Depuis sa création en 1946, la Fédération française de Jùdô- JùJutsu Kendô et disciplines associées a toujours affiché sa volonté de structurer son développement en s’appuyant notamment sur un enseignement de qualité, exercé dans un environnement sécurisé. Elle fera partie des toutes premières activités sportives faisant l’objet de dispositions législatives dès 1955 avec la création du diplôme d’État de professeur de Jùdô-JùJutsu puis en 1968, d'animateur et de moniteur de Jùdô-JùJutsu. Par ailleurs, en 1967 (puis 1989) elle renforcera sa démarche technique et pédagogique en mettant en place la Progression Française d’Enseignement du Jùdô. Viendront ensuite les créations des brevets d’État d’éducateur sportif du premier et second degré en 1974. Dans les années suivantes, les examens modulaires et en contrôle continu apparaîtront. Depuis de nombreuses années, c’est près de 400 diplômes d’État qui sont délivrés chaque année avec des taux de réussite importants soulignant ainsi le travail de qualité, préparatoire à ces examens, accompli dans les écoles de cadres fédérales avec le soutien notamment des cadres techniques d’État (CTS).
Les rémunérations :
Bien qu'il n'existe pas de convention
collective spécifique au sujet des tarifs des enseignants de Jùdô-Jùjutsu
:
- les titulaires du BEES 1er degré sont
payés autour de 20 € brute/
heure (entre 15 € et 25 €, moyenne 20 €)
- les titulaires B.E.E.S. 2e degré
sont payés autour de 30 €
brute/ heure (25 € net)
Salaires : Environ 1 425 € brut par mois (Smic) pour un éducateur sportif débutant (BPJEPS) + indemnités.
Si l’éducateur sportif travaille pour une municipalité (accès sur concours), sa rémunération suit la grille indiciaire de la fonction publique territoriale (FPT). Mais, le plus souvent, il exerce au sein d’un club, d’une association, d’un comité d’entreprise ou d’un centre de vacances.
Dans une salle de sport privée, un éducateur sportif peut gagner jusqu’à 1 700 € brut par mois.
Les diplômes :
- 68% des enseignants sont titulaires d’un BEES
1er degré
- 23% possèdent le BEES
2e degré
- 9% possèdent un diplôme fédéral
pour l’enseignement bénévole (Certificat
Fédéral pour l’Enseignement Bénévole)
Actuellement, 330 diplômes de BEES 1er degré sont délivrés en moyenne annuellement, représentant un taux de « renouvellement » de 6% par rapport au nombre de clubs affiliés.
Quatre voies de formation et de certification sont proposées :
- la formation modulaire
- le contrôle continu
- l’examen dit traditionnel
- la VAE (peu usitée)
Cette disposition permet à tous les publics (étudiant, salariés …) d’avoir accès à la certification. Il importe que les fonctions d’enseignement soient ouvertes à des publics possédant des niveaux culturels et des expériences professionnelles variés.
Une trentaine de BEES 2e degré sont délivrés annuellement à l’issue d’un examen national.
Pour enseigner le jùdô/jųjutsu à titre rémunéré il fallait jusqu'en 2012 obtenir le Brevet d' État d' Éducateur Sportif 1er degré (B.E.E.S. 1er degré), spécialité jùdô/Jųjutsu.(Loi du 16 juillet 1984). Le B.E.E.S. autorise aussi l'accès aux concours d'éducateurs et conseillers territoriaux des A.P.S.
Le Brevet d' État d' Éducateur Sportif 1er degré (B.E.E.S. 1er degré) permet d’encadrer la pratique des activités sportives contre rémunération. Il s’applique à une soixantaine de spécialités sportives différentes. Il était délivré à l’issue d’une formation comportant une partie théorique et une partie pratique.
Le métier :
D’une façon générale l’Éducateur Sportif
du 1er degré est avant tout un animateur.
Il fait vivre et anime, au sens le plus large du terme, la structure dans laquelle
il travaille, assure la promotion de celle-ci et de la discipline dont il est
spécialiste. Il participe aux travaux des instances départementales
et éventuellement régionales de sa spécialité.
Il est aussi un technicien et un pédagogue. Il assure auprès des
différents types de publics adhérents la découverte, l’accompagnement,
l’initiation et l’entraînement de l’option sportive
considérée dans le respect des règles spécifiques
à l’activité en préservant l’intégrité
et la sécurité des pratiquants et des tiers. Il organise également
les manifestations et/ou compétitions en tant que de besoin.
