Kendô, Naginata, Jodô, Iaidô, Kyudô et Sport Chanbara (dont 162 877 féminines soit 27%) dont 47 809 (soit 8% dont 8 263 féminines soit 17%) ceintures noires répartis sur 1 million de m² de tatamis dans 5 547 (max : 1 000/club, moyenne : 70/club) clubs pratiquèrent le jùdô encadrés par 6 500 enseignants diplômés d’État et 40 000 dirigeants bénévoles faisant de celui-ci la troisième fédération comptant le plus de licencié dans notre pays (200 fédérations nationales membres et 5 unions continentales). Resté fidèle à la volonté de son fondateur, le jùdô reste plus que jamais une des meilleures écoles de vie où sont formées des personnes respectant un code de valeurs communes (le courage, l'honneur, la modestie, l'amitié, le contrôle de soi, le respect, la politesse et la sincérité) découlant du principe jita kyoei, entraide et prospérité mutuelle.