Affectivité et objectivation

Pour avoir la conscience de ses propres passages il faut avoir de la distance par rapport à sa progression :
Les passages :
- l'incompétence inconsciente
- l'incompétence consciente
- la compétence consciente
- la compétence inconsciente (migatte)
En outre, il faut savoir redescentre de la compétence inconsciente à la compétence consciente.

La distance par rapport à sa progression :
Distance 0 : pris par l'objet
Distance 1 : trop prés de l'objet pour le voir en intégralité
Distance 2 : suffisamment distant de l'objet pour le voir en intégralité

Dans l'enseignement :
Distance 0 : je ne peux pas enseigner car je ne maîtrise pas l'objet de mon enseignement
Distance 1 : je ne peux pas enseigner car je n'ai pas suffisament de recule sur mon propre apprentissage (seicho) de l'objet enseigné
Distance 2 : je peux enseigner car je suis suffisament distant de l'objet pour avoir du recule sur mon propre apprentissage de l'objet enseigné

Migatte : la sublimation de l'automatisation ou du conditionnement opérant, le lâchez prise du corps (karada no oboe : la mémoire du corps)
L'exécutant ne se concentre plus alors sur la technique mais sur l'intensité de son énergie (ki).
On rentre dans un état mental appelé Muga-mushin. Cet état ne s'atteint toutefois qu'au terme d'une longue expérience. Muga-mushin signifie "pas de moi, pas de pensée". C'est le moi qui est objectivé. C'est un état d'indifférence qui libère de la conscience des actions accomplies. Dans cet état, l'esprit résout les problèmes de façon pour ainsi dire automatique. Il correspond à ce que le bouddhisme appelle un état de viduité. On y est libéré de toutes les pensées et de tous les sentiments qui entrave les l'exercices de n'importe quelle technique et l'on y revient à son "âme originelle" délivrée de ses servitudes corporelles. On ne voit plus l'adversaire mais on se confond avec lui en mouvement et en pensée. On sait inconsciemment quand et comment agir de manière naturelle.

Pour manipuler un objet il faut parvenir à le poser au moins momentanément comme un objet c'est à dire sans affection. Faire l'aller-retour entre affectivité et objectivation est très difficile lorsque l'affectivité est très forte. Ainsi, paradoxalement, les personnes qui on un lien affectif très fort avec vous sont les plus mal placés pour vous manipuler avec justesse pour vous faire du bien.

L'un des buts du jùdô est le Jùdô shushin-ho (moralité/empêcher d'avoir des émotions inefficaces/pleinne conscience)

égalité / sécurité
objectivation
raisonnement
manipulation
équilibre

Pour passer du respect et de affecte à l'objectivation il est parfois nécessaire de passer, au moins pour certains, par le sentiment d'infériorité de l'autre, par le ressentiment, l'animosité, la détestation voir la haine de l'autre.

Dans le cadre d'un combat, l'objectivation libéré de l'affecte est essentiel.

Le duo-coopératif vise à travailler l'affectivité alors le duel-opposition l'objectivation.

Les élèves débutant sont soit :
- trop dans l'affectivité et le travail consiste à objectiver pour pouvoir êre efficace avec le partenaire
- trop dans l'objectivation et le travail consiste à initier à l'affectivité pour faire attention au partenaire

Personnage non-joueur :
Parfois la seule façon de faire face à certaines personnes toxiques est de les considérer comme des personnages non-joueur c'est à dire comme des objets qui ne peuvent pas évoluer et dont il faut se servir à bon escient et entretenir comme une machine à laver et rien de plus.

Réagir à une situation de tension basée sur le rapport "affectivité et l'objectivation".:
Si "tu" fais ceci alors "je" serai obligé de faire cela.
Le "je" est ici objectiver, c'est donc le "tu" qui est rendu responsable (affectivé) de ce qui va se passer ou pas.
On peut renverser la situation en inversant le "tu" et le "je" en énonçant ::
Comme "tu" as fait ceci je suis obligé de faire cela et à toi de prendre tes responsabilités en réagissant ou pas.

Voir aussi :
Maturité