Il peut par ailleurs être appelé à participer, avec l’équipe
dirigeante, à la gestion financière et/ou administrative de l’entreprise
pour laquelle il travaille.
En application de l’article L 363-1 du code de l’éducation,
le BEES 1 confère à son titulaire
des prérogatives qui lui permettent d’enseigner, d’animer,
d’encadrer ou d’entraîner une activité sportive contre
rémunération, dans la ou les disciplines considérées.
Régi par le code du sport, le Brevet d’État d’Éducateur
Sportif (B.E.E.S.) est un diplôme professionnel
indispensable pour pouvoir exercer contre rémunération une activité
d’accompagnement, d’animation , d’encadrement, d’entraînement,
d’enseignement ou d’expertise dans une activité physique
ou sportive (Code du Sport - Livre II Chapitre II).
S’appliquant à environ une soixantaine de spécialités
sportives différentes il confère à son titulaire le titre
d’Éducateur Sportif communément appelé, selon les
disciplines, moniteur, entraîneur, professeur…. et permet de travailler
dans tout établissement d’activités physiques et sportives
(associations, clubs, entreprises) ou encore comme travailleur indépendant.
L’éducateur sportif enseigne sa discipline à des publics
très variés, des jeunes surtout, mais aussi des adultes. Son activité
va de la simple initiation à l’entraînement sportif de compétition.
L'éducateur sportif enseigne et encadre une activité sportive
en particulier. Ses tâches sont donc naturellement différentes
selon la discipline enseignée. Qu'il enseigne un sport à ses élèves
pour le loisir ou en vue d'une compétition, en cours collectifs ou en
cours individuels, l’éducateur sportif exerce essentiellement hors
temps scolaire auprès de publics variés. Pédagogie,
patience, sens des responsabilités et réceptivité au groupe
sont des qualités indispensables pour exercer ce métier.
Ce diplôme comportait deux parties :
- Une première partie générale, commune à tous les B.E.E.S., que l'on appelle le tronc commun du B.E.E.S. Il porte sur des matières générales concernant tous les sports indifféremment : (biomécanique, physiologie, anatomie, psychologie, psycho-pédagogie, enseignement sportif, entraînement sportif, environnement social, esprit sportif, vie associative, rôle de l'État, des collectivités locales et territoriales, règlementation de la pratique sportve et de l'éducateur sportif et gestion de projet). Des formations pour passer le tronc commun ainsi que les sessions d'examen sont organisés par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Il y a 3 types d'examen :
- L'examen
traditionnel en candidat libre : le candidat s'y présente
à l'issue d'une préparation personnelle ou d'une formation par
correspondance.
- La
formation modulaire : le candidat doit posséder l'ensemble
des attestations relatives aux différents modules de formation pour pouvoir
se présenter à l'examen final.
- Le
contrôle continu des connaissances : le candidat est évalué
tout au long de la formation dispensée.
Pour plus de renseignements il faut se rapprocher de sa Direction Départementale Jeunesse et Sports.
- Une seconde partie spécifique jùdô/jųjutsu. C'est la Fédération Française de Jùdô/Jųjutsu et Discipline Associées qui propose des formations et fait passer l'examen. Les formations sont organisées sur un an à temps plein ou sur deux ans à raison de plusieurs semaines et week-end de stage. Il existe donc plusieurs formules pour passer l'examen :
- L'examen
traditionnel en candidat libre : le candidat s'y présente
à l'issue d'une préparation personnelle ou d'une formation par
correspondance (Arrêté du 8 mai 1974)
- L'examen
à l'issue d'une formation modulaire : le candidat doit posséder
l'ensemble des attestations relatives aux différents modules de formation
pour pouvoir se présenter à l'examen final plus léger que
l'examen traditionnel.(Arrêté du 15 septembre 1989)
- Le
contrôle continu des connaissances
: le candidat est évalué tout au long de la formation dispensée
dans le cadre d'enseignements en centre de formation. (Arrêté du
19 août 1986)
- la VAE (peu usitée)
Pour se renseigner sur ce qui se fait dans son département il faut se rapprocher de son Comité Départemental de jùdô.
Comparaison de chaque formation
:
L'examen traditionnel en candidat libre est celui qui connait le plus d'échec.
Les évaluateurs ne connaissent pas les candidats qui n'ont suivi aucune
formation officielle. À cause de son taux d'échec
très élevé, certains estime cet examen comme la voie royal.
On peut toutefois objecter que la réussite à cet examen prouve
que le jour J, le candidat a réussi les épreuves, de difficultés
aléatoires selon son vécu, qui se sont présentées
à lui sans forcement avoir une connaissance
plus approfondie et/ou généralisée. Cette voie est mise
en place pour des personnes de bons niveaux, désirant faire de l'enseignement
une activité professionnelle secondaire.
L'examen à l'issue d'une formation modulaire est celui qui connait le plus de réussite le jour de l'examen. Les évaluateurs connaissent les candidats qui ont suivi une formation officielle. À cause de son taux de réussite élevé (le jour de l'examen mais pas en considérants les très nombreux abandon en cours de route), certains estime cet examen comme sans valeur. Il n'en n'est rien. Bien au contraire, la réussite à cet examen prouve que le candidat a réussi à franchir chacun des obstacles qui lui barrés la route (entraînement intensif, tronc commun, 2e dan, suivi de la formation, arbitrage) pendant 2 ans de formation discontinue lui permettant d'accumuler une connaissance approfondie, généralisée et intériorisée, condition sine qua non pour se présenter à l'examen. Il a dû ensuite le jour J réussir les épreuves, de difficultés aléatoires selon son vécu, qui se sont présentées à lui. Cette voie est mise en place pour des personnes de bons niveaux, désirant faire de l'enseignement une activité professionnelle principal ou secondaire.
L'examen du contrôle continu des connaissances est celui qui connait un taux de réussite moyen comparé aux deux autres examens. Les évaluateurs connaissent les candidats qui ont suivi une formation officielle. À cause de son caractère contraignant (1 ans de formation continue), peut de candidats peuvent se permettre de la passer. Cette voie est mise en place pour des personnes, souvent des compétiteurs de bons niveaux, désirant faire de l'enseignement leur activité professionnelle principale.
Durée de formation |
Intensité |
Taux de réussite |
|
L'examen traditionnel | 0 |
nul |
faible |
La formation modulaire | 2 ans discontinue |
moyenne |
forte |
Le contrôle continu | 1 an continu |
forte |
moyenne |
Plus les enseignements sont étalés dans le temps et plus ils sont durables. Malheureusement, la formation modulaire n'existe plus.
Ainsi, selon sa formation initiale, les personnes ont des exigences plus ou moins prononcées vis à vis de leurs employeurs. Les deux premières formations ayant souvent pour but d'entrainer des pratiques professionnelles secondaires, les personnes ayant suivi ces formations sont souvent moins exigentes que ceux ayant suivi la troisième formation ayant pour but d'entrainer une activité professionnelle principale.
Il existe 3 degrés pour le B.E.E.S. :
B.E.E.S.
1er degré : enseignement, organisation, gestion des activités
physiques et sportives (homologué niveau IV c'est à dire Baccalauréat)
Il exige un bon niveau de pratique en Jùdô/Jùjutsu.
Il donne l'équivalence B.A.F.A.
B.E.E.S. 2e degré
: perfectionnement technique,
entraînement et formation de cadres (homologué niveau II c'est
à dire Licence)
Il est accessible aux titulaires du B.E.E.S.
1er degré depuis au moins deux ans (Arrêté du 8 mai
1974). Il donne l'équivalence B.A.F.D.
B.E.E.S.
3e degré : expertise et recherche.
Il est accessible aux titulaires du B.E.E.S.
2e degré depuis au moins 4 ans. Des conditions particulières
sont prévues pour les sportifs de haut niveau.
C'est une qualification de très haut niveau permettant d'assurer des
responsabilités d'entraînement au plan national (Annexe à
l'arrêté du 8 mai 1974)
Bien qu'il n'existe pas de convention
collective spécifique au sujet des tarifs des enseignants
de jùdô-Jųjutsu
:
- les titulaires du B.E.E.S. 1er
degré sont payés autour de 20
€ brute / heure (15 € et 25 €)
- les titulaires B.E.E.S. 2e degré
sont payés autour de 30 €
brute / heure
Attention !
Si cette réménération peut tenir compte des 10% de congés
payés sur un temps partiel, elle n'a pas le droit de le faire sur
un temps complet.
Certains club prennent également en compte le défraiement kilométrique
pour éviter de payer plus de charge au détriment de la cotisation
retraite de l'enseignant.
Si cette pratique est acceptable pour peu d'heure rémunéré
dans le club, elle ne l'ai pas pour de nombreuses heures effectuées
dans ce même club.
Il existe le Syndicat National des Enseignants Professionnels de jùdô-Jųjutsu.
Pour conclure on rappellera qu'avant d'exercer contre rémunération sa profession une déclaration doit être faite auprès des services Jeunesse et Sports du lieu de l'enseignement. Une attestation professionnelle est alors attribuée sur laquelle sont précisées les prérogatives attachées au diplôme et le type d'établissement d'enseignement autorisé. Cette attestation est à renouveler tous les trois ans. Notons enfin, que chaque éducateur doit pouvoir justifier auprès des autorités compétentes, à tout, moment, de son statut d'éducateur, animateur ou accompagnateur et de la possession d'un certificat médical (Article L3622 du code de santé publique) de moins d'un an.
Lien : Jeunesse et sports
Animateur sportif ou enseignant sportif ?
Certains contrat de travail désigne l'enseignant de jųdô par "animateur sportif". Ceci est une référence au diplôme qui ont été délivré de 1968 à 1974. En effet, il existait bien à l'époque trois niveaux d'enseignement : le Brevet d’État de professeur, le Brevet d’État de moniteur et le Brevet d’État d'animateur. Ainsi le Brevet d’État d'animateur a été abandonné en 1974 tandis que le Brevet d’État de moniteur et le Brevet d’État de professeur a été respectivement remplacer par le BEES 1er degré et le BEES 2e degré de 1972 à 2012. Un "animateur sportif" n'est donc même pas le titre d'un CQPAPAM et en aucun cas d'un BEES 1er degré, d'un BPJEPS, d'un DEJEPS, d'un BEES 2e degré ou d'un DESJEPS. Il s'agit donc d'une erreur anachronique. Les mondes de l’animation socioculturelle et de l’enseignement sportif sont très liés. Il existe même des diplômes communs. Par exemple le BEES est un équivalent BAFA et un DEJEPS un équivalent DEFA. Ainsi si un enseignant n'est autorisé à enseigner que dans le cadre de sa spécialité il est cependant tout à fait apte à encadrer dans le cadre de l'animation. L'enseignant anime son cours pour pouvoir enseigner alors que l'animateur initie pour pouvoir animer. Il n'est donc pas un enseignant.
À noter. Les BEES 1er, 2e et 3e degrés sont progressivement remplacés par :
le BPJEPS (brevet professionnel),
le DEJEPS (diplôme
d'État),
le DESJEPS (diplôme
d'État supérieur).
Un éducateur sportif peut évoluer vers des fonctions de gestion
et d’encadrement de haut niveau.
Précisons qu'il est nécessaire d'avoir un bon niveau technique pour espérer accéder aux sessions de formation et qu' il faut avoir au moins 18 ans et être au minimum 2e dan lors de l'examen spécifique pour obtenir le B.E.E.S 1er degré. Il faut de plus, être titulaire de l'A.F.P.S. (Attestation de Formation aux premiers Secours, anciennement appelé le Brevet National de Secourisme qui était à renouveller régulièrement et nouvellement appelé le PSC1) équivalent du kuatsu japonais. Enfin le spécifique jùdô/Jųjutsu demande de répondre à des épreuves portant sur la règlementation de la F.F.J.D.A., l'histoire du jùdô/Jųjutsu, l'environement autour du jùdô/jųjutsu, les Katas, les techniques de jùdô et de jųjutsu et la pédagogie.
Réussir sa formation :
Réussir sa formation ne signifie pas montrer des signes de bonne volonté
mais tout faire pour vaincre tous les obstacles, qu'ils soient justes ou injustes,
diminuer le plus possible la possibilité de malchance en se préparant
à toutes les éventualités, en se renseignant auprès
de plusieurs sources pour pouvoir les croiser et enfin de la sueur, du sang
et des larmes.
Par exemple vous pouvez tomber sur un examinateur malveillant vous demandant
des techniques rares et/ou techniquement difficiles à réaliser
comme Sumi Otoshi
ou bien demander de réaliser des parties de katas
très proches comme le Kodokan
Goshin Jutsu et le Kime no
Kata. Si le cas du comportement de ces examinateurs malveillant sont à
reconsidérer comme adapté, ils ne constituent que des obstacles
de plus à surmonter coûte que coûte et non pas des excuses